Chapitre 22 - Eleanor

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Je m'avançai vers le bureau de mon frère. Derrière la porte, il questionnait ma tante.

— Pourquoi c'est la troisième invitation que l'on vient nous retirer ? En une semaine ! S'est-il passé autre chose pendant ce séjour ? On essaie de faire de ma sœur persona non grata. Eleanor est plus éduquée que la plupart des femmes célibataires ou non de la société. Tout cela est ridicule.

Je fermais les yeux, j'avais également remarquée la diminution des invitations et le retrait des dernières. Cela m'angoissait.

— Je sais. Hier, je suis allée prendre le thé chez Lady Margaret, sa fille Lady Adélaïde et Lady Olivia Cavendish étaient également présentes. Je leur ai demandé si elles avaient entendu des médisances concernant Eleanor. Je n'ai bien sûr pas expliqué en détail la situation. Margaret et Olivia n'avaient aucune idée, en revanche Adélaïde fondit en larmes et nous révéla que certaines personnes faisaient courir des rumeurs sur Eleanor. Elle a entendu que sa chute avec Lucinda ne serait pas accidentelle et qu'Eleanor aurait poussé son amie à l'eau, car elle aurait appris que Lord Damian Cavendish aurait demandé en mariage Lucy dans la journée. La pauvre Lady Adélaïde était bouleversée, Eleanor a été d'une grande aide pour elle pendant ce séjour et elle la tient en haute estime.

— Cavendish n'a-t-il pas demandé la main de Lucy après leur chute ?

— Exactement, il a même eu la délicatesse de m'informer de ses intentions avant de lui demander pour que je puisse les laisser seuls le temps de sa demande.

— Mais alors pourquoi ?

Tante Kate l'arrêta.

— À l'heure actuelle, il ne faut pas se demander pourquoi, mais plutôt que pouvons-nous faire pour renverser la tendance. Je dois rendre visite à Lady Cornelia demain, j'étais censé prendre des nouvelles de sa santé après les nouvelles concernant Alexander, mais son esprit est suffisamment aiguisé pour sortir Eleanor de cette situation. Nous avons des amis et des alliés pour nous épauler, il faut agir vite.

— J'ai l'impression que tu aurais fait un excellent militaire.

— Je n'ai pas que la ressemblance avec ma grand-mère. George le répète assez souvent pourtant, j'ai aussi son caractère.

William éclata de rire et je frappai à la porte. Je l'entrouvai et lui dit :

— Je suis prête, Lucinda doit venir me chercher avec Lord Damian pour que nous puissions faire un tour à la galerie d'art. Tante Kate m'accompagnes-tu ou dois-je demander à Lisa ?

— Je viens. Je discutais avec ton frère et je n'ai pas vu l'heure passer. Laisse-moi aller chercher mon chapeau et je serai prête.

Elle partit se préparer et William me lança un regard inquiet. J'essayai de ne pas y prêter attention et descendis dans le hall. Lucy et Lord Damian arrivèrent peu de temps avant Tante Kate et nous partîmes rapidement.

Dans la galerie, nous croisâmes plusieurs personnes de la bonne société en train de nous regarder d'un air étonné. Lucy me demanda à voix basse :

— Pourquoi agissent-ils tous comme cela ? C'est la première fois que des gens ne cherchent pas ta compagnie. Normalement, ce sont plus des rapaces qui veulent s'attirer tes bonnes grâces à tout prix ainsi que celle de ta tante.

Je lui expliquai la situation. Lucy fulmina en essayant de rester calme en public.

— Comment osent-t-ils colporter des rumeurs aussi affreuses ? Je vais en parler avec Damian pour voir comment nous pouvons t'aider. Nous ne pouvons les laisser faire.

— Tante Kate va demander de l'aide à Lady Cornelia. Elle pense qu'elle peut m'aider.

— Avec toutes les frasques qu'elle a pu faire dans sa jeunesse sans avoir aucun scandale qui ne l'ait exclu de la haute société, je peux aussi que Lady Cornelia te sera d'une grande aide. J'en parlerai à ma mère et à Lady Olivia. J'aimerais que tu sois à mes côtés pendant mes fiançailles, mais aussi pendant mon mariage. Tu es ma meilleure amie et je veux que tu sois heureuse.

Correspondances avec la Marquis (anciennement Réputation) -TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant