3

67 8 0
                                    

Chapitre 3 : Journal de Mìngyùn

_________________________________

31/12/2020

Assise sous le porche de la bibliothèque fermée, je regarde la neige tomber. Les gens passer sans se soucier de la beauté hivernale. J'aime écrire dans ce journal, au début c'était un vrai calvaire.

Qu'est ce que je devais écrire ici ?

Pourquoi me confier ?

Après tout si ce n'est pas pour parler avec quelqu'un en face soi, à quoi bon discuter avec un carnet ?

Si je voulais monologuer, je me contente d'écouter le chaos de mes pensées et ça le fait très bien. Mais ma psychologue m'a dit que c'était bien d'écrire, que ça permettait d'extérioriser.

Mon travail se contente à organiser un peu les plannings et faire la navette entre l'agence et les garçons pour donner les informations.

Le manageur a dit que si je bossais bien, je serais en charge de plus de choses, comme leurs mails ou je crois de filtrer certains trucs sur les réseaux sociaux. Mais là où ils vont, je dois y être. C'est bien mignon ça mais ils sont sept.

Je viens de recevoir un message d'ailleurs de mon supérieur, je dois repasser par le logement de BTS pour récupérer des papiers pour les déposer à l'agence. Ai-je l'air de n'avoir que ça à faire au réveillon du nouvel an ?

Et bien, absolument.

Pas d'amis avec qui le passer et pas de famille qui m'oblige à venir. Je suis aussi libre, traduction, seule, qu'un trou noir

Allez au travail Mìngyùn.

31/12/2020 et 01/01/2021

Je n'arrive pas à croire que je sois tombée sur Hoseok. Il était censé avoir pris l'avion pour rejoindre ses amis. Surprise, ça n'a pas été le cas.

Je me suis sentie un peu dépourvue quand je me suis retrouvée nez à nez avec lui dans le salon. J'étais en train de fouiller pour retrouver ce que me demandait le manageur en chef et il a débarqué, armé d'un haltère de Jungkook en hurlant que si j'étais un cambrioleur, j'allais, je cite : « avoir très mal, parce que ce n'est pas bien de voler ».

En peu de temps où j'ai pu côtoyer Jung Hoseok, j'ai bien compris qu'il archétype du gentil, du vrai gentil. Et ça me met un peu mal à l'aise parce que je ne comprends pas ces gens, je trouve ça trop naïf et joyeux pour être réel.

Il n'empêche qu'il a failli me lancer le machin en fer dans la tronche. Je jure que j'aurais porté plainte. Il s'est excusé immédiatement en me reconnaissant.

Je lui ai demandé pourquoi il n'était pas en train de se bourrer la gueule avec ses potes pour profiter de la « déconnection » de ses vacances. Enfin vu que je suis une jeune femme bien élevée, polie et surtout qui tient à son travail, j'ai formulé la question comme suit : « Tu n'étais pas censé être avec les autres ? Désolée de t'avoir dérangé, j'étais venu récupérer quelques affaires ».

Je crois, que la moi d'il y a dix ans aurait pleuré en entendant sa réponse. Mais à mon âge, sa réponse était plutôt douteuse, car je ne le connaissais que depuis quelques jours : « J'ai appris que tu allais passer le réveillon seule alors j'ai fait demi-tour ».

Franchement quel être sur terre censé ferait ça ? Apparemment Jung Hoseok le fait.

Et je crois qu'il le ferait vraiment pour n'importe qui et ce sans se poser la question, parce qu'avant tout il réfléchit à ce qui pourrait blesser la personne.

Apparemment, le temps de son retour, il avait déjà planifié tout un programme. Je me suis donc retrouvée au beau milieu des rues bondées, éclairées et décorées pour fêter la nouvelle année.

Moi et mon jean usé, moi et ma chemise en satin blanc Burberry, moi et mes bottes aux semelles trouées. Moi et ma veste trop légère pour la saison. Moi qui semble être hors cadre, trop incohérente dans sa propre peau.

Et à mes côtés, cet influenceur connu, tentant de cacher son visage derrière un masque et une casquette.

Finalement, nous avons arpenté différents stands, il semblait s'émerveiller de chaque petites choses qui faisaient la vie. Il était heureux pour deux. Débordant d'énergie, il me donnait envie de croire qu'être positif résolvait tous les problèmes.

Il a pris des photos, je pensais que c'était pour ses réseaux mais j'ai été étonnée quand il m'a expliqué qu'il avait des dossiers dans son téléphone de souvenirs, de clichés de paysages, qu'il avait envie de garder pour lui seul.

Je pensais qu'il était de ceux qui partageaient tout de leur quotidien sans réellement filtrer.

Alors que minuit approchait, que la foule s'amassait dans des endroits précis, nous nous sommes retrouvés sur Han River. Nous nous sommes retrouvés sur Seongsan Bridge, la neige tombait et Hoseok racontait que la maknae line était vraiment les enfants du groupe.

C'était mignon de l'entendre parler de ses amis, parce qu'on y croyait à leur dream story.

Mais derrière ses douces paroles, il y avait quelque chose dans le fonds de son regard. Je ne sais pas si je dois qualifier ça d'amertume.

Je ne me rappelle plus comment nous en sommes arrivés à parler des compétences artistiques, enfin il monologuait plus qu'on discutait mais ça m'allait. Je préfère écouter, les gens sont bavards et on en apprend toujours plus en se taisant.

Je pense que le Soju m'a aidé.

Je me suis retrouvée, debout sur un banc, à effectuer quelques pauvres pas de danse que j'ai retenu des quelques leçons obligatoires de mon école. Sous la neige, sans musique et comme seul spectateur, un homme qui en soit est mon employeur.

Il riait et applaudissait.

J'ai été surprise quand j'ai entendu sa voix s'élever entre quelques klaxons et bruits de la ville, je me souviens de ce qu'il a chanté car c'était une reprise d'un titre :

« Mon personnage est moitié-moitié. Qui sait?
Une figure publique, une vie effrénée. Qui sait?
S'abstenir de grandes envies. Qui sait?
Toujours à bout de souffle pour un rêve éveillé. Qui sait?
Je veux pleurer en paix, je sais
Je veux faire la fête comme un fou, je sais
Je veux être entouré d'amour, je sais
Oui je sais je sais je sais, car moi
Vous devez être pris comme des poissons
Dans un filet appelé «désir» avec soif de la vie
Évasion psychologique commune
Même moi je ne peux pas nager
Non, un refus de la réalité
Mécontentement, inadapté
Pas du tout ça
L'amour, ma règle
Pour une fois, je veux une image différente dans ma vie
Que je veux dessiner, un rêve de toile »

(DayDream J-Hope)

Il a été le premier à me souhaiter une bonne année alors que les feux d'artifices ont explosé dans le ciel.

Il a été le premier à me souhaiter une bonne année depuis tellement longtemps que je ne me rappelle pas avoir commencé une nouvelle page de ma vie, dans tant de joie.

C'est ridicule.

Car je n'ai jamais aimé les soirées, les événements. Mais il a ce petit quelque chose, qui nous donne envie de tout apprécier.

01/01/2021

Mìngyùn, je te souhaite de profiter de cette année à fonds.
Hoseok.

01/01/2021

Il a écrit dans mon journal que j'avais laissé ouvert. Je devrais songer à mettre un mot de passe sur cet ordinateur.

Maintenant je dois surveiller un adulte, à moitié trop alcoolisé, avachi sur le canapé du salon. Il fixe le vide, les yeux à moitiés fermés et j'ai l'impression qu'il est en pleine introspection. C'est assez étrange.

Je pense que j'ai bien choisi mon travail.

C'est toujours mieux que de travailler dans l'héritage familial, ou plutôt dans «le bassin aux requins » de la grande entreprise des Ling.

Treacherous Influence [J-HOPE] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant