Vingt-huit

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Je viens d'atterrir à Stockholm où je dois rencontrer pour la première fois mon nouvel éditeur. Pour être honnête, je n'ai pas vraiment la tête à ça, car depuis la visite surprise d'Alex et son départ précipité, je n'ai toujours pas réussi à le joindre. Je sais que je suis allé trop loin avec mes suspicions, mais sa demande m'a surprise et je n'ai pas réfléchit à ce que je sais. Aujourd'hui, je m'en veux de lui avoir dit tout ça, de lui avoir fait du mal... Je vois encore son regard plein d'incompréhension et de souffrance contenu lorsqu'il a quitté mon appartement... Après ce rendez-vous, j'essaierai encore une fois de l'appeler et cela par tout les moyens, même si cela éveille les soupçons de Roman. Je refuse que le silence s'insinue entre nous.

Après être passé rapidement à l'hôtel pour y posé mes affaires, je suis emmené au siège d'Edda. C'est un petit immeuble de trois étages en plein centre ville. À l'intérieur, il y a du parquet, des livres sur les murs, l'hôtesse d'accueil est décontractée et me guide jusqu'à un bureau où Léonard m'attend déjà. Il est accompagné d'une femme d'âge mûr, les cheveux blonds cendré coupés courts. Elle est de taille moyenne, fine et porte une pairs de lunette rouge. Elle m'observe silencieusement avant de se tourner vers Léonard et de lui sourire.

— Voici Bianca Lasso. Dit-il fièrement.

— Bonjour. Dis-je avec timidité.

— Ravie de faire votre connaissance. Dit-elle en venant me serrer la main. Anne Alkeberg. J'ai beaucoup entendu parler de vous, seulement on s'est gardé de me dire à quel point vous étiez ravissante... Ajoute-t-elle.

— Merci... j'espère que ce n'est pas un critère rédhibitoire ?

— Pas du tout. Au contraire !

Elle me montre le siège devant elle et je m'y assoit avant d'y être rejoint par Léonard. Elle s'installe avant nous.

— J'ai reçu les deux premiers chapitres de votre roman et je dois avouer que je n'avais jamais rien lu de tel ! C'est grâce à cela que j'ai été convaincu que je devais vous publier. Vous savez, ça fait longtemps maintenant que j'essaie de promouvoir des auteures féminins de science-fiction car c est un genre souvent accaparé par les hommes. Avec ce que j'ai lu, j'ai bon espoir de changer cette tendance.

J'échange un regard satisfait avec Léonard, ravie de cette première entrée en matière. Je commence à me détendre un peu et poursuit la conversation.

— Léonard m'a dit que vous vous étiez rencontrer dans les années 80 ?

— Oh là... oui, une éternité certain diront... À vrai dire, j'ai été approché par Harlan Eden en 1986 pour m'occuper du recrutement des Éditions Cassandre, mais j'ai refusée car j'avais déjà le projet d'avoir ma propre structure. Léonard a donc hérité de ce poste et honnêtement, je ne le regrette pas ! Surtout à la lumière des récents événements paru dans la presse. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis toujours méfier de cet homme... Dit-elle sérieusement.

Léonard tousse fébrilement.

— Euh... oui, heureusement que je suis partie à temps... As-tu avancée sur le livre ? Dit-il pour changer de discussion.

— Oui, j'ai fini de le relire dans l'avion. Dis-je enthousiaste.

— Vraiment ? Dit-il surpris.

— Oui. Je dois juste apporter quelques modifications et si tout va bien, vous aurez le manuscrit avant que je ne reparte pour Paris.

— J'ai hâte de lire la suite des deux chapitres que j'ai eu en avant première... dit Anne. Bon et bien, je pense qu'il est temps de passer aux contrats. Léonard a déjà fait le nécessaire en ce qui concerne vos exigences... C'est un agent très déterminé. Dit-elle en lui faisant les gros yeux.

The Shadow WriterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant