J'entourai ma tasse de thé fumante de mes mains et fermai les yeux pour profiter de sa chaleur. Des pas résonnèrent dans la pièce.
— Pourquoi tu te lèves si tôt si tu te rendors à table ? se moqua la voix de mon frère.
Avec un soupir, j'ouvris les yeux pour foudroyer du regard William. Ses cheveux étaient encore humides et ses vêtements propres. Il avait dû prendre un bain en revenant de sa visite matinale chez les métayers.
— Es-tu allé voir la maison des Thomas ?
Il tira une chaise, s'assit et remplit une assiette de scones avant de me répondre.
— Oui, ils sont hébergés chez les Smiths, le temps des travaux. Heureusement qu'il n'y avait personne dans la maison quand le toit s'est effondré. J'ai rendez-vous cet après-midi avec le régisseur, il doit préparer une liste des matériaux à acheter pour les réparations.
Je versai un nuage de lait dans mon thé devenu tiède à mon convenance et bus une gorgée.
— Tante Kate doit arriver en fin de matinée, j'irais avec elle apporter des provisions chez les Smiths. Accueillir une famille de quatre personnes ne doit pas peser sur leurs dépenses.
— C'est gentil de penser à eux également. Un élan de solidarité s'est constitué autour des Thomas, ton action sera la bienvenue.
Il engloutit les scones en quelques secondes avant de se servir une nouvelle assiette. Je demandai.
— La maison des Thomas ne devait-elle pas faire partie des rénovations ?
Il secoua la tête.
— Elle n'était prioritaire, nous nous étions seulement concentrés sur les plus urgentes. Leur maison devait attendre cet été, mais les fortes intempéries de ces derniers jours ont affaiblis la toiture. Le régisseur va faire un tour des autres habitations pour vérifier les structure et éviter un drame. C'est dans ses moments-là que j'aimerais que Père soit encore là.
J'échangeai un regard triste avec mon frère, l'absence de nos parents étaient trop récente pour que notre peine soit plus douce. Je finis en silence ma tasse pendant que William finissait les scones en les recouvrant de confitures.
Le majordome arriva avec le courrier, je pris l'enveloppe de mon amie Lucinda. Cette dernière était ravie que j'aie quitté mes vêtements de deuil et je la rejoigne à Londres pour la sason mondaine. Nous avions débuté toutes les deux la même année et nous étions encore célibataires. Si dans mon cas, les décès de mes parents m'avaient privée de deux saisons et de fiançailles potentielles, Lucinda, elle, allait faire sa sixième saison et sa mère commençait à désespérer de la voir mariée. Seul un jeune homme lui avait manifesté suffisamment d'intérêt pour qu'elle envisage de l'épouser, malheureusement la cruauté de plusieurs personnes avaient réduit cette possibilité à néant. Depuis Lucinda ne se privait plus d'afficher son opinion sans égard envers ceux qu'elle ne pouvait supporter.
Dans sa missive, elle me parlait des expositions auxquelles elles aimeraient que nous y assistions et son séjour à Bath où sa mère prenait des bains pour soulager ses douleurs chroniques. L'ennui qu'elle ressentait en compagnie de personnes âgées avait aiguisée sa plume et ses remarques étaient cruelles de réalité. J'éclatai de rire quand elle me décrit les tentatives galantes d'un baronnet qui cherchaient une dame mature pour ne pas finir ses vieux jours seuls. Je déballai le livrequ'elle m'a envoyé en même temps, je souris en me rappelant notre rencontre dans une librairie quelques jours avant notre netrée dans le monde. Ses lettres avaient été mon éclaircie dans le quotidien, cette dernière année.
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Correspondances avec la Marquis (anciennement Réputation) -Terminé
RomanceAngleterre 1843 Andrew rentre en Angleterre après cinq années passées en France avec son oncle. Il retrouve sa place parmi les pairs du royaume, ses proches et surtout Eleanor, la soeur de William, son meilleur ami. Pendant ses cinq années, ils ont...