CHAPITRE 7.

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Toujours du coin de l'œil, j'observe Magalie s'avancer vers le groupe d'homme qui viennent à peine d'entrer dans le bar.

Je n'arrive pas à discerner ce qu'ils se disent, pourtant je vois ma collègue arriver vers moi en claquant fort ses chaussures contre le sol et un air désabusé sur le visage.

- Les gars là-bas, ils veulent que ce soit toi qui les placent, se contente-t-elle de me dire avant de partir aussi vite qu'elle n'est arrivée.

Je me doutais bien que le gars détestable n'oublie pas l'arrangement qu'il avait eu avec Sélène pas plus tard qu'hier. Et même si j'avais un infime espoir qu'il ait oublié, je pouvais toujours attendre désespérément.

- Bon et bien je vais m'occuper des clients ! Dis-je avec tellement de dépit dans la voix.

- Je te regarde d'ici, courage ! Ce n'est seulement qu'une soirée à devoir le supporter...

- Et c'est déjà bien trop, je souffle.

Je pars dans leur direction, vers la porte d'entrée du bar et me concentre en essayant d'être la plus souriante, courtoise et professionnelle des serveuses. Néanmoins, personne n'a jamais dit que nous ne devions pas nous forcer, voire même paraître hypocrite face à des gens que l'on ne désir pas côtoyer.

- Bonsoir, je vais vous installer...

- Ce n'est pas trop tôt me coupe immédiatement l'homme aux cheveux bouclés et à l'allure orgueilleuse.

Ces amis se mettent à rire. Je ne réagis pas et essaye de prendre cette remarque le mieux possible, et je dois reconnaître que c'est pour le moins la chose la plus dure à faire.

- Vous préférez en terrasse ou bien en intérieur ? Je demande d'un calme olympien.

L'odieux type questionne d'un hochement de tête ses amis avant de répondre :

- En terrasse.

Ses yeux bleu profond, couleur océan se plantent dans les miens. Il me fixe avec tant d'assurance, et même s'il essaye dans son petit jeu de me perturber je dois avouer qu'un sentiment d'apaisement découle de son regard. Probablement dû à l'association d'idées entre la couleur de ses iris et le bonheur associé aux immenses étendues d'eau marine.

- Et bien je vous prie de me suivre dis-je en les installant sur une table se situant sur le côté gauche.

Je débarrasse rapidement la table. Alors qu'il commence à s'asseoir, je m'extirpe rapidement. J'attrape le bras de Paul qui s'occupe du service en terrasse aujourd'hui.

- Jade, qu'est-ce qu'il y a ? Demande-t-il avec un grand sourire.

- La table numéro 9, je m'en occupe d'accord ?

- Pas de soucis, si en plus de t'arranger ça peut m'enlever un peu de boulot je ne dis pas non ! Rigole t-il.

- Parfait, à plus tard ! J'annonce en partant rejoindre à grandes enjambées Sélène, mon plateau chargé que je tiens à bout de bras, j'en ai presque des crampes de l'avoir porté si longtemps.

- Alors ? questionne ma collègue.

- Pour l'instant je gère, tout se passe bien, mais je sens que ma soirée ne va pas être de tout repos, surtout que je me retrouve avec une table de sept, plus tout le service en salle intérieure, je ne vais pas me reposer... je souffle déjà épuisée.

- Si je vois que tu es débordée je t'aiderai !

- Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Sélène...

- Tu en fais tout autant !

J'attrape mon plateau de nouveau chargé et vais déposer les commandes aux différentes tables en les encaissant.

OBDURATIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant