The Shadow Writer

Trente-deux

Dans la salle de réunion il ne reste plus que Roman, Alex et moi. Il nous observe avec cet air étrange qui le rend presque inquiétant.

— Tu ne peux même plus t'exprimer sans qu'il soit à tes côtés? Et ça se dit libre.... Dit-il avec arrogance.

— Je ne veux plus me retrouver seule avec toi dans une pièce, je ne te fais pas confiance. Dois-je te rappeler ce qu'il s'est passé la dernière fois que tu m'as rendu visite à Stockholm ?

Il ne répond pas. Il se lève et ouvre une porte derrière la salle de réunion. Alex et moi nous regardons puis le suivons. C'est un bureau où la pièce est plus petite. Il s'assied sur son siège et nous nous installons devant lui, attendant qu'il commence.

— Je voulais que tu saches que je ne t'en veux pas... Commence-t-il.

Alex éclate de rire et je le regarde sans pouvoir cacher mon affliction.

— Mais quelle grandeur d'âme... Exprime Alex avec ironie.

— Si tu sais que tu ne pourras pas te taire pendant cette échange, tu ferais mieux de partir. Rétorque Roman agacé.

— Je n'irai nulle part !

Une sorte de silence étrange teinté de testostérone s'installe dans le bureau. La tension entre les deux est palpable. Je sens le corps d'Alex se tendre, il est sur le qui-vive prêt à parait à toute éventualité. Roman lui lance des regards assassins, ne cachant rien du dégout qu'il ressent à son égard.

— Écoute Roman, dis-moi juste ce que tu as à me dire, pour que je m'en aille rapidement. Dis-je pour calmer le jeu.

— Je voulais que tu saches que j'ai réfléchis et je ne ferai rien contre Léonard, ni Henry.

— Pourquoi ? Tu avais pourtant très envie de te venger sur eux.

— Ça ne servirait à rien... je vais fermer les Éditions Cassandre, je pense que le milieu du livre n'est plus un bon investissement. En revanche, je pense investir dans le cinéma, créer une société de production... qui sait ?

— Je savais que tu étais incapable de montrer un acte de rédemption sincère. Dis-je dépitée. Tu ne changeras jamais et c'est aussi pour cela que tu finiras seul et haït de tous. Tu ne sais pas reconnaitre quand tu as eu tort et t'en excuser sincèrement. Tu es une âme tortueuse et très déplaisante. Ton apparence séduisante jure avec ce qu'il y a au plus profond de toi. Je m'en suis toujours douté mais je refusais de croire que quelqu'un pouvait être aussi mauvais.

— Vous semblez oublier qu'avec la petit publicité que vous vous êtes faites ces jours-ci, j'ai bien peur que personne ne veuille être associé à vous de près, au risque de braquer n'importe quel investisseurs. Je crois que c'est perdu d'avance Roman. Ajoute Alex.

— On verra... c'était juste pour vous prévenir que nos routes risques de se croiser dans le futur. Annonce Roman sans sourciller.

— Je ne pense pas... Dis-je avec confiance. Tu sais... c'est pathétique de te voir comme ça, car plus tu t'accroches, plus tu mets ton héritage en danger. Il faudra des années pour que les gens oublient le scandale qui te frappe de plein fouet, et au lieu de te re-concentrer sur autre chose, d'essayer d'appendre de tes erreurs, tu t'enfonces encore plus profondément dans l'absurdité... Cela ne démontre qu'un seule chose: tu es tout sauf intelligent. Dis-je ayant presque pitié de lui. Si tu n'as rien d'autre à rajouter, on va s'en aller Alex et moi. Dis-je en me levant.

En me voyant quitter mon siège, Alex fait de même. Il me fait un clin d'oeil après avoir entendu ce que je viens de dire à Roman et m'ouvre la porte. Il passe devant moi et alors qu'il s'éloigne. La porte se claque rapidement sous mes yeux et Roman la ferme à clef. Nous nous retrouvons à deux dans la pièce. Alex frappe sur la poignée pour qu'il l'ouvre à nouveau.