Chapitre 19

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Chapitre 19.

Haru sentit une vague de soulagement l'envahir lorsque Bao accepta de garder son secret.

— Merci, souffla-t-il, je te revaudrai ça.

— Il n'y a pas de quoi. On a tous des secrets...

Il repensa à Sue qu'il avait surpris en train de s'effondrer au sol la veille, mais il n'osa pas poser la question à Bao. Il ignorait si elle était au courant de quoique ce soit.

Après un court silence, la Coréenne changea de sujet :

— J'étais venue te demander comment la seconde nuit avec Xiong Li s'était passée... (elle se mit à rougir) si ça avait fait moins mal... est-ce que je peux encore te demander comment la nuit a été ?

Haru se racla la gorge. Il ne savait pas trop ce qu'il pouvait dire à Bao même si elle connaissait à présent son secret.

— Eh bien... je suppose que cela s'est bien passé.

— Xiong Li a été doux cette fois ? s'enquit-elle avec inquiétude.

Il ne voulut pas lui parler du marquage sur sa cuisse. Cela lui paraissait un peu trop intime encore.

— Pour être honnête avec toi... je pense qu'il n'acceptait pas les désirs qu'il avait pour moi... nous nous sommes plutôt bien réconciliés avec ceux-ci cette nuit, alors... je suppose qu'il se montrera moins brutal à l'avenir...

L'Empereur n'avait peut-être pas été « doux », mais il ne lui avait pas non plus fait mal. Haru avait été propulsé au septième ciel toute la nuit durant. Il rougissait encore en y pensant.

Bao pinça les lèvres.

— Je vois... c'est vrai que c'est étonnant. Je ne pensais vraiment pas que Xiong Li avait ce type de... fantasmes, mais je suppose que ce n'est pas nouveau. Ta présence a dû réveiller de vieux démons enfouis au fond de lui.

C'était probable. Dans tous les cas, Haru était reconnaissant si ces fantasmes avaient sauver sa vie. S'il n'avait pas tapé dans l'œil de Xiong Li... qui sait ce qui lui serait arrivé ? Peut-être l'aurait-on laissé pour mort sur le champ de bataille ? Ou l'aurait-on achevé en remarquant qu'il respirait encore ? Il frissonna en y pensant.

— Tu as sans doute raison... je le pense aussi...

Bao esquissa un sourire.

— Je suis désolée que tu aies à vivre ça... par contre... et c'est sûrement un peu cruel de dire cela devant toi – je m'en excuse –, mais je suis contente que Xiong Li puisse assouvir ce type de fantasmes. Cela devait le rendre amer depuis longtemps.

Puis, pour dissiper le malaise qu'elle venait de créer, la jeune femme ajouta :

— Voudrais-tu prendre le déjeuner avec moi ?

Haru hocha la tête et accepta la proposition. Maintenant que Bao savait qu'il était un homme, il avait l'impression d'être un peu plus lui-même en sa présence et de se rapprocher d'elle. Avoir une amie au sein de la Cité était plus que la bienvenue. Ils devaient se souder dans l'adversité.

Alors que Fu-Hsi revenait avec diverses cargaisons, surtout de nouvelles robes, Bao et Haru s'installèrent pour manger autour de la table à l'intérieur du pavillon du jeune homme. Depuis son arrivée, c'était la première fois qu'il recevait quelqu'un « chez-lui ». L'eunuque leur servit le repas et Bao s'occupa du thé, remplissant tour à tour leur tasse en porcelaine.

— Alors, tu dois tout de même me raconter ta nuit, insista-t-elle, après tout, j'étais venue pour cela à la bas.

Le Japonais esquissa un sourire en coin, un peu gêné.

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