CHAPITRE 29.

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A peine avais-je posé ma tête sur mon oreiller que j'étais déjà plongée dans un sommeil profond. La nuit a été réparatrice pour mon plus grand bonheur ce matin. Les choses finissent par s'arranger et cela permet d'avancer et ne pas trop ressasser des idées sombres.

Je m'étire afin de réveiller tous mes muscles toujours endormis et appréhender le mieux possible cette journée. Les rayons du soleil se reflètent contre les murs bien que mes volets soient fermés, c'est dire le ciel bleu dehors.

Il est à peine dix heures mais je décide d'appeler Didier. J'attends quelques secondes, puis une voix retentit :

- Allo, Jade ?

- Alors comment vas-tu ce matin ?

- Je vais parfaitement bien, ce n'était pas grand-chose. Merci d'avoir été là pour moi, d'avoir patienter des heures à l'hôpital, ça me touche énormément.

- Je me sentais un peu coupable de ce qui t'es arrivé. Et c'est totalement normal, je serai toujours à tes côtés Didier.

- Pourquoi ? Tu n'es pas responsable des actes de ce type. L'important c'est qu'il n'y ait pas plus de dégâts et que nous allions tous bien. Je vais mieux, seulement s'ouvrir la tempe n'épargne pas l'évanouissement.

- Je suis soulagée de t'entendre.

- Moi aussi m'avoue-t-il. Et ces quelques jours de congés nous permettront de nous changer un peu les idées.

- Effectivement, on est au moins gagnant là-dessus.

- Je vais devoir te laisser Jade. Je ne pensais pas te le dire mais merci de n'avoir pas appelé mon ex-compagne pour s'occuper des enfants.

- Oui j'ai préféré appeler Stéphane, je savais qu'ils seraient mieux chez lui.

- Merci Jade, je peux vraiment compter sur toi.

- Je t'en prie, profite de ces quelques jours et de tes enfants.

- Bonne journée, bises.

Je suis détendue et apaisée. Il a fallu dans l'urgence d'hier que j'appelle quelqu'un pour récupérer les enfants de Didier à la garderie, et ça n'a pas été une tâche facile.

Mes jambes s'arrêtent devant la devanture de l'immeuble imposant de Luis. Je ne peux pas dire que je me souvienne de grand-chose, la dernière fois que je suis venue dans cet endroit j'étais à moitié bourré et il faisait nuit. Je tape sur le digicode de la porte, les chiffres que Luis m'a envoyés par message. Le bip m'indique que la porte est déverrouillée. Je la pousse et me retrouve dans un immense hall impressionnant. Un sol carrelé ancien, un immense miroir se positionne sur ma droite. Suis-je vraiment déjà venue ici ? Même en repartant le lendemain, je devais être beaucoup trop sonnée pour intellectualiser quoi que ce soit.

J'ai le choix au bout du couloir entre un immense escalier et un vieil ascenseur. Le choix est vite fait, ça se fera à pied. Je monte les trois étages et c'est essoufflant, on dirait une asthmatique. Je presse une main sur mon ventre et essaye de paraître la moins en galère respiratoire possible lorsque je toquerai à la porte de Luis.

Mes doigts rencontrent le bois et créent une résonance sur la porte d'entrée sur laquelle est inscrit sur une petite plaque L.Amaro. Un corps imposant vient m'accueillir :

- Salut, je t'en prie.

Il se décale pour m'inviter à entrer. Je me retrouve dans son entrée, cela me remémore de bons souvenirs, c'est ici que nous nous sommes embrassés.

- Salut dis-je.

Il referme la porte derrière-moi. Je suis surprise quand un chat vient en courant se frotter contre mes jambes. Ses yeux gris me regardent et elle s'assoit sur mes chaussures. Je me penche pour la caresser, j'adore les animaux même si je n'en ai pas.

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