CHAPITRE 40.

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TW : Je vous préviens de la présence de scènes, de mots spécifiant des violences conjugales.


Point de vue Emma

Flashback

De nos deux âmes

J'aurais pu mourir pour la sienne

Mais lorsque l'amour se dissipe

Que la vision reprend ses droits

Nous tombons dans un désarroi

Vient alors la liberté retrouvée

Celle que nous avions perdue

Et que l'on a de nouveau hérité

La prise de recule est douloureuse

Mais elle permet de savoir que la vie,

Mes choix n'appartiennent qu'à moi.

J'étais assise sur le canapé lorsque soudainement le son du cliquet de la porte s'est fait entendre. Je n'y prêtais plus attention avec le temps, c'était devenu un bruit commun qui s'était fondé dans la vie quotidienne et paraissait banal. Ce son m'indiquait simplement que Julien, mon copain, venait de rentrer de son travail.

Pourtant je savais pertinemment qu'après avoir entendu ce petit bruit de porte, tout changeait. Cela se matérialisait par la formation d'une boule nouée à l'intérieur de mon ventre. Était-ce du stress ou étais-ce de la peur ? Avais-je réellement peur de mon copain ? Non. En tout cas, ce n'est pas comme-ça que j'aurais pu décrire ce que je ressentais.

Depuis maintenant six mois il travaille en management dans une entreprise de textile. S'il a mis longtemps à se décider avant de sauter le pas pour postuler à ce poste, ce domaine est une évidence en réalité. Manager nécessite une certaine discipline et autorité sur les gens, et en ce qui concerne sa capacité à donner des ordres et vérifier qu'ils soient bien appliqués, il est le roi.

C'est peut-être une des raisons pour laquelle les gens qui nous entourent ont du mal à supporter Julien, pourtant je sais que c'est inconscient. J'ai tendance maintenant à ne plus vouloir sortir, je suis profondément blessée lorsque je vois que mon entourage ne comprend pas comment je peux sortir « avec un con pareil ». Pourtant l'amour ne se contrôle pas, et moi je suis follement amoureuse de lui.

- Salut m'avait-il dit.

Il avait déposé sa veste sur le porte manteau et enlevé ses chaussures. Après s'être mis à l'aise il m'avait rejoint sur le canapé.

- Bien passé ta journée ?

Accompagné de ma question je lui avais déposé un baiser délicat et furtif sur la bouche. Il s'était laissé faire, puis m'avait souris.

- Oui plutôt bien, et toi le travail ?

- Ça a été, d'ailleurs...

Je me souvins avoir fait une pause afin de reprendre mon souffle qui commençait à se tarir. Je craignais qu'il prenne mal ce que je m'apprêtais à lui dire.

- Les filles m'ont invité à sortir demain soir et j'ai accepté avais-je ajouté.

Son regard avait changé dès lors que j'avais prononcé ses mots.

- Alors tu comptes me laisser tout seul demain soir ?

Il semblait affecté et triste. Mon cœur s'était serré, maintenant ma douleur s'étendait de mon cœur à mon ventre. Ça devenait insoutenable à supporter. Je faisais souffrir mon copain. Quel genre de copine étais-je ?

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