35. Chap 5 : Resignation

130 12 25
                                    

Pdv Pixys :

C'est dans cette atmosphère de guerre froide que ce passa un mois.
J'avais échangé des lettres avec mes amis et amies, inventant des excuses à chaque fois qu'ils demandaient qu'on se voit. Pendant ce mois je ne vit pas une seule fois Rem' ou l'un d'eux. Je me sentais mal de leurs mentir. La spirale infernale ne s'arrêtait pas, j'étais le monstre ; tout était bon pour me réprimander ou s'en prendre à ma mère. Ma soeur n'osait même pas nous regarder, dès que la situation s'envenimait elle baissait la tête et attendait. Je ne pouvais pas lui en vouloir sa situation était aussi compliqué que la nôtre, elle n'irait jamais en étude de droit si elle s'opposait ; enfin j'espérais que c'était pour ça. Ma soeur n'avait jamais eu peur de tenir lui tête, cette peur ne pouvait pas se déclancher du jour au lendemain sans rien. La lâche ici c'était moi ; il ne pouvait pas en avoir une deuxième.

Ma mère commençait à collectionner les bleus m'inquiétant de plus en plus.
J'étais démunie entendant toujours plus d'insultes. Ne pas agir faisait-il de moi un monstre ? Je commençais à le croire.
Inutile encore et toujours.
Pourtant c'est moi qui devrait avoir mal à sa place, je le savais. C'était ma faute, ma responsabilité. J'étais la dernière tâche du monde tabou ici, le dernier pont vers le purgatoire et les démons. Essayant de me faire le plus discrète, pour ne faire de tord à personne. La mâtinée se passa comme d'habitude, ma présence le plus invisible possible, lui entrain de râler ou dans le jardin, Dolorès dans sa chambre, et ma mère qui s'occupait de la maison.

Mais aujourd'hui c'était étrange, peut-être était-ce la fatigue suite à la nuit blanche que j'avais faite. Sans raison particulière, mon insomnie avait presque choisie de passer au stade supérieur ; j'espérais quand même pouvoir dormir ce soir. Surtout avec l'image de ma mère à terre et mon père debout tenant un couteau qui hantait mon esprit, j'espérais vraiment que ce n'était que mon imagination.

Je me déplaçais silencieusement quand l'homme de la maison revint du jardin, claquant la porte derrière lui. Il se retrouva en face de moi me toisant.
Mais une chose avait changé, je ne savais pas encore quoi mais je le voyais dans ses yeux à lui en face de moi.
Il me fusilla du regard.

-"On en parl'ra au r'pas."

Son ton froid me glaça le sang. Il était calme, trop calme ; c'était suspect. Il puait la mort et le brûler en plus, je n'arrivais pas à comprendre mais c'était mauvais ; très mauvais.

Le repas arriva beaucoup trop vite d'après moi, j'avais passer l'après-midi à m'inquiéter. Je me faisais peut-être un charme mais l'ambiance me semblait menaçante, plus que les autres jours. Tout le monde s'assit en silence, comme d'habitude mais il posa un papier sur la table. Son regard fixé dans le mien il commença à parler.

-"J'ai eu d'la chance en tr'vant une proie parfaite d'hors. T'imagines pas la surprise quand j'ai vu c'qu'elle cont'nait."

Mon ventre se torda voyant déjà le pire ; une lettre de Rem'. Il avait tuer un hibou ! À cause de moi, un sorcier avait perdu son compagnon, son ami, son messager.

-"C'te liste du démon, j'me demandais avec quoi t'vas l'payer ?"

Le temps que l'information faisait le chemin jusqu'à mon cerveau, je retint de justesse un soupir de soulagement. Avant de me dire que ce n'était pas mieux. Comment lui dire c'était ma mère qui m'avait donné l'argent jusque là ?
Je ne pouvais pas tout simplement. Déjà avec ce qu'il lui faisait par ma faute, je ne pouvais pas empirer ça.

-"J-je ne sais pas."

-"TU crois que j'vais t'donner ne s'rais-ce qu'un sous pour ça ?"

-"N-non...m-mais..."

-"T'COMPTE FAIRE QUOI ? UN PACTE AVEC UN DEMON ?! CONTINUER TON ABOMINATION ?!...
TOI !..."

Il se tourna vers ma mère ayant compris tout seul, m'effrayant totalement en s'approchant lentement d'elle. Sa main se leva alors qu'il sortait des atrocités, la violence recommença encore comme à chaque fois. Le coeur au bord des lèvres je voulais l'aider mais il fallut qu'elle soit par terre à ne plus bouger, ne plus rien dire ; et qu'il s'était muni d'un couteau. L'image dans mon esprit que j'avais eu hier se superposa avec celle actuel. Cette situation fut comme une pique, comme déstupefixié je me leva d'un coup de ma chaise en criant.

-"NON ATTEND ! C'EST MA FAUTE ! NE LUI FAIT PAS MAL !"

En faisant barrage devant elle les larmes coulant de tristesse mais la voix tremblante de terreur. J'allais vraiment la dire.

-"Je t'en supplie...ne lui fait plus rien...j-je n'y retournerai plus jamais. Promis....mais s'il te plaît ne lui fait pas mal... arrête ! JE N'IRAIS PLUS JAMAIS À POUDLARD !"

Un sourire satisfait vint prendre place sur le visage de l'homme en face de la jeune fille paumé, vide. Le peu de personnalité que j'avais avait disparu, j'étais comme sortie de mon corps voyant tout ça comme une spectatrice. L'homme lâcha le couteau et s'approcha de la pathétique gamine devant elle.

-"Allons c'n'était pas si compliqué. T'sais ma môme tout c'que j'veux c'est qu'ton bien."

Il la pris dans ses bras alors que la coquille vide avait un mouvement de recul, purement instinctif. Son regard perdu là où personne ne pouvais voir nous prouvait le néant qui faisait rage à l'intérieur, s'insinuant dans la moindre parcelle de son être ; le remplissant de rien. Elle n'était plus elle c'était bon, on l'avais chassé pour remplacer ses pensées par des rêves maintenant lointain, ses dialogues se réduisant au strict minimum et au plus basique, ses réflexes endormi, moue.

Ce câlin forcé ne lui fit même pas ressentir un sentiment ou avoir une réaction. Elle avait fait l'irréparable.
Combien de temps encore pourrait-elle parler avec ses anciens amis ? Mais la traître n'en avait même pas envie, après ce qu'elle venait de leur faire ; même si il n'était pas au courant, c'était horrible.
Elle venait de marquer sa séparation avec lui...

Le repas fini elle regagna sa chambre fermant sa porte. Les paupières closes allongé sur son lit, les mots comme marqués au fer rouge revenait sans cesse ; abomination, monstre, inutile, démon, déception, erreur, égoïste... Ils continuèrent en boucle pendant qu'en même temps elle voyait comme un rêve Remus qui se déclarait, les maraudeurs venu la chercher quand la bande de Rosier l'avait bloqué dans une salle vide, son début d'amitiés avec Lily, ses heures de débats avec Xénophilius, les repas avec tous, les sorties...
Tout ces moments étaient bien loin maintenant, ses mots prenant toute la place la définissant.

Ce soir si elle dormait elle irait les retrouver, toutes les nuits... Les seuls moments où elle les retrouveraient.
Maintenant bloqué ici la pathétique lâche n'osa même pas donner un retour aux trois lettres auxquelles elle n'avait pas répondu.
Elle se promit de le faire demain sans fautes, tant qu'elle pouvait encore leurs parler. Tant qu'elle avait un lien avec ce rêve idyllique qui s'éloignait un peu plus.

Elle ne pouvait blâmer personne, c'était ses choix égoïstes qui l'avaient amener là. Au moins elle avait pu un peu profiter de tout ça, mais toutes les bonnes choses ont une fin.
L'ancienne Pixys savait pourtant que ça ne durerait pas, mais j'avais fuie pour laisser la place à la loque dans le lit. Je lui avais laisser une horrible situation malheureusement aucune de nous n'avait plus l'énergie pour tenter quelque chose.
On était seule avec nous même, juste mon enveloppe corporelle et elle. Elle que je ne reconnaissait plus, en à peine une minute c'était une autre personne ; seule.

Les mots tournèrent en boucle se répétant encore et encore dans sa tête, devenant même des fois des phrases ou des images. Elle resta toute la nuit là se rejouant encore et encore cette scène qui lui semblait irréelle, comme tout ce qui l'entourait. Mais c'était son passé qui devenait le plus imaginaire jusqu'à pensé ce l'être imaginé.
C'était sa faute.
Sa faute à elle.
Tout.
Tout était de sa faute.

23/06/22

Au mauvais endroit au mauvais momentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant