Loustic - Partie 3

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Fern nous exposa ensuite tout ce qu'il savait, et c'était en effet très préoccupant. Les CDG avaient réussi, on ne sait trop comment, à créer une version altérée de la poudre qui donnait temporairement à son consommateur des capacités de Bénis. Ils en avaient produit une quantité importante, et comptaient s'en servir pour attaquer toutes les banques de Korbelvir en même temps. Un sacré gros coup en effet. Nous ne pourrions jamais empêcher autant de braquages simultanés, encore moins fac à des gens avec des capacités de Bénis.

Une fois n'est pas coutume, c'est Richie qui trouva une idée de plan.

« En fin de compte, s'ils ne pouvaient pas utiliser cette poudre spéciale, il n'y aurait pas de braquage à empêcher.

-Mais oui ! Fern, tu sais où est gardée la poudre ?

-En fait, je crois bien que oui. L'un de mes anciens potes s'est vanté d'avoir récupéré la garde d'un endroit clé... il y a fort à parier que c'est là qu'ils entreposent la poudre.

-Prendre d'assaut un seul bâtiment, même bien gardé, c'est bien plus faisable.

-Prendre d'assaut ? Il faut le faire exploser !

-Qu'il ne reste plus un seul grain de poudre.

-Et comment tu veux faire exploser un bâtiment tout entier, Luvie ?

-Attendez, on ne fait rien exploser s'il y a des gens à l'intérieur !

-Comment veux-tu qu'on les fasse sortir avant, Arte ?

-Avec une alerte à la bombe ?

-Richie, c'est l'idée la plus idiote que j'ai jamais entendue.

-Qui c'est qui exagère là ?

-On se concentre, les gars !

-Et si on les attirait avec une première explosion à l'extérieure ?

-C'est pas con ça... Tu en penses quoi, Fern ? Ça pourrait marcher ?

-Ca se pourrait... »

Nous avions trouvé un plan qui tenait à peu près la route... même s, comme le résuma Luvie ensuite, « de toute façon ça va finir par partir en couille à un moment, comme d'habitude ». Nous attendions en effet encore le moment où l'un de nos plans fonctionnerait comme prévu.

Nous nous attelâmes aux derniers préparatifs, et, sous le couvert de la nuit, espérant que Fern avait raison sur l'emplacement de la poudre, qu'elle soit toujours au même endroit et n'avait pas été bougée, que nous aurions assez d'explosifs, que les étoiles seraient alignées pour nous permettre de réussir malgré toutes ces inconnues, nous nous mîmes en route.

L'entrepôt – nous passions décidément beaucoup trop de temps dans ce genre d'endroit – que nous indiqua Fern n'était pas très grand. La quantité d'explosifs que nous avions à notre disposition serait amplement suffisante. C'était à Luvie que nous les devions, ces munitions. Elle avait appris, pendant sa formation auprès d'un forgeron, comment fabriquer toutes sortes d'armes. Elle avait un talent certain pour ça, et nous avait même confectionné des armures légères, souples et incroyablement silencieuses. Je ne savais pas comment elle avait réussi ce tour de main, et quand je lui posai la question, elle me répondit avec un sourire malicieux qu'un magicien ne dévoile jamais ses trucs. Et ça ressemblait en effet à de la magie.

Les premiers explosifs, que nous avions positionnés assez près de l'entrepôt, heureusement complètement isolé, pour faire réagir ses occupants, mais pas trop près de façon à éviter de les blesser, templirent parfaitement leur office. Nous vîmes une quinzaine de personnes, lourdement armées, sortir en courant en direction du bruit des explosions.

Les BénisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant