CHAPITRE 26.

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Venant de sa part, c'est maladroit. Cela ne m'étonnerait pas qu'il me dise que ce soit un de ses potes qui lui ait conseillé de sortir de petites phrases de loveur pour essayer de draguer une fille. C'est si joliment dit, sans aucune prétention que ça en ait presque mignon. Je me retiens de lui rire au nez parce que ce serait absolument impolie et parce que j'avoue que la phrase est bien placée.

- Est-ce que tu n'essayerais pas de me faire du charme ?

- Absolument pas.

Cela sonne si faux dans sa bouche.

- Tout compte fait, si, en fait j'essayais clairement de te charmer.

- Dans ce cas, sache que je suis maladroite et que j'aime me refuser de voir la réalité.

- Attend, c'était plutôt moi qui essayais de faire un jeu de séducteur pour que tu tombes follement amoureuse de moi !

- Exactement. D'autant que, si ma mémoire est bonne, c'est toi qui as flashé sur moi au bar...

Je bas des cils.

- J'ai compris, je me dois de te convaincre que je suis un homme fais pour toi c'est ça ? Mais n'oublie pas que c'est grâce à moi si aujourd'hui tu es venue à ce festival et que tu vas passer une des meilleures soirées de ta vie Jade.

- Ah carrément, sans prétention tu peux affirmer que ça deviendra une des meilleures soirées ?

Il s'approche un peu plus près de mon corps. Son souffle se fait ressentir sur ma nuque et il murmure :

- C'est une promesse.

Je me racle doucement la gorge et lève les yeux au ciel. Hors de question que je me laisse faire. Je crois qu'il oublie un détail dans toute cette histoire, parce que si mes souvenirs sont bons il ne me semble pas l'avoir vu la première fois au bar comme étant quelqu'un d'entreprenant, c'était totalement l'inverse.

Il se détache, et pouffe de rire.

- J'ai peut-être omis de dire que mon pote Erwan m'avait donné un coup de main pour te filer mon numéro et que mes autres potes m'ont poussé à franchir les barrières de ma timidité...

- Enfin la vérité rétablie dis-je en levant les mains au ciel.

Je me moque gentiment. C'est plaisant cette conversation.

- Je suis ravie que tes amis t'aient poussé à le faire avoué-je.

- Oui, je savais que tu m'aimais bien ! S'exclame-t-il.

Je lui assène un petit coup sur l'épaule sans force. Mais nous rigolons plus qu'autre chose, c'est une façon de se faire passer des messages par l'humour et la répartie.

- Que veux-tu boire ?

- Je vais jouer la carte du raisonnable, et prendre un coca cola.

- Le raisonnable c'est sur l'alcool on est d'accord ? Pas sur la quantité de sucre ?

Je pouffe de rire.

- Oui, tu as vu juste ! Je vais aller chercher les boissons, je te dois bien ça ! Qu'est-ce que tu veux boire toi ?

- Tu es sûre ?

- Certaine.

- Une pinte, parce que moi je ne suis pas « raisonnable » me nargue-t-il en mimant des guillemets avec ses doigts.

Je plisse les yeux et le regard d'haut en bas.

- Tu n'es pas en colère, c'était de l'humour s'inquiète-t-il.

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