Suite Rindo x Sanzu

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J'ai oublié de dire qu'il y avait une partie 2 😋

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   Rindo sortit une cigarette de sa poche, ainsi qu'un briquet, et l'alluma en la mettant entre ses lèvres. Il s'assit au sol, dans l'embrasure de la porte, et s'adossa contre le mur en regardant le paysage désertique devant lui.
   Ça faisait deux heures qu'avec ses coéquipiers, ils étaient arrivés dans un entrepôt délabré qui servait de refuge au Bonten. Seishu s'était fait soigné par Senju qui avait fait de son mieux pour lui faire un garrot, et Keisuke et Kazutora s'étaient fait examiner sous toutes les coutures par Hanma et Ran, mais heureusement, aucun micro n'avait été placé sur eux, ni aucun traceur. Ils allaient pouvoir rentrer au problème sans problème, mais avant ça, il allait falloir prévenir Mikey qu'ils avaient capturé un policier, et aussi décider de ce qu'ils faisaient de lui. Rindo était plutôt pour le tuer sans perdre de temps, Sanzu préférait le prendre comme otage pour obtenir une importante rançon de la police, Keisuke voulait l'interroger et le ramener au Bonten, et Senju voulait lui implanter un micro et le renvoyer à la police. Autrement dit, ils ne parvenaient pas à se mettre d'accord, ils devaient attendre les ordres de Mikey.
   En attendant de l'appeler, ils faisaient une pose pour se reposer et soigner les blessés, et Rindo en avait profité pour s'éclipser. Il s'était retiré au fond du hangar, derrière des conteneurs vides qui s'empilaient les uns sur les autres, et essayait de se détendre, loin de l'agitation de ses amis. Le hangar était en plein milieu d'un champ de blé complètement brûlé, de la paille jaunie couvrait le sol, il n'y avait pas l'ombre d'un arbre ici, ni même une seule plante verte. Le paysage n'était pas idyllique, mais au moins tout était calme.
   Rindo leva la tête en la rejetant contre l'encadrement de la porte dans son dos, et souffla des cercles de fumée dans l'air. Il les regarda s'envoler vers le ciel et disparaître en se dissipant, puis il baissa les yeux et fit rouler sa cigarette entre ses doigts.
   Ça faisait deux heures que la mission était terminée, et pourtant... Rindo n'arrêtait pas de repenser à ce que Sanzu lui avait dit. Il n'arrivait pas à le sortir de son esprit, ni à l'ignorer, ses mots trottaient dans sa tête et se répétait en boucle sans qu'il ne puisse les oublier. Il n'arrivait pas à savoir s'il était blessé, déçu, ou s'il était juste énervé. Ce n'était pas la première fois qu'on lui disait ce genre de chose, qu'il avait l'air « super chaud » au lit, et en général ça ne le dérangeait pas. Des inconnus lui avaient déjà dit en boîte, et même certain de ses amis lui avaient dit pour s'amuser, mais le fait que ça soit Sanzu qui dise ça... C'était différent.
Rindo aimait vraiment Sanzu, même s'il ne le disait pas et qu'il était froid avec lui, il l'aimait et il tenait à lui. Alors savoir que Sanzu ne s'intéressait à lui que pour l'avoir dans son lit, c'était douloureux, frustrant et presque humiliant. C'était comme s'il ne se résumait plus qu'à son corps et que son seul intérêt était ses compétences sexuelles, comme s'il n'y avait rien d'autre chez lui qui pouvait compter. En temps normal Rindo ne prêtait pas attention à ce qu'on pensait de lui, et ça pouvait même l'amuser qu'on le voit avant tout comme un objet de désir, mais là... Là il ne s'agissait pas de n'importe qui, il s'agissait de Sanzu et Rindo avait beaucoup de mal à accepter qu'il ne l'aime que pour son corps.
Il n'était pas le meilleur membre du Bonten, Rindo était toujours froid avec ses amis, il disait ce qu'il pensait et avait vraiment un caractère difficile à gérer, mais... Il y avait tout de même des choses à aimer chez lui non ? Il avait forcément des qualités et lorsqu'on le connaissait, on pouvait voir qu'il n'était pas si méchant que ça... alors... Rindo voudrait juste que Sanzu le remarque, qu'il fasse attention à lui et qu'il l'aime pour ce qu'il était lui... Même s'il n'était pas là plus belle des personnes.
— Rin, appela quelqu'un en s'approchant.
Le jeune homme tourna la tête et vit Kazutora s'approcher de lui.
— Je peux venir ou tu veux rester seul ?
Rindo se tourna dos à lui pour faire face au paysage, laissant ainsi une place de libre à côté de lui. Kazutora vint s'assoir à ses côtés et regarda avec lui le paysage de silence.
— Comment tu te sens, demanda Rindo pour arrêter de penser à Sanzu.
— Ça va, dit simplement Kazutora en posant son menton sur la paume de sa main.
— Ils t'ont torturé ?
— Un peu. On m'a fait respirer un gaz toxique et on m'a frappé.
Kazutora releva son t-shirt et montra les bleus et les plaies qu'il avait au torse avec indifférence.
— En entrant dans la prison, on m'a mis sous une douche gelée, j'avais presque l'impression que des grêlons me tombaient dessus, raconta-t-il, le regard perdu dans le vide. Mais... à côté de ce que me faisait mon père, c'était presque des caresses. Alors ça va.
— Tu tiens le coup, demanda Rindo avec inquiétude. Psychologiquement je veux dire.
— Tu sais, ça fait un moment que psychologiquement c'est mort pour moi. Je ressens rien quand on me frappe, je suis juste vide et parfois c'est presque agréable. C'est comme si je flottais... le pire c'est de revenir à la réalité. Mais ça va.
— T'es sûr ? Tu veux pas en parler ?
— J'ai pas grand chose à dire en fait, dit Kazutora en haussant les épaules.
Il réfléchit un instant puis sourit doucement.
— Quand on me frappait je pensais à vous. À toi, à Kei, à Mikey... À Senju aussi, et quand je pensais à elle... j'avais presque envie de sourire.
— Tu devrais lui dire, elle serait contente de savoir ça, dit Rindo en regardant son ami.
— Elle doit me détester maintenant. La première chose qu'elle a fait après m'avoir libérer, c'est me mettre une gifle phénoménale, répondit Kazutora en effleurant sa joue.
— Elle a juste eu peur de te perdre, tu comptes beaucoup pour elle.
— Peut-être...
— Moi aussi j'ai eu peur de te perdre, tu aurais vraiment pu te faire tuer tu sais, dit Rindo en laissant tomber sa tête sur l'épaule de son ami.
Kazutora le regarda en souriant, puis il prit sa cigarette et la glisser entre ses propres lèvres.
— Alors comme ça tu t'inquiètes pour moi, dit-il avec un regard insolent.
— Oh c'est bon, je me suis aussi inquiété pour Keisuke, t'es pas une exception non plus, dit Rindo en haussant les sourcils.
— Tu m'aimes juste trop.
— Crois ce que tu veux.
Le jeune homme détourna le regard et croisa ses jambes devant lui.
— Comment vous vous êtes fait arrêter ?
— Tu veux la version rapide et simple ou longue et soûlante ?
— Rapide.
— Ok alors on était dans un parc pour enfant, Kei a sifflé Chifuyu pour un pari débile quand on l'a vu devant nous, il est venu nous parler, il était super sympa donc on a parlé longtemps, j'ai commencé à m'ennuyer donc je me suis écarté, Chifuyu en a commencé à draguer Kei, il s'est mis à lui rouler une pelle et en a profité pour lui passer les menottes, et avant que je comprenne ce qu'il se passe, il m'a éclaté le visage avec son pied, raconta Kazutora avec honte. J'étais à ça de finir aveugle.
— Mon pauvre chéri.
— J'ai honte de m'être fait arrêter comme ça.
— Chifuyu est redoutable quand même, dit Rindo d'un air pensif. Il a pas hésité à venir vous parler et à embrasser Keisuke.
— Il aurait couché avec lui juste pour pouvoir l'arrêter, dit Kazutora en souriant. Mais j'avoue que je suis admiratif, il se laisse pas faire et il a eu besoin de personne pour nous arrêter.
— T'as vraiment eu de la chance qu'il ne te tue pas, dit le jeune homme en levant les yeux vers son ami.
— Je suppose... Et toi alors, demanda finalement Kazutora pour changer de sujet.
— Quoi ?
— Avec Sanzu ça avance ?
— Mais pourquoi vous me parlez tous de ça aujourd'hui, s'énerva le jeune homme. D'abord Seishu, maintenant toi, vous vous êtes passés les mots ou quoi ?!
— C'est juste gros comme une maison que vous êtes amoureux, dit Kazutora en éclatant de rire.
Rindo lui lança un regard mauvais et reprit sa cigarette.
— On est pas amoureux, dit-il en la glissant entre ses lèvres.
— Non, vous êtes juste fous l'un de l'autre.
— Pas du tout. Et Sanzu en a rien à faire de moi.
— T'es dans le déni. Ça se voit qu'il t'aime.
— Ouais ben désolé de t'apprendre que la seule chose qui l'intéresse chez moi c'est de me soulever.
— En même temps qui ne te veut pas dans son lit, dit Kazutora avec un regard entendu.
— Je plaisante pas, il veut vraiment juste me prendre, dit Rindo avec déception. Il me l'a dit.
— Quand ?
— Tout à l'heure dans la prison. Il m'a demandé s'il je voulais qu'on fasse quelque chose plus tard, genre sortir, voir un film, ou « juste baiser », raconta Rindo avec dépit.
— Sérieux ?
— Oui...
Rindo ramena ses jambes contre son torse et les serra tristement.
— Je te l'ai dit qu'il m'aimait pas, je sais pas à quoi je m'attendais, dit-il en laissant tomber son front contre ses genoux. Je trouve ça rabaissant, je sers pas qu'à coucher quand même... ?
— Bien sûr que non, tu sers aussi à faire la gueule aux autres et à nous passer des savons quand il le faut, dit Kazutora en hochant la tête. Il faut bien un mec chiant dans l'équipe, c'est sympa de t'être dévoué.
Rindo tourna la tête avec surprise vers lui et le dévisagea sans comprendre. Kazutora le regarda à son tour, un sourire aux lèvres.
— T'es con, dit Rindo en souriant aussi.
— C'est toi qui est con Rin, dit en ami en tapant doucement son front. T'es le plus intelligent d'habitude, tes neurones ont grillé ou quoi ?
— Je vois pas pourquoi tu dis ça.
— Parce que tu réfléchis pas. Quand Sanzu veut se taper quelqu'un, il le fait directement. Il s'est fait la moitié du Bonten, s'il voulait juste coucher avec toi, crois-moi, il l'aurait fait depuis longtemps. Et pourtant, est-ce qu'il a déjà tenté quelque chose avec toi ?
Rindo réfléchit un instant. Il n'avait jamais rien fait avec Sanzu, ils se faisaient juste des sous-entendus de temps en temps pour rire, et ils s'étaient déjà un peu... même beaucoup chauffés en boîte. Mais c'était toujours Rindo qui avait pris les devants, et Sanzu n'avait jamais rien tenté de lui-même.
— Non, finit par dire le jeune homme.
— Tu vois. Ça montre qu'il veut pas faire n'importe quoi avec toi, il le voit que t'es une personne géniale, mais peut-être qu'il ne sait pas comment s'y prendre avec toi. Il se rend même pas compte qu'il se débrouille déjà très bien.
— Ou alors... Je suis juste pas assez bon pour lui et il se moquait de moi, dit Rindo d'une voix serrée.
— Toi je vais te faire un lavage de cerveau, dit Kazutora en attrapant sa tête.
— Aaahh ! Mais lâche moi, s'écria Rindo en se débattant, alors que son ami serrait sa tête sur son ventre.
— Sanzu est amoureux de toi, rentre toi ça dans la tête !
— Ah ! Oui c'est bon lâche moi !
— Non répète après moi, « Sanzu m'aime pour ce que je suis », dit Kazutora en maintenant sa tête.
— Y'a tentative d'homicide là, ma tête elle va se décrocher !
— T'es pas une poupée ! Allez répète ! « Sanzu m'aime pour ce que je suis », « Sanzu m'aime pour »-
— C'est une agression sexuelle !
— Tu mets ta tête sur mon bassin tout seul !
— T'as qu'à m'en empêcher, y'a agression je vais le dire à Ran, dit Rindo en frappant son ami.
— C'est toi qui me frappe ! C'est pas le moment de me faire une pipe Rin, je suis pas un lot de consolation !
— Si- Ah ! T'es un agresseur, retourne en prison, y'a agression se-
— Et ben, les retrouvailles sont chaleureuses dis donc.
Kazutora se figea et Rindo se redressa vivement. Hanma se trouvait juste derrière eux, il tenait nonchalamment son arme sur son épaule, et dévisageait les deux jeunes hommes avec beaucoup de jugement et d'incompréhension dans le regard. Oui c'était vrai que vu comme ça, leur bagarre devait avoir l'ai bizarre. Surtout vu où était la tête de Rindo.
— Euh... on était en train de jouer, dit Kazutora d'un ton peu convaincant.
— On était en train de parler, dit Rindo en se recoiffant.
— Entre les jambes de Kazutora, demanda Hanma en plissant les yeux.
— Euh sa tête était quand même pas entre mes jambes.
— Un peu beaucoup quand même.
— Il était en train de m'étrangler, répliqua Rindo.
— Je te faisais un lavage de cerveau, corrigea son ami.
— Oui ben t'iras mettre ta tête entre ses jambes plus tard, dit Hanma en se détournant d'eux. Venez on appelle le siège.
— Ma tête n'était pas entre se jambes, répéta Rindo en se levant.
— Si ça peut te rassurer de le croire...
— Mais c'est vrai !
— Ouais, ton frère m'a dit la même chose quand je l'ai vu avec Yuzuha.
— Je- Hein ?!
— Pourquoi est-ce que c'est toujours moi qui doit venir vous chercher quand vous faites des trucs chelous...
— Ran avait sa tête où ?!
— Au même endroit que toi.
— Entre les jambes de Yuzuha, dit Rindo avec incrédulité. Quand ça ?
— Tu vois, toi aussi t'avais la tête entre-
— Elle était pas entre ses jambes, j'ai juste répéter ce que t'as dit, coupa Rindo avec agacement.
— Crois-le, dit simplement Hanma alors qu'ils arrivaient près des autres.
Rindo le fusilla du regard mais son ami l'ignora.
Tout le monde s'était rassemblé au centre du hangar, juste devant une table bancale sur laquelle était posée un ordinateur. Un peu plus loin, Chifuyu était assis sur une chaise, ligoté de la tête au pied, et il était toujours inconscient.
— Bon maintenant que tout le monde est là on va pouvoir faire l'appel, dit Hanma en se mettant devant l'ordinateur.
Rindo se sépara de Kazutora et partit près de son grand frère alors que Hanma lançait l'appel. Alors comme ça Ran avait fait quelque chose avec Yuzuha... Il s'était bien gardé de lui dire, d'habitude il lui racontait toutes ses histoires.
— Qu'est-ce qu'il y a, demanda Ran en remarquant que le jeune homme le fixait d'un air étrange.
— Rien, dit Rindo en détournant la tête.
Bon, ça n'avait pas tant d'importance en soit, Ran faisait ce qu'il voulait de toute façon.
Au bout de quelques secondes d'attente, le visage de Mikey apparut sur l'écran d'ordinateur, ainsi que celui des autres membres du Bonten. Izana et Emma étaient à ses côtés, et juste derrière eux étaient alignés Takeomi, Wakasa, Yuzuha, Hajime et Draken. Vu la tête que faisait Mikey, il devait sûrement venir de se réveiller. Il portait un t-shirt bien trop large, sûrement un qui appartenait à Draken vu la taille, ses yeux étaient à moitié fermés et ses cheveux blancs étaient attachés en une petite couette au-dessus de sa tête. Il était grave, vingt heure venait de passer, il fallait vraiment qu'il arrête de faire des siestes toute l'après-midi.
— L'opération c'est bien passé, demanda Mikey avec fatigue.
— On a récupéré Kazutora et Keisuke, mais Seishu est blessé à la cuisse, dit Hanma en croisant les bras sur son torse.
— Pardon, dit Hajime en se penchant vers l'écran.
Seishu, qui était soutenu par Keisuke, s'approcha en boitant de l'écran et se pencha vers lui.
— Je me suis pris une balle dans la cuisse, Hanma m'a fait un bandage et Senju a désinfecté la plaie, mais tout va bien Hajime t'inquiète p-
— Comment tu t'es blessé ?! T'étais tout seul à ce moment ?!
— Un policier m'a tiré dessus, j'étais avec Rindo dans le hall, mais c'était un accident bé-... Hajime, je t'assure que c'est de ma faute si je me suis touché, assura Seishu en rougissant.
— L'essentiel c'est que tu vas bien, dit Draken avec calme.
— Oui voilà, s'exclama Seishu.
— Et vous ça va, demanda Emma avec inquiétude. Rindo ils ont quoi tes cheveux ?
Rindo retint un soupir d'exaspération. Il détestait être au centre de l'attention, et visiblement tout le monde se sentait obliger de parler de ses cheveux dès qu'il le croisait. Ça commençait à être énervant.
— J'ai dû les couper, dit simplement le jeune homme.
— Vous avez bien vérifié qu'ils n'avaient pas de micro, demanda Draken avec un regard perçant.
— Je les ai passé au peigne fin et j'ai rien trouvé, répondit Hanma.
— Ok parfait, vous allez pouvoir rentrer à la maison, dit Draken en acquiesçant.
— Ouais euh... le truc c'est qu'on a un policier avec nous.
— Un policier ? Comment ça un policier ?
— On a pu en capturer un, mais on est pas d'accord pour savoir quoi faire de lui, dit Hanma d'un air blasé. Il est en vie et il va bien, alors...
— Tuez-le, ça sert à rien de le garder, c'est un risque inutile, dit Wakasa.
Rindo regarda fièrement ses coéquipiers. Voilà, si Wakasa, qui était l'un des stratèges du gang, disait ça, c'était qu'il avait raison. Rindo avait très souvent raison de toute façon, et puis c'était évident qu'il fallait tuer Chifuyu. C'était un policier, autrement dit une très grosse menace, et puis il suffisait d'un moment de non vigilance pour qu'il s'échappe et commence à tuer tout le monde. Le garder était trop risqué.
— Oui mais on peut aussi l'échanger contre de l'argent, dit Hajime d'une voix pensive. C'est le moment de négocier avec la police, on peut se faire beaucoup d'argent. C'est quoi son poste ? Officier ?
— Euh... On sait pas. Il est inconscient et on lui a pas demandé, dit Hanma.
— Ben reveillez-le et demandez-lui, dit simplement Emma.
— T'es marrante toi, tu crois vraiment qu'il va nous le dire, répliqua Hanma en s'appuyant sur la table pour se pencher vers l'ordinateur.
— T'es un interrogateur non ? C'est ton rôle de le faire parler.
— Ouais sauf que moi j'ai pas une mini-jupe à remuer sous son nez comme toi tu fais, c'est facile à dire pour toi.
— Sois pas jaloux, répliqua Emma en souriant.
— Pfff, dit Hanma en se reculant.
— Ça sert à quoi de connaître son rang, demanda Keisuke en s'approchant de l'ordinateur.
— Plus il a un haut grade, plus on peut gagner de l'argent, expliqua Hajime.
— Il va jamais vouloir nous le dire, dit Senju. Il est pas stupide.
— Torturez le et il parlera, dit alors Takeomi.
— Euh... pas besoin d'en arriver là, dit Keisuke en secouant la tête. On se débrouillera autrement, je vais l'interroger et...
— Non, je vais m'en occuper, dit Rindo d'un ton sec. Toi t'aime un peu trop ce policier.
— Sérieux Kei, s'exclama Mikey avec excitation.
— Non mais aussi il est super sexy, dit aussitôt Keisuke en tournant l'ordinateur pour que Mikey puisse voir Chifuyu, qui se trouvait sur le côté. Regarde comment il est...
Rindo leva les yeux au ciel face à l'attitude de son ami, mais il se tourna tout de même pour essayer de comprendre qu'est-ce qui était si attirant chez Chifuyu.
Il était fermement attaché à sa chaise, son gilet pare-balles lui avait été enlevé, tout comme ses chaussures et sa ceinture. Ses bras étaient attachés de part et d'autre de sa chaise, et ses jambes ouvertes étaient aussi attachées aux pieds de sa chaise. Il avait la tête rejetée en arrière, du sang sec couvrait sa tempe droite, et sa poitrine se soulevait lentement.
Il n'était pas mal, mais il n'y avait pas de quoi baver non plus. Rindo préférait largement Sanzu...
Le jeune homme se détourna du policier pour jeter un coup d'œil vers son ami, mais il remarqua que Sanzu était déjà en train de le fixer et le regarda sans comprendre. Sanzu rougit d'un coup et tourna vivement la tête. Pourquoi est-ce qu'il le fixait ? Il n'était quand même pas en train d'imaginer des choses avec lui là ?
Rindo se décala discrètement vers Kazutora et se pencha vers lui.
— Pourquoi Sanzu me fixait, demanda-t-il dans lâcher du regard le jeune homme.
— Parce qu'il t'aime, réveille toi Rin, murmura son ami.
Rindo ne répondit pas et croisa les bras sur son torse d'un air boudeur. Kazutora ricana discrètement mais ne fit aucun commentaire.
— Il est vachement sexy, commenta Mikey en regardant attentivement Chifuyu.
— T'as vu ça, dit Keisuke avec excitation.
— Il est surtout de la police alors calme tes pulsions et reste loin de lui, dit Hanma en remettant l'ordinateur en place.
Keisuke lui lança un regard mauvais mais n'ajouta rien.
— Il a raison, c'est un policier, va pas t'attacher à lui, dit Emma.
— À vrai dire, ce n'est pas un policier justement, dit Yuzuha, qui pianotait sur son téléphone depuis un moment. Chifuyu Matsuno, vingt-quatre ans, né le dix-neuf décembre 1991 à Shibuya, a fait des études au-
— On s'en tape va droit au but, coupa Hanma avec impatience.
— C'est pas un policier normal.
— Il fait parti de la brigade criminelle, dit Senju.
— C'est pas ça, c'est plutôt une sorte d'enquêteur engagé par la police. C'est pas vraiment un détective, ça doit être quelqu'un de l'Etat, mais on va dire que c'est le même style. Autrement dit, lança Yuzuha en lançant un regard perçant à ses coéquipiers, il est plus dangereux que de simple policier, et les mecs qui étaient avec lui sont pareil.
— Donc on peut gagner encore plus, s'exclama Hajime.
— On peut avoir bien plus que ça Hajime, bien plus, dit Yuzuha avec un regard brillant.
Mikey, qui était à moitié avachi contre Izana pour s'endormir, se redressa soudain et s'agenouilla devant l'ordinateur.
— Attendez. Ce mec est de la police spéciale c'est ça ?
— Apparement oui, c'est un peu ça, dit Sanzu.
— Et la police spéciale a des codes différents de la police normale ?
— Sûrement oui.
— Est-ce qu'elle aurait le droit d'enlever quelqu'un, de le garder prisonnier sans rien dire et de le garder comme ça pendant plusieurs années ?
Rindo fronça les sourcils en comprenant où Mikey allait en venir.
— Mikey, dit-il en s'avançant. Ça ne sert à rien, il a disparu il y a trois ans, il est très probablement m-
— Il peut très bien être en vie, si c'est... ces policiers qui l'ont fait prisonnier, ils ont pu garder ça secret et ça expliquerait pourquoi on a entendu aucune nouvelles à la radio, et qu'on a rien vu dans les journaux, s'exclama Mikey.
— Ça fait trois ans. En trois ans il a très bien pu-
— Survivre. Shinichiro a très bien pu survivre, compléta Mikey en se levant. Il a disparu il y a trois ans dans une explosion et personne n'a rien retrouvé alors, des policiers ont très bien pu le récupérer et l'emmener ailleurs. Il est peut être enfermé quelque part, et attends juste dans une cellule.
— Si c'est le cas, il serait sûrement torturé, dit Draken avec calme. Mais la possibilité qu'il soit en vie et avec la police n'est pas à exclure.
Draken s'approcha de Mikey et le prit par les épaules pour le rassoir.
— Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive. Même s'il y a un risque, il vaut mieux garder Chifuyu avec nous pour l'interroger. On verra bien ce qu'il se passe, et si on obtient rien de lui qui nous intéresse, on exigera une rançon pour sa liberté. Dans tous les cas, ça sera bénéfique pour lui, dit-il d'un ton rassurant.
Mikey ne répondit rien et baissa la tête.
— Ok dit Izana. Vous me ramenez ce putain de flic au siège, Hanma et Emma vous allez me l'interroger, et si au bout de deux semaines il a rien dit, on s'en débarrasse contre de l'argent. C'est clair ?
— Ça me va, dit Hanma.
— Vous allez pas le torturer hein, demanda Keisuke avec inquiétude.
— Je ferais ce qu'il faut pour le faire parler, dit simplement Hanma.
— Parfait, dit Izana d'un ton autoritaire. Il faut qu'on prépare le bâtiment pour recevoir Chifuyu, alors vous partirez demain à la première heure.
— Compris, dit Hanma.
— À demain, dit Izana en refermant l'écran.
Hanma l'imita et se tourna vers Rindo et ses coéquipiers.
— On va devoir passer la nuit ici, dit Ran avec agacement.
— On a pas le choix, dit Senju en passant sa main dans ses cheveux. On a même pas de nourriture pour Kazutora et Keisuke... Je suppose que vous avez rien avalé depuis votre arrestation ?
— Non mais c'est pas grave, on peut encore tenir, dit Kazutora pour la rassurer. Et c'est pas grave si on dort par terre, on s'en remettra.
— Bon. Kazutora, Keisuke et Seishu, vous devez vous reposez en priorité. Il en faut un pour monter la garde cette nuit et un pour surveiller Chifuyu. On se relaiera, qui prend le premier tour ?
— Je veux bien monter la garde, dit Rindo en levant la tête vers Hanma.
— Je veux bien surveiller Chifuyu, dit Keisuke.
— Non toi tu dors, Sanzu tu vas prendre le premier tour, dit sèchement Hanma. En attendant... trouvez de quoi vous occuper.

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