Mathieu se réveilla en sursaut, emmanché dans un draps blanc. Il se redressa brutalement, un vertige faisant tournoyer la pièce. Il ferma les yeux pour se concentrer sur sa respiration tout en cherchant de sa main une présence dans ce lit trop grand. Il fronça les sourcils, le froid et la solitude l'envahissant. Lorsqu'il ouvrit les paupières, le soleil le heurta de plein fouet. Il faisait beau et, au vue de sa hauteur, il était tard dans la matinée. Il resta un instant à admirer la vue entre les persiennes en bois. La mer était turquoise et calme tandis que les palmiers dansaient grâce au vent. Il s'alluma une cigarette, la fumée dans ses poumons détendant ses muscles dès la première bouffée.Malgré tout, il se leva pour ne pas laisser l'odeur de tabac froid sur les draps, entendant dans sa tête la brune lui criant dessus. Il enfila un maillot de bain avant de filer dans la cuisine. Il se prépara un café, seule la machine brisa le silence. Il ne sut dire si le picotement dans ses yeux était causé par sa torpeur ou par le soleil. Toutefois, il préféra cacher ses émotions sous une casquette et des lunettes de soleil. Il écrasa sa clope dans l'évier avant de s'en allumer une autre.
Il tenta de regarder l'heure sur son téléphone mais tout ce qu'il vit était son fond écran, la scène semblait être d'une vie d'avant. Il se mordit les lèvres, les souvenirs emballant son cœur dans du papier d'or. Son pouce redessina la photo inlassablement. Il se força à arrêter pour attraper sa tasse. Il pesta en se brûlant la langue. Si elle n'était pas là pour lui dire que c'était trop chaud, il se précipitait toujours à boire. A cette pensée, son cœur se pinça.
Il s'en alla vers la porte fenêtre déjà ouverte où les rideaux volaient au gré du vent. Il s'aventura sur la terrasse, cherchant désespérément une vie humaine du regard. Mais, seules les vagues et le bruit de ses claquettes remplissaient sa solitude. Ses pieds foulèrent le sable jusqu'aux transats face à la mer.
« J'ai cru t'allais jamais te réveiller. »
« Je déteste quand te barres du lit comme ça. » Malgré son agacement, il se posa sur le même transat, déposant les jambes dorées d'Olivia sur ses cuisses.
« J'ai essayé de te réveiller mais tu dormais tellement bien. » Il caressa du bout des doigts sa peau, se moquant subitement de son réveil tourmenté. Elle attrapa son mug pour en boire une longue gorgée. « C'est tellement beau ici. »
« C'est toi qui rend l'endroit magnifique. » Il se pinça les lèvres tout en regardant la brune portant la chemise qu'il avait hier soir. « Surtout quand tu portes mes sapes. » Il joua avec les boutons, curieux de ce qui s'y cachait en dessous. « Et rien que mes vêtements. » Il souleva pour y voir un bas de maillot. « Presque. »
« Ça peut toujours s'arranger. » Elle avait un demi-sourire taquin tandis que Mathieu secouait la tête négativement. « Quoi ? C'est une plage privée, non ? Ça sert à quoi... » Elle s'approcha de lui pour papillonner ses lèvres contre sa mâchoire. « ...si on peut pas en profiter ? »
« Hors de question. » Elle ria à plein poumons. Il déposa furtivement sa bouche contre la sienne pour la faire taire avant de s'allonger contre elle. Elle retira sa casquette pour passer sa main dans ses cheveux presque complètement bruns. « Ça te va bien. »
« Hm ? »
« Cette couleur, c'est comme si t'étais que Mathieu, j'aime bien. » Elle évalua leur longueur entre ses doigts. « Pas de Paris, de rap, de mauvais souvenirs... que toi et moi. »
Il attrapa sa main pour l'embrasser avant de la redisposer dans ses cheveux, en demande de tendresse. Elle ne rechigna pas, profitant de son besoin d'attention pour le contempler - le hâle de son teint, l'absence de ses cernes, le gonflement de sa bouche embrassée et mordue. Il ne tarda pas à se rendormir et Olivia en profita pour photographier ce moment sous tous les angles. Elle le partagea sur sa story privée et il ne fut pas plus de quelques secondes pour recevoir des réponses de leurs amis.
Maeva ne tarda pas à l'appeler en Facetime. Elle baissa le son rapidement avant de répondre, sachant très bien que sa meilleure amie allait crier d'excitation.
« Olivia ! » Elle pouffa tandis que Maeva était dans son lit, un masque sur le visage, heureuse et enjouée d'avoir enfin des nouvelles. « Enfin on a des nouvelles de nos tourtereaux ! »
« Tais-toi, il dort. » Elle chuchotait, posant une main dans ses cheveux tout en le filmant quelques secondes.
« Quand est-ce que vous allez revenir ? »
Olivia haussa les épaules. « Bientôt, sûrement. On ne peut rester indéfiniment ici mais on est tellement bien, couper du monde. » Elle souffla. Elle se regarda un instant. Elle était bronzée et ses cheveux, pourtant en tresses collées s'étaient éclaircies par le sel et le soleil. Elle était heureuse, épanouie. « Je pensais pas pouvoir tomber plus amoureuse mais franchement, tout est parfait ici. »
« Et tout sera parfait quand vous allez rentrer. »
« Oui, sans aucun doute. » Elle haussa les épaules, imitant un air détendu. « C'est pas comme si ça faisait un mois. »
« Vu comme ça. » Maeva grimaça légèrement. « Mais on est tellement pressé de vous revoir. Vous nous manquez. »
« Vous aussi. » Elle envoya un baiser. « On se rappelle plus tard Mae, bisous. »
« Bisous bombasse surfeuse ! »
Elle ricana tout en raccrochant puis lui envoya un message pour la remercier d'avoir appelé. Elle abandonna son téléphone dans son sac pour profiter de la vue, son homme contre elle, la mer à quelques pas d'elle.
Ils restèrent suffisamment longtemps pour que le corps de la brune s'endolorisse. Olivia le secoua pour le réveiller, le besoin de bouger devenant urgent.« Mat. » Ses pouces glissèrent sur ses joues, frôlant ses cils. « Bébé, réveille-toi. » Il rechigna contre elle, engouffrant sa tête un peu plus contre elle. Elle se redressa malgré lui, déposant ses lèvres contre son nez pour se faire pardonner. « J'suis toute...moite et engourdie. » Elle grimaça pendant que lui pouffait. Elle frappa son épaule. « T'es crade !» Elle s'éloigna le sac dans sa main, l'autre faisant un doigt d'honneur. « Et obscène ! J'vais me doucher ! »
Elle n'eut le temps de sortir de la douche que Mathieu toquait déjà à la porte. Elle tenta de l'ignorer mais il ne s'en contenta pas, continuant jusqu'à ce qu'elle réponde. Elle ouvrit la porte, une serviette autour de son corps et un chignon retenant ses cheveux. Mathieu en profita pour toucher les quelques mèches en dépassant.
« Salut. »
« Salut. » Elle l'embrassa pour le distraire avant de s'éloigner. « Tu me laisses me préparer ? J'arrive dans cinq minutes. »
Il hocha la tête, lui volant un baiser avant de partir de la salle de bain. Olivia se regarda dans le miroir pour se sécher les cheveux tout en évitant son visage. La dernière fois qu'elle les avait coupés, c'était avec Maeva, sur un coup de colère, parce qu'ils lui rappelaient la mort de son frère. Elle les avait garder attachés depuis, les laissant en dehors de son visage pour ne plus revivre le traumatisme. Néanmoins, tandis qu'elle les tressait, elle hésita un instant. Du bout des doigts, elle attrapa les petites mèches à leur naissance, jouant avec, les posant sur son front, puis ses joues. Finalement, elle retira son début de tresse avant de filer hors de la pièce avant de changer d'avis. Elle se précipita tant qu'elle manqua de bousculer Mathieu qui déambulait dans le couloir en l'attendant.
« T'as vu un.. » Il resta bouche bée un instant. « Wow. »
« N'en fais pas tout un plat. » Elle baissa la tête, les joues cramoisies, tandis qu'il rangeait son téléphone dans sa poche.
« Non, ok, non, mais... » Il gardait sa mine surprise. « Wow. » Ses doigts s'approchèrent de son visage. « J'peux ? »
« Mat ! »
« T'es tellement belle. » Il embrassa doucement son front tout en attrapant son menton pour relever sa tête. « J'suis vraiment chanceux. » Son baiser tendre se changea vite en baiser fougueux. « Un putain de chanceux. »
« J'suis prête à rentrer. »
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Malivia [PLK]
FanficSans réfléchir, Mathieu la suivit à grandes enjambées et alors qu'elle s'apprêtait à parler, il attrapa son bras pour l'embarquer derrière la bâtiment. Olivia essaya de lutter mais son emprise et les regards pesants la firent céder. Néanmoins, lorsq...