Chapitre 27

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Kara étudiait, assise face à son bureau et plongé dans son livre de potions. L'onde de son enceinte volait au-dessus d'elle et faisait le tour de sa chambre. Elle manqua de s'endormir trois fois en relisant la même phrase. Maintenant qu'elle était assez expérimentée dans ses cours, elle pouvait dire qu'elle détestait les potions. C'était tellement ennuyant.

Quelqu'un toqua à sa porte. Elle ne prit même pas la peine de se lever et cria à la personne d'entrer.

Aucune surprise sur le visage qui apparu dans l'embrasure de la porte. Kara avait ressenti sa partenaire bien avant qu'elle n'arrive devant sa chambre.

— Pourquoi je ne suis pas étonné que tu écoutes du rap ? Demanda Léna amusé.

— Je suis sûr que ton enceinte regorge de musiques classiques, répondit Kara.

— C'est une possibilité.

— Tu es tellement prévisible.

Léna sourit, mais son visage changea rapidement.

— Tu as une sale tête.

— Sympa.

— Tu as encore fait un cauchemar ?

Kara se leva et coupa la musique d'un mouvement de main. Son visage devint dur.

— Ouai. J'en refais depuis que je suis revenue. L'avantage d'être partie quelques jours dans un monde sans magie, c'est que mes nuits étaient très calmes.

— Tu as vu quoi ?

— Toi. Encore. Je fais le même depuis que j'ai touché l'arbre des anciens à Terabis. C'est une boucle sans fin. À la seconde où je ferme les yeux, les images de toi contrôlant les ombres s'immiscent dans mon esprit.

— J'ai pas pris le temps de te montrer ça avec tous les événements récents, mais après que tu es partie, Igmara m'a donnée quelque chose pour toi.

Kara déglutit difficilement alors que Léna lui tendait un vieux livre poussiéreux.

Elle ne savait pas ce qu'elle ressentait depuis qu'elle avait appris la mort d'Igmara. Elle avait sûrement espéré pouvoir en savoir plus au moment où elle aurait été prête. Maintenant, elle ne pourrait plus jamais rien savoir sur ses origines.

— Je n'ai pas pu le lire, mais je crois que toi, tu en es capable.

Les pages avaient gondolé avec le temps. Certaine d'entres elles avaient des taches d'encre plus ou moins grande. Kara effleura le papier et quelques écritures manuscrites apparues sur la page. Un dessin se révéla en même temps. Une branche d'arbre qui ne contenait qu'une seule feuille. Celle-ci se détacha et tomba au ralenti sur la fin de la feuille.

En suivant sa chute, Kara découvrit une simple phrase écrite entre guillemets.

« L'innocence tombera de la main des ténèbres »

Cette phrase lui fit froid dans le dos. Elle repensa au massacre du village d'Ignis qu'elle avait vu dans ses rêves et à la multitude d'ombres qui volaient dans le ciel.

— Je ne veux pas de tout ça. Je ne veux pas être celle qui annoncera les mauvaises nouvelles.

— Rien ne dit que tu ne verras que le côté négatif.

— Ça a l'air d'être une gentille phrase de bisounours selon toi ? Demanda Kara en penchant le livre vers Léna. Je ne suis pas sûr d'être prête à vouloir comprendre ce pouvoir. Je commence à peine à maitriser le nôtre.

— Mais il y a peut-être d'autres pages importantes.

— Écoute, c'est peut-être seulement un vieux grimoire d'igmara et si c'est le cas, je ne veux pas vraiment savoir ce que cette femme a écrit.

Alancia tome 1 : le pouvoir doréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant