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Mathieu tournoyait sur son siège, les mains croisées derrière sa tête et le regard scrutant les anciennes tâches de leurs festivités sur le plafond. L'instrumentalisation en fond ne semblait pas atteindre son cerveau embrumé par l'inquiétude et la fumée. Ses amis tentaient de le rassurer par tous les moyens possible mais même le meilleur joint n'avait pas apaiser la tempête dans son palpitant.
Il se frotta vigoureusement le torse pour calmer ses nerfs mais rien n'y faisait, il voulait seulement avancer le temps.

« J'vais crever. »

Saddam leva les yeux au ciel devant son désarroi exagéré. « T'abuse pas un peu là ? Ça va bien se passer. »

« Et si ça lui plaît pas ? » Il regarda son ami qui souriait bêtement. « J'veux dire, moi j'aime bien ce genre de trucs mais on est loin de se ressembler sur ça. Putain, faut que j'annule. »

« Désolé mec mais c'est trop tard. » C'était au tour de Norvan de parler, lui aussi semblait amuser par la situation. « Tout le monde a prévenu de venir. »

« Fais chier. »

« De toute manière, quoi que tu fasses, Liv, elle sera contente que tu fasses un truc pour son anniversaire. »

« Enfin, elle déteste les soirées. » Saddam haussa les épaules, amusé. « A chaque fois qu'on sort, elle veut déjà rentrer, j'imagine pas une fête en son honneur. » Cette fois, tout le monde riait, confirmant son point de vue. « En plus, t'as grave abusé sur le budget. »

« Fermez-la. » Il secoua la tête tout en s'allumant un autre joint. « Vous êtes censés me soutenir bande de cons. »

Lisko s'apprêtait à le taquiner encore une fois mais le toquet contre la porte le fit se taire. C'était clairement pas le moment de détruire les projets de son ami.
Les filles rentrèrent les bras chargés de sacs cartonnés. Le fast food embauma rapidement la pièce et ils oublièrent leur conversation pour se précipiter vers la nourriture. Maeva commenta leur accueil d'un ton sarcastique tandis qu'Olivia se faufilait pour attraper la commande du blond qui semblait toujours préoccupé. Elle le rejoignit les bras chargés. Elle perdit son sourire lorsqu'elle vit son regard rouge et vitreux et son teint blafard.

« T'as un peu abusé, nan ? » Il écrasa son mégot à son commentaire tout en se redressant. Elle déposa son burger sur le côté pour caresser son visage. « Ça ne va pas ? »

Il haussa seulement les épaules pour ne pas parler ou lui mentir parce que non, ça n'allait pas. Cela faisait des semaines qu'il se creusait la tête pour l'anniversaire de la brune, le premier ensemble. Il avait finalement décidé de faire une fête surprise, selon lui, une valeur sûre. Pourtant, le doute persistait, Olivia était discrète et mal à l'aise dans la foule. Puis, il ne savait même pas si elle appréciait le fêter.

Devant son tourment, elle prit place sur ses genoux et embrassa sa joue. Il la renferma dans ses bras, ses doigts jouant avec l'ourlet de son t-shirt en bas de son dos. Il se moquait bien d'être un de ces couples qui se cajolent en public ou de ne pas participer à leur conversation.

« C'était bien ta journée entre filles ? » Il s'attarda sur les mèches de cheveux qui couvraient son visage. Elle avait l'air fatiguée mais heureuse.

« Oui, c'était chouette. »

« T'as acheté des sapes ? » Elle hocha la tête, un sourire malicieux sur les lèvres. « Des trucs intéressants ? »

« Tu verras ça plus tard. »

« Tu me dois toujours une danse, madame. » Il l'embrassa tendrement. « J'ai pas oublié. »

Elle pouffa contre son cou et ils continuèrent leurs chuchotements entre eux deux.
Mathieu laissa refroidir son repas, bien plus intéressé par la douceur sur ses genoux. Il en oublia la préparation de la fête et l'appréhension qui le rongeait quelques minutes plus tôt. Il raconta sa journée,sans parler des préparatifs, des appels et des commandes passées. Il détailla les musiques de Lisko qu'ils avaient crée et de l'enthousiasme communicatif de son ami.

« Olivia ! » C'était Saddam qui s'était écrié laissant silencieux tout le monde par sa voix. « Qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire ? »

« Oh... » Elle hésita, rougissant tandis que Mathieu lançait un regard noir. C'était pas le moment de faire une gaffe. « J'en sais rien. J'y ai pas trop pensé. »

« Allez ! T'as bien une idée ! »

« Vas y, laissez la vous êtes relou. » Le blond était intervenu, espérant mettre fin à cette conversation.

« Tu devrais en profiter, Polak, il a du pognon maintenant ! Demande une nouvelle voiture ! » Lisko pouffait à sa propre blague.

« Un yacht ou une villa ! » Norvan en profita pour en rajouter malgré la tape de Maeva pour le faire taire.

« Allez vous faire foutre les gars ! »

Olivia entrelaça ses doigts au sien. « J'veux juste passer un moment avec mes proches. Rien de particulier, pas de cadeaux de dingue, juste la présence des gens que j'aime. » Elle haussa les épaules, innocemment.

« Oh la meuf ! »

Saddam leva les yeux au ciel tout en souriant, ravi de sa réponse. Il lui fit un clin d'œil complice avant de la laisser tranquille. Il regarda ensuite Mathieu tout en hochant la tête pour lui faire comprendre que son événement n'était finalement pas une si mauvaise idée. Ses yeux furent suffisamment communicatif car le blond fit discrètement un pouce vers son ami.

« Alors comme ça, tu ne veux rien de moi ? » Il avait chuchoté dans l'oreille de la brune. « Je t'aurai acheté tout ce que tu voulais pourtant. »

« J'veux rien. Toi et moi, même, ça me suffit. »

« J'suis ravi de l'entendre. » Il embrassa tendrement sa pommette. « Mais je compte quand même te pourrir de cadeaux. »

« J'ai besoin de rien. »

« Ok ok. » Il se mit à sourire niaisement contre les lèvres d'Olivia. « J'fais ce que j'veux de toute manière. »

« Que tu crois. »

Elle pouffa à son tour avant de se reposer contre lui. La soirée se termina dans un calme apaisant. Olivia avait posé sa tête contre son torse pour profiter des vibrations de sa voix et des battements de son cœur. Mathieu, lui, discutait énergiquement avec les garçons de musiques et d'histoires du quartier. Il se retenait au mieux de bouger pour ne pas la déranger malgré l'animosité qui le menait dès qu'il parlait.

Il s'apaisa plus facilement lorsqu'il sentit la prise d'Olivia se détendre autour de lui et sa respiration devenir profonde. Il se perdit sur son visage ensommeillé, écoutant à moitié les paroles des garçons qui avaient baissé le ton.

« Putain t'es pas possible. »

« Quoi ? »

« Je t'ai jamais vu comme ça. »

Malivia [PLK]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant