THIRTY-FOUR - ... tenebrae vincunt

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C'était en début d'après-midi. Il fessait beau. L'été était encore là et au loin le soleil n'était pas sur le point de se coucher. Par-dessus la colline quelques nuages mais rien d'alarmant. Le garçon fit claquer ses bottes sur le parvis de cette rue calme, sans être pressé même s'il savait qu'il était en retard de plus de deux heures. L'homme aux cheveux noirs, monta les quelques marches du pavillon familiale. Quand il poussa la poigné de la porte vers le bas, la bonne humeur du noiraud disparu. Cette maison était avant joyeuse, où de bonne odeurs flottaient dans les airs, empli de rires et de blagues mais cette époque était révolue. A présent tout est si terne, si silencieux, même le soleil timidement s'infiltrent entre les rideaux.

Respectueusement, le garçon enlève ses bottes à l'entrée, puis prends une grande inspiration. Ces moments sont si durs pour lui est pourtant il vient presque toutes les semaines, ici. A parler à la mort qui patiente sur un lit. Mais le tatoué refuse d'être triste ou même apeuré face à elle, alors il enfile un masque pour pouvoir la regarder dans le blanc des yeux mais sans exprimer aucune émotions, a par la nonchalance.

Alors qu'il avance vers l'escalier, les sangles en métal de sa veste en cuir tapent entre elles, annonçant aux propriétaires de la demeures, son arrivé. Il évite soigneusement de regarder les portraits fixer au mur. Il veut éviter les anciens sourires et les regards de bonheurs. Sur le palier, il fit la sourde oreille aux pleurs venant de la chambre parentale. Le chagrin enterait la maison plus profondément dans la terre, et les cris de détresse fragilisaient les fondations en béton. Il aurait voulu porter sur son dos, cette souffrance que la femme assise sur son lit ressent. L'entendre pleurer, prier, implorer aux cieux de ne pas lui enlever la prunelle de ses yeux, son sang, son unique amour, son unique fils.

Le tatoué, pris alors une deuxième grande inspiration il sait que les prochaines heures seront longues et laisseront a jamais une trace dans son âme.

«- Tu es retard.» annonce une voix brisé et fragile.

«- Putain ça pue toujours dans ta chambre...» réponds-t-il du tac au tac en fessant abstractions des innombrables machines dans la pièce. Il zigzag entre elles, avant de retrouver sa place.

«- Va te faire foutre Dongju.» répondis le garçon couché sur son lit, affaibli par la maladie et pourtant il porte un sourire sur son visage.

Dongju tira vers le chevet de son ami une chaise, enfin sa chaise. La sienne car peut était les gens qui avaient le courage de venir ici, et de voir la mort danser au plafond tel un démon. Elle qui diminue l'oxygène dans la pièce, elle qui écrase les poumons de son ami, réduisant a chaque secondes son espérance de vie.

Le plus âgés des deux se rappelle du jour où tout avait commencé, où leurs vies de jeunes adultes avaient basculés, et où ils ont connu la définition de broncho-pneumopathie chronique obstructive. Une maladie chronique dégénérative qui lentement tue. Elle commence avec des simples toux, puis vient la fatigue, et tout votre quotidien devient de plus en plus compliqué. Comme si vous porter le triple de votre poids, et que vous avez passé la journée à courir et pourtant vous venez tout juste de vous réveiller. Dongju avait vu cette maladie progresser à une vitesse folle chez son ami. Pourtant en bonne santé et assez jeune, San, avait surpris le corps médical quand les résultats étaient tombés. Un cas rare d'après le médecin qui n'avais jamais eu à traiter un si jeune patient en phase trois. La nouvelle ennemie de San la broncho-pneumopathie chronique obstructive plus connue sur BPCO avait rapidement fait de sacrée ravage dans sa vie. Sans possibilité de faire marche arrière San avait demandé à mourir chez lui, car son destin était tracer et il le savait. Enfin, tout son entourage le savait mais aucun n'avais la force de le dire à voix haute. Tous cachaient dans leurs esprits cette possibilité qui avant n'était qu'infime. Tous le savaient, tous impuissants savaient qu'un jour San partirait, trop jeune et trop malade.

Remember Me - Kim TaehyungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant