Richie
Swift était un démon. Il avait beau tromper son monde en jouant le petit chaton tout mignon et adorable, je n'étais pas dupe. Ce chenapan miaulait la nuit, faisait ses griffes sur tous les meubles sauf son arbre à chat construit spécialement pour lui, et vomissait partout à tout bout de champ. Alors, oui, il était trognon pendant ses très rares câlins à ronronner et à se pelotonner contre l'un d'entre nous, mais ça restait un démon.
Aujourd'hui, il avait choisi mon mini-short préféré pour vomir la nourriture pourtant de luxe qu'Arte lui donnait. Et il l'avait sorti de ma commode exprès pour vomir dessus, ce petit démon. Pour se faire pardonner, il me faisait un câlin, calé dans mes bras... jusqu'au moment où il déciderait de m'attaquer, bien sûr.
« Richie, est-ce que tu peux...
-Je peux pas, j'ai le chat dans les bras.
-J'avais dit pas de chat dans la cuisine !
-Désolé, Dina, je voulais juste aider.
-Tu viens de refuser ce que te demandait Arte sans même le laisser finir.
-Je plaide coupable.
-Si tu peux pas aider à faire le repas, c'est toi qui débarrasse. Et maintenant, sors de ma cuisine.
-Chef, oui chef ! »
En sortant, j'entendis Arte grommeler sur le fait que Dina avait plus d'autorité sur moi que lui, et Loustic éclater de rire.
J'avais à peine fait trois pas hors de la cuisine que Swift cessa de ronronner et attaqua vicieusement mon bras.
« Aïe ! Quelle saleté. Je t'aime, mais quelle saleté. »
Swift était peut-être un démon, mais moi je n'étais pas un zombie sans cœur, et j'aimais en effet quand même cette atroce petite boule de poils. Pas sûr que ce soit réciproque, cependant.
Plutôt que de retourner dans la cuisine, je retrouvais Fern qui nettoyait et dressait les tables.
« Lave toi les mains avant de toucher la vaisselle, t'avais le chat dans les bras.
-Comment tu peux le savoir ?
-Pas besoin d'être devin, tu l'as dans les bras à la moindre occasion. Et puis, il vient de te griffer, tu saignes.
-Oh merde, j'avais pas vu. Bah, c'est pas grand-chose.
-Ouais, bah va mettre un pansement et te laver les mains avant de venir m'aider. Et désinfecte avec le flacon bleu, au cas où.
-J'adore quand tu prends soin de nous et nous montre à quel point tu tiens à nous.
-Jamais de la vie, ça me fera juste plus de boulot si ça s'infecte.
-C'est qu'une petite coupure.
-Y en a plus d'un qui sont morts après avoir dit ça. »
Avant que je puisse répliquer que de toute façon j'étais déjà mort, Luvie entra dans la salle à manger, chargée, comme une mule sous poudre et stéroïdes, de paniers emplis de victuailles pour certains, de draps propres pour d'autres, et de bois pour les derniers. C'était bien le genre de Luvie de faire trois corvées en une pour gagner du temps.
« Qui est mort ?
-Moi.
-Dis-lui qu'il doit désinfecter sa plaie, il t'écoutera peut-être, toi.
-Ok, ok, j'y vais. Tu veux que je monte les draps en même temps Luvie ?
-Oh oui je veux bien, c'est idiot de les amener à la cuisine, j'aurais dû faire plusieurs voyages mais j'avais la flemme.
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Les Bénis
ФэнтезиUne bande de presque super-héros un peu bourrus, un peu stupides, n'aimant rien mieux que se chambrer, mais avec un grand cœur, qui tentent de redresser les torts de leur société. Ils ont toujours un plan. Il ne leur sert à rien, mais au moins ils e...