Partie 5

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Océan Atlantique – Eaux internationales.
Au large des côtes portugaises.

Après la distribution des pochettes rouges, tous étaient allés se reposer avec l'espoir de rattraper les quelques heures de sommeil qui leur avaient cruellement fait défaut au cours du braquage. De mon côté, s'est armée d'un thermos de café que je m'étais enfermée dans une cabine, pour finaliser les passeports. Voilà en partie sur quoi j'avais travaillé ces cinq derniers mois.

Pendant qu'Andrés et le reste de la bande suivaient les cours du Professeur à Tolède, pour ma part, je m'étais réfugiée avec Paloma chez mes parents, en Sicile. J'avais investi leur grande villa avec piscine à débordement, situé sur les hauteurs de la petite ville de Patti, face aux Îles Éoliennes. Ainsi, en cas de problèmes, nous pouvions facilement fuir, car la Villa Calabria se trouve parfaitement située entre les deux grands aéroports de l'île : à deux heures en voiture de Catane, à l'Est. Et à deux heures de Palerme, à l'Ouest. Et si la voie des airs n'était pas sûre, nous pouvions toujours fuir par la mer.

Ainsi donc, durant les 5 mois précédents le braquage, je m'étais attelée à perfectionner vingt passeports avec de faux noms, en m'appuyant sur une liste de caractéristiques que m'avait envoyées Sergio. Toujours très prudent, voir trop prudent, pour ne pas dire totalement paranoïaque, ce cher Sergio avait refusé de me transmettre les photos ou les origines des membres de l'équipe qu'il avait constitué. Voilà pourquoi à présent, je me retrouvais à consacrer à ma nuit au peaufinage des derniers détails.

Au bout de ce qui me parut une éternité, les passeports furent enfin terminés, et ils étaient parfaits ! Tellement parfait qu'ils pouvaient tromper n'importe quelle autorité.

Je remarquais alors, à travers le hublot de la cabine, que l'aube s'était déjà levée. J'arrivais à voir les premiers rayons du soleil qui commençait à percer la ligne d'horizon. Mon travail accompli, je méritais bien une pause avant de retrouver ma famille, et espérer pouvoir gratter une ou deux heures de repos, avant que le stress nous envahisse de nouveau.

Je pris ainsi la direction la terrasse, situé à l'arrière de la passerelle de navigation. Et c'est avec surprise et joie que j'y retrouvais les deux amours de ma vie.

Le tableau qui se dessinait devant moi était d'une beauté incroyable. Andrés, vêtu de son long manteau en feutrine noir, portait dans ses bras Paloma, portant elle aussi de la même veste que son père. Derrière leurs deux silhouettes qui me faisaient dos, se dessinait un sublime levé de soleil. Face à cette vision attendrissante, mon cœur ne pouvait que fondre d'amour.

-  Bonjour vous deux.

-  Mamma ! S'écria joyeusement la petite fille en italien, lorsqu'Andrés fit volte-face. Regarde là-bas, le soleil !

-  Oui, j'ai vu, il est très beau.

Notre petite colombe était un mélange harmonieux de nous deux. Des Calabria, elle avait hérité de mes lèvres charnues, de mon sourire lumineux et de mon petit nez. Du côté des Fonollosa, elle avait reçu les cheveux sombres d'Andrés et ses incroyables yeux noisette. Ce même regard intense, profond et totalement envoûtant. En somme, Paloma était absolument parfaite.

Lorsque je fus à leur hauteur, Andrés déposa un petit baiser sur mes lèvres en guise de salut.

-  Comment va la plus belle femme du monde ? Demanda-t-il de sa voix rauque en posant sa main libre dans le bas de mon dos.

-  Fatiguée, mais ça va.

-  Tu as pu finir les passeports ?

-  Oui, ils sont fin prêt.

Andrés & Fiorella de Fonollosa [EN PAUSE] | La Casa de PapelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant