20

36 6 0
                                    

Chapitre 20 : Journal de Ling Mìngyù

________________________________

04/03/2021

J'adore discuter avec Hoseok, au bord du fleuve Han, à croire que le courant emporte nos mots pour laisser couler nos soucis. C'est la première fois que je parlais de choses aussi personnelles. Mais j'avais l'impression que je pouvais discuter de mon passé sans m'en soucier, qu'il ne serait pas soûlé ou hypocrite.

Il ne m'a pas répondu sur la mort, cependant j'ai vu dans son regard, des doutes, des questions. Je me demande à quel point il se met la pression vis-à-vis de lui même. Qu'est ce qui le fait tant vaciller sur ses appuis ?

Je me doute qu'il ne part pas avec une cuillère en or dans la bouche, j'ai pu le voir, je me suis renseignée, le parcours a été semé d'embûches. Je crois que le pire c'est quand j'ai lu qu'à ses débuts, il était le moins aimé du groupe. Que les gens se moquaient de son physique, de sa personnalité ... de chaque chose. Étant même surnommé « J-Horse ».

Bordel, ça me met tellement en colère. C'est du harcèlement et c'est un problème de société, mondial mais j'ai l'impression que c'est le sport national en Corée du Sud.

Nous sommes rentrés alors que nous arrivions à l'heure où même les rues animées commençaient à aller se coucher. Les rues désertes de la capitale ont un certain charme et j'adorerais me balader sans but avec de la musique à fonds dans les oreilles. Pourquoi pas Friends de Chase Atlantic.

Vu l'heure, pour ne pas déranger Seokjin, Hoseok m'a proposé de dormir chez lui. De toute manière la fête prévue pour ce dernier a été reporté car Jimin a eu une urgence familiale. Rien de grave mais il voulait s'assurer que tout allait bien.

05/03/2021

Je pense que ce sont ces jours que je déteste. Quand on fait ressortir le pire moi même, je déteste m'énerver ou sentir que je deviens cette femme insensible sans remords prête à blesser sans compter, sans regarder, sans se retourner. Je suis certes froide mais je ne suis pas inhumaine ... enfin dans ces moments là, il le faut.

Alors vêtue de mon plus beau tailleur et de talons hors de prix pour ce que c'est, je me suis rendue au siège de la société, l'accueil est toujours aussi austère et les hôtesses aussi peu aimables. Du moins, jusqu'à ce que je donne ma carte d'identité afin de demander à rencontre Mme Ling, la PDG. Car, je cite : il faut un rendez-vous, elle n'accepte pas de recevoir n'importe qui.

Elles ont pâlis tellement que même un fantôme serait plus visible qu'elles. J'ai donc été amenée au dernier étage de la tour d'argent, sa secrétaire m'a demandé d'attendre dans le petit salon avec un café. Chose que je n'ai évidement pas faite.

Je suis entrée dans son bureau sans attendre que ma grand-mère ne daigne m'écouter. Elle s'est donc offusquée de mon « manque de manières ». A qui la faute ? Je n'ai pas été suffisamment conditionnée. Après tout, je n'aurais pas dû être l'héritière. J'étais née en tant que fille et de cela, je n'étais pas assez intéressante pour qu'on me prête plus d'attention qu'à une marchandise que l'on vendrait à des fins politico-économiques. Dommage, j'ai préféré être la rebelle ingrate, c'est ce que je suis si cela signifie vouloir être libre.

[Fichier audio]

- Rassure toi grand-mère. Je serais brève. Tu n'auras pas le temps d'attraper ta canne pour me la jeter au visage.

- Tu es venue me dire que tu as retrouvée la raison ?

- Non. Plutôt te dire de laisser tranquille les garçons.

Treacherous Influence [J-HOPE] - TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant