Kazutora x Baji

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— Beauté... hé... Beauté, murmura Keisuke en secouant l'épaule du jeune homme avec douceur. Zou oh ! Zou wake up, I don't like this, Zou wake up ! Hanemiya debout !
Kazutora garda les yeux et continua de faire semblant de dormir, comme s'il n'entendait pas son partenaire. Cela faisait bien cinq minutes que Keisuke secouait son épaule pour le réveiller, mais Kazutora n'avait pas l'intention de céder. Il était trop fatigué pour parler, alors il ne comptait pas ouvrir les yeux et lancer une discussion avec Keisuke. Avec un peu de chance, Keisuke finirait par le laisser tranquille et il pourrait vraiment s'endormir.
Il était très tard, la nuit était tombée depuis un bon moment, il devait être aux alentours de deux heures du matin. Kazutora s'était couché tard, il était épuisé et il détestait vraiment se réveiller en pleine nuit. Surtout qu'il n'avait pas réussi à entrer dans un sommeil profond, il n'avait réussi qu'à somnoler, tout en se réveillant toutes les vingt minutes, ce qui faisait qu'il était encore plus fatigué. Il avait attendu très tard le retour de son partenaire, qui était parti en mission, et en voyant que Keisuke ne rentrait pas, il avait fini par désespérer. Il s'était alors allongé sur le canapé de son salon, en abandonnant au sol les documents sur lesquels il travaillait, et avait fini par s'endormir là.
Keisuke avait deux heures de retard, mais ce n'était pas la première fois qu'il rentrait aussi tard. Ça lui arrivait souvent lorsqu'il avait de grosses missions, surtout lorsqu'elles avaient lieu tard. Et puis le connaissant, il avait dû partir boire un verre dans un bar avec d'autres membres du Bonten, ce qui expliquait pourquoi il rentrait à une heure aussi avancée de la nuit. Kazutora ne s'inquiétait pas vraiment lorsque Keisuke ne rentrait pas à l'heure prévue, il lui faisait confiance, et puis il savait qu'il l'appellerait s'il y avait un problème. Après tout, il commençait à avoir l'habitude de travailler avec Keisuke.
— Zou je sais que tu dors pas, dit Keisuke en secouant son épaule avec un peu plus de vigueur.
Kazutora resta immobile et fit comme s'il n'entendait rien.
— Bon... puisque ma princesse ne veut pas se réveiller, je vais devoir lui donner le baiser du prince charmant..., soupira Keisuke en caressant les cheveux du jeune homme.
Kazutora ouvrit les yeux au moment où Keisuke penchait son visage vers le sien, et repoussa son ami.
— Je vais crier à l'agression et Peke J va venir t'attaquer fais attention.
— Je t'agresserais jamais beauté ! C'est trop mignon, t'as attendu que je rentre, dit Keisuke en continuant de le caresser.
— Je t'ai pas attendu, j'ai juste eu la flemme de partir dormir dans mon lit.
— Bien sûr. Je suis sûr que t'étais inquiet pour moi !
— Non, et arrête de me toucher, t'as les mains sales et tu pues.
— Je me suis lavé les mains en rentrant, je l'ai fait juste pour toi, s'exclama Keisuke d'un air vexé.
— Tu sens quand même la transpiration et t'as du sang sur toi. Tu vas salir mon salon, vas te doucher espèce de crasseux.
— J'adore quand t'es de mauvaise humeur beauté. Bon je vais me doucher alors, et ensuite je te raconte comment ça c'est passé.
— Je suis fatigué, pourquoi t'es pas rentré chez toi, gémit Kazutora. Tu sais que t'as un appart maintenant ?
— Mon appart est bien mais t'y es pas, alors il n'a aucun intérêt. Tu veux venir te doucher avec moi ?!
— Non, je me baignerais pas dans ta crasse.
— Allez, ça sera trop bien, s'exclama Keisuke en chatouillant son ventre. Tu veux pas me voir tout nu dans la douche ?!
— Je veux dormir.
— Bon alors une prochaine fois. Je vais me doucher, bouge pas !
Keisuke se releva à toute vitesse et partit littéralement en courant pour se laver. Kazutora ne put s'empêcher de sourire en le voyant faire ça et se força à se relever. Keisuke avait déposé une fine couverture de laine sur son corps pour lui tenir chaud, il avait pris soin de rassembler les feuilles qui traînaient au sol pour ne pas marcher dessus, et il avait débarrassé l'assiette de nourriture que Kazutora avait laissée sur la table basse près du canapé. Et il avait même pris soin de retirer ses chaussures avant de marcher dans l'appartement, Kazutora ne voyait aucune emprunte par terre, et il avait fait attention à ne pas allumer la lumière principale, mais plutôt à allumer une petite lampe qui éclairait à peine la pièce, ce qui faisait que Kazutora n'était pas ébloui, et les rideaux avaient été tiré.
Le jeune homme sourit un peu plus et s'enroula dans sa couverture. Keisuke prenait soin de lui-même lorsqu'il rentrait de mission, il était tout de même un bon partenaire. Kazutora était heureux de l'avoir, même s'il en voyait de toutes les couleurs à ses côtés. La vie avec Keisuke était aussi pétillante qu'un feu d'artifice, mais Kazutora aimait de plus en plus cela. Ils travaillaient ensemble depuis environ cinq mois à présent, étrangement, tout se passait merveilleusement bien entre eux. Il. Fallait dire que Keisuke était très facile à vivre, même s'il était très énergique, qu'il rentrait au beau milieu de la nuit, et qu'il passait son temps à laisser traîner ses affaires partout. Il avait quelques défauts, mais il n'en restait pas moins quelqu'un que Kazutora aimait beaucoup, et ils travaillaient très bien ensemble.
   Ils s'étaient très vite adaptés l'un à l'autre, et Keisuke s'était facilement habitué au mode de vie de Kazutora. Il n'avait pas cherché à lui faire changer sa façon de travailler, à le sortir tous les jours, à le forcer à aller plus régulièrement au siège, ni même à le faire changer de division pour aller dans la sienne. Il avait accepté chaque détail de sa vie sans les bousculer, il s'y était seulement fait une place sans rien changer. Keisuke était entré dans la vie de Kazutora sans prendre de place, il s'était installé là où il le pouvait, suivit chacune de ses habitudes sans les juger, et peu à peu, Kazutora l'avait laissé entrer de plus en plus dans son espace.
Kazutora avait accepté de briser sa routine pour s'adapter à son tour à Keisuke, et si au début cela avait été très difficile pour lui, il avait réussi, et il aimait bien les habitudes qu'il avait prises avec Keisuke.
Ils passaient presque tout leur temps ensemble à présent, Keisuke avait littéralement envahi l'appartement de Kazutora, son espace personnel, et sa vie en général. Il avait acheté un nouvel appartement en théorie, mais il ne devait y passer qu'un jour dans la semaine. Et encore. Le pire était que son chat, Peke J, ne vivait même pas là-bas puisqu'il était chez Kazutora. Keisuke avait acheté un magnifique appartement pour rien. Enfin si, pour avoir un endroit où aller lorsqu'il se disputait avec Kazutora, ou alors lorsqu'il voulait faire une soirée privée avec ses amis. Mais sinon... Il passait sa vie chez le jeune homme.
Il avait sa propre chambre qu'il s'était même permis d'aménager, il y mettait toutes ses affaires, ses vêtements, les jouets de Peke J... Il avait rangé ses produits de soin capillaires dans la salle de bain, il avait même son propre placard et son propre peignoir ! Le matin, il préparait lui-même le petit-déjeuner, parfois lorsqu'il partait tôt et qu'ils ne passaient pas la journée ensemble, il venait dire au revoir à Kazutora dans sa chambre, et il partait en lui laissant son repas sur la table. Le soir, il envoyait toujours un message à Kazutora pour lui prévenir de l'heure où il rentrerait, et lorsqu'il voyait que Kazutora s'endormait sur le canapé, il le ramenait généralement dans son lit et rangeait ses dossiers. C'était leur quotidien à présent, et Kazutora aimait cela. Il n'avait pas eu de mal à supporter l'arrivée de Keisuke dans sa vie, car celui-ci avait été très doux avec lui et il ne l'avait pas brusqué. Alors aujourd'hui, Kazutora se sentait vraiment bien, c'était agréable de partager son quotidien avec quelqu'un et de recevoir de l'attention de sa part.
   Il aimait que Keisuke vienne déposer un baiser sur son front chaque matin où il partait avant son réveil. Il aimait recevoir des messages inutiles de lui lorsqu'il s'ennuyait, parler de tout et n'importe quoi avec lui avant de finir par l'appeler. Ils s'appelaient même lorsqu'ils étaient censés travailler, et il y avait toujours un moment où ils n'avaient plus rien à se dire alors ils se taisaient sans raccrocher pour autant. Kazutora aimait entendre Keisuke le draguer en disant tout ce qui lui passait par la tête. Il aimait lorsque sa main se posait sur sa cuisse et la caressait avec sensualité. Il aimait jouer avec lui et Peke J, courir dans tous l'appartement après leur petit chat et lui sauter dessus pour le câliner. Il aimait s'endormir sur le canapé le soir, et sentir au cours de la nuit Keisuke le porter et le ramener dans son lit, avant de lui souffler un léger « bonne nuit beauté ». Il aimait l'entendre l'appeler « beauté », car Keisuke ne l'appelait que comme cela, ou par quelques surnoms, mais il n'utilisait jamais son prénom. Il aimait la vie à ses côtés, et il espérait qu'ils restent partenaires encore très longtemps.
Et puis, travailler avec Keisuke était tout de même amusant, surtout lorsqu'ils étaient sur le terrain et qu'ils se taquinaient en pleine mission. Ils passaient leur temps à se taquiner à s'embêter, et à se dire des choses ambiguës. Au bout de cinq mois, Keisuke n'avait toujours pas arrêté de draguer le jeune homme, il l'appelait toujours beauté, et il posait toujours sa main sur sa cuisse. Kazutora s'y était habitué, et il aimait bien rentrer dans son jeu. Mais pour l'instant, ils avaient réussi à garder une certaine... retenue entre eux. D'ailleurs, s'ils ne dormaient pas ensemble, c'était justement pour éviter qu'ils ne se sautent dessus. Vu la tension qu'il y avait entre eux, il valait mieux qu'ils restent dans des chambres séparées...
— Je suis propre c'est bon, s'exclama Keisuke en revenant à toute vitesse dans le salon.
— Tu t'es même pas habillé, constata Kazutora en voyant son peignoir.
— Je me suis dit que t'aimerais me voir à moitié à poil ! Bon, il faut que je te raconte !
Keisuke s'installa près de lui et commença aussitôt son récit à toute vitesse. Kazutora fit de son mieux pour l'écouter, mais il ne comprenait qu'à moitié ce qu'il racontait. Il allait beaucoup trop vite, et puis Kazutora était trop fatigué pour comprendre, il s'endormait de nouveau. Il avait beau lutter contre le sommeil, il sombrait peu à peu.
— Bon, tu m'écoutes pas du tout, soupira Keisuke en voyant ses yeux se fermer.
— Je suis trop fatigué et tu parles trop vite.
— Je te raconterais tout demain alors ! Tu veux que je te porte comme une princesse jusqu'à ton lit ?!
— Je suis pas une princesse.
— Mais oui.
Keisuke attrapa alors Kazutora et le souleva dans ses bras, puis il se releva et partit éteindre la lumière du salon. Kazutora se laissa faire et posa sa tête contre sa poitrine avec fatigue. Ce n'était pas la première fois que Keisuke le prenait dans ses bras et le portait, il était très tactile et il passait son temps à le toucher, alors Kazutora avait l'habitude. Et puis cette situation arrivait souvent, son partenaire devait le porter jusqu'à son lit au moins une fois par semaine.
   Keisuke arriva dans sa chambre et s'approcha de son lit sans allumer la lumière.
   — Ah, je vois que tu as tes préférences, lança-t-il en voyant que Peke J était roulé en boule sur le lit du jeune homme.
   — Sois pas jaloux, répliqua Kazutora avec amusement.
   — Les deux mâles de ma vie me trompent ensemble, où va le monde...
   — Oh pauvre chou.
   Keisuke allongea Kazutora avec douceur sur le lit, juste à côté de Peke J, et monta derrière lui sur le matelas.
   — Je peux dormir avec vous, demanda-t-il alors que Kazutora se tournait sur le flanc pour prendre Peke J dans ses bras. Promis je suis propre et je vais pas salir ton lit.
   — Si tu veux, dit simplement Kazutora.
   Keisuke s'allongea aussitôt à ses côtés avec joie et se colla contre lui. Il passa un bras autour de sa taille pour l'attirer vers lui, enfouit son visage contre sa nuque, et se blottit son corps contre le sien sans aucune gêne. Kazutora sourit en continuant de câliner Peke J et le laissa se lover contre lui. Il s'était douté qu'il ferait cela alors ce n'était pas dérangeant, et puis il aimait bien sentir son partenaire contre lui, c'était rassurant et vraiment réconfortant. Il détestait qu'on le touche, mais Keisuke était vraiment une exception pour le coup, son contact était attirant, délicieux, et Kazutora l'adorait.
   — T'as pas oublié que demain soir on a une mission hein, demanda Kazutora en grattant la tête du petit chat.
   — Non, je l'attends depuis des jours en plus ! En plus tu vas faire diversion en jouant du piano, j'ai tellement hâte !
   — Pourquoi ? Ça va être horrible, on sera à un gala de riches, il y aura plein de gens, ça sera insupportable.
   — Oui mais ça veut dire que demain on va devoir se faire beau, et je veux absolument voir à quoi tu vas ressembler en costume. Je suis sûr que tu seras super sexy, avec une chemise, un costard, des petits talons et... tu vas te maquiller ?!
   — Oui parce que j'adore te voir baver devant moi.
   — J'adore baver devant toi, murmura Keisuke près de son oreille.
   — J'avais remarqué, dit Kazutora avec un sourire.
   — ... Même si je t'avoue que j'aimerais bien baver pour une autre raison...
   — Ah oui ? Pour quoi ?
   — Hmm... Je sais pas... J'aimerais bien baver parce que ma bouche est pleine, dit Keisuke d'un air entendu.
   — Qu'est-ce qui t'empêche de la remplir ?
   — J'ai toujours pas eu ton feu vert... Sinon ça ferait longtemps que ma tête serait entre tes jambes.
   — Mon feu vert tu l'as déjà, t'es juste trop timide pour oser me sauter dessus, provoqua Kazutora en tourna la tête vers lui.
   Son regard croisa celui de Keisuke, qui brillait dans le noir, et les deux jeunes hommes se regardèrent longuement. Kazutora avait plié ses jambes et cambré son bassin, de façon à ce que ses fesses soient collées contre l'entrejambe de Keisuke, ce qui ne semblait pas lui déplaire du tout. Keisuke avait même passé sa main sur l'intérieur de sa cuisse pour la tenir et la caresser, ce qui était aussi l'une de ses étranges habitudes avec Kazutora. C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles ils évitaient de se retrouver dans le même lit tous les deux... Avec toute la tension qu'il y avait entre eux, leur drague répétitive, leur corps attiré l'un vers l'autre, et la main de Keisuke qui ne pouvait s'empêcher de se poser sur sa cuisse... Il devenait de plus en plus difficile pour eux de ne pas se sauter sauvagement dessus.
   — Tu crois vraiment que je suis trop timide, demanda Keisuke en remontant sa main le long de sa cuisse.
   — Ça fait cinq mois que tu me tournes autour et que t'as rien essayé alors... Je me pose quelques questions. T'as pas confiance en tes armes c'est ça ?
   — Mes armes seraient capables de te clouer au lit pendant trois jours beauté.
   — Désolé, je crois que ce que je vois.
   — T'étais pas censé être fatigué toi ? Je te trouve bien entreprenant pour quelqu'un qui était en train de s'endormir il y a deux minutes, dit Keisuke en caressant l'intérieur de sa cuisse. Tu veux que je te fasse l'amour avant de t'endormir ou quoi ?
   — Non, je sais que t'en es pas capable, répliqua Kazutora avec amusement.
   — Je pense plutôt que t'en meurs d'envie et que tu me provoques pour que je te le fasse tout de suite, répliqua Keisuke tout près de son visage.
   — Oh tu crois, demanda innocemment Kazutora.
   — J'en suis persuadé..., murmura Keisuke à quelques centimètres de ses lèvres.
   Kazutora sourit, le regard brillant d'amusement, mais il tourna la tête au moment où Keisuke l'embrassait, le faisant alors poser ses lèvres sur sa joue.
   — T'as raison je suis fatigué, dit-il comme si de rien était. Bonne nuit.
   Il reprit ses caresses sur Peke J, qui dormait toujours paisiblement près de lui, et se recroquevilla sur lui-même pour dormir. Il appuya volontairement ses fesses contre l'entrejambe de Keisuke pour le provoquer, et constata avec satisfaction qu'une bosse était apparue dans son pantalon. Il lui en fallait peu pour l'exciter... Mais ça plaisait beaucoup à Kazutora !
   — T'es sérieux, s'exclama Keisuke d'un air indigné.
   — Oui, pour l'instant je veux dormir, il est tard et demain on a du travail.
   — Mais... Mais tu peux pas me laisser dans cet état ! C'est de ta faute !
   — Chut je dors.
   — Mais fais moi au moins un truc !
   — Non je dors.
   — ... T'es démoniaque beauté, soupira Keisuke en le lâchant pour se relever.
   — Tu vas où ?
   — À ton avis ? Je vais dans ma chambre m'occuper tout seul de moi, déclara Keisuke en sortant du lit. T'étonnes pas si tu m'entends gémir ton nom...
Kazutora lui attrapa le bras et le tira fermement vers lui pour l'obliger à se rallonger.
— Tu dois dormir avec moi, t'as pas le droit de partir, dit-il d'un ton joueur. Allez reprends-moi dans tes bras !
— T'es une vraie terreur toi, soupira Keisuke en reprenant alors sa position initiale.
— T'avais qu'à ne pas me réveiller, répliqua Kazutora en fermant les yeux. Allez bonne nuit. Et arrête de bander ça fait pervers.
— La faute à qui, renchérit Keisuke en se blottissant contre lui.
— Déjà on dit de qui. Et c'est ta faute, tu t'es chauffé tout seul, moi j'ai rien fait.
— Ah oui, c'est ton petit cul qui s'est mis tout seul sur moi.
— Oui, c'est pas de ma faute.
— Et ben j'espère qu'il va vite revenir parce qu'il me manque déjà.
Kazutora se mordit la lèvre en souriant et colla d'un coup ses fesses contre l'entrejambe durci de son partenaire.
— Ah mais arrête !
— T'as dit que tu le voulais.
   — Mais pas maintenant, faut que je me calme là !
   — Je me positionne juste pour dormir.
— Non là tu m'invites à te soulever.
— Bonne nuit Keisuke.
— Mais je-
— Chut je dors.
— Toi alors... Heureusement que je t'aime, soupira Keisuke en déposant un petit baiser sur sa nuque.
Kazutora rougit mais ne réagit pas, et fit comme s'il dormait déjà. Son corps le démangeait tant il avait envie que Keisuke le touche, mais il ne voulait pas céder à ses envies, même si c'était très dur d'y résister. Il était vraiment fatigué, et puis... Il avait besoin de ses hanches pour demain. Mais résister à Keisuke était tellement difficile... le jeune homme ferma les yeux et se mordit la lèvre. Keisuke attisait son désir depuis des mois, il faisait tout pour lui donner envie de lui et Kazutora était tellement entré dans son jeu qu'il avait fini par réellement le vouloir. Il ne pouvait tout de même pas demander à son partenaire de lui sauter dessus...
Le jeune homme rouvrit soudain les yeux en sentant de nouveau les lèvres de Keisuke sur sa nuque. Elles étaient brûlantes, humides, et lorsqu'elles descendirent le long de sa peau dans une caresse sensuelle, un frisson fit trembler le corps de Kazutora. Il serra sa taille avec plus de fermeté contre lui, colla son dos à son torse et ses fesses contre son bassin.
— Qu'est-ce que tu fais, murmura Kazutora alors que Keisuke venait déposer avec lenteur des baisers au creux de son cou.
— C'est ma manière de te dire bonne nuit, répondit Keisuke dans un souffle.
Kazutora ne sut pas quoi répondre et ne put s'empêcher de le laisser couvrir sa peau de baisers de plus en plus brûlants. Le simple fait de sentir ses lèvres contre lui faisait tourner la tête, comment pouvait-il résister ? À peine ses lèvres se décollaient-elles de sa peau que Kazutora voulait de nouveau les sentir, il désirait de plus en plus ses lèvres contre sa peau, ses baisers, et il voulait sentir sa main remonter le long de sa cuisse... Keisuke ne faisait qu'embrasser sa peau, et pourtant, c'était la situation la plus érotique que Kazutora n'avait jamais vécue. Personne ne l'avait embrassé avec tant de sensualité...
— Arrête, murmura le jeune homme pour tenter de contrôler ses désirs. Y'a Peke J juste devant nous, un peu de pudeur...
Keisuke répondit en posant sa langue sur sa peau pour la lécher et remonter le long de son cou. Kazutora tressaillit et prit une grande inspiration pour se calmer, en serrant ses cuisses l'une contre l'autre pour tenter de soulager la sensation de brûlure qui naissait au niveau de son entrejambe.
— Ça n'a pas l'air de te déplaire tout ça, remarqua Keisuke en passant de nouveau sa main entre ses cuisses.
— Comment tu veux que ça me déplaise...
— Je dois comprendre que s'il était pas là, tu me laisserais te faire l'amour, chuchota Keisuke avec un sourire.
Oui, sans aucun doute. Si Peke J n'était pas là et qu'ils n'avaient pas une mission de prévue pour demain, Kazutora serait nu dans les bras de Keisuke, à le laisser embrasser son corps enfiévré avec fureur, depuis longtemps...
— Peut-être...
   Keisuke retourna soudain Kazutora sur le dos et vint se glisser entre ses jambes. Kazutora le laissa faire sans réussir à résister, Keisuke appuya ses deux mains autour de son visage pour se pencher au-dessus de lui, et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. 
   — Tu crois vraiment que je vais m'endormir sans rien faire, demanda-t-il d'un air amusé.
   — Hmm... Oui ?
   — Vu comment tu m'as chauffé, j'ai bien peur que ça ne soit pas possible...
   Kazutora sourit et écarta ses jambes en les pliant pour provoquer son partenaire.
   — Qu'est-ce que tu comptes faire ?
   Keisuke se redressa et baissa lentement son pantalon pour révéler son caleçon, puis il défit celui de Kazutora et lui retira complètement, ne lui laissant que son caleçon. Il reprit ensuite sa position initiale, penché au-dessus de lui, et approcha son bassin du sien pour coller leur entrejambe l'une contre l'autre. Kazutora ouvrit la bouche avec surprise et il baissa les yeux pour voir s'il n'avait pas rêvé. Mais il ne s'était pas trompé, l'entrejambe durci de son partenaire était bien contre la sienne, et cela ne faisait qu'aggraver la sensation de chaleur qui le brûlait à cet endroit.
   Keisuke pressa légèrement son bassin contre le sien, puis il commença à bouger pour le caresser, en faisant de grands va-et-vient contre lui. Une expression de plaisir prit place sur le visage de Kazutora et lui fit froncer les sourcils, il se cambra de lui-même contre son partenaire, et s'accrocha machinalement à ses poignets près de son visage.
   — Donc j'avais raison, tu meurs d'envie que je te fasse l'amour avant de dormir, dit Keisuke en souriant.
   — C'est plutôt toi qui en meurs d'envie, répliqua Kazutora en commençant à bouger son bassin.
   — Mais moi je l'ai jamais caché beauté...
Kazutora ne répondit pas et leva ses bras pour les passer autour de la nuque de Keisuke. Il l'attira vers lui, en continuant de se cambrer pour frotter son entrejambe contre lui, et plaça son visage tout près de ses lèvres. Si Keisuke voulait jouer, Kazutora pouvait le faire aussi. Il était très doué en provocation, et même s'il mourrait d'envie de se jeter sur ses lèvres, il pouvait se retenir rien que pour frustrer Keisuke. Il attrapa l'une de ses mains et la passa sous son propre t-shirt pour le faire caresser son ventre. Keisuke se laissa faire et toucha presque timidement sa peau, puis Kazutora le fit poser sa main sur sa poitrine, et il lui donna un soudain coup de bassin.
— Tu joues avec le feu, murmura Keisuke en serrant sa poitrine.
— Non... tu crois ?
Kazutora sourit et recommença à donner des coups de bassin à Keisuke. Sa main était toujours posée sous la sienne, cachée sous le tissu de son t-shirt, et il guidait les mouvements de ses doigts. Ses doigts mouvaient ceux de Keisuke, son pouce poussait le sien sur son téton et le faisait caresser, et son bassin continuait de danser contre celui de son partenaire. Leur entrejambe ne parvenait plus à se décoller, Keisuke suivait chacun de ses mouvements pour ne pas perdre son contact, et même à travers leur sous-vêtement, Kazutora pouvait sentir à quel point il était brûlant. Leur front était posé l'un contre l'autre, leurs lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres et continuaient de se résister, leur souffle chaud se mêlait, et chaque respiration les rapprochait un peu plus.
— Ça devrait être interdit d'être aussi provocant, murmura Keisuke en frôlant ses lèvres.
— Je suis sûr que t'oses pas me prendre, dit Kazutora d'une voix qui commençait à trembler.
— Je serais toi, je serais pas aussi confiant...
— Je suis à ta merci et tu me prends toujours pas... T'as peur ou quoi... ?
— Je veux t'entendre me supplier de te prendre, répliqua Keisuke en lui donnant un coup de rein.
Kazutora retint de justesse un gémissement et écarta les jambes. Il n'allait pas pouvoir continuer de résister très longtemps, il était si chaud que son corps était déjà au bord de l'orgasme...
— Je poserai pas mes lèvres sur toi si tu me demandes pas clairement de te faire l'amour, déclara Keisuke d'un air provocateur.
Kazutora soutint difficilement le regard de son partenaire, serrant sa main sur sa nuque, et arrêta de guider la main de Keisuke sur sa poitrine. Il ne pouvait plus tenir, il avait terriblement besoin des plaisirs de Keisuke pour le soulager... Il allait devoir se résoudre à prendre la bataille contre lui.
— Keisuke..., murmura-t-il en s'accrochant à son poignet près de son visage. Mets ta main entre mes jambes...
   Une lueur brillante passa dans les yeux de Keisuke et Kazutora sentit ses joues s'empourprer. Qu'est-ce qu'il venait de dire là ?! Il venait vraiment de lui demander... de mettre sa main entre ses jambes ?!
   — Tes désirs sont des ordres beauté, répondit alors son partenaire avec un sourire.
   Il retira sa main de sa poitrine et, sans le quitter des yeux, il descendit lentement sa main entre ses cuisses et frôla du bout des doigts la bosse de son caleçon. Kazutora se mordit la lèvre et baissa les yeux pour ne pas brûler sous le regard de Keisuke, et regarda sa main se poser sur son entrejambe.
   — Comme ça, demanda Keisuke en le caressant avec lenteur.
   — Kei..., soupira Kazutora en évitant son regard. Pourquoi ta main est aussi chaude...
   — Te voir dans cet état fait monter en flèche la température de mon corps..., répondit son partenaire en pressant légèrement son entrejambe. T'aimes ça... ?
   Kazutora ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne lui vint à l'esprit. Il était trop concentré sur la main de Keisuke qui allait et venait sur lui, faisant se cambrer de plus en plus son bassin. Ses jambes étaient tellement écartées que s'en devenait obscène, et ses joues étaient si rouge de plaisir qu'elles en saigneraient presque. Se faire toucher par Keisuke était encore plus agréable que ce qu'il avait pensé, comment cela pouvait-il être aussi bon...
   — Dis-moi ce que tu veux, murmura Keisuke à quelques centimètres de ses lèvres.
   — Keisuke..., murmura le jeune homme avant qu'un soudain miaulement ne retentisse.
Kazutora tourna la tête et tomba nez à nez avec Peke J, qui se tenait juste devant lui. Le petit chat leva sa patte et la posa sur son nez, comme dans une tentative de caresse, avant de se pencher vers lui et de le renifler.
— Peke J dégage, s'exclama Keisuke en le virant du lit.
Mais Peke J sauta de nouveau sur le lit et se mit à attaquer Keisuke. Oh non, il devait vouloir jouer...
— Peke J va jouer ailleurs ! Arrête, c'est pas le moment, dit Keisuke avec agacement.
Kazutora le regarda se battre avec son chat avec incrédulité, puis un sourire se dessina sur son visage et il se mit à rire doucement.
— Je suis désolé mais ça casse toute l'ambiance, dit-il en repoussant gentiment son partenaire pour fermer ses jambes. C'est un signe qu'on doit pas le faire ce soir.
— Tu dis ça parce que t'as peur de coucher avec moi, répliqua Keisuke en essayant de faire descendre Peke J du lit.
— C'est plutôt toi qui a peur. Sinon tu m'aurais déshabillé au lieu de retirer seulement mon pantalon.
— Je préfère te laisser guider les choses et choisir la cadence, dit Keisuke en souriant.
Il jeta Peke J hors du lit, ce qui fit miauler son chat avant qu'il ne parte en courant, et il se laissa tomber près de Kazutora.
— Si demain on réussit notre mission, je te ferai l'amour toute la nuit, déclara-t-il avec un soupire.
— Ça me va, répondit Kazutora en se tournant vers lui.
— Tu sais que j'ai jamais raté de mission ?
— Moi non plus.
Les deux jeunes hommes se regardèrent longuement, leurs yeux remplis de lumière, jusqu'à que Kazutora détourne une nouvelle fois la tête.
— Pour l'instant on dort, dit-il en se forçant à se calmer.
— T'as raison. Il faut bien qu'on se repose, parce que demain soir on va pas dormir de la nuit, répondit Keisuke en remontant son pantalon sur son bassin, mettant fin à leur petit jeu.

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