Douze

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Immerger dans mon bain, je regarde le plafond de ma salle de bain en essayant de dater le moment exacte où mon existence à pris une tournure aussi sinistre. Je dois le reconnaitre, ma vie est en train de m'échapper et je ne sais pas très bien comment rattraper tout cela ! J'oscille entre rage, regain d'énergie et désespoir. En ce moment, je suis dans une période de désespoir. Je ne vois pas comment je pourrai m'en sortir, même-ci j'ai désespérément besoin de trouver du sens à toute cette histoire ! Est-ce-que je dois me mettre en retrait, comme me le suggère Léonard pour pouvoir me protéger ? Il m'a bien fait comprendre que la dangerosité sous-jacente que j'ai déjà sentie lorsque j'étais en présence de Roman, était bien réelle. Il a l'argent, il a le pouvoir et il a le charme nécessaire pour pouvoir manipuler qui que ce soit... à l'exception de moi !

Je refuse de m'aplanir devant un homme tel que lui et si je dois y laisser ma vie et bien soit! Je préfère quitter ce monde libre et en accord avec moi-même plutôt que d'avoir à m'accommoder aux caprices d'un fils à papa ! Si il veut me détruire comme il me l'a promis, je l'entraînerai donc dans ma chute, il ne s'en sortira pas indemne lui non-plus !

C'est en voyant mes mains complètement fripées, que je comprends qu'il est tant de sortir de l'eau. J'ai à peine le temps d'enfiler un peignoir que l'on tambourine à ma porte. Je souffle de dépit, en me demandant si je vais pourvoir être tranquille un jour, mais me précipite malgré tout pour ouvrir. À peine ai-je tirer sur la poignée que je la repousse immédiatement en voyant la silhouette qui apparait devant moi. Malheureusement un pied s'infiltre entre un interstice pour m'empêcher de refermer ma porte.

— Bianca ! Ne soit pas puéril, laisse-moi entrer! Dit Roman.

— Fout le camp ou j'appelle la police ! Rétorquais-je en appuyant de toutes mes forces sur le battant.

— Tu es si mélodramatique quand tu t'y mets... Dit-il en poussant violemment la porte pour me rejeter en arrière.

Il rentre chez moi, tout en prenant la précaution de fermer derrière lui.

— Je veux juste te parler.

— Il me semble qu'on s'est tout dit! Éructais-je avec virulence.

Je tire sur moi mon peignoir qui a failli s'ouvrir sous la violence de son entrée. Il pénètre dans mon salon et observe silencieusement autour de lui. Il porte une longue veste noire et sa haute stature dans mon appartement, rend l'espace plus petit qu'il ne l'est. Il tire une des chaises de la table à manger et s'assied dessus. Il me fait signe de m'installer en face de lui, comme si par ce simple geste il faisait de ce lieu le sien.

Je reste délibérément debout afin de ne pas lui donner la satisfaction de lui obéir.

— Comme tu veux... Dit-il peu surpris. J'ai bien réfléchis à ce que tu m'as dit au bureau et j'ai décidé que ce ne serait bénéfique ni pour toi ni pour moi, si tu t'arrêtais d'écrire. Alors je suis venu pour te proposer un marché.

Je lève les yeux au ciel en l'entendant me parler comme si il n'avait pas compris que je ne voulais plus rien avoir à faire avec lui.

— Ne sois pas aussi fermer ! Rétorque-t-il en remarquant mon agacement. C'est une offre que tu ne pourras pas refuser... Si tu décides de publier le livre que tu es en train d'écrire chez nous, je consentirai à ce que ton nom, ton vrai nom je veux dire, soit sur la couverture.

Dans la bouche de n'importe qui cela semblerait normale mais dans le sienne, on a l'impression que c'est un effort sur-humain qu'il s'inflige à lui-même.

— Mais vous êtes vraiment trop bonne votre éminence ! Dis-je avec sarcasme. Me feriez-vous aussi l'honneur de respirer le même air que vous ? Non sérieusement, Roman tu es ridicule ! Ton offre n'en est pas une et tu le sais !

The Shadow WriterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant