Beach episode - Partie 2

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Le lendemain, après notre grasse matinée bien méritée, Luvie et Richie partirent se promener – même si escalader une falaise correspondait sans aucun doute mieux à leur définition de promenade -, pendant que Fern, Loustic et moi nous régalions d'un copieux petit-déjeuner de toasts, de croissants et d'œufs brouillés, arrosé de jus d'orange fraîchement pressé et d'une tasse de thé, le tout servi dans une lumineuse et confortable salle à manger aux grandes fenêtres s'ouvrant sur la mer.

C'était une belle et chaude journée, et nous la passâmes à la plage, une fois Luvie et Richie revenus de leur expédition, à nager, jouer au ballon dans l'eau, construire un immense complexe impérial – le mot château de sable ne pouvant pas rendre justice à notre chef d'œuvre -, et à se gaver de glaces et de gaufres toutes les trois heures en lieu et place de vrais repas.

Luvie ne fit pas de cauchemar cette nuit-là, et le jour suivant, on prenait les mêmes et on recommençait. Et c'étaient vraiment les parfaites vacances – elles le seraient encore plus quand les autres nous rejoindraient, mais ça faisait tellement du bien de passer du temps de qualité à s'amuser tous les cinq -, jusqu'à ce que nous tombions nez à nez sur Erlan.

Richie, Luvie et moi étions allés nous chercher des glaces et nous retournions nous installer auprès de Fern et Loustic qui jouaient aux cartes, quand soudain on se retrouva en face d'eux. Erlan, entre Kaboom et Greg, tenait une crêpe dans une main, une serviette dans l'autre. Impossible de ne pas le reocnnaître malgré son improbable short de plage fleuri et ses lunettes de soleil de beau gosse crpaneur sur son crâne. Au moins, il n'avait pas l'air d'avoir de flingue sur lui, même si on ne pouvait jamais être sûr, avec Erlan. Richie manqua faire tomber ses deux cornets. Kaboom portait une bouée en forme de dragon, et sa mâchoire tomba comiquement en nous voyant. Greg semblait plus gêné qu'autre chose. Derrière eux, Issin, armée de son sabre malgré son maillot de bain, portait un casque sur les oreilles, et Mloc, toujours aussi intimidant, était comme d'habitude le plus stylé de tous.

Luvie se tendit mais ne bougea pas, et nous restâmes bien une minute ou deux à nous regarder dans le blanc des yeux dans un silence embarrassé et confus, et personne ne semblait savoir comment réagir. Je n'en avais en tout cas pas la plus petite idée, tout pseudo-leader que j'étais. Erlan finit par rompre le silence d'un raclement de gorge agacé.

« Qu'est-ce que vous foutez là ? On est à je ne sais pas combien de centaines de kilomètres de Korbelvir ?

-Et vous alors ? » rétorquai-je avec la maturité d'un enfant de six ans.

« J'y crois pas, il faut vraiment que vous soyez toujours dans mes pattes, même pendant nos foutues vacances.

-On était là avant !

-Il est hors de question que vous nous ruiniez nos vacances, on les attend depuis trop longtemps.

-Nous aussi j'te signale ! Cette année était littéralement infernale, je vous laisserais pas gâcher nos vacances.

-Apprend à utiliser « littéralement » correctement, et on en reparlera.

-En fait, le mot « littéralement » et son usage...

-C'est pas le moment, Richie.

-Ah, Richie, le fameux zombie philosophe.

-Je ne savais pas que j'étais célèbre.

-Pas célèbre non, Fern m'a juste parlé de toi. De vous. Enfin bref. On est en vacances. Je vais faire – on va faire – comme si vous n'existiez pas, alors venez pas nous faire chier.

-Comment est-ce qu'on pourrait vous faire chier si on n'existe pas ?

-Comme ça, pour commencer.

Les BénisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant