CHAPITRE 42.

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TW : Je vous préviens de la présence de scènes, mots spécifiant des violences conjugales.

Encore une tempête, encore une alerte, sa rage la guette
Les bleus, c'est rien, c'est juste une belle couleur plus douce que celle de ses yeux
Quand il se met en colère, ça continue de durer
Alors qu'elle lui dit, "on ne s'aime plus comme avant"
Il continue dans son déni, il dit qu'ils vont de l'avant
J'ai été folle de t'aimer si fort, folle d'aimer fort un fou
La peur la guette quand il crie trop fort, quand il se jette à son cou

Angèle, Tempête.

Point de vue Emma

Flashback

Mon pouls battait de manière anarchique. Je n'avais jamais eu peur de la mort, de mon copain en revanche oui, quelques fois. Et cette fois-là j'avais peur que ce soit mon copain qui m'y emmène, dans ma tombe. Je me voyais mourir sous ses coups.

Comment allais-je sortir de cet enfer, de cet appartement ? Heureusement j'étais allée vite, j'avais réussi à le semer suffisamment, même dans notre petit espace. L'avantage que j'avais sur lui c'est que moi je portais encore mes chaussures. Je ne savais pas trop pourquoi je les avais gardés, je n'en avais pas l'habitude.

̶ Je vais te retrouver où que tu ailles, tu ne peux pas vivre sans moi Emma. Tu n'es rien sans moi. Nous sommes faits l'un pour l'autre.

À peine avait-il prononcé ses mots que je m'étais jetée sur notre porte d'entrée. Je l'entendais presque courir pour me pourchasser. Merde avais-je juré. Le temps qu'il enfile ses baskets, il allait être retardé. Je courais vite, j'avais fait de la course à pied pendant quelques années durant le lycée. Je savais que ce genre de choses ne s'oubliaient pas.

J'avais eu le temps d'ouvrir et de fermer la porte. Dans le couloir, je l'entendais grogner à travers celle-ci. Il l'ouvrit en trombe, j'avais à peine eu le temps de me diriger vers la porte menant sur les escaliers qu'il se dirigeait vers moi. Je n'avais pas eu le temps de voir s'il avait ses chaussures. Serait-ce possible de les enfiler si rapidement ?

Je dévalais les marches. Il ne fallait plus que je me retourne ça me faisait perdre du temps. Comme en course, l'objectif est de fixer son regard devant soi et de visualiser son objectif. Le mien était dans un premier temps de sortir de mon immeuble et dans un second d'entrer dans le premier commissariat que je croisais. Malheureusement je ne savais pas où ils étaient dans cette ville. Je n'avais pas le temps de m'arrêter pour entamer une recherche internet.

J'ouvris la porte vitrée de notre immeuble et me jeta presque le corps à l'extérieur. Pour moi j'étais déjà en quelque sorte sauvée, parce qu'il y allait avoir du monde, parce qu'il y aurait des témoins et parce que je pouvais m'enfuir sans être retrouvée.

̶ Putain mes chaussures !

Ce n'était pas un grognement non. C'était de la rage. Il n'allait pas pouvoir me suivre dans les rues parfois remplies de déchets et de bouts de verre. Il fallait qu'il fasse demi-tour et qu'il aille enfiler ses chaussures. Ça allait me faire gagner un temps précieux.

Je n'avais pas le temps d'hésiter. Je me retournais quand même et le vis repartir en trombe dans les escaliers. Nous étions quand même au quatrième étage, de quoi le fatiguer un peu.

̶ Dit Siri !

̶ Je vois que vous connaissez les mots magiques, comment puis-je vous aider ?

̶ Appelle Irsal.

̶ L'appel est lancé.

Vraiment parfois un rien peut être vraiment utile. Et Siri l'était en ce moment précis.

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