The Shadow Writer

Vingt-quatre

Je suis en train de finir de rassembler toutes mes affaires dans l'appartement qui a été le mien pendant ces six dernières semaines. Même-ci ces derniers jours, c'était chez Alex que je passais l'essentielle de mon temps, c'est avec un pincement au coeur que je boucle ma valise. En jetant un dernier coup d'oeil à cet endroit que je n'ai pas eu le temps de vraiment connaitre, une forme de mélancolie s'empare de moi. Comme si, je n'étais allé au bout de mon histoire. De mon histoire avec Alex...

Quand je reviens dans le salon, il est là, assis dans le canapé, regardant droit devant lui, perdu dans ses pensées. Il est si concentré qu'il m'entend à peine m'avancer vers lui, c'est seulement quand je pose ma main sur son épaule qu'il se rend compte de ma présence.

— Un sou pour tes pensées... Dis-je avec curiosité.

Il me sourit, se lève et me prend dans ses bras. Je l'enlace et me serre contre lui, savourant encore pour quelques minutes sa chaleur, son parfum si caractéristique qui commencera à me manquer dans quelques heures. Quand l'éloignement deviendra bien réel.

— Tu sais que tu as le droit de venir à Paris ? Dis-je contre son épaule. Si tu suis à la lettre le plan que auquel nous sommes convenu, tu as des repérages à faire pour le film car l'essentielle de l'intrigue se déroule en France et cela ne paraitrait pas suspect.

— Ne fais pas ça. Dit-il d'une voix sourde. Ne fais pas comme-ci, ça ne te faisais rien et que tu devais trouver des prétextes pour que l'on ne s'éloignent pas. Regarde-moi Bianca.

Je quitte son épaule pour lever la tête vers lui et croiser son regard azur, qui en ce moment est remplit d'un éclat ardent.

— Si ce n'était pas pour te protéger de l'imprévisibilité de Roman, tu resterais avec moi... ou je serai parti avec toi, mais on doit s'en tenir au plan pour que ça marche afin que peut-être...

— Peut-être ? Le coupais-je voulant qu'il continue sa phrase.

— Pour qu'il y ai un avenir entre toi et moi. Je n'avais jamais ressenti ça de ma vie ! Dit-il émerveillé et caressant mon visage de ses mains. De nos discussions qui dure des heures à ta façon d'écrire, en passant par ton sourire et ton sens de l'humour... Je me suis habitué à toutes ces choses qui font que tu es toi... et tu sais quoi ? Avant de te rencontrer, je n'ai jamais eu envie d'avoir ce qu'on a... Être avec quelqu'un ce n'était pas une priorité, le travail était une compagne fidèle qui me convenait parfaitement et puis je t'ai vu et... Ce que je veux te dire Bianca...

— Moi aussi. Dis-je en le coupant, comprenant où il veut en venir. Moi aussi je t'aime Alex et quand le cas Roman Eden sera réglé, toi et moi nous poursuivrons ce que nous avons commencés et nous verrons jusqu'où cela nous mènera. Dis-je avant de coller mes lèvres sur les siennes.

Instantanément, il répond à mon baiser, le rendant encore plus profond. Sa langue caressant langoureusement la mienne avec empressement. Je sais que ça va être difficile cet éloignement, mais je me rassure en me disant que tout cela, c'est pour la bonne cause et que quoi qu'il arrive, peu importe l'issu de toute cette affaire, je n'aurai pas tout perdu. Sans toutes ces péripéties, je n'aurai jamais croiser le chemin d'Alex Halston et je serai passé à côté de quelque chose d'extraordinaire! Sans prévenir, une larme coule le long de ma joue, submergée par l'émotion des sentiments brutaux que je ressens pour cette homme dont j'ai encore tant à apprendre. Il s'écarte doucement de moi et m'observe avec affliction.

— Si tu commences à t'effondrer, je ne te laisserai pas partir. Dit-il en essuyant l'eau sur mon visage de son pousse.

— Tu vas me manquer. Dis-je émue.

— Toi aussi tu vas me manquer. Surtout qu'on devra éviter de se contacter pendant un certain temps, afin d'être au-dessus de tout soupçon. C'est avec Ethan que tu devras échanger si tu as besoin de quoi que ce soit ou si tu veux me dire quelque chose. Il sera ton interlocuteur principal.