The Shadow Writer

Vingt-six

Cinq Jours. Douze heures. Et trente-six minutes. C'est le temps qui s'est passé depuis qu'Alex et moi avons échangés une conversation. Depuis, c'est silence radio. Je ne suis pas amère, car nous nous sommes mis d'accord pour agir de cette façon, seulement, je ne m'attendais pas à ce que ce soit si difficile. Il y a des nuits où le manque se fait tellement ressentir, que j'ai l'impression de le sentir à mes côtés. Il m'arrive même de voir sa silhouette au détour d'une rue. La seule façon, que j'ai de rester auprès de lui sans pouvoir lui parler ou le voir, c'est d'écouter sa musique. Alors tout les soirs à la même heure, je me passe ce fameux rap dont il me rabâchait les oreilles et commence à me déhancher comme-ci il était là avec moi. Et ça marche! J'oublie tout et je me concentre sur le moment présent. Il m'arrive même de rire toute seule, tout en rêvant à sa présence.

De ce que j'ai pu lire à droite et à gauche, les choses se passent comme il l'avait prévu. Les journaux anglais connus pour leur agressivité pondent des dizaines d'articles par jour sur ce qui se profil comme le scandale de l'année. Les médias français, commence à relayer l'information et étant donné que la maison d'édition à ses bureaux à Paris, je suis sûr qu'il doivent crouler sous les demandes d'interview.

J'ai reçu un mail de Léonard qui d'une façon subtile et alambiqué m'a fait comprendre que tout se passait bien et qu'il m'avait obtenu le contrat pour la maison d'édition suédoise. Quand tout cela sera fini, j'irai signer chez Edda. C'est ainsi que ce nomme la nouvelle structure qui publiera mon prochain livre qui est presque prêt.

Pour m'occuper l'esprit et ne pas m'enfoncer dans une trop grande attente, je me suis jetée corps et âme dans la rédaction de mon histoire. Je viens de clôturer la première version de mon manuscrit, et il ne me reste plus qu'à la relire et l'envoyer à Léonard. Enfin ! Je suis en train d'y arriver. J'ai le sentiment que j'ai écrit mon véritable premier livre, le plus personnel et celui qui me comble réellement. C'est enfin ma chance ! Je le sens, cette fois-ci ce sera la bonne. Je ne suis plus aussi naïve que j'ai pu l'être par le passé et j'ai appris de mes erreurs. Ma vie est bien différente de ce qu'elle était mais aussi et surtout, je sais que ce que j'écris vaut la peine d'être lu et ça, ça fait toute la différence !

Satisfaite de la somme de travail que je viens d'abattre, je décide de m'octroyer un peu de détente, et rien de mieux que de lire les quelques articles qui m'attendent sur l'alerte Google que je me suis mise pour être au courant des derniers dénouements de l'affaire Roman Eden. J'éclate de rire en voyant l'intitulé du premier article qui m'apparait: Quand derrière le succès d'un homme se cache les voix des femmes. Je crois que je n'aurais pas écrit mieux! C'est d'une certaine Karen Lerner du Herald Tribune. En survolant son article, je me rends compte qu'elle a mené sa petite enquête de son côté et comprends que la machine est définitivement lancée. Il suffit d'un article pour qu'ils s'enfoncent tous dans la brèches. Cette Karen est remontée jusqu'à l'origine de la maison d'édition et les documents rassemblés par Henry lui ont été d'une grande utilité car elle y fait tous les rapprochements nécessaires pour qu'il ne puisse y avoir aucun doute possible sur le véritable nature misogyne du fonctionnement des Éditions Cassandre.

Je passe presque une bonne heure à lire tous ces sites aussi implacable qu'à charge et me réjouis de penser que Roman doit s'en mordre les doigts, essayant de trouver la parade pour ce sortir de ce qu'il considère comme une mauvais passe. Je n'ai aucun regret! Il l'a bien cherché. Sa suffisance et son arrogance ont eu raison de lui, il en paye le prix aujourd'hui et tout cela se passe sans que je n'ai a me mettre en danger... Cet anonymat est en réalité une véritable bénédiction! Ainsi, je peux prétende à un semblant de normalité et me concentrer sur mon futur. Mon visage n'a pas a être exposé et seul Roman fait face aux conséquences qu'il a lui-même créé. J'étais réticente au début, mais je reconnais maintenant que le plan d'Alex est brillant sur ce point là. Les femmes qui ont été les victimes de cette arnaque n'ont pas a être affichées à côté de leur bourreau. Des femmes dont j'ignore tout et qui aujourd'hui découvre à travers les articles de journaux l'étendu de la supercherie à laquelle elles ont participé malgré elles. Nous sommes toutes liées par ce secret...