Vynce, my torturer [MxM]

13

Stéphane faisait les cent pas dans le bureau de Vynce depuis un bon quart d'heures. Il marmonait et se touchait frénétiquement les cheveux. Si ce n'était pas pour son costume hors de prix et sa coiffure nette, il aurait facilement pu passer pour un hystérique.

"- C'est des conneries, disait-il. Elle ne peut pas faire ça. On ne l'a même pas licencié. Elle a démissioné. C'est complètement différent.

- Je le sais bien ça, répondit Vynce depuis son fauteuil."

Il n'en avait pas bougé depuis le départ de Sylvie.

"- Et Meyer s'occupe du dossier? Tu ne crois quand même pas qu'elle nous en veut pour ce qui est arrivé à son mari, si?

- Peut-être pas à nous, mais elle m'en veut à moi et pas qu'un peu, dit Vynce à voix basse, de sorte que Stéphane ne l'entendit pas."

Vynce était vraiment fatigué de toutes ces histoires. C'est à croire qu'à peine il en réglait une, une autre lui explosait en pleine figure.

"- Écoutes, reprit-il, voilà ce qu'on va faire. Passer en revue son dossier chez nous. Tu vas commencer par retrouver sa lettre de démission. Tu ne peux pas te plaindre d'avoir été viré si tu ne l'as jamais été.

- D'accord. Et qu'est-ce tu comptes faire de ton côté?

- M'assurer d'être débrassé pour de bon de cette bonne femme."

Geoffrey et Nick étaient dans la voiture du premier. Le véhicule était garé devant un imposant portail. Celui de la villa du maire. La rumeur disait que le pauvre homme n'en était pas sorti depuis la mort de son fils. Nick ne pouvait qu'imaginer la peine qu'il pouvait ressentir pour être réduit à ça. Finalement, les grilles s'ouvrirent et ils purent progresser dans l'allée. En descendant du véhicule, un homme en costume les attendait aux portes et les emmena à l'intérieur. Le maire Meyer les attendait apparemment. Il y avait trois verres sur la table basse et un assortiment de boissons diverses. Meyer sourit dès qu'il vit Nick. Pour sa défense, rares étaient ceux qui n'avaient pas cette exacte réaction en voyant le jeune homme.

"- Nick, mon garçon, dit-il en les accueillant.

- Monsieur le maire. Je suis tellement navré de ne venir que maintenant vous présenter mes condoléances. J'ai été particulièrement attristé par la mort de votre fils.

- Ahh, je sais que ça n'a pas été une partie de plaisir pour toi. J'ai vu ce qu'ils disaient dans les médias."

Meyer porta son regard derrière Nick et s'intéressa à son deuxième invité.

"- Geoffrey, je ne peux pas dire que je suis surpris de te voir.

- Tant mieux. Ça rendra notre conversation bien plus simple.

- Prenez place."

Pendant que les Harmer s'asseyaient, le maire remplit leurs verres et les leur offrit. Nick ne but qu'une gorgée avant de le poser de nouveau sur la table, pour de bon. Il préférait le vin aux liqueurs. Et ce whisky était bien trop fort pour l'heure qu'il était. Il fit une grimace quand son beau-père vida son verre à lui. C'était peu commode, Geoffrey ne consommait presque jamais d'alcool.

"- Donc, les élections."

Le maire lâcha un petit ricanement.

"- J'avais imaginé que c'est ce dont tu voulais discuter, répondit-il. Quoi, la retraite t'ennuie Harmer? Tu veux mon job maintenant?

- Je t'en prie. Ce n'est pas parce que je ne suis plus à la tête de Harmer&Jones que je suis à la retraite. Et tu dois avouer que tu ne t'es pas vraiment impliqué dans ton 'job' récemment.