Chapitre 3

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POV Kara

— Comme les faits vous ont été rapportés, Mademoiselle Pearson a frappé l'un de ses camarades de classe et lui a cassé le nez.

Kara était assise sur sa chaise, le dos droit et le regard rivé sur le mur face à elle sans piper mot. La boule de haine qu'elle avait dans le ventre lui laissait un goût amer dans la bouche. Elle venait d'être trahis par l'une des deux seules personnes à qui elle faisait entièrement confiance.

Depuis son installation sur sa chaise, Kara avait ce bourdonnement incessant dans ses oreilles, c'était comme si sa conscience était ailleurs. Mais l'essentiel parvenait tout de même à son cerveau.

— Nous avons mis en place une politique de tolérance zéro dans notre établissement, part conséquent et au vu de la gravité des faits, je n'ai pas d'autre choix que de renvoyer Kara de notre lycée.

Pour la première fois, l'adolescente posa ses yeux sur son principal et la lueur dans son regard, confirmait ses craintes, Kara n'avait pas mal entendu, elle venait vraiment de se faire renvoyer.

Son coeur s'accéléra à l'annonce et Madame Kolman jette un regard mauvais à cette dernière.

Cruella se leva et sera la main du principal.

— Je vous remercie, je vais personnellement m'occuper du problème.

Kara déglutit et se leva à son tour pour sortir du bureau. Kate attendait patiemment dans le couloir et fit un bon de sa chaise en voyant sa meilleure amie sortir.

— Alors ?

La blonde se contenta de regarder Kate de ses prunelles bleues assombries par la situation. L'adolescente soupira et prit seulement la main de son amie dans la sienne. Elles n'avaient pas besoin de mot pour se comprendre, en un regard, tout était dit.

****

Dans la voiture, tout était calme, trop calme. Madame Kolman n'avait pas dit un mot et Kara n'avait pas osé allumer la mèche. Plongé dans la contemplation des nombreux immeubles qui défilaient, la blonde attendait sagement sa punition, parce qu'il était certain que madame Kolman n'en resterait pas là. Et c'est à la maison que Mme Kolman réveilla la Cruella qui sommeillait en elle.

— Je ne veux même pas savoir pourquoi tu as fait ça ! s'emporta la femme en déposant violemment son sac dans la table de la cuisine.

Kate monta immédiatement dans sa chambre et Kara resta stoïque, adossée au mur de la pièce les yeux rivés dans le vague. Elle voulait pleurer, son coeur lui ordonnait de lâcher prise et de fondre en larmes, mais son cerveau refusait de donner ce plaisir à qui que ce soit. Alors c'est avec un regard inexpressif que Kara posa finalement les yeux sur celle qui l'hébergeait depuis dix ans.

— Tu ne penses jamais aux conséquences, tu fonces dans le tas et tout cela pour quoi ? Pour foutre ta vie en l'air ! Je ne peux plus continuer ! S'exclama madame Kolman.

Elle passa sa main sur son front et soupira.

— J'ai fait une demande de transfert ce matin, ton dossier a été envoyé en Arizona, tu pars dans deux jours.

— Pardon ?

— Tu m'as bien entendu, je ne peux plus continuer à m'occuper de toi. Je ne supporte plus ton comportement et ton impulsivité. C'est terminé Kara.

Cette annonce fut comme un coup de poignard enfoncé profondément dans le coeur de Kara.

— Alors, tu te débarrasses de moi ? Toi aussi ?

Alancia tome 1 : le pouvoir doréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant