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Mathieu se réveilla en premier. Malgré la nuit courte, son sommeil restait toujours perturbé par des rêves. Il se réajusta dans le lit, tentant de ne pas écraser Olivia qui s'était nichée contre lui. De profil, il put la regarder dans son sommeil. Elle semblait apaisée et il en fut soulagé. Il se retint de l'embrasser avant de se lever, foulant le parquet grinçant de l'appartement. De son pied, il se fit un chemin entre les vêtements éparpillés, souriant à lui même en voyant de la dentelle sur le sol. Il rejoignit silencieusement la cuisine pour préparer un café, manquant de frapper la cafetière avant de se rendre compte qu'elle n'était pas branchée. Il jura dans sa barbe, se retenant de crier.

Il apporta la tasse brûlante à ses lèvres mais s'arrêta en voyant le courrier au sol. Il l'attrapa avant de le poser sur la table. Il fut alerter par une enveloppe qu'il garda entre ses doigts. Il n'y avait aucun timbre et l'écriture semblait tremblante, presque hésitante. Il n'eut le temps d'approfondir son examen que des petites mains enveloppaient son torse.

« Tu fais quoi ? »

« J'regardais juste cette enveloppe. » Lorsqu'il se retourna, il fut accueilli par un câlin. Olivia se moquait bien de ce qu'il disait, ne souhaitant que prolonger leurs tendresses nocturnes.

« Tu reviens te coucher ? »

« Y a pas de timbre dessus. On te l'a déposée ici. »

« C'est sûrement rien. » Elle embrassa son torse mais rien ne semblait pouvoir le distraire. Elle leva les yeux vers lui. Il semblait inquiet. « Donne, on va l'ouvrir. Et après, on retourne au lit. »

Il lui tendit et elle prit place autour de la table. Les yeux bouffis et les doigts maladroits, elle ouvrit l'enveloppe d'une traite, la déchirant brutalement. Mathieu eut envie de lui prendre des mains tant elle était longue et gauche. Toutefois, il resta silencieux, se brûlant la langue avec le café qu'il buvait d'impatience. Elle sortit une simple feuille quadrillée tâchée par une grossière écriture. Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'elle identifia rapidement ces mots ronds et tremblants.

« Alors ? »

« Attends. » Elle secoua la tête, les mots défilants sous ses yeux embrumés.

« C'est qui ? »

Son regard noir le fit taire. Il prit place en face d'elle, ne supportant plus sa propre déambulation dans cet espace si minuscule. Elle replia le papier tout en pinçant les lèvres pour retenir ses émotions. Lui-même resta silencieux, attendant que la bombe explose entre eux. Ils se regardèrent un instant pendant qu'Olivia tentait de trouver la force de s'exprimer. Mais, au moment où elle ouvrit la bouche, un hideux sanglot s'en échappa.

Mathieu ne perdit pas de temps pour se lever et l'enlacer. Elle s'accrocha à son cou pendant qu'il caressait ses cheveux pour l'apaiser.

« Parle-moi. » Il la porta pour prendre sa place sur la chaise. Elle se retrouva recroquevillée sur ses genoux, ses larmes coulant contre Mathieu qui se sentait démuni. « Je t'en supplie. » Il ferma les yeux longuement pour garder son propre tourment. « Laisse-moi lire, au moins, que je sache. »

Il la sentit hocher la tête faiblement contre lui et ce fut suffisant pour qu'il l'attrape brusquement. Il se mit à lire rapidement, se retenant de sauter des lignes pour ne louper aucune information. Il était bouche bée, s'attendant à tout, sauf à ça.

« Putain. » Il fixa vaguement le papier comme s'il pouvait disparaître. « C'est une... » Il hésita entre la bonne et la mauvaise. «...sacré nouvelle. » Il continua de passer ses doigts dans sa tignasse maintenant mêlée. « Mais, est-ce que ça pourrait pas être une bonne nouvelle ? » Il hésita un instant, peut être qu'il pouvait lui faire comprendre que la famille était plus importante que tout, même les pires drames. « J'veux dire, il t'a écrit, pour te rencontrer. Il fait un premier pas vers toi. »

« Il m'a écrit.» Elle essuya ses larmes contre sa manche, un sourire se dessinant maintenant sur ses lèvres. « Il pense encore à moi. Il veut me revoir. »

« Et toi, tu veux le revoir ? » Elle hocha la tête frénétiquement. « Alors, allons rencontrer ton père. » Il embrassa ses joues encore humides. « Enfin, si tu veux que j'y sois. »

« Pas sans toi. »

Ce fut à son tour de déposer ses lèvres contre ses pommettes.Elle le resserra un peu plus et l'angoisse disparut aussi vite qu'elle était arrivée. L'appréhension était à son comble pourtant,elle s'était apaisée, là, dans sa minuscule cuisine où son petit ami prenait toute la place. Le vide n'était plus.Elle allait le rencontrer, le revoir. Son père qu'elle n'avait pas vu depuis des années.

« Tu sais, je suis fier de toi, Liv. » Il entrelaça leurs doigts. « De tout le chemin que t'as parcouru. »

« Qu'est-ce que tu racontes ? »

« Je te jure. » Il joua avec ses mains pour éviter son regard inquisiteur. « Je le pense. J'sais que j'ai pas toujours été juste avec toi. T'as fait des choix difficiles, presque impossibles. T'as pris des risques de dingue pour les gens que t'aiment. » Il repoussa les mèches brunes du visage intimidée d'Olivia. Elle semblait tout aussi gênée que lui et ça le fit sourire. « Et j'me sens super chanceux d'être près de toi. »

Elle secoua la tête tout en se pinçant les lèvres. « Arrête, j'vais encore pleurer. »

« Ok ok. Mais j'voulais juste te le dire, tu vois ? »

Elle acquiesça. « J'en serai pas là sans toi. Tout ne vient pas de moi. » Elle prit en coupe son visage. « Donc toi aussi, tu peux être fier de toi. Et, j'suis heureuse que tu m'aies fait confiance, d'avoir cru encore une fois en l'amour. J'te décevrai pas. »

« J'sais. »

« Je suis pressée que tu rencontres mon père, tu vas l'adorer, j'en suis certaine. Ne fais pas cette tête, il va t'adorer aussi. »

Il interrompu la conversation en l'embrassant langoureusement, attrapant ses fesses pour la porter jusqu'à la chambre. Il voulu la jeter contre le lit mais elle s'accrocha à lui et ils tombèrent tout deux lourdement contre le lit. Elle ria à poumon déployé tandis qu'il râlait, le souffle coupé par la surprise. Elle en profita pour le renverser et s'asseoir sur lui. Elle plaqua ses poignets contre le matelas, profitant de son étonnement pour dominer la situation.

« T'essaye de faire quoi ? » Il avait levé les sourcils,intimidant. Toutefois son regard rieur rassura Olivia qui en profita pour lever ses bras au-dessus de sa tête.

« Tu peux rien faire.. » Il ricana de bon cœur devant son air certain. « T'es tout à moi. »

« Ah ouais ? »

« Absolument. » Elle embrassa sa mâchoire et il frissonna, les yeux fermés. « Tu vois. » Elle passa sa langue contre son cou pour rejoindre son buste. Elle relâcha ses mains pour s'aventurer contre ses abdominaux. « Pas besoin de super muscles. »

Ses cheveux bruns caressèrent son torse si doucereusement qu'il les attrapa d'un poing. Elle continua à s'aventurer sur son corps, jouant avec l'élastique de son caleçon. Il serra son emprise, chaque muscle se contractant. Finalement, tandis qu'elle s'aventurait à l'intérieur,il renversa la situation. Elle hoqueta de surprise.

« Allez, tu t'es bien amusé, mais maintenant, c'est à moi. »

« T'es pas drôle ! »

Malivia [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant