CHAPITRE 41.

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TW : Je vous préviens de la présence de scènes, mots spécifiant des violences conjugales.

Point de vue Emma

Flashback


En trombe, Julien était arrivé dans la cuisine si rapidement que je ne l'avais pas vu venir. J'avais sursauté si intensément qu'un cri m'avait échappé.

- Comment ça ?

- Regarde !

Un écran bien trop lumineux était à quelques centimètres à peine de mes yeux. Je ne voyais rien. C'était illisible. Je distinguais une simple tâche blanche qui me brûlait par la même occasion les yeux.

J'avais notifié à Julien que l'écran du smartphone était bien trop près pour que je puisse y voir quelque chose. Il l'avait reculé et je perçu un message d'un numéro anonyme.

Inconnu : « Hâte de te voir demain soir, j'espère que nous aurons le temps de discuter tous les deux. Maxime ».

La lecture de ce message me faisait plaisir.

- Et tu souris en plus ?

- C'est Maxime avais-je dis.

- Ma copine est une salope qui me trompe !

Il s'était exprimé si fort qu'on avait l'impression qu'il parlait à quelqu'un d'autre dans la pièce. Or nous n'étions que tous les deux.

La boule de stress n'avait pas disparu bien longtemps. Ça me détruisait de l'intérieur qu'il puisse penser que j'aurais été capable d'un acte pareil !

- Je ne te trompe pas ! Maxime est un collègue !

- Et depuis quand tu fricote avec tes collègues sans m'en parler ! Je ne le connais pas ce Maxime !

- Parce que je n'ai pas eu l'occasion de t'en parler voilà-tout, ça m'est sorti de la tête.

- Maintenant lorsque tu parles à des mecs ça te « sors de la tête ». On se doit fidélité et honnêteté, tu dois me dire à quel gars tu parles ! Tu te souviens tu me l'avais promis !

Julien avait violemment balancé mon téléphone contre le bar. Je priais pour qu'il ne soit pas cassé. J'avais déjà dû en racheter un après que Julien l'ait balancé contre un mur, il y a quelques mois de cela.

Julien s'était approché dangereusement de moi, il n'était plus qu'à quelques millimètres, si bien que je sentais son souffle se mêler au mien. Ses doigts étaient venus pincer mon visage au niveau de mes joues. Ma bouche formait un cul de poule. La pression était de plus en plus forte. Je souffrais. Mes dents s'enfonçaient dans mes gencives, à l'intérieur de ma chair.

- Écoute-moi bien Emma, tu as intérêt à me dire la vérité. Je sais quand tu mens.

La pression était à deux doigts de m'arracher un cri de douleur. Mais ma seule réaction fut les larmes qui emplissaient mes yeux. J'avais de plus en plus de mal à matérialiser la douleur. Aucun son n'arrivait à sortir à cet instant.

Puis sans comprendre pourquoi. Julien me lâchait instantanément comme si quelque chose de plus important le contraignait à le faire.

- Je ne te trompe pas avec Maxime avais-je essayé d'articuler malgré une mâchoire très douloureuse.

- Et en plus tu nies !

Julien avait attrapé le bol posé sur le comptoir derrière-moi qui allait me servir pour faire fondre le chocolat dans le micro-onde. Et le fit voler en éclat. Je l'aimais bien ce bol, nous l'avions acheté ensemble lorsque nous avions emménagé dans cet appartement. Il était beau, de couleur jaune. Maintenant tous ses morceaux coupants étaient éparpillés sur le sol.

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