Partie 26

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Quelque part au-dessus de l'Océan Atlantique
39h après avoir quitté l'Espagne

Notre vitesse de croisière enfin atteinte, je m'étais attelé à détacher Paloma - toujours profondément endormie - pour la porter jusqu'à la chambre dont disposait le jet et qui se trouvait à l'arrière de celui-ci. Je l'allongeai sur le lit, la couverais d'une couverture, lui donnait une tendre caresse sur la tête, avant d'entreprendre de me changer. Voilà en effet trente-neuf heures que j'arborais la même tenue et je me sentais poisseuse. Il était temps d'enfiler quelque chose de plus propre, et surtout, de plus adéquat pour notre destination. Je quittais donc mon pantalon noir et mon chemisier blanc, au profit d'une petite robe légère de couleur moutarde, que j'avais glissé dans mon sac. Mais avant, je profitais d'être dans l'espace nuit pour aller prendre une douche, dans la petite salle de bain attenante à la chambre.

Je n'avais jamais autant apprécié une bonne douche chaude qu'à cet instant. Ma dernière toilette remontait à la veille, lorsque j'avais quitté le sud de la France, et la petite maison confortable en bord de mer de Jakov, pour rejoindre l'Espagne et l'amour de ma vie.

En ressortant de la salle de bain, une serviette enroulée autour du corps, je découvrais que Paloma et moi avions été rejointes par un visiteur. Andrés était assis à côté de Paloma et la regardait dormir.

Entre ses mains, mon sac à main qui contenait une pochette sombre renfermant un petit flacon médical transparent, ainsi qu'une seringue. En somme, le nécessaire pour l'administration du liquide qui le maintenait en vie depuis maintenant presque trois ans.

Je me souviens comme si c'était hier du jour où j'ai reçu le coup de téléphone qui a changé notre vie. Enfin... Surtout la sienne. Un appel qui nous a donné plus de temps ensemble, et permis à Andrés de voir grandir sa fille.

**

Palerme - Sicile - Italie
3 mois avant la naissance de Paloma

Le couple s'était établi dans la capitale sicilienne depuis maintenant plusieurs semaines. En effet, maintenant que son ventre était bien rond, Fiorella avait un peu levé le pied sur ses déplacements à travers l'Europe. Elle continuait cependant d'aider son époux et son beau-frère dans l'élaboration du casse de la Fabrique de la monnaie et du timbre, mais depuis son île. Elle travaillait à réactiver, en toute discrétion, ses réseaux au sein de Cosa Nostra, pour poursuivre la préparation leur fuite.


Ce jour-là, Fiorella avait rendez-vous dans le centre historique de la ville avec une vieille connaissance, afin de la persuader d'apporter son soutien dans son plan d'évasion. Et pour que cette entrevue se fasse la plus discrète possible, elle avait donné comme point de rencontre le marché de Ballarò, le plus vieux marché de la capitale sicilienne, situé près de la grande Cathédrale.

Célèbre pour la fraîcheur de ses produits provenant de toute l'Italie, il est aussi connu pour son ambiance populaire. Chaque jour, des centaines de personnes le visitent, notamment pour le spectacle qu'il offre. En effet, il est animé par ce qu'on appelle "abbanniate", les appels bruyants des exposants qui, avec leur accent local distinctif, essayent d'attirer l'intérêt des passants. Un endroit tellement bruyant que personne ne pourrait soupçonner qu'elle était en train de négocier des affaires criminelles, au milieu des choux et des figues de barbarie.

Mais alors que la Sicilienne s'engageait dans un axe principal menant directement au lieu de son rendez-vous, tout à coup, son téléphone portable se mit à sonner. Sur l'écran, le numéro affiché l'informait qu'il s'agissait d'un appel de son frère Giovanni. Sans tarder, elle enfila ses écouteurs et accepta la communication.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 01, 2022 ⏰

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Andrés & Fiorella de Fonollosa [EN PAUSE] | La Casa de PapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant