CHAPITRE 23.

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- Dans ton appartement.

Il saisit ma main et se lève en même temps qu'il me tire pour m'extirper de ce bar. J'ai à peine le temps d'attraper mon sac toujours poser sur le dossier de la chaise que mes pieds sont déjà entrainés à l'intérieur de la pièce. Toujours mains liées, Luis saisit son téléphone et compose un numéro.

- J'appelle un taxi.

Deux minutes plus tard, toujours plongés dans un silence, la voiture noire s'arrête à notre niveau. Nous montons, et le trajet se passe toujours aussi calmement. Nous avons chacun besoin de contrôler nos émotions et cela nécessite le silence. Quelques minutes suffisent pour que la voiture soit de nouveau immobilisée, Luis règle la course et nous grimpons dans un immeuble ancien, style haussmannien.

Nous sommes désormais devant sa porte d'entrée, ses clefs cognent contre celle-ci lorsqu'il les insère dans la serrure créant une forte résonnance dans la cage d'escalier. A peine a-t-il ouvert sa porte qu'elle vient se fracasser contre le mur. Il est près d'une heure, si nous voulions être discret c'est peine perdue. Actuellement nous sommes absorbés par la tension sexuelle qui ne fait que de s'intensifier depuis que nous sommes partis du bar, nous n'en avons rien à foutre du bruit que nous faisons, même si nous réveillons quelques de ses voisins. Rien ne passe au-dessus de la passion et de nos désirs.

D'une main protectrice il lâche enfin la prise qu'il avait depuis de longues minutes avec moi. Qu'il n'a pas rompu, même dans le taxi. Pour que je puisse entrer la première dans son appartement, tandis qu'il s'y introduit juste derrière-moi, il tente de retirer maladroitement ses clefs de la porte qu'il vient de fermer à double tour, mais celles-ci ne suivent pas le chemin qu'il avait envisagé, elles s'écrasent contre le sol. Le bruit de la ferraille est assez désagréable. D'un coup de pied maitrisé Luis les fait glisser dans un coin sombre de la pièce.

L'obscurité m'empêche de comprendre où est-ce que je me trouve. Son corps vient se presser contre le mien, m'arrachant un cri aigue de surprise, il est bouillant et réchauffe mon corps de glace. Je pose mon sac sur le sol. Je le sens me dévorer des yeux. Malgré la pénombre j'admire ses beaux yeux bleu océan.

Je suis obnubilée par ses lèvres. Je bouillonne de désir. Alors je décide de prendre la responsabilité de rompre en premier la barrière qui nous liait depuis le début de cette soirée. Mes lèvres viennent se plaquer contre les siennes tandis que ma main droite vient se loger dans ses boucles blondes. Ses lèvres sont charnues et réconfortantes. J'aime la brutalité, alors je mordille sa lèvre inférieure, l'aspire. Sauvagement je l'embrasse et introduit ma langue dans sa bouche pour intensifier notre contact. Il grogne. Non, il lâche un cri d'extase.

- Arrête ça, sinon je vais te prendre directement dans mon entrée susurre-t-il dans mon oreille en rompant notre baiser, si bien que son souffle chaud vient s'agripper derrière mon lobe d'oreille, une des parties les plus sensibles de mon corps.

- Cela m'indiffère.

- Tu es si... chaude et entreprenante.

Ce sont des compliments je crois.

Il me fait basculer en arrière, ce sont mes fesses, projetées, qui poussent la porte dont j'ignorais l'existence. La lumière s'allume. Nous sommes dans un immense salon parfaitement décoré, mais je n'ai pas le temps de le contempler puisque je suis soulevée par deux bras musclés qui me portent. Je resserre mes deux jambes contre ses hanches et passe mes mains autour de sa nuque. Il a pris soin d'éteindre la lumière avant de me porter de pièces en pièces, c'est interminable tellement c'est grand ici. Lui connait par cœur son appartement dans les moindres détails, à aucun moment nous trébuchons ou nous cognons alors que nous sommes plongés dans le noir total.

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