Suite Rooftop Jardin - Hôtel The Peninsula - Paris - France
18 heures avant le braquage de la boutique CartierLa Sicilienne attendit d'avoir rejoint la terrasse sur le toit, loin des oreilles indiscrètes pour enfin décrocher. Dans la précipitation, elle n'avait même pas pris le temps d'enfiler un manteau, laissant ainsi le froid lui mordre la peau. Mais la colère qui l'avait progressivement envahie, depuis qu'elle s'était saisie de son téléphone, lui donnait la sensation de ne pas ressentir la baisse de la température. Comme si son mécontentement avait occulté, voir anesthésier tout autre sentiment.
- J'ai dit à papa que je vous appellerai en temps voulu, sermonna-t-elle son interlocuteur en guise de salutation. Mais visiblement, la patience est un trait qui vous fait défaut.
- Et toi, tu as toujours été capricieuse, releva Raffaele. Il serait peut-être temps de remédier à ça en songeant à grandir, lui suggéra-t-il.
- Dit l'autoritaire à tendance petit chef tyrannique, répliqua-t-elle hargneuse. Tu devrais d'ailleurs sérieusement envisager de consulter quelqu'un pour ce problème.
- Fiorella, je t'appelle pour jouer à : qui est le plus fort ?
- Je sais très exactement pourquoi tu m'appelles. Mais avant, j'aimerais savoir une chose. À qui est-ce que je m'adresse ? Mon frère ou au sous-chef de la famiglia [la famille] ?
Fiorella savait qu'il n'y avait pas vraiment de réponse à cette question, parce que ces deux statuts étaient si étroitement liés qu'il était difficile de les dissocier l'un de l'autre. Mais elle n'avait pas pu se retenir de la lui poser, même si elle savait pertinemment ce n'était pas un appel de courtoisie. Raffaele n'était pas comme ça, il n'était pas le genre d'homme à appeler pour ne rien dire. Et la situation familiale complexe dans laquelle elle s'était fourrée, n'avait fait que confirmer que son aîné l'appelait uniquement pour réussir là où Giovanni avait échoué, quelques jours auparavant.
- C'est papa qui t'a dit de m'appeler, c'est ça ? Poursuivit-elle. Et toi, tu exécutes ses ordres, en brave petit soldat que tu es.
- Papa ne m'a rien demandé. Contrairement à ce que tu penses, c'est maman qui est inquiète, répondit-il l'air grave.
- Du coup, elle n'a pas pu s'empêcher de demander à son fils parfait - Saint Raffaele - d'intervenir, répliqua la plus jeune avec arrogance.
- Basta cazzate Fiorella ! [Arrête tes conneries !] La recadra-t-il sèchement, lasse de ses enfantillages.
- Je sais pourquoi tu m'appelles, reprit-elle. Pour me dire combien j'ai eu tort d'agir comme je l'ai fait ; en vous cachant ma relation avec Andrés ; que cet homme n'est pas digne de la fille de Don Calabria. Et que mes bêtises peuvent avoir de grosses conséquences sur l'image de la famille et sur les affaires, résuma-t-elle pour le devancer. Tout ça, je l'ai déjà entendu de la bouche de Giovanni, je n'ai pas besoin que tu me le répètes. Comme je n'ai pas non plus besoin que toute famille se mêle de mes affaires. Donc si t'as rien d'autre à me dire, je vais raccrocher, parce que j'ai d'autres choses à faire.
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Andrés & Fiorella de Fonollosa [EN PAUSE] | La Casa de Papel
FanfictionQue se serait-il passé si Berlin s'était échappé de la fabrique de la monnaie et du timbre, avec le reste de la bande ? Imaginons qu'il ait une famille qui l'attende à la sortie ? Son épouse n°6 par exemple. Et si cette femme était non seulement une...