Vingt-deux

188 25 2
                                    

Il est 8h du soir et Alex et moi somme en train de mettre la touche finale au scénario que nous avons écrit. Quand nous apposons le mot fin à la scène que nous venons de boucler, une forme de soulagement et de fierté s'empare de nous.

— Bien que cela ait été un plaisir de travailler avec toi... je dois admettre que c'est aussi agréable quand cette partie là se termine. Dit-il en tombant en arrière sur le dos.

Installé dans son lit, il ne porte que son caleçon pour seul vêtement quant à moi, j'ai un simple t-shirt. Pour finir notre travail, je n'ai pas bouger de chez lui pendant trois jours et ce n'était pas pour me déplaire. Une sorte de routine agréable s'est installé et je suis déjà nostalgique de ces moments passés. Lorsque je retournerais à Paris, je sais déjà que je regretterai cette apparente légèreté. Il va me manquer...

— Quand tu restes silencieuse comme ça, c'est que ton esprit fulmine dans tout les sens... Dit-il avec curiosité. Tu as peur d'avoir oublié quelque chose? Moi aussi ça m'arrive souvent quand je suis sur le point de boucler un truc...

— Non, ce n'est pas ça, c'est juste que... maintenant que tu as ton scénario, je n'ai donc plus de raison de rester à Londres. Il va falloir que je m'en ailles. Dis-je avec amertume.

— Pour que le plan soit crédible, tu veux dire ?

— Par que pour ça... tu as un film à réaliser et tu vas être très occupé, je ne suis pas...

Il se relève et se met devant moi pour me faire face, puis il met une main sur ma bouche.

— Je ne te laisse pas finir car je sais que tu vas dire une bêtise. Tu dois partir pour que Roman ne se doute de rien et pas parce-que j'ai besoin de me concentrer sur mon travail. Si ça ne tenait qu'à moi, tu n'irais nulle part. Tu resterais ici, avec moi, mais on a un plan et on doit s'y tenir. Et puis... en parlant de tournage, tu sais que l'action de ton histoire se passe en France, à Paris plus précisément, ce qui veut dire que le tournage se fera là-bas. Tu ne pourras pas m'éviter.

— Qui t'a dit que je voulais t'éviter ?

— C'est ce que tu as presque sous-entendu il y a quelques minutes. Bianca...

Il prend un petit moment avant de poursuivre.

— Je veux que tu comprennes que je suis tombé amoureux de toi. Dit-il posément. Je sais que ça n'a pas l'air évident comme ça, avec toi vivant à Paris et moi à Londres... mais j'aimerai juste voir où tout ça peu nous mener... toi et moi. Je crois que je ne suis pas juste sous ton charme, je suis aussi fasciné par ce que tu es. Une femme belle, intelligente, forte et incroyablement douée. Il y a cinq ans quand j'ai entamé la lecture de Stone Heart, je ne savais pas à quel point ce livre allait changer ma vie ! C'est devenu mon projet le plus ambitieux et qui, si il est bien mené, pourrait me permettre de ne plus à avoir à me soumettre à des investisseurs ignorants... Ce livre, c'est une sorte de porte bonheur. Surtout qu'il m'a mené jusqu'à toi. Il ne m'est arrivée que du bon depuis que je suis tombé sur ce roman et ça, je te le dois. Dit-il avec reconnaissance.

— Non... tu le dois à toi. Dis-je en effleurants ses lèvres des miennes. Si tu as lu mes livres, moi j'ai vu ton film et il s'y dégageait déjà une forme de génie. Tu ne t'en rends pas compte mais tu es en train d'inventer style, car ce que j'ai vu en salle de projection, je ne l'ai jamais vu avant. Nous n'aurions pas pu travailler ensemble si nous ne nous étions pas compris, appréciés... et aimés. Si tu es tombé amoureux de moi comme tu viens de me le dire, sache que moi aussi, je t'aime. Pour toutes les raisons que je viens de citer et bien plus encore. Avant de te rencontrer, je ne pensais pas qu'un être tel que toi pouvait exister. Rien que pour ça, je ne pourrais plus jamais en vouloir à Léonard... C'est grâce à lui si nous nous sommes rencontrés. Et dire, que quand je suis venu au rendez-vous, je m'apprêtais à refuser ton offre.

The Shadow WriterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant