CHAPITRE 20.

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- Laisse-moi réfléchir encore quelques instants.

Je n'ai pas besoin de temps. C'est un prétexte bidon. Mais je me délecte de le voir se démener pour prendre un verre avec moi. L'hésitation est clairement visible sur son visage. Ses sourcils se fronce à chaque mot, suivit à chaque fin de phrase d'un petit pincement de lèvres, et il ne m'a toujours pas lâcher. Nous sommes toujours liés, peau contre peau.

- Nous pouvons changer de bar si tu préfères Jade, c'est moi qui payerais...

- Hors de question ! Je préfère savoir que c'est mon patron qui raque pour nos verres.

Il se met à rire. Franchement j'ai envie de me faire gerber, comment puis-je trouver son rire aussi sexy. Depuis quand suis-je mielleuse avec les hommes ?

- Je suis ravi d'apprendre que tu acceptes de partager cette soirée avec moi.

Il relâche son étreinte. Des picotements parcours la zone qu'il vient de remettre à nu. J'aurais préféré porter un t-shirt à manche longue pour éviter de ressentir ses sensations qui en sont presque douloureuses tant elles me sont étrangères.

Battre en retraite est bien ma seule option, il a gagné un rendez-vous. J'ai perdu.

- Je n'ai pas expressément dit que j'étais d'accord.

- Têtue ?

- N'en rajoute pas, Luis.

- Je déteste obéir.

Ce type m'exaspère. Je croise les bras, impatiente.

- Quelle table te conviendrait ?

- J'aime bien celle-là dis-je en pointant légèrement du doigt une table se trouvant à l'abri des regards mais qui laisse une belle vision panoramique de la salle.

- Après toi m'indique-t-il en plaçant une main au creux de mon dos.

Encore un contact. Je frissonne mais me ressaisit instantanément.

- Je dois aller me changer avant.

Je tire le tissu en coton qui recouvre mon corps pour lui montrer que je suis toujours en tenue de travail. Sa main change de position pour venir la loger sur le bas de mon t-shirt.

- Tu veux que je vienne t'aider à te déshabiller ?

J'admire sa capacité à être sans filtre.

Ses yeux bleus dansent entre les miens et le bas de mon ventre. Quant à sa respiration, elle est curieusement régulière, pourtant ses pensées sont concentrées à s'imaginer que je cède à sa proposition. J'avoue être ce genre de personne, cédant facilement aux propositions mêlant du plaisir sexuel. Mais certainement pas sur mon lieu de travail.

- Non. Toi tu vas seulement garder la table le temps que je revienne.

Un sourire aguicheur se forme sur mon visage pour lui montrer que c'est moi qui ai le contrôle sur la relation que nous entretenons. Et pour le moment elle se contentera de simples discussions. Je retire sa main méticuleusement pour qu'elle vienne effleurer ma hanche. Je le détaille pour observer sa réaction. A en juger

- Je reviens dis-je.

Je pourrais en profiter pour rentrer chez moi en empruntant la porte de sortie, seulement lui poser un lapin serait lâche. Et je ne suis pas lâche.

J'enfile mon jean noir et un top en dentelle vert d'eau, transparent sur les manches longues. Je refais ma queue de cheval stricte pour une plus décontractée. Je suis prête à boire un verre avec Luis désormais. Mon casier claque plus fort que je m'y attendais. Mon sac à main posé sur mon épaule je marche en direction du comptoir. En parcourant la salle du bar des yeux, je me rends compte que je connais par cœur cet endroit, dans les moindre recoins.

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