Chapitre 15 - Andrew

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Lady Cornélia me toisa pendant que je l'installai à côté d'elle dans la loge de la famille à l'opéra. Elle remit ses lunettes en place en les poussant à l'aide de son index avant de me demander.

— Qui vous a donné l'idée de m'inviter à l'opéra ? Ou suis-je votre excuse pour mettre les pieds ici ?

J'évitai son regard.

— Si mes souvenirs d'enfances sont bons, à chaque fois que j'accompagnais mes parents à Londres, vous m'emmeniez voir Mozart. Il me plaît à penser que vous aimez ce compositeur. Quand j'ai appris le programme, j'ai pensé que cela pourrait vous intéresser.

Elle me dévisagea sans un mot.

— Il est vrai que j'aime beaucoup Mozart. Je ne suis pas encore convaincu de l'intention de votre invitation. Je vais juste en faire abstraction pour ce soir.

Nous reportâmes notre attention sur la scène. Du coin de l'oeil, j'aperçus Eleanor et William dans leur loge. Je souris avant de croiser le regard de Lady Cornélia. Elle eut un petit sourire en coin, mais elle ne dit rien.

À l'entracte, Eleanor et Willia nous rejoignirant dans la loge.

— Pembroke ! Vous voici de retour à Londres. Allez-vous repartir aussi vite ou allez-vous rester enfin avec votre famille ?

— Bonsoir, Votre Grâce. Malheureusement, je dois repartir dans deux jours, mais cela sera ma dernière absence sur le domaine, je pourrais ensuite revenir pour le reste de la Saison.

Lady Cornélia me jeta un regard.

— Andrew, au lieu de rester à votre place, accompagnez donc Lady Eleanor à la table des rafraichissements.

Je lui tendis mon bras, qu'elle accepta et je la conduis vers le salon en question. Voyant notre chemin, elle me demanda à voix basse.

— Ne souhaitez-vous pas que nous allions vers un endroit un peu plus à l'abri des regards afin que je vous donne ma réponse ?

Je saluai de la tête une connaissance.

— Je pense qu'il est plus discret de paraître dans un premier au milieu de la bonne société. Ma grand-mère a des espions partout. Je vous conduirai ensuite dans un endroit plus calme.

— C'est la première fois que je vous entends utiliser ce terme pour désigner Lady Cornélia.

Je lui souris.

— Il est temps que nous affirmos notre affection, c'est la seule grand-mère que j'ai connu. La mère de mon père est morte quand il était jeune et ma grand-mère maternelle est décédée peu de temps après ma naissance. Pour moi Lady Cornélia a rempli à merveille cette tâche.

Nous échangeons un sourire chaleureux et mon coeur rata un battement.

Nous sommes rejoints par Lady Dorothy. Je retins une grimace, je n'appréciai guère cette langue de vipère. Après m'avoir salué brièvement, elle s'adressa à Eleanor avec l'élégance d'un éléphant.

— Lady Eleanor. VOus n'êtes pas venu avec votre frère ?

Je sentis la main de mon amie se crisper sur mon bras.

— Il est actuellement avec Sa Grâce Lady Cornélia. Lord Brackley m'accompagne à la salle des rafraîchissements.

Elle ignora cette dernière information et lui demanda :

— Êtes-vous au courant que Lord Grey s'apprètent à arriver à Londres et participer à la Saison ?

Elle acquiesça.

Correspondances avec la Marquis (anciennement Réputation) -TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant