Will entra dans ma chambre pendant que je choisissais ma robe pour le bal de fiançailles de Lucinda et de Lord Damian.
— J'espère que tu n'as pas encore fait ton choix. Je suis passé cet après-midi chez le Duc et j'ai croisé Lady Cornélia, elle souhaitait te prêter un autre de ses bijoux comme elle l'a fait ces derniers jours. Je l'ai remercié et j'ai décliné sa proposition.
— Pourquoi l'as-tu fait ? Sa technique nous a permis de renverser les rumeurs, je ne suis plus persona non grata dans la société grâce à son intervention.
Il me sourit.
— Je le sais et je lui ai expliqué à quel point j'étais reconnaissant de son aide. Elle te prêtera encore quelque uns de ses bijoux en attendant le retour d'Andrew, mais ce soir, je veux que tu apparaisses sous ton véritable jour. Je veux que tu montres à la société que tu es ma sœur, fille d'un comte, petite-fille d'un vicomte. Pour ceci, j'aimerais que tu portes une des parures de Mère, diadème inclus. Oncle Georges et Tante Pénélope vont nous retrouver avec Rose et nous partirons tous ensemble chez le comte du Devonshire. Ce soir, nous allons montrer un front uni et nous nous tiendrons aux côtés des Templeton. J'hésite entre deux parures, je te laisse choisir celle que tu préfères porter ce soir.
Il me tendit son bras et je le suivis dans son bureau. Il sortit d'un coffre les bijoux de notre mère.
— Saphir ou émeraude ? me demanda-t-il.
— Saphir, je préférerais garder celle en émeraude pour mon bal de fiançailles. C'était celle qu'elle avait portée pour le sien.
Il rangea la parure en question et m'accompagna jusqu'à ma chambre avec l'autre. Avant de partir, il me prit dans ses bras.
— Père et Mère seraient fiers de toi. N'en doute jamais.
Il me relâcha et sortit de ma chambre. Le nœud qui me serrait l'estomac depuis mon retour se détendit. Je décidai de profiter de ce moment de répit pour choisir ma tenue pour ce soir.
Lorsque je descendis, Tante Kate et Will discutaient avec Oncle George et Tante Pénélope. John, mon cousin, racontait des anecdotes sur mes parents à Rose devant un tableau d'eux dans l'entrée. Il me remarqua le premier et vint me prendre dans ses bras.
— Je croyais que tu restais à la campagne avec ta femme. Ne doit-elle pas accoucher prochainement ? lui demandai-je.
— J'étais en ville aujourd'hui pour régler une affaire et j'ai appris ce que tu avais vécu. J'ai décidé de rester ce soir pour montrer mon soutien. En tout cas, je remarque que vous avez décidé de sortir tous les plus beaux bijoux des coffres. Avez-vous peur qu'il n'y ait pas assez de brillance à la soirée de ce soir ? Si l'on nous cherche dans la salle, il faudra se fier aux éclats des pierres précieuses. J'ai appris pour tes fiançailles à venir, es-tu heureuse ?
J'acquiesçai.
— J'aimerais l'être davantage, mais l'oncle d'Andrew a été blessé et il a dû aller s'occuper de lui.
— Tu n'as pas de nouvelles et cela t'angoisse ?
— Tu lis en moi comme dans un livre, me moquai-je.
Il rit.
— Même si je suis le plus âgé de tous les cousins, vous avez suffisamment traîné dans mes pieds pour que j'apprenne à vous connaître les uns et les autres. Quand tu auras ton carnet de bal, viens me voir pour que je te réserve une danse.
Tante Kate nous appela pour nous informer que nous allions partir. Je saluai mon oncle et ma tante avant de suivre le groupe.
En descendant de la voiture, Will nous tendit à tante Kate et moi, chacune, un bras. Nous entrâmes et nous saluâmes Lady Olivia et son époux. Tous les regards se tournèrent vers nous quand nous pénétrâmes dans la salle de bal. Nous allâmes immédiatement vers les parents de Lucinda, Lady Cornélia se trouvait à côté d'eux. Elle me serra brièvement la main avant que je saluai Sir Templeton et sa femme. Elle me dit :
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Correspondances avec la Marquis (anciennement Réputation) -Terminé
RomanceAngleterre 1843 Andrew rentre en Angleterre après cinq années passées en France avec son oncle. Il retrouve sa place parmi les pairs du royaume, ses proches et surtout Eleanor, la soeur de William, son meilleur ami. Pendant ses cinq années, ils ont...