Chapitre 25.
Le plan faillit très mal tourner lorsque les serviteurs posèrent le palanquin dans les appartements de l'Empereur et lui ouvrir la porte pour qu'il en sorte, sauf que Haru, dont les jambes étaient paralysées, aurait eu bien de la difficulté à en sortir seul. Les serviteurs commençait à s'impatienter comme il ne bougeait pas. Son cœur battait à mille à l'heure.
— Bao !
C'était la voix de Xiong Li. Haru la reconnut tout de suite, alors qu'il entendait les pas de l'homme se rapprocher. Il stressait de plus en plus. Les motifs géométriques sur les murs de la chambre et la décoration quasiment inexistante lui parurent oppressants.
— Pourquoi elle ne sort pas ? interrogea-t-il les serviteurs avec un regard sévère.
Ceux-ci ne semblaient pas avoir de réponse.
— Si vous ne faites rien, alors je m'en chargerai ! À quoi joues-tu Bao ?
L'Empereur se pencha pour voir à l'intérieur de la cabine. Haru tremblait, l'estomac noué par l'anxiété. Avec lenteur, il souleva le voile qui cachait son visage et affronta le regard de l'Empereur.
— Pourriez-vous m'aider à sortir ?
Xiong Li écarquilla les yeux.
— Haru ?!
Aussitôt, il se tourna vers les serviteurs qui ne savaient plus où se mettre. L'Empereur leur cria dessus :
— N'êtes-vous donc que des incapables ?! Comment avez-vous pu m'amener la mauvaise concubine ?
Haru déglutit.
— Je les ai trompés. Ce n'est pas de leur faute.
Xiong Li lui jeta un regard en biais, puis après une courte inspiration, il mit tous les serviteurs à la porte. Ces derniers étaient nerveux. Ils avaient peur de l'Empereur et des conséquences qu'ils pourraient subir pour cette erreur.
Lorsqu'ils furent tous sortis, sans ménagement, Xiong Li prit Haru dans ses bras et le laissa tomber sur le lit, restant debout devant celui-ci en le toisant d'un regard que le Japonais ne parvenait pas à lire. Puisque le lit de l'Empereur était une sorte d'alcôve avec un baldaquin qui le couvrait et une sorte de clôture tout le tour, Haru se sentit, sur le coup, comme un animal cage. Il n'y avait aucun moyen de fuir, non pas qu'il le veuille.
Le contact avec Xiong Li n'avait pas duré longtemps, mais le Japonais avait frissonné de sentir les mains de l'homme sur sa peau. Cela faisait plus d'une semaine qu'il n'avait pas été touché. Et les souvenirs des nuits passées avec l'Empereur lui revenaient en mémoire.
— Tu es bien insolent de venir à moi sans avoir eu d'invitation... tu t'es bien amusé avec Bao quand je n'étais pas là, n'est-ce pas ? Et maintenant tu reviens quêter mes attentions comme un chien viendrait chercher son os ?
Haru ne pensait pas que Xiong Li serait énervé à ce point par sa petite escapade. Pourtant, lui-même embrassait et couchait avec plusieurs femmes. Ce double-standard frustrait un peu le Japonais.
— Bao n'a pas à payer seule pour nos actes.
— Elle était l'épouse impériale, alors sa sentence devait être exemplaire. Je ne puis permettre le désordre au sein du harem.
— Je suis aussi coupable qu'elle.
Xiong Li eut un rictus.
— Alors tu es venu à moi pour être puni ?
Haru ne l'aurait pas formulé de cette façon...
— Je suis venu prendre la place de Bao, car elle a assez endurée. Défoulez-vous sur moi s'il le faut, mais cessez de vous en prendre à elle.
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Fleur d'Orient
Historical FictionHaru, fils d'un homme d'État important près du shogun, n'a jamais eu la carrure d'un combattant. Pourtant, pour l'honneur de sa famille, il doit se joindre aux troupes japonaises qui tentent d'envahir la Corée sous domination chinoise. Bataille perd...