Sanzu x Rindo

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Oya ! L'os est une commande de PeaceD2810. Les conditions : faire un os bien triste 😃
IMPORTANT : CET OS PARLE DE DROGUE ET CONTIENT UNE PARTIE ASSEZ GORE
J'espère qu'il te plaira :)

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L'appartement était luxueux, chaque meuble avait visiblement était soigneusement choisi, ils étaient tous là pour montrer la richesse de la pièce, la richesse du propriétaire. Une grande bibliothèque se trouvait contre un mur couvert d'une tapisserie représentant des samouraïs japonais revenant de guerre. Elle était grande, en bois précieux, vernis de façon à briller sous la douce lumière jaune de la pièce, et un rideau émeraude tombait devant, comme pour cacher les livre. Un long bureau, avec une étrange forme, courbé, un peu comme un boomerang en fin de compte, se trouvait juste à côté. Il occupait une grande partie de la pièce, lui aussi était vernis à la perfection, derrière se trouvait un siège qui évoquait le style des rois de France, avec une assise couverte de velours vert. Une grande moquette, ou plutôt un tapis en forme de rectangle était posé au sol. Il était vert aussi. Dessus étaient installés plusieurs long canapés en cuir italien, avec des coussins émeraudes dessus.
Tout était fait de sorte à évoquer l'argent ici. Des meubles imposants qui devaient coûter une fortune — un style d'art typiquement européen — et cette couleur verte omniprésente, sûrement là pour rappeler la couleur des billets et des pierres précieuses. Et bien quel décor, Sanzu se trouvait probablement dans l'un des endroits les plus luxueux de la ville.
Le jeune homme sourit avec satisfaction et s'étira paresseusement dans le canapé sur lequel il s'était allongé. Il ne s'était pas gêné pour se mettre à l'aise, il s'était servi un verre d'alcool dans un verre en cristal, trouvé dans un meuble de la pièce, et s'était allongé sur les coussins du canapé sans même prendre la peine d'enlever ses chaussures, ou même de nettoyer ses mains couvertes de sang.
Il agita légèrement son verre qui contenait un liquide ambré et jeta un coup d'œil au corps ensanglanté qui gisait près des fenêtres, derrière le bureau. Cet homme avait beau être riche, il n'avait pas fait long feu.
— Vous avez finit, demanda Kakucho en arrivant.
— Hmm... ce n'était même pas drôle, dit Sanzu d'une voix doucereuse.
— Tu t'amuses déjà assez comme ça. Tu vas laisser des empreintes, mets des gants.
— Ça ne serait pas drôle, être traqué c'est excitant.
— Tant que tu ne nous ramène pas dans tes histoires...
Sanzu fit un grand sourire à son allié, faisant s'étirer ses cicatrices en forme de losange, puis il détourna le regard. Il n'était pas seul dans la pièce, un autre de ses alliés était aussi là, seulement il était resté silencieux. Koko était occupé à fouiller dans le bureau de la pièce, ouvrant des classeurs, des coffrets, des boites.
— Koko tu en es où, demanda Kakucho.
— Je ne trouve pas les codes, répondit ce dernière avec un rictus d'irritation.
— Laisse tomber, on peut pas rester trop longtemps. Mikey s'en fout de l'argent.
— Je ne repartirai pas sans l'argent.
— Mikey voulait juste qu'on tue cet homme, son argent on s'en tape.
— On s'en tape ? Tu t'en tape, je te signale que c'est moi qui gère l'argent du Bonten, c'est grâce à moi que tu peux te payer tous ces vêtements de luxe, répliqua Koko d'un ton droit.
— Techniquement c'est pas vraiment grâce à toi puisque tu gère l'argent, tu ne le rapporte pas, intervint Sanzu en faisant tourner les glaçons dans son verre.
— Oh très bien et c'est grâce à qui ?
— Ben... Je m'occupe surtout des traitres et de gérer le gang, mais ça ne rapporte pas d'argent ça. Ce sont les Haitani et Kaku qui se débarrassent de nos ennemis, et c'est l'argent de nos ennemis qu'on récupère. Après il y a aussi Takeomi qui rapporte de l'argent mais la somme est moins conséquente.
— Écoutez dans tous les cas c'est moi qui gère l'économie et qui vous distribue votre argent alors vous avez intérêt à m'aider à trouver le putain de code qui permet d'ouvrir le putain de coffre fort de cet enfoiré et seulement ensuite, on pourra partir, dit Koko avec colère.
— Oula mais c'est que t'es énervé aujourd'hui, dit le jeune homme en levant les yeux au ciel. T'as vu Inui avec Draken ou quoi ?
Koko referma sèchement le classeur dans lequel il cherchait et partit de la pièce sans répondre. Sanzu avait sûrement vu juste. Oh il n'avait qu'à pas tomber amoureux d'un garçon comme lui. D'ailleurs en parlant de ça...
— Il est où Rindo, demanda le jeune homme à l'adresse de Kakucho.
— Qu'est-ce que j'en sais ? Va pas le déranger, il est occupé et toi débarrasse-toi de ce corps.
— J'vais l'appeler.
— Sanzu on est pas là pour rigoler, lâche Rindo, il a pas que ça à faire de s'occuper de toi, sérieux soit un peu utile, lança Kakucho avant de partir.
Le jeune homme ne répondit rien. Il se redressa simplement et regarda l'encadrement vide de la porte, là où se trouvait Kakucho quelques secondes plus tôt. Il lui avait vraiment dit de « lâcher » Rindo ?
Sanzu ferma les yeux et respire longuement avant de faire glisser deux pilules dans sa bouche. C'était facile de lui balancer ça... est-ce qu'on lui avait déjà demandé de lâcher le souvenir d'Izana ? Non, alors pourquoi est-ce qu'il lui demandait ça à lui ? Kakucho lui avait dit ça comme s'il s'accrochait à Rindo, comme un enfant s'accrocherait à sa mère, alors que ce n'était pas du tout pareil.
   Tout le monde dans le Bonten passait son temps à dire au jeune homme de laisser son ami tranquille, de le laisser respirer. À chaque fois qu'il demandait à quelqu'un où se trouvait Rindo, Sanzu se faisait recaler, on lui disait d'aller travailler, ou juste de ne pas embêter les autres. Il avait l'impression d'être traité comme un enfant à qui on interdisait de voir sa mère. Mais ce n'était pas un enfant, et Rindo n'était pas sa mère non plus.
   Sanzu ne comprenait même pas pourquoi on l'empêchait de le voir. Est-ce que c'était parce que ses alliés avaient peur qu'il l'entraîne dans l'alcool et la drogue ? Est-ce que c'était parce que Rindo n'avait vraiment pas le temps pour lui ? Ou est-ce que c'était Rindo lui-même qui ne voulait pas le voir ?
   Mais ça n'avait pas de sens, c'était de lui que Sanzu était le plus proche avec Mikey. Ils avaient une relation particulière, et le jeune homme y tenait.
   Avec Rindo rien n'était simple, c'était une personne froide, calme, distante, qui semblait n'avoir aucun sentiment. Il n'épargnait pas Sanzu, et n'hésitait pas à lui dire ce qu'il pensait de lui lorsqu'il le fallait. Mais au-delà de ce caractère difficile, il était très important pour Sanzu. Peut-être que son allié ne ressentait aucune affection pour lui, mais de son côté, le jeune homme considérait son ami comme une sorte de pilier dans sa vie.
   La présence de Rindo le rassurait, il ressentait moins le besoin de se droguer lorsqu'il était avec lui. Comme si tout s'effaçait et que seule la présence de son ami comptait, que les problèmes s'évanouissaient. La glace entre les deux fondait, la froideur de Rindo s'effaçait et le lien électrique qui les unissait se mettait à grésiller.
En réalité, à chaque fois que Sanzu était seul avec Rindo, il sentait bien que son ami n'était pas du tout comme avec les autres. Même s'il n'en laissait rien paraître, il savait que c'était différent. L'aura intimidante de Rindo se transformait, elle se réchauffait, et Sanzu était alors complètement envoûté par lui. Quand Rindo était là il n'avait qu'une envie, c'était lui céder son corps et le laisser faire ce qu'il voulait de lui. Il avait envie que Rindo le prenne et déchaîne ses passions sur lui, que son corps brûle contre le sien, comme pris dans un brasier de lave, il voulait fermer les yeux pour que Rindo lui prenne la main et l'emmène ailleurs, qui lui fasse tourner la tête avec des baisers toujours plus intenses, qui lui fasse découvrir un endroit merveilleux.
Rien que d'y penser faisait tourner sa tête. Sanzu se sentait tout étrange à présent, il avait chaud rien qu'en imaginant Rindo près de lui. Tout compte fait, il ferait sûrement mieux de ne pas le rejoindre tout de suite... Il devait se calmer.
Le jeune homme se leva et posa une main sur sa joue droite. Elle était chaude, et probablement rouge. Un petit rire lui échappa. Ça lui faisait ça à chaque fois qu'il pensait à ce qu'il pourrait faire avec Rindo. Ah... Il se ferait tuer si son ami pouvait entendre ses pensées, Rindo deviendrait fou.
Mais Sanz n'y pouvait rien, son ami lui faisait complètement tourner la tête, il ne l'avait pas choisit.
Le jeune homme agita une nouvelle fois les glaçons de son verre, qui commençaient à bien fondre, et sortit de la pièce, en oubliant totalement son cadavre. Hmm... il n'avait plus rien à faire, sa mission était de tuer l'homme d'affaire chez qui ils étaient, maintenant que c'était fait, il ne savait pas comment s'occuper. Surtout qu'il n'était pas prêt de repartir, puisque Koko refusait de s'en aller sans l'argent.
Or, le coffre fort de l'appartement était toujours fermé, personne ne trouvait le code pour l'ouvrir, et connaissant Koko, il serait capable de rester là toute la nuit. Ce qu'il pouvait être agaçant quand il s'y mettait...
Sanzu traîna des pieds dans un large couloir, et s'amusa à poser en équilibre son verre d'alcool sur un épais cadre de tableau. D'ailleurs ce tableau était vraiment horrible, et incompréhensible. Peu importe. Le jeune homme sortit un couteau de sa poche et enfonça la lame dans la toile du tableau. Un rire sortit de sa bouche, alors qu'il se remettait à avancer pour couper la toile. C'était amusant, il avait toujours voulu faire ça. Mais le jeune homme se figea soudainement. Mince, Koko voulait peut-être récupérer le tableau et le revendre... Trop tard !
Sanzu haussa les épaules avec indifférence et se remit en route. D'ici des voix lui parvenaient, alors il tourna dans le couloir de sa gauche et tomba sur deux hommes aux cheveux violets, ainsi que Koko. Tiens... il avait finalement trouvé Rindo.
— Te voilà, qu'est-ce que tu faisais, lança calmement Ran.
— Je me reposais, c'est épuisant de tuer des gens, répondit Sanzu.
— Je suppose que tu ne t'es pas embêté à chercher le code du coffre fort, dit Koko avec irritation.
— Non, j'y ai même pas pensé !
Koko le fusilla du regard. Sanzu lui fit un sourire hypocrite et partit s'adosser contre un mur, juste en face de Rindo. Ce dernier lui tournait le dos, avec Koko et son frère, ils étaient plantés devant la petite porte du coffre fort, inséré dans un mur couvert de peinture pourpre.
— Qu'elles sont les combinaisons que nous avons essayés, demanda Rindo, les bras croisés sur sa poitrine.
— Les dates de naissance de chaque membre de sa famille, on les a mélangé aussi, la date de son lancement de projet, celles de ses remises de prix et diplôme..., énuméra Ran en consultant une liste.
— Vous avez essayé un, deux, trois, quatre, demanda Sanzu pour se moquer.
— C'est un code à six chiffre que nous cherchons.
— ... Un, deux, trois, quatre, cinq, six ?
— Va faire un tour au lieu de nous déranger, s'énerva Koko.
— Ignore-le et il finira par se taire, dit Rindo avec froideur. Il ne répond que si on lui donne de l'attention.
— Comme un chien, se moqua Ran.
— Hé fais attention toi, sinon je te tire une balle, menaça Sanzu en faisant tourner son pistolet autour de son doigt.
— À tous les coups tu n'as plus de balle, je suis sûr que tu as déjà tout vider sur ta cible, répliqua Ran avec un rictus.
Sanzu leva son arme devant lui et tira d'un coup. Une balle fusa du pistolet et passa à toute vitesse près du visage tourné de Rindo, avant de percuter la porte du coffre fort, et de faire apparaître un impact dedans. Rindo ne bougea pas d'un centimètre face au geste soudain de Sanzu, il ne réagit même pas.
— Tu aurais pu le tuer, dit remarquer Koko.
— Je ne l'aurais pas tué, assura Sanzu.
— À quelques centimètres près il était mort.
— Ne refais plus ça Sanzu, demanda simplement Rindo, sans se tourner vers lui.
— Désolé Rin, je ne le referais plus, promit le jeune homme en rangeant son arme dans une poche.
— Qu'est-ce qu'il fait Kaku ? Ça fait dix minutes qu'on atteint qu'il revienne avec de quoi ouvrir ce coffre, demanda Rindo pour changer de sujet.
— Je vais l'appeler, vous essayez d'ouvrir ce putain de coffre, dit Koko avant de s'éloigner.
Sanzu le regarda partir, puis il posa les yeux sur le dos de Rindo. Il ne portait pas sa veste de costume, aujourd'hui il avait juste une impeccable chemise bleue, en soie, la lumière glissait dessus en produisant de beaux reflets dorés. Elle était légèrement ample, et laissait deviner les formes de son torse musclé.
Un pantalon, noir également, tombait jusqu'au haut de ses chevilles, il était droit et mettait parfait en valeur ses fesses. Sanzu les fixa sans même se cacher, et sentit des paupières légèrement tomber sur ses iris. Regarder Rindo suffisait à l'exciter, mais il devait rester calme, ce n'était pas le moment.
Le jeune homme se força à relever son regard sur le dos de Rindo et le regarda longuement. Il pouvait deviner la courbe de son dos, ses biceps imperceptiblement contractés et l'odeur enivrante qui devait flotter au-dessus de son cou. Oh et le creux de ses reins... Il adorait pouvoir y poser ses mains.
Il les glisserait doucement dessus, en posant d'abord la pulpe de ses doigts dessus, il ne mettrait dans un premier temps que ses index, ses majeurs et ses annulaires, puis il ajouterait les derniers doigts et poserait sa paume. Ses mains caresseraient le doux tissu qui dissimulait son dos, puis elle migrerait jusque sur son ventre. Sanzu se rapprocherait par derrière, il l'enlacerait et laisserait ses mains remonter jusque sur ses pectoraux. Il déboutonnerait sa chemise, en commençant à embrasser avec lenteur son cou, et ferait tomber le tissu au sol.
Il plaquerait Rindo contre le coffre fort, serrait sa nuque dans sa main et le débarrasserait de son pantalon. Il le ferait gémir de plaisir, et finirait par agripper ses cheveux pour les tirer et l'obliger à rejeter sa tête en arrière. Rindo s'appuierait contre le mur, la respiration courte, et le supplierait de continuer. Sanzu ferait entrer deux de ses doigts dans sa bouche, lui faisant écarquiller les yeux, et serrait un peu plus sa gorge au creux de sa paume, juste pour sentir son sang chaud bouillir contre le sien, le sentir avoir du mal à trouver son souffle.
Oh... Sanzu aimerait tellement pouvoir faire ça, et toucher Rindo comme jamais il ne l'avait toucher. Il voudrait voir son corps, l'embrasser, le caresser et le faire-
— Sanzu ! Hé Sanzu t'es toujours avec nous, appela Ran en claquant des yeux devant le jeune homme.
Le jeune homme battit des paupières et revint à la réalité.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? T'es tout rouge.
— Rien ! Qu'est-ce que tu veux ?!
— Je vais fouiller dans les bureaux pour chercher un code, vous restez là, déclara Ran avant de s'en aller.
Sanzu n'eut pas le temps d'hocher la tête qu'il s'en allait déjà. Le jeune homme haussa les sourcils et reporta son regard sur Rindo, avant de remarquer que celui-ci s'était retourné et le dévisageait à présent, adossé contre le coffre fort.
— Tu pensais à quoi pour être aussi rouge demanda-t-il avec un rictus moqueur.
— À rien, s'empressa de dire Sanzu en priant pour que la rougeur de ses joues disparaissent.
— Je ne suis pas naïf tu sais.
— Je t'assure que je ne pensais à rien de particulier !
— Pourquoi tu me regardais comme si t'allais me sauter dessus ? J'ai jamais vu autant de désirs dans tes yeux, dit Rindo avec un petit sourire.
Sanzu rougit un peu plus.
— Je... tu te trompes. Et j'ai juste chaud, c'est tout.
Rindo s'écarta de son mur et vint vers lui.
— C'est moi qui te donne chaud, demanda-t-il d'un air provocateur.
— ... P-pas du tout...
Rindo attrapa la cravate de Sanzu et tira d'un coup le jeune homme vers lui. Il le força à planter ses iris azurs dans ses améthystes et le regarda avec intensité.
— Qu'est-ce qui t'excite comme ça alors, demanda-t-il à voix basse.
— P-personne ! Je suis pas excité !
Rindo lui lança un regard entendu, puis il baissa les yeux sur son pantalon. Sanzu l'imita et écarquilla les yeux. Ok, il était peut-être excité.
— C'est quand même pas mon frère qui te fait cet effet, lança Rindo en levant un sourcil.
— Non ! C'est personne...
— Personne ?
— Non personne !
Sanzu était de plus en plus rouge, Rindo ne cessait de se rapprocher de lui, il le collait même. Il le tenait toujours fermement par sa cravate, son bassin était presque collé au sien et son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien. Comment devait-il résister dans ces conditions...
— Alors dis moi que tu n'as pas envie de moi, murmura Rindo en s'approchant de ses lèvres.
Sanzu croisa le regard brûlant du jeune homme. Il ne tint pas une seconde de plus. Il se jeta littéralement sur les lèvres de Rindo, comme pour le dévorer, et l'embrassa avec envie. Son ami tira sur sa cravate, lui enlevant plus de souffle, et approfondit ainsi leur baiser.
   Les baisers s'enchaînaient, les deux jeunes hommes n'arrivaient plus à s'arrêter. Sanzu n'avait jamais embrassé Rindo, exceptés dans son imagination, mais c'était tellement mieux en vrai... Les lèvres sucrés de son ami étaient comme de la drogue, Sanzu ne pouvait plus s'empêcher d'y goûter, il voulait encore, encore et encore. À chaque baiser, il pensait déjà au prochain, il désirait toujours plus, il voulait que Rindo continue de l'embrasser de cette façon, qu'il reste près de lui, et qu'il sert cette cravate dans ses mains.
   Sanzu leva une main et caressa la gorge de Rindo du bout de ses doigts, avant de passer ses doigts autour avec envie. Oh mon dieu... il avait tellement rêvé de pouvoir faire tout ça. Rindo était l'objet de ses désirs depuis tellement de temps, Sanzu s'était fait tous les scénarios possibles avec lui, il avait déjà pensé à tout, à son corps, à ses baisers, mais en fait il s'était totalement trompé. Rindo n'était pas comme dans ses rêves. Il était encore meilleur.
   Rindo fit reculer Sanzu contre un mur, ou plutôt une porte, et s'écarta légèrement.
   — Tu me fais confiance, murmura-t-il avec un regard intense.
   Sanzu hocha vivement la tête. Rindo sourit et défit lentement sa cravate, avant de la poser sur ses yeux pour la nouer derrière sa tête. Le jeune homme se laissa faire en sentant une vague de chaleur le parcourir alors que sa vue s'assombrissait. Comment se pouvait-il que ce simple geste l'excitait autant ? Une serpent de feu semblait se dressait dans sa poitrine sous les caresses de Rindo, il ne pensait pas pouvoir être aussi sensible face à lui...
   Rindo serra la cravate derrière sa tête, l'empêchant de voir quoique ce soit, et le fit reculer dans une nouvelle pièce. Il le poussa ensuite en arrière, et le jeune homme tomba sur quelque chose de mou, sûrement un lit.
   Il sentit son allié monter sur son bassin et lui arracher sa chemise, avant de venir effleurer son torse de ses lèvres, le faisant tressaillir de plaisir. Sanzu laissa un gémissement de plaisir lui échapper en sentant la langue de Rindo toucher sa peau nue, il se cambra sans même sans rendre compte et rejeta la tête en arrière.
   Le fait de ne rien pouvoir voir avec quelque chose de particulièrement frustrant, mais d'également terriblement excitant. Le jeune homme se sentait bien plus sensible que d'habitude, et il savait que la drogue qu'il avait prise n'y était pour rien. Rindo avait un pouvoir particulier sur lui, un simple baiser de sa part suffisait à faire s'enflammer son corps, Sanzu n'avait qu'une envie, c'était de lui céder totalement.
   Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, il était déjà brûlant et transpirait. Il avait l'impression que Rindo faisait exactement ce dont il avait besoin, comme s'il savait ce qui lui faisait du bien et ce qu'il aimait. Chacun de ses gestes étaient contrôlés, ses baisers soigneusement placés sur son corps, ses murmures arrivaient quand il le fallait... Rindo savait comment faire gémir Sanzu, et Sanzu savait qu'il était complètement soumis à Rindo.  Il ne pouvait que le laisser le guider jusqu'aux cieux, en suivant le chemin de plaisir qui se dessinait devant lui.
— Les gars !
Sanzu sentit soudain Rindo arrêter ce qu'il faisait et il se releva vivement, comprenant qu'il y avait quelqu'un dans la pièce.
   — Putain Kaku dégage, dit Rindo avec fureur.
— La police est là, elle a tiré sur Koko, faut qu'on bouge rhabillez-vous.
— Quoi, s'écria Sanzu en défaisant la cravate sur ses yeux pour retrouver la vue.
   — Il est mort, demanda Rindo en rendant son caleçon au jeune homme.
   — Non, c'est son bras qui a été touché.
   Sanzu se dépêcha de se rhabiller et d'essuyer ses cuisses, alors que Rindo remettait sa chemise. Il tournait le dos deux minutes et ses alliés se faisaient tirer dessus. Sanzu allait devoir reprendre les choses en main en tant que numéro deux du Bonten.
   Kakucho était planté devant la porte, essoufflé, et Ran se tenait juste derrière, il soutenait contre lui Koko qui tenait lui-même sa jambe ensanglantée. Les trois jeunes hommes entrèrent dans la pièce et fermèrent la porte derrière eux par précaution, puis s'approchèrent d'une autre porte, qui conduisait sûrement à des escaliers.
   — Comment tu t'es fait tirer dessus, demanda Sanzu d'un ton moqueur.
   — J'ai voulu aller récupérer l'argent alors je suis descendu au quatorzième en pensant que je ne rencontrerais personne, dit Koko. C'est inutile de m'engueuler, Ran l'a déjà fait.
   — Parfait alors c'est inutile de te dire que t'es inconscient et complètement con, dit froidement Rindo.
   — Peu importe faut qu'on bouge, dit Ran avec empressement.
— Non il faut qu'on les tue, s'exclama Sanzu .
— Attendez attendez, l'important c'est surtout de cacher les corps. Il y a cinq mort en tout, il faut s'en débarrasser avant que la police n'arrive, dit Kakucho.
— On s'en fou de ça, c'est pas le moment de faire le ménage, s'écria Koko. Il faut récupérer l'argent et se barrer !
— Koko on a plus le temps pour l'argent, la police est en train de nous chercher à chaque étage !
   — On va les tuer, j'ai envie de m'amuser, dit Sanzu avec excitation.
   — T'es défoncé ? Tu crois que c'est le moment ???
   — Koko je suis ton supérieur alors parle moi encore une fois comme ça et je t'explose-
   — Fermez-la, intervint soudain Rindo.
   Sanzu se tut en même temps que ses alliés et regarda sans comprendre son... ami. Mais il comprit rapidement pourquoi Rindo les avait interrompus. Et merde. Des pas dans le couloir. Ils n'étaient plus tous seuls. Bon, puisque la police était là, autant s'en débarrasser.
   Sanzu sortit son arme de sa poche avec un grand sourire, mais Kakucho lui retint le bras.
   — Koko est blessé, c'est pas le moment, murmura-t-il.
   — J'en ai rien à foutre, répliqua Sanzu, une lueur pétillante dans le regard.
— Les gars, dit Ran à voix basse.
Sanzu se tut et tourna lentement la tête vers la porte fermée de la chambre. La poignée s'abaissait toute seule. Le jeune homme sourit avec euphorie et leva son arme, alors que ses alliés reculaient lentement derrière lui.
   — Allez, ouvre la porte, murmura Sanzu avec excitation.
La poignée termina de s'abaisser et la porte s'ouvrît lentement. Le sourire du jeune homme s'agrandit, une tête avec un casque apparut prudemment devant lui, et il appuya immédiatement sur la détente. Qu'est-ce que c'était excitant !
   — Vous avez vu sa tête, demanda Sanzu en éclatant de rire.
   — Sanzu t'es défoncé et ça va nous mettre en danger, dit Kaku d'un air furieux.
   — Oh ferme-la.
   — Arrêtez de parler, dit Rindo d'un ton glacial.
   Il s'avança vers le cadavre du policier et s'accroupi près de lui. Il fouilla un instant dans ses poches, puis il récupéra son pistolet, ses balles, et son gilet pare-balle.
   — Qui le veut ?
   — On a pas besoin de ça, c'est pas drôle sinon, répondit Sanzu.
   — Koko t'es blessé alors prends-le, décida son allié en l'ignorant.
   — J'ai pas besoin de ça, toi prends...
   Koko s'interrompît et écarquilla les yeux. Sanzu fronça les sourcils sans comprendre et suivit la direction de son regard, avant de voir qu'un nouveau policier se tenait dans l'encadrement de la porte. Il avait l'air terrifié, son regard était braqué sur le corps inerte de son collègue. Le jeune homme croisa son regard affolé, et les deux hommes se dévisagèrent un instant sans parvenir à bouger. Mais le policier fut le premier à lever son arme, et Sanzu n'eut pas le temps de réagir.
Un coup de feu retentit, une giclée de sang suivit d'un hurlement de douleur, puis un autre coup de feu, presque immédiat. Mais c'était trop tard. Le policier avait tiré.
Sanzu vit avec effroi le corps de Rindo basculer en arrière, dans une courbe rouge, la tête rejetée, avant de tomber au sol, près du cadavre du policier. Un silence de mort s'abattît sur la pièce, le jeune homme regarda son allié, incapable de réagir, complètement paralysé. Ses iris tremblaient dans ses orbites, sa respiration était saccadée, son regard rivé sur le sang qui s'écoulait sous Rindo.
   Il avait une grande tache rouge au niveau des côtes, et un trou dans sa chemise.
   — Rindo, cria soudainement quelqu'un derrière lui.
   Sanzu se fit brutalement ramener à la réalité par Ran qui le bouscula pour se précipiter vers lui, et battit des paupières sans comprendre. Mais... qu'est-ce qu'il était en train de se passer ?
   — Rin ! Rin tu m'entends ? Rindo, hurla Ran en secouant les épaules de son petit frère. Les gars il me r-répond pas ! L-les gars...
   Kakucho s'avança à son tour vers Rindo et s'accroupît près de lui. Il posa prudemment deux doigts sous sa mâchoire et attendit.
   — Il est toujours en vie, je sens un faible pouls, murmura-t-il.
   Il était encore en vie... un faible pouls... un pouls... encore en vie....
   — On doit bouger, faut le soigner, dit Kakucho. On ne peut pas rentrer au repère, c'est trop loin et Rindo pourrait mourir en chemin.
   — Sanzu t'es le numéro 2, c'est à toi de nous dire ça qu'il faut faire, déclara Koko. On va où ?!
   — Je... je... je... on... on va... je..., bégaya Sanzu d'une voix tremblante.
— Dépêche toi, il est en train de mourir, cria Ran d'un air terrifié.
— Mais je... j-j'en sais rien... j-je... il faut...
— Alors ?!
— Sanzu on fait quoi, cria Koko pour le faire réagir.
— Je sais pas ! J'en sais rien !
— T'en sais rien ?! Bah réfléchis, sois utile pour une fois !
— Ok, on va sortir d'ici, je sais où aller, dit Kakucho en soulevant Rindo pour le mettre sur son dos. Suivez-moi.
Il se releva rapidement et sortit de la pièce par là où le policier était entré. Sanzu eut le bon réflexe de le suivre et de ne pas rester planté au milieu de la pièce. Il attrapa le bras de Ran pour l'obliger à se relever, vint soutenir Koko pour l'aider à marcher. Les trois jeunes hommes quittèrent la pièce à la suite de Kakucho et le suivirent dans le couloir, avant d'arriver jusqu'à des escaliers de secours.
   Ils devaient se dépêcher et quitter cette tour au plus vite, la vie de Rindo était en danger, ce n'était pas le moment de se disputer et de perdre du temps. Mais Sanzu n'arrivait pas à aller vite. La drogue qu'il avait prise ralentissait ses mouvements, ses pensées étaient de plus en plus confuses, ajouter à ça la vue du corps mourant de Rindo, il n'arrivait plus du tout à agir correctement. Au final, c'était plus Koko qui le soutenait que l'inverse.
   Le jeune homme devait se réveiller, il fallait qu'il sorte de cet état de transe pour sauver Rindo, il ne pouvait pas rester comme ça alors que la personne à qui il tenait le plus était en train de mourir. Non... Rindo ne pouvait pas mourir. Il ne pouvait pas le laisser, pas maintenant que Sanzu l'aimait, pas après toutes ces années à être ensemble. Il ne pouvait pas partir d'un coup, il ne pouvait pas les abandonner, comme ça, s'envoler d'une seconde à l'autre sans même un au revoir... Il n'était pas temps pour lui de mourir.
   — Ils sont là, cria soudain quelqu'un avec force.
   Sanzu releva vivement la tête et vit que des policiers étaient penchés à la barrière des escaliers, trois étages plus haut. Et merde. Pour la première fois, le jeune homme n'avait plus aucune envie de s'amuser et de jouer au chat et à la sourie avec eux. Il voulait juste partir.
   Un des policiers baissa son arme vers eux et tira d'un coup, Kakucho manqua de se prendre une balle en pleine tête mais il n'y fit pas attention. 
   — Je vais les retarder, tiens Sanzu prend Rindo, décida Kakucho en lui donnant le jeune homme.
   Sanzu acquiesça et prit son allié sur son dos. Son corps était déjà en train de se refroidir... Il ne fallait pas penser à ça. Ils allaient le soigner et tout irait bien, Rindo serait bientôt de nouveau debout. Mais pour ça, il devait être en lieu sur le plus vite possible.
   Le jeune homme serra alors son allié contre son dos et dévala les escaliers aussi vite que possible, tandis que Ran soutenait Koko à sa place. De son côté, Kakucho fit demi tour en rasant les murs, pour surprendre les policiers et se débarrasser d'eux.
   — Mais où est-ce qu'on va aller, demanda Ran alors que des balles fusaient autour d'eux. C'est Kaku qui nous guidait !
   — J'ai une idée, cria Sanzu pour se faire entendre. Y'a un endroit pas très loin qu'on peut utiliser, c'est un appart miteux, j'ai buté le mec qui vivait dedans il y a une semaine !
   — Et c'est un endroit sûr, demanda Koko alors qu'ils atteignaient le bas des escaliers.
   — J'en sais rien mais on a que ça !
   Sanzu mit un coup de pied dans la porte de la cage d'escalier et sortit dans le hall d'entrée. Par chance il était désert, mais il y avait sûrement des voitures dehors. Mieux valait sortir par une porte de secours, c'était plus prudent. Les trois jeunes hommes se dirigèrent donc vers une porte de secours et sortirent dehors, en priant pour ne pas être repérer par la police.
   — On va où maintenant, demanda Ran, essoufflé.
   — C'est à quelque rue d'ici, on peut y être dans cinq minutes.
— Sanzu, murmura soudain Rindo près de son oreille.
— Rindo ?! Rindo t'es réveillé ? Tu m'entends ?!
— Pourquoi est-ce que j'ai mal, demanda son allié d'une faible voix.
— Rin tu t'es pris une balle dans les côtes mais on va te soigner, promit Ran. Ne t'inquiète pas et ne dépense pas ton énergie en parlant, tout va bien se passer t'inquiète pas.
— ... Je vais mourir...
— Non ! Non tu vas pas mourir, s'écria Sanzu. Je vais te soigner, tu me fais confiance ?
Rindo ne répondit pas tout de suite, peut-être n'en n'avait-il pas la force. Il parvint cependant à lever ses bras et à entourer les épaules du jeune homme, avant de nicher sa tête au creux de son cou. Sanzu prit ça comme un signe de confiance, il réussit à se détendre un peu et continua de marcher pour arriver en lieu sûr.
   Il s'engagea dans une ruelle sombre, étroite, dans laquelle s'alignaient des rangées de poubelle qui dégageaient une odeur de moisie. L'endroit était vraiment sordide, délabré, d'ici on pouvait entendre des cris lointains provenant des quartiers malfamés alentours. C'était loin d'être l'endroit idéal pour s'occuper des blessés, mais au moins ici il n'y avait aucun passant pour signaler la présence des jeunes hommes à la police.
   Sanzu s'arrêta devant une porte et donna un puissant coup de pied pour la faire s'ouvrir. Il pénétra ensuite l'appartement désert et s'empressa de chercher le salon. L'appartement était sombre, en mauvais état. Chacun des pas du jeune homme faisait craquer le parquet, les portes grinçaient et tout semblait être prêt à s'effondrer à tout moment. Une odeur répugnante flottait dedans, une odeur de décomposition, et Sanzu mit du temps avant de se rappeler qu'il avait mis le cadavre du propriétaire de ce taudis dans la salle de bain. Ce n'était pas la meilleure des idées, mais sur le moment il n'y avait pas vraiment réfléchit...
   — Euh... Ran va dans la salle de bain chercher de quoi soigner Rindo et Koko, ordonna Sanzu en déposant son allié sur un canapé.
   — Ok.
   — Rin je vais essayer de t'enlever la balle d'accord ?
   Rindo hocha faiblement la tête.
   — Ça va pas ?! Tu peux pas faire ça, tu vas le mutiler inutilement, s'écria Koko.
   — Je t'ai rien demandé !
   — On ne sait même pas où est la balle ! Elle est sûrement près des poumons en plus, tu risque de lui perforer si tu fais n'importe quoi !
   — Tu préfères peut-être qu'il crève ?!
   — Non mais il ne faut surtout pas toucher à la balle ! On soigne juste la blessure, on la bande et on fera venir un chirurgien quand on sera en sécurité au repère !
   — On a pas le temps Koko, cria Sanzu avec colère.
   — Mais regarde toi Sanzu ! T'es défoncé et tu veux l'opérer ! Mais t'es complément malade mon pauvre ! Rindo t'as peut-être dit oui mais il n'est juste pas en état de comprendre ce qu'il se passe ! Sanzu tout ça c'est de ta faute, t'aurais jamais dû prendre de la drogue alors qu'on était en mission, et t'aurais jamais dû vouloir rester sur place juste parce que ça t'amusais, cria Koko avec un regard furieux.
   — Et toi alors ?! C'est cause de toi qu'on s'est fait repéré, juste parce que monsieur voulait récupérer le fric, putain Koko je t'avais dit de lâcher l'affaire, depuis quand tu me désobéis hein ???
   — T'as rien à dire Sanzu parce que pendant que nous on risquait notre vie et qu'on suivait les ordres de Mikey, toi tu te droguais et tu te tapais Rindo !
   — Vous suiviez les idées de Mikey ?! À aucun moment, je dis bien à AUCUN MOMENT Mikey ne nous a dit de revenir avec de l'argent ! T'as une putain d'obsession avec ça et ça te fait faire n'importe quoi ! T'aurais pas voulu récupérer l'argent t'aurais pas la jambe en sang !
   — Ouais et t'aurais pas voulu jouer avec les policiers, Rindo serait pas sur le point de mourir, répliqua Koko en empoignant Sanzu par le col de sa chemise. T'es complètement irresponsable et tu t'en rends même pas compte ! Putain Rindo va mourir par ta faute et tu continues de faire comme si t'y étais pour rien, qu'est-ce qui te prend de mettre la vie de la personne que tu aimes en danger hein ?! Regarde-le ! Regarde-le Sanzu ! Il a une balle dans les côtes par ta faute, il est en train de mourir sous tes yeux et tu vas devoir vivre avec ça toute ta vie parce que tu pourras jamais l'oublier ! Tu le pourras pas parce que tu l'aimes et que tu sais que c'est de ta faute, parce que t'es un putain de drogué et un putain d'incapable ! La seule chose que tu sais faire c'est avaler des pilules et être defoncé, parce que t'es même pas capable de rester sobre deux minutes alors-
   Sanzu leva sa main et gifla violemment Koko, le regard brûlant de haine et larme. Koko garda sa tête tournée, sans plus réussir à bouger face à ce soudain geste, alors que le jeune homme le fixait avec rage, les poings tremblants.
   — Tu crois que j'aime être comme ça, murmura-t-il d'une voix saccadée. Tu crois que ça me fait plaisir tout ça ? Que je me drogue parce que j'aime ça ? Koko tu me connais pas, t'as absolument aucune idée de ce que je peux ressentir.
   Koko ne répondit pas. Ses yeux étaient écarquillés, sa tête était toujours tournée, sa joue gauche était rouge et des mèches de cheveux blancs tombaient dessus.
   — Chaque jour je vide des tubes entiers de pilules, je l'ai toujours fait devant vous et personne ne m'a jamais dit d'arrêter. Tu sais pourquoi je fais ça ? Parce que j'arrive juste pas à arrêter. T'as déjà été addicte à quelque chose Koko ? Addicte à tel point que tu n'es plus capable que de penser à ça, que tes membres se mettent à trembler quand t'es en manque parce que t'essaye de te raisonner. La première chose à laquelle je pense quand je me réveille le matin c'est que j'ai envie de mourir, murmura Sanzu sans détourner le regard. Je me lève, chaque jours, je me dis que j'ai envie de mourir.
   Le jeune sourit légèrement et leva sa main.
   — C'est ancré là dedans, et ça sort plus, dit-il en tapotant sa tempe. Ça trotte, ça remue, ça bouge, ça murmure... Y'a une voix dans ma tête qui me dit que je veux juste mourir, rien d'autre, et cette voix c'est la mienne. Elle est là... et elle ne part pas. Tu sais ce que ça fait de se répéter chaque jour que tu veux mourir Koko ? Est-ce que tu peux au moins l'imaginer ? Est-ce que tu as déjà regardé par la fenêtre, en te disant que tu n'avais qu'une envie, c'était de te jeter dans le vide ? Est-ce que tu t'es déjà mis au milieu d'une route, et t'es resté là à attendre que quelqu'un te renverse ? T'as déjà joué avec un couteau sur ta peau Koko ? Tu t'es déjà regardé dans un miroir en te disant que tu te déteste, que tu te dégoûte, que tu mérites de mourir et tout un tas d'autres choses comme ça ? T'as déjà fait éclater un verre dans ton poing, et serrer les morceaux jusqu'à ce que ton sang se mette à couler, juste pour avoir mal ? Tu sais pas ce que ça fait hein ? T'en as aucune idée n'est-ce pas ?
   Koko ne bougea pas. Sanzu essuya les larmes qui avait commencés à couler sur ses joues et se détourna de lui. Il s'assit devant Rindo, prit sa main dans la sienne, et commença à caresser ses cheveux, avant de poser sa tête contre la sienne. 
   — Je prends de la drogue par ce que c'est l'une des seules choses qui me permettent de ne plus penser. Mais t'as raison. Je suis un drogué, et c'est de ma faute si Rindo est dans cet état. Rin je suis désolé, murmura le jeune homme avant de fermer les yeux.
   Rindo ne répondit pas tout de suite, mais Sanzu put sentir sa main serrer faiblement la sienne comme si son allié cherchait à le rassurer.
   — Je t'en veux pas, chuchota-t-il, le souffle saccadée.
   — Bon allez, dit Ran en arrivant près d'eux. Maintenant que vous êtes redevenu calme, on va pouvoir s'occuper de Rindo.
   Il avait dû revenir depuis quelques minutes et écouter Sanzu parler, ses yeux étaient brillants de larmes.
   — Rindo je vais moi-même t'opérer, déclara-t-il.
   — Non, intervint Koko. Je vais le faire. S'il meurt pendant l'opération vous vous en voudrez toute votre vie.
   Koko s'approcha de Rindo et attrapa le cutter que Ran avait ramené. Il enfila des gants, désinfecta le matériel avec de l'alcool, et prit son courage à deux mains.
   — Mord ma main pour ne pas faire trop de bruit, dit Sanzu en posant sa main sur la bouche de Rindo.
   Rindo acquiesça et ferma les yeux.
   — Ok... c'est-
   — Attends, interrompit Ran. Donne lui de la drogue, ça va diminuer la douleur.
   — Ça servira à rien, le temps que ça fasse effet Koko aura déjà commencé et on peut pas attendre.
   — Tant pis, dit Rindo avec difficulté. Je suis prêt vas-y.
   — Ok...
   Ran enleva la chemise de son petit frère et Koko désinfecta la plaie, avant de poser la lame du cutter sur sa peau.
   — J'y vais, prévint-il d'une voix tremblante.
   Il enfonça délicatement la lame dans la peau de Rindo, et Sanzu sentit aussitôt des dents s'enfoncer dans sa main. De son bras libre il entoura les épaules de son allié et celui-ci si agrippa en hurlant de douleur alors que Koko élargissait la coupure qu'il avait faite pour pouvoir insérer une pince à épiler dedans.
   Ran plaqua les jambes de son frère contre le canapé pour faire en sorte qu'il ne bouge pas trop, et Sanzu le serra avec force contre lui.
   — Ça va aller, ça va aller, dit-il en serrant sa main.
   — C'est bientôt fini, promit Ran.
   Koko tira sur la peau de Rindo pour créer une plaie béante et inséra de nouveau sa pince pleine de sang dedans. Il la fit bouger à l'intérieur alors que Rindo continuait de hurler de douleur, et tenta d'attraper la balle nichée près de son poumon. Rindo était couvert de sueur, ses ongles s'enfonçaient dans le bras de Sanzu et le griffait, des larmes de douleur debalaient ses joues, sa poitrine se soulevait à toute allure, ce qui devait compliqué le travail de Koko, et il était secoué de tremblements.
   — Ça va aller, t'es super fort, continue comme ça c'est bientôt fini, dit Sanzu en tremblant aussi.
   — Il bouge trop, je fais n'importe quoi, dit Koko avec panique. C'est une vraie boucherie !
   — Reste concentré ! T'as besoin de quoi ? De lumière ? D'une autre pince, demanda Sanzu.  
   — Passe moi une pince !
   — C'est trop douloureux pour lui, faut que tu t'arrêtes, cria Ran avec peur.
   — Je peux pas m'arrêter là, répondit Koko en mettant une nouvelle pince dans l'ouverture qu'il avait faite.
   — Tu fais n'importe quoi, y'a du sang partout !
   — Ran ferme-la tu le déconcentre, cria Sanzu.
   — Rindo je vais aller plus profond d'accord ? Surtout ne bouge pas !
   Rindo écarquilla les yeux et secoua vivement la tête pour refuser, mais Koko appuya un peu plus sur les pinces en fronçant les sourcils et fit un geste brusque. Les hurlements de Rindo, bien qu'étouffés par la main de Sanzu, redoublèrent d'intensité et il commença même à essayer de se débattre. Oh non, s'il bougeait autant Koko risquait de faire un geste qui lui serait fatal...
   Mais Rindo dégagea soudainement la main de Sanzu et se redressa d'un coup.
   — ARRÊTE, hurla-t-il avec histoire. ME TOUCHE PLUS ARRÊTE !
Koko regarda Rindo avec effroi. Il s'était relevé au moment où Koko utilisait le cutter... Sa lame était profondément enfoncée dans ses côtes. Rindo baissa lentement les yeux, en comprenant qu'il n'aurait jamais dû se relever, et Sanzu vit du sang se mettre à couler abondamment sur son torse.
Les iris de Rindo se retournèrent d'un coup dans leur orbite alors que ses paupières se mettaient à papillonner et il bascula en arrière, agité de spams.
— Qu'est-ce qu'il se passe, cria Koko avec horreur.
— RINDO QU'EST-CE QU'IL T'ARRIVE, hurla Sanzu d'un air effrayé.
— Il fait un arrêt cardiaque, Sanzu appelle les pompiers, je vais lui faire un massage cardiaque, dit Ran avec empressement.
— Non il peut pas appeler les pompiers, on va se faire arrête sinon, appelle Mikey, dit Koko.
— MIKEY VA SERVIR À RIEN, TU PRÉFÈRES QU'ON SOIT TOUS EN PRISON OU QU'ON SOIT LIBRE AVEC RINDO QUI EST MORT, s'égosilla Ran.
— Les gars ! S-son corps est froid, murmura Sanzu alors que Rindo était devenu immobile.
— On peut le réanimer sans appeler les pompiers, il faut appeler Mikey pour l'informer de la situation !
— L-les gars...
— ÇA VA NOUS FAIRE PERDRE DU TEMPS, FAUT APPELER L'HÔPITAL EN PRIORITÉ ET-
— LES GARS, cria Sanzu avec détresse.
Ran et Koko s'interrompirent et tournèrent vivement la tête vers lui. Son visage était baigné de larmes, penché au dessus de celui de Rindo, d'une horrible pâleur.
— Son corps est froid...

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Comment bien commencer un recueil d'os :

Bon je sais j'avais dit que je ne ferais plus de RinZu triste mais... j'ai pas d'argument désolée. C'est la vie 🤷🏻‍♀️

J'ai GALÉRÉ pour cet os, mais vraiment. Mais j'étais trop investi dedans donc bon 😂 j'espère que vous avez aimé !

Commande d'os Où les histoires vivent. Découvrez maintenant