Malivia [PLK]

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« Et donc, tu t'es pris le robinet ? Dans la tronche ? » Mathieu était assis dans son fauteuil de studio et malgré la faible luminosité et le maquillage, il avait directement vu son visage déformé. « Parce que vous aviez trop bu ? »

Il lança un regard inquisiteur à Maeva qui se forçait à rire. « Tu l'aurais vu ! C'est ce qu'on appelle des retrouvailles ! On était morte de rire jusqu'à ce qu'on voit son visage. »

Elle fit des gestes extrêmes et Olivia crut qu'il n'allait jamais y croire. Pourtant, il hocha la tête, son cerveau ne pouvant admettre une autre raison pour ses hématomes. Ses doigts traînèrent toute la soirée sur son visage blessé comme si sa douceur pourrait les faire effacer. Il se moquait bien que tous ses amis le regardent bizarrement ou que pour une fois, son paquet de cigarettes était intact et que son gobelet était sec. Il ne pouvait simplement plus se détacher d'Olivia.

Toutefois, la discussion animée l'interpella.

« Comment ça ? » Lisko s'écriait. « Une seule arme ? »

Norvan pouffait, insensible à tous ses drames du quartier. « Un suicide à la Roméo et Juliette. Ils sont morts en même temps avec la même arme. Vraiment des crétins. »

Olivia se raidissait sur ses genoux. Mathieu intervint. « Les gars c'est bon, on peut parler d'autres choses. »

« Non mais Polak ! Tu te rends compte, personne peut bosser. Les keufs sont partout, c'est la merde ! » Il secoua la tête, le regard dur, espérant qu'il se taise mais il continua. « Et j'ai croisé la mère de Sam. Elle est effondrée.»

Maeva arriva à leurs secours en voyant les yeux larmoyants de sa meilleure amie. « Norvan, je t'aime, mais ferme-la. » Tout le monde fixèrent Olivia qui aurait préféré se cacher dans un trou de souris. « Bon allez, on boit ! »

Mathieu resta silencieux, attendant patiemment qu'ils retournent à leurs occupations, triturant les mains abîmées de sa petite amie. Il se demanda un instant comment elle avait pu se faire des égratignures dans une baignoire.
Elle restait stoïque et raide à regarder dans le vide comme si des fantômes se dressaient devant elle. Il la serra un peu plus contre lui, espérant apaiser son tourment mais elle se rigidifia un peu plus.

« Liv, bébé. » Il chuchota dans son oreille mais elle sursauta comme s'il venait de crier. « Viens. On rentre. »

Il ne lui laissa pas le choix. Il attrapa leurs vestes, saluant tout le monde avant de sortir. Elle le suivit sans un mot et il l'aida à enfiler son blouson tout en embrassant sa pommette lésée. Elle ferma les yeux pendant qu'une larme s'échouait sur la commissure de ses lèvres. Elle s'appuya contre la voiture et il ne sut dire si c'était pour s'éloigner de lui ou pour s'y reposer. Alors, il s'approcha pour tester et elle tourna le visage pour éviter son baiser. Elle tenta d'ouvrir la voiture mais il l'empêcha en posant sa main sur la portière.

« On peut rentrer, j'suis juste fatiguée. »

« Alors regarde-moi. » Elle lui murmura d'arrêter et ferma les yeux, incapable de l'affronter. Il attrapa tendrement son menton qui trembla d'émotion à ce contact. « Les gars sont cons, ils ont pas capté que ça te ferait penser à ton frère. »

« Je sais. »

« Si j'avais su avant, je leur aurais dit de la fermer mais j'en savais rien. » Il se pinça les lèvres. Rien n'y faisait, elle restait fermée. « Ton frère...il est pas dans le même sac que ces gars là et...»

«...C'est bon Mathieu. » Elle embrassa furtivement sa joue. « Allez, on y va. »

« Ouais...ouais...ok. »