CHAPITRE 31.

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Je replace mon sweat correctement puis tente de m'engager sur le petit sentier en pierre qui se dessine au fond du parking, près des arbres. Je m'y aventure, quelques pas me suffisent pour apercevoir le soleil qui m'éblouit. Juste assez pour que je ne sois pas en plein contre-jour et que je puisse admirer parfaitement l'étendue d'eau qui se forme devant moi. Dans le fond on distingue des couleurs bleu marine, tandis que tout près des falaises l'eau devient turquoise, c'est fabuleux.

- Jade, grimpe !

Je ne comprends pas trop ce qu'il se passe. Je pensais en réalité que Luis était juste derrière-moi mais quand je tente de comprendre, retournée au trois-quarts, j'aperçois le beau bouclé assis dans la voiture.

Alors ce n'est pas ici le lieu de notre activité ?

Je n'avais pas vu qu'il s'était écarté aussi vite et silencieusement de moi. Le moteur se met à vrombir, un son à la fois doux et dangereux, ce bruit me stress un peu alors je cours presque rejoindre le bolide. Je veux arriver au plus vite et éviter que Luis ne m'abandonne ici. Le ferait-il ? En serait-il capable ?

La voiture grise n'est plus qu'à quelques centimètres, j'attrape rapidement la poignée et entre dans l'habitacle de la voiture. J'ai à peine le temps de mettre ma ceinture que je suis déjà collée dans mon siège suite à l'accélération plus que sportive de Luis. Il l'a fait exprès ! Quel connard. Je dois attendre bien trente secondes pour pouvoir enfin la boucler.

- Pourquoi s'est-on arrêté ici ?

- Pour admirer le paysage, c'est magnifique avoue ?

- Oui ça l'est. Pourrais-je savoir pourquoi tu me presses comme-ça ?

- Comme je te l'ai dit, nous avons pleins de choses prévues.

- Et quelles sont-elles ?

- Tu es incorrigible, tu ne t'arrêteras pas de poser cette question tant que tu n'auras pas la réponse n'est-ce pas ?

Je secoue la tête en guise de désapprobation.

- Très bien, tu ne me diras donc rien... nous allons faire une activité, je ne sais pas laquelle, ni où...

Je marque des pauses après chaque mot. C'est plus une réflexion à voix haute qu'autre-chose.

- Ne panique pas, ça va te plaire !

- Je suis très sereine.

- Si tu le dis... murmure-t-il peu convaincu.

Le paysage défile sous mes yeux. Cette fois-ci je n'ai pas besoin de me recroquevillée de froid, le chauffage sortant des bouches de la voiture vient apaiser tous mes muscles qui s'étaient contractés de défense contre le froid.

Le décor est de plus en plus beau, nous parcourons une route qui sillonne les calanques. La période permet d'être tranquille sur la route. Alors que je suis presque habituée à mon rôle de passagère, je sens la voiture s'immobiliser une nouvelle fois. Nous sommes bien plus près de la mer, l'altitude doit être faible ici. Le fait que nous soyons les seuls sur le parking doit être dû également à la température extérieure qui doit en décourager certains de venir s'aventurer ici, notamment début octobre.

Luis et moi descendons au même moment du véhicule, la scène d'un point de vue extérieur doit être assez comique. Le blond se dirige vers l'avant de la voiture et ouvre son capot. Ça ne m'indique rien qui n'aille. Je me souviens très bien que le jour de mon permis, l'inspecteur m'avait demandé d'ouvrir le capot avant de la voiture pour indiquer tous les réservoirs et leurs fonctions. Moi qui pensais que nous nous arrêtions car nous étions arrivés, je sens que cela va virer au cauchemar.

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