Takeomi x Taiju (suite des deux derniers kokonui)

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Takeomi poussa un bruyant soupire, il saisit sa plume avec agacement et la trempa dans le pot d'encre devant lui, avant de commencer à raturer le parchemin qu'il était en train de corriger. C'était vraiment n'importe quoi, il n'avait jamais vu un devoir d'un élève en années supérieures aussi lamentable. Il y avait tant de problèmes dans ce devoir qu'il ne savait même pas par où commencer. Déjà, il était écrit avec deux écritures différentes. Le première était assez maladroite, grosses, les lettres étaient toutes collées les unes aux autres, avec les mêmes formes, si bien qu'il était parfois difficile de comprendre tous les mots. Cette écriture était sûrement celle du propriétaire du parchemin, à savoir Mikey Sano. La deuxième était plus soignée et délicate, mais la deuxième personne qui avait participé au devoir avait visiblement fait un effort pour essayer de reproduire la première écriture. Un effort vain. En tout cas, Takeomi n'eut aucun mal à reconnaître l'écriture de Draken Ryugugi, un autre de ses élèves, dont il venait de corriger le parchemin.
   D'ailleurs Draken n'avait fait absolument aucun effort pour essayer de modifier le texte du devoir et ne pas plagier son propre devoir. Il avait littéralement écrit les mêmes choses sur les deux copies. Donc, en plus d'avoir en partie fait le devoir de Mikey à sa place, il s'était auto-plagié. C'était fort tout de même, du jamais vu, vraiment. Takeomi était presque tenté de montrer le parchemin à ses collègues pour montrer à quel genre de génie ils avaient affaire.
   Mais le pire dans tout ça, c'était que le devoir était complètement raté. Si encore Draken avait recopié son parchemin et qu'il avait écrit quelque chose de pertinent et de vrai, d'accord, ça aurait pu mieux passer. Après tout quand le cours est appris et les arguments compris, les dissertations se ressemblent forcément chez les élèves. Mais là, Draken avait non seulement dit n'importe quoi dans sa copie, mais il avait aussi dit n'importe quoi dans celle de Mikey. Et évidemment, Mikey n'avait pas dû avoir l'idée de vérifier ce qu'avait fait Draken. Ou alors il l'avait fait et il était encore plus stupide que ce que pensait Takeomi. Ah vraiment, les Gryffondor étaient des génies, il n'y avait aucun doute là-dessus ! Non mais sérieusement, comment est-ce qu'ils avaient réussi à atteindre les études supérieurs ces deux-là ? Il devait y avoir une erreur de calcule, ce n'était pas possible.
   Et évidemment, ce n'était pas les seuls petits génies de la maison, non non non. Seishu avait décidé d'inventer des arguments totalement incohérent dans son devoir (Seishu inventait toujours des choses, lorsqu'il était plus jeune il allait jusqu'à inventer des sorts), Senju s'était contentée de citer des extraits des livres à étudier, et sa copie ne se résumait qu'à cela, c'est-à-dire qu'elle n'avait rien rédiger, elle avait juste mis des citations entre guillemets et ce sur trois parchemins. Ah et évidemment elle s'était citée elle-même, et elle avait mis des extraits de phrases qu'avait pu dire Takeomi lors de ses cours. Et oui, le génie des Gryffondor était très élevé. Mais ça c'était sans compter Keisuke.
   Certes, des cinq il était celui à avoir eu la meilleure note, mais sachant que leur note allaient entre deux et huit, ce n'était pas vraiment une bonne chose. Enfin, sa copie aurait pu être bien, et pendant un instant Takeomi avait eu l'impression qu'il s'était amélioré en cours. Jusqu'à ce qu'il comprenne la subtilité de ce devoir. Keisuke avait tout simplement eu la brillante idée de citer son petit ami, à savoir Kazutora. Et oui, apparemment Kazutora était philosophe à ses heures perdues. Bien sûr il n'avait jamais dit qu'il s'agissait de citation, et il n'avait pas non plus nommé Kazutora, mais il l'avait bel et bien cité, et ce tout au long de son devoir. Non, c'était vraiment très subtile, Takeomi n'avait pas tout de suite remarqué ce qui clochait, et c'est en lisant le devoir de Kazutora qu'il avait compris que Keisuke était tout aussi stupide que ses amis. Mais bon, il avait quand même de l'imagination, il mériterait même un point supplémentaire pour le féliciter.
   — Et bien, soupira le jeune homme en écrivant un grand deux sur le parchemin de Mikey. Nos élèves sont vraiment des génies, ils iront loin dans la vie.
   — Lesquels, demanda Taiju près de lui, qui était aussi occupé à corriger des copies.
   — Alors, Mikey, il a rédigé l'introduction de son devoir et Draken a fait le reste. Draken, qui a plagié les débilités qu'il a marqué dans son devoir. Senju, qui m'a juste fait une compilation de citation. Et Keisuke, qui a juste cité Kazutora. Oh et il y a Seishu qui m'a inventé des arguments. À qui je décerne le prix du plus stupide ?
   — À Draken, dit Shinichiro en riant, lui aussi se trouvait dans la salle des professeurs et corrigeait des devoirs.
   — Ils sont tous autant débiles les uns que les autres, dit Taiju en se servant une tasse de café. Je leur aurais tous collés des zéro.
   — Ils essayent, c'est l'essentiel, dit Takeomi avec dépit. Heureusement que tous les élèves ne sont pas comme eux.
   — Oh tu sais, dans mon cours ils racontent tous n'importe quoi dans leur devoir, dit Shinichiro. Vous voulez savoir ce qu'a prédit Mikey ?
   — Dis nous, lança Takeomi avec curiosité.
   Shinichiro fouilla dans la pile de parchemins devant lui, avant d'en tirer un parchemin tout froissé et de le dérouler d'un geste magistral.
   — Alors selon lui, il y aura bientôt une intoxication alimentaire à cause d'un raisin pas assez mûre que mangera Izana, et qu'il contaminera tout le monde en leur serrant la main. Ensuite, le château se volatilisera, on ne sait pas comment, et réapparaîtra un mois plus tard en plein océan Atlantique, sur une île qui a la forme d'un poisson. Entre temps, il tombera gravement malade et mourra deux fois, oui deux, avant d'être sauver par du coulis de chocolat. Kazutora tombera enceinte de Keisuke et aura quatre enfant, en trois mois évidemment, qui seront tous des vélanes, et Seishu tombera aussi enceinte d'Hajime, mais malheureusement il fera une fausse couche, annonça Shinichiro d'un air dramatique.
   — L'année sera chargée alors, dit Takeomi d'un air moqueur.
   — Cet enfant est givré, dit Taiju d'un air incrédule.
   — Il faudra penser à aller féliciter Kazutora pour sa grossesse.
   — Oui bien sûr. Le pire c'est que Keisuke a aussi prédit que Kazutora tomberait enceinte, dit Shinichiro d'un air amusé. En fait toutes ses prédictions tournent autour de lui, il lui a prédit un avenir incroyable et parfait.
   — Ils sont adorable tous les deux, dit Takeomi en s'accoudant à la table. À chaque fois que je les croise dans le couloirs ils se tiennent la main, et Keisuke accompagne toujours Kazutora en cours.
   — La seule chose que je retiens d'eux c'est qu'ils n'écoutent jamais mon cours quand ils sont à côté l'un de l'autre, et que Keisuke caresse toujours la cuisse de Kazutora sans aucune gêne, dit Taiju avec indifférence.
   — Oh mais vous ne savez pas quoi, dit soudain Takeomi. J'avais totalement oublié de vous le dire, mais l'autre jour j'étais à la bibliothèque pour récupérer des livres, et j'ai vu Shuji avec Emma, oui ta sœur Shinichiro, ils étaient ensemble assis à une table, et Shuji avait sa main sur la cuisse de Emma, et la regardait d'une façon très explicite.
   — Oh mon dieu, non je veux pas savoir ça, dit Shinichiro en secouant la tête.
   — Shuji, répéta Taiju avec surprise. C'est assez inattendu...
— Oui c'est clair...
   — Moi vous voulez savoir qui j'ai vu s'embrasser, lança Taiju en croisant ses bras sur sa poitrine.
   — Qui ça ?
   — Izana et Ran. Sachant que la veille j'ai vu Izana embrasser Yuzuha, et deux jours encore avant, j'ai vu Ran embrasser Yuzuha.
   — Je ne verrais plus jamais Izana de la même façon... Pourquoi est-ce que mes frères sont aussi étranges, se lamenta Shinichiro.
   — Ils doivent tenir de toi, dit Taiju. J'ai toujours su que ton frère entraînerait Yuzuha dans des délires étranges.
   — J'aimerais bien que Senju se trouve quelqu'un, dit Takeomi d'un ton rêveur. Ça fait des années que j'attends qu'elle me ramène quelqu'un.
   — Haruchiyo est en couple avec Rindo non, je les vois toujours ensemble.
   — Oui moi aussi, mais Haru ne veut pas me dire qu'ils sont vraiment ensemble, comme si je ne le voyais pas.
   — Avant de vouloir qu'ils soient en couple, tu devrais plutôt t'occuper de te trouver toi-même quelqu'un, lança Shinichiro avec un discret signe de tête vers Taiju, qui lisait tranquillement la Gazette du Sorcier.
   Takeomi rougit légèrement et vérifia que Taiju n'avait rien remarqué, mais il était plongé dans son journal et il n'avait sûrement pas compris l'insinuation que son collègue faisait. Heureusement qu'il ne l'avait pas relevé car s'il avait compris que Takeomi était amoureux de lui, le jeune homme serait littéralement mort de honte sur sa chaise. Certes, il aimait son collègue depuis des années et celui-ci n'avait pas l'air complètement indifférent, mais Takeomi n'était sûr de rien et il ne préférait rien tenter. Cette situation lui convenait très bien et il ne comptait pas tout gâcher en tentant l'impossible.
   — Bon et toi Shinichiro, ça avance avec Wakasa, demanda alors le jeune homme pour changer de sujet.
   — Très bien, merci, répondit son meilleur ami avec un grand sourire.
   — Vraiment ? Vous avez couché ensemble ?
   — Mais non ! On a juste eu un rendez-vous et ça c'est très bien passé, on s'est même embrassé.
   — Oui mais vous avez pas couché ensemble.
   — T'as couché avec Tai-
   — Silencio, s'exclama vivement Takeomi pour forcer son ami à se taire.
   Mais Taiju l'avait malheureusement entendu, et il releva vivement la tête pour planter ses yeux dans ceux de Takeomi.
   — Avec qui tu veux coucher, demanda-t-il d'un ton vif.
   — Avec personne, s'empressa de dire le jeune homme.
   — T'as un nouveau mec ?
   — Non pas du tout !
   — Alors c'est qui « Tai » ?
   Shinichiro leva la main pour pointer Taiju du doigt, mais Takeomi lui bloqua aussitôt sa main.
— C'est personne, occupe-toi de tes affaires, dit précipitamment Takeomi.
Taiju haussa les sourcils mais il ne répondit rien, et préféra baisser les yeux sur son journal pour reprendre sa lecture. De toute évidence, ne pas avoir le droit de savoir de qui ils parlaient l'énervait et il allait faire la tête toute la journée le connaissant. Tant pis, Takeomi préférait qu'il fasse la tête plutôt qu'il sache qu'il l'aime.
— Tu peux arrêter de mettre ma vie en jeu, demanda-t-il en se penchant vers son meilleur ami.
— Il est aussi intéressé par toi, pourquoi tu lui dis pas ?!
— Parce que.
— T'es vraiment bête, on dirait un ado de quatorze ans. Même Mikey fait pas ça.
— Oui ben t'es gentil mais tu me donneras des conseils quand tu seras en couple, en attendant mêle toi de ce qui te regarde, dit sèchement Takeomi, au moment ou la porte de la salle des professeurs s'ouvrait.
Shinichiro ne répliqua rien à part un bafouillement incompréhensible, et Takeomi tourna la tête pour voir qui étaient les nouveaux arrivants. Ah tiens, le voilà celui-là, il allait pouvoir gérer Shinichiro et l'empêcher de faire sa commère ! Wakasa entra dans la salle en saluant ses collègues, puis il fit entrer Rindo, qui le suivait et tenait une énorme pile de dossier dans les bras.
— Bonjour, désolé de vous déranger, dit Rindo en s'inclinant devant eux.
— On s'occupe de son dossier de stage, expliqua Wakasa et s'approchant de son casier pour l'ouvrir. Et Rindo avait une question pour toi Shinichiro.
— Pour moi ?
— Oh euh... C'est que... C'était pas vraiment une question, dit Rindo avec gêne. Enfin c'est... C'est rien, ne vous inquiétez pas pour ça...
— Il voulait savoir si les prédictions se réalisaient toujours, dit alors Wakasa en voyant que leur élève n'osait pas parler.
— Les prédictions ?
— Tu veux dire, les prophéties que vous faites en divination, comprit Takeomi.
— Oui voilà.
— Ah oui, les prophéties se réalisent toujours, elles sont immuables, dit Shinichiro d'un ton catégorique.
Rindo le dévisage d'un air atterré, avant de se tourner avec désespoir vers son directeur de maison, comme s'il lui demandait silencieusement de l'aide.
— Attends, peut-être que les prédictions ne se réalisent pas toujours, tenta Wakasa. Ce n'est pas exactement comme les prophéties.
— Si, en général tout ce qui est prédit se réalise, assura Shinichiro sans remarquer la détresse de Rindo.
Takeomi maudit silencieusement son meilleur ami pour avoir aussi peu de tact. Il n'y avait qu'à regarder leur élève pour comprendre qu'il avait dû avoir une mauvaise prédiction, et Shinichiro ne faisait que l'enfoncer en lui disant qu'elle allait forcément se réaliser. Non mais quel idiot celui-là, il pourrait être plus délicat.
— Mais... on ne peut pas l'éviter, demanda Rindo avec espoir.
— Ah non, le destin c'est le destin, il est impossible de-
— Oui mais si on fait une nouvelle prédiction ?
— Logiquement elle sera la même que la première. Donc-
— Et si je remonte dans le temps, et que je change certains évènements ?
— Une prédiction ne fonctionne pas de cette manière.
— Sauf s'il ne s'agit pas d'une réelle prédiction, intervint Taiju sans lever ses yeux du journal.
— Et comment je peux savoir si elle est réelle ?
— J'en sais rien, je suis pas prof de divination.
— Merci pour votre aide professeur, dit froidement Rindo.
— Tu sais qu'elle est réelle si elle se réalise, dit Takeomi. C'est le seul moyen à ma connaissance.
— Oh donc vous êtes en train de me dire que je vas devoir attendre de voir mon petit ami embrasser un autre garçon pour savoir si ma prophétie est réelle, dit Rindo avec colère.
— ... Oui, dit Shinichiro.
Rindo fixa tour à tour les professeurs dans la salle en se mordant les lèvres, signe qu'il regrettait d'avoir dit ça. Taiju évitait soigneusement son regard et continuait de faire semblant de lire son journal (sachant qu'il lisait la même page depuis dix bonnes minutes), Wakasa, qui se trouvait en retrait derrière son élève, faisait de discrets gestes pour disputer Shinichiro en silence, Shinichiro se ratatinait sur lui-même, et Takeomi ne savait plus où se mettre. Il ne pensait pas du tout qu'il s'agissait de ce genre de prophétie, il se disait que peut-être Rindo avait vu qu'il allait avoir une mauvaise note ou qu'il perdrait quelque chose... Mais pas qu'il se ferait tromper !
Surtout qu'il était en couple avec Haruchiyo, à savoir, son petit frère ! Mais pourquoi Haruchiyo le tromperait ? Takeomi connaissait son petit frère, il savait qu'il ne ferait jamais ça, et il était fidèle et respectueux enfin ! Et puis avec qui pouvait-il le tromper déjà ? Avec Hajime ce n'était pas possible puisqu'apparemment il était en couple avec Seishu. Avec Kazutora non plus puisqu'il était avec Keisuke et qu'il n'avait pas l'air de remarquer l'existence des autres hommes autour de lui. Avec Kakucho ? Non, il n'était pas du genre à faire ça et puis ils n'étaient pas si proches que ça... Mais alors avec qui ?!
En tout cas, la situation commençait à devenir très gênante, surtout pour Takeomi puisque Haruchiyo était son petit frère, et puis maintenant toute la salle des professeurs était au courant de ce qui allait arriver à Rindo... Takeomi espérait vraiment que sa prédiction était fausse, sinon ça serait horrible. Et puis il aimait beaucoup Rindo, il s'attendait déjà à l'avoir comme beau-frère et à devoir passer ses vacances avec lui à la maison. Rindo avait l'air de vraiment aimer son frère, ça serait triste que Haruchiyo ne l'aime pas en retour...
— Au pire vous pouvez le quitter maintenant, dit Taiju après un horrible moment de silence. Comme ça il ne vous trompe pas.
Rindo tourna vivement la tête vers lui et le dévisagea un instant, sûrement en se retenant de tuer son professeur à mains nues. À sa place, Takeomi l'aurait tué. Entre lui qui disait ça comme si de rien n'était et Shinichiro qui lui balançait qu'il allait vraiment se faire tromper, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Ses collègues étaient aussi désespérants que peu pédagogues. Ils ne servaient vraiment à rien.
Takeomi s'attendait à ce que Rindo s'énerve, ou qu'il continue de chercher des solutions pour éviter sa prédiction, mais il n'en fit rien. Au contraire, son visage se crispa et il fondit en larmes avant même de pouvoir réagir.
— Oh non, Rindo ne pleure pas, on peut trouver une solution, dit Wakasa avec peine.
— Y'a pas de solution, dit Rindo en enfouissant son visage dans ses mains.
— Tu peux peut-être essayer d'en parler avec Haruchiyo pour essayer de comprendre ce qu'il se passe, dit Wakasa avec douceur.
— Mais ça servira à rien...
— Même si c'est horrible, une prophétie reste une prophétie, dit Shinichiro. C'est dur, mais les histoires d'amour ne se passent pas toujours bien, et tu ne peux pas l'obliger à t'aimer...
— Shinichiro personne ne t'as demandé de parler, s'énerva Wakasa. Peut-être qu'il ne va pas te tromper, mais peut-être que vous ne serez plus ensemble et qu'il ira avec quelqu'un d'autre... Peut-être que c'est dans longtemps, et que tu ne l'aimeras plus...
— Tu sais, les tromperies ça arrive dans la vie, c'est horrible mais c'est comme ça, tout n'est pas toujours beau, dit Taiju.
Takeomi fusilla du regard son collègue et lui écrasa le pied sous la table, alors que les pleurs de leur élève redoublaient d'intensité.
— Mais je l'aime, dit-il d'une voix étouffée.
— Mais il t'aime aussi, j'en suis sûr, dit Wakasa en tournant son élève vers lui. Écoute Rindo, je ne peux pas te prendre dans mes bras mais sache que le cœur y est, et si je le pouvais je ferais tout ce que je peux pour t'aider. Ne te mets pas dans tous tes états pour cette prophétie, rien ne dit qu'elle est réelle, et même si elle l'était, elle ne te donne aucune indication ni contexte. Peut-être que Haruchiyo sera forcé, ou peut-être que ce ne sera pas un vrai baiser mais seulement un jeu d'acteur ou... Je ne sais pas, beaucoup de chose peuvent arriver.
— Mais ça veut dire qu'il ne m'aime pas, dit Rindo en hoquetant.
— Peut-être pas. Tu ferais mieux de lui en parler. Tu penses qu'il t'aime ?
— Je sais pas, dit Rindo en haussant les épaules sans conviction. Il me l'a jamais dit...
   — Haruchiyo est timide, ça ne veut pas dire qu'il ne t'aime pas, dit Takeomi sans savoir comment consoler son élève.
   — Tu sais, l'amour ça va, ça vient. Si Haruchiyo ne t'aime pas c'est comme ça, tu ne peux rien y faire, c'est la vie, lança Taiju avec sérieux.
   — Bon Taiju viens avec moi, dit Takeomi en se levant.
   — Mais qu'est-ce que j'ai dit ?!
   — Viens.
   Takeomi empoigna fermement le bras de son collègue et le força à se lever. Il traina Taiju hors de la salle des professeurs pour l'éloigner de Rindo, qui continuait de pleurer avec impuissance, et le fit sortir dans le couloir. Il ferma soigneusement la porte derrière eux, puis il s'éloignait dans le couloir, toujours en maintenant fermant l'énergumène qui lui servait de collègue. Et une fois qu'il fut sûr d'être suffisamment loin pour ne pas être entendu, il se tourna vers Taiju et frappa sèchement son torse avec un parchemin qu'il avait emmené, spécialement pour ça.
   — Non mais tu le fais exprès ou quoi, dit-il avec agacement.
   — Aïe, mais qu'est-ce qu'il te prend ?!
   — « Les tromperies ça arrive dans la vie », « l'amour ça va ça vient », « si Haruchiyo t'aime pas t'y peux rien », non mais t'es sérieux ?!
   — Mais je ne fais que dire la vérité !
   — Mais personne ne t'a demandé de parler ! Ton élève est en pleurs devant toi, et toi tu l'enfonces, s'écria Takeomi en frappant de nouveau son collègue.
   — Tu vas tout de suite baisser d'un ton avec moi et me parler avec plus de respect, dit Taiju en essayant de reprendre le dessus dans la conversation.
   — Pardon, s'exclama Takeomi sans se laisser faire. Répète ça pour voir ?!
   Taiju comprit aussitôt qu'il n'avait aucune chance contre Takeomi et se ratatina sur lui-même. Ils se disputaient souvent tous les deux, au moins quatre fois par semaine, et la plupart du temps, Takeomi se faisait dominé et laissait Taiju l'emporter. Mais parfois, il décidait de ne pas se laissait faire et alors là, Taiju comprenait rapidement qu'il n'avait aucune chance de gagner. Takeomi était d'un naturel très calme, mais il pouvait devenir très dangereux quand il le voulait.
   — C'est bon, dit alors Taiju. La prochaine fois j'aurais plus de tact.
   — Non la prochaine fois tu ne diras rien du tout.
   — ... Ok. De toute façon c'est pas mes affaires.
   — Exactement, donc si c'est pour dire ce genre de chose, il vaut mieux que tu ne dises rien.
   — Moi au moins mon petit frère n'est pas un connard.
   — Oh alors il ne tiens pas de toi. Et puis Haruchiyo n'en est pas un, il y a forcément une explication. Je suis sûr que la prédiction de Rindo est fausse.
   — Ce genre de prédiction c'est un calvaire, vaut mieux qu'elle soit vrai, dit Taiju en se mettant à marcher.
   — Pourquoi, demanda Takeomi en le suivant.
   — Parce que si ça n'arrive pas, Rindo va vivre en ayant peur de se faire tromper en permanence, puisque la prédiction ne donne aucune date. Elle peut se réaliser demain comme dans un an.
   — Peut-être, mais il y a un moyen de savoir quand une prédiction ne se réalise pas.
   — Ah bon, première nouvelle.
   — Je ne raconte pas n'importe quoi, c'est vrai. Quand tu fais une prédiction ou une prophétie, tu vois les personnes d'une certaine manière, avec une apparence précise. Si je vois une prédiction sur toi et que dedans tu as les cheveux bleus, mais que une semaine plus tard tu change de couleur et que ma prédiction ne s'est pas réalisée, ça veut dire qu'elle était fausse, puisqu'elle ne peut plus avoir lieue.
   — C'est quand même bancale.
   — Mais c'est vrai. On va où en fait ?
   — Je sais pas, tu m'as viré de la salle des profs et j'ai rien à faire, dit Taiju en lui lançant un regard perçant.
   — Je vais aller voir comment avancent les préparations pour le bal d'hiver, dit alors Takeomi. Tu veux m'accompagner.
   — J'ai rien d'autre à faire alors oui.
   Les deux professeurs changèrent alors de direction et prirent les escaliers ensorcelés pour descendre les étages. Le bal d'hiver approchait à grand pas, il allait avoir lieu lors de la première semaine de vacances donc, dans une semaine. Initialement, il n'y avait pas de bal d'hiver à Poudlard, sauf lors du Tournois des trois sorciers. Ça demandait trop d'organisation et de temps, et aucun professeur n'aimait assez faire la fête pour s'occuper de gérer un bal, en plus de devoir gérer les cours et les élèves.
   Mais pendant le dernier Tournois des trois sorciers, le bal avait été une telle réussite et un tel plaisir qu'après la guerre, des élèves avaient décidé de mettre en place un bal d'hiver chaque année. Pour le faire plaisir et pour les féliciter d'avoir traverser la guerre, les professeurs de l'époque avaient accepté, à la seule condition que c'était aux élèves de se charger entièrement de l'organisation. Les élèves avaient alors tout mis en place eux-mêmes, et depuis la tradition était restée.
   Le bal d'hiver était supervisé par les étudiants en dernière année, ils établissaient un planning de tâches, de demandes et d'activités, puis ils le soumettaient aux professeurs pour avoir leur approbation, et une fois qu'ils avaient donné leur accord, les préparatifs étaient lancés. Bien sûr, Takeomi et ses collègues leur apportait un coup de main de temps en temps, mais ils ne se fatiguaient pas à la tâche non plus. C'était surtout les préfets de chaque maison et les préfets en chefs qui donnaient les ordres, mais tous les élèves participaient avec joie et il n'y avait jamais vraiment de problèmes.
   — Tu comptes inviter quelqu'un au bal, demanda soudain Taiju.
   — Non pas vraiment, j'avais pensé à Akane mais elle va y aller avec South il me semble.
   — T'aimes Akane, demanda vivement son ami.
   — Hein ? Non, quel rapport ?
   — Je sais pas.
   — Et toi tu as quelqu'un pour le bal ?
   — Je veux y aller avec toi, déclara Taiju comme si de rien était.
   Takeomi s'arrêta d'un coup et fixa son ami avec incrédulité.
   — Avec moi ?
   — Non avec Rusard, enfin Omi, oui avec toi !
   — Pourquoi avec moi ?
   — Parce que t'es le seul qui m'intéresse.
   — Ah bon, demanda le jeune homme en rougissant.
   — Pourquoi t'es surpris, questionna Taiju en haussant les sourcils.
   — Je sais pas, je ne m'attendais pas à ce que tu dises ça comme ça d'un coup.... Je pensais que tu voulais aller avec quelqu'un de plus important au bal.
   — Omi, t'es celui dont je suis le plus proche et je viens de te dire que c'est toi qui m'intéresse. Je vais pas y aller avec un clochard comme Shinichiro ou South, Wakasa est ennuyant, Akane aussi, et je vais certainement pas inviter une morue du ministère, dit Taiju avec indifférence.
   Takeomi ria et secoua la tête. Taiju était désespérant, il ne filtrait jamais ses propos, et il ne se rendait même pas compte de ce qu'il disait. « Les morues du ministère », non mais n'importe quoi, il n'avait vraiment aucun respect. On croirait entendre un adolescent de quinze ans, Takeomi commençait sérieusement à croire que ses élèves déteignaient sur lui.
   — Et je t'intéresse dans quelque sens, demanda-t-il alors qu'ils arrivaient devant la Salle sur demande, là où les élèves avaient fait une réplique de la Grande salle pour commencer à la décorer.
   — Dans tous les sens du terme, dit simplement Taiju en passant trois fois devant le mur encore vierge de la Salle sur Demande. Alors c'est bon, on y va ensemble ?
   — J'ai jamais dit que j'étais d'accord.
   — Omi je lis en toi comme dans un livre ouvert, je sais très bien que tu meurs d'envie d'y aller avec moi, surtout que je suis ton préféré.
   — Crois-le.
   Une porte finit par apparaître dans le mur devant eux. Taiju l'ouvrit et laissa passer Takeomi en premier avec galanterie, le jeune homme lui lança alors un sourire amusé et passa devant lui. Taiju lisait peut-être en lui comme dans un livre ouvert mais en attendant, il n'avait toujours pas compris qu'il l'aimait et que c'était de lui que parlait Shinichiro tout à l'heure lorsqu'il disait que Takeomi voulait embrasser quelqu'un. Ah la la, il n'était pas très futé lui non plus.
   Les décorations de la Salle sur demande, qui avait donc pris l'apparence de la Grande salle, avaient bien avancé, elle était presque devenu méconnaissable. Aucune table n'était présente pour l'instant, et il n'y avait pas de buffet non plus. Mais les murs avaient été recouvert d'un givre artificiel. Il était blanc, avec des reflets argentés qui luisaient à la lueur du lustre de cristal, lui aussi couvert de fausse neige. Les murs semblaient être devenu ceux d'un château de glace, on ne sentait plus la pierre en les touchant, seulement une surfasse parfaitement lisse et froide. Des guirlandes étaient suspendues au lustre et partaient sur tous les côtés de la salle, dans lesquelles se mêlaient des branches de gui et de lierre. Le gui était ensorcelé, il bougeait tout seul dans les guirlandes, tels des serpents qui ramperaient discrètement, il grandissait et se développait, et une branche vint même se déployer et pendre au-dessus de la tête des deux professeurs lorsqu'ils entrèrent.
   C'était encore un peu vide pour l'instant mais les élèves avançaient bien. Enfin, là ils n'avaient pas l'air de faire grand chose, Takeomi comprenait pourquoi les préparations n'avançaient pas plus rapidement. Il n'y avait que quelque élèves présents, et presque aucun n'étaient vraiment en train de travailler. Mikey et Izana étaient allongés sur le ventre à même le sol, et d'après ce que Takeomi pouvait entendre de leur conversation, ils ne parlaient pas du tout des préparatifs du bal mais plutôt de leur cavalier. Senju, Yuzuha et Seishu s'étaient rassemblé dans un coin de la salle et s'amusaient à faire un bonhomme de neige avec de la neige artificielle. Emma semblait être en train d'apprendre à Shuji à danser (mais il avait plus l'air d'essayer de l'étouffer qu'autre chose). Et Keisuke était tranquillement assis sur un canapé (qui n'avait rien à faire là), et il était occupé à câliner son petit ami, qui était à moitié allongé contre lui. En fait, il n'y avait que Takashi, un élève de Serdaigle, et Hakkai, le petit frère de Taiju, qui travaillaient vraiment.
   — Et bien, je vois que ça travaille dur ici, constata Takeomi en s'avançant dans la pièce.
   — Monsieur on teste la qualité de notre neige artificielle, lança Seishu avec sérieux.
   — Oui, soit elle fond, soit elle est trop lourde, soit trop froide, dit Yuzuha.
   — Nous on est en train d'organiser le buffet, mentit Mikey en se redressant.
   — Ah oui je vois ça, dit Takeomi en lisant la liste qu'il tenait entre ses mais.
   Et ce n'était absolument pas une liste de plat pour le buffet, mais plutôt une liste de prétendants visiblement.
   — Moi j'apprends à Shuji à danser pour éviter qu'il ne piétine les pieds de tout le monde au bal, dit Emma.
   — C'est pour le bien des élèves, ajoute Shuji comme si c'était évident.
   — Bien sûr et vous vous faites quoi, demanda Takeomi en s'approchant du canapé.
   — Nous on est en pause, dit Keisuke avec un soupir de fatigue, comme s'il était un adulte de quarante ans qui devait travailler sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour nourrir son mari et ses trois enfants.
   — En pause, dit Taiju en haussant les sourcils.
   — Oui, ça c'est le canapé de la pause, c'est marqué dessus. Vous nous dérangez un peu là.
   Takeomi tourna la tête pour regarder ce que pointait son élève du doigt, et vit qu'en effet un petit papier était collé au canapé, sur lequel il était marqué « canapé de repos, merci de ne pas déranger ».
   — Et qu'est-ce que vous avez fait pour être si fatigué et avoir besoin de repos, demanda Taiju d'un air blasé.
   — Euh, je me suis levé, je suis sorti de mon lit alors qu'il faisait super froid, dit Kazutora. Je suis allé me doucher, j'ai mangé, je suis allé travailler, ensuite j'ai monté des marches pendant dix minutes, j'ai dû passer trois fois devant la porte, entrer dans la Salle sur demande, euh j'ai dû m'asseoir ici, écouter Keisuke parler, et maintenant je dois vous parler. C'est super fatiguant.
   — Sans parler de ses courbatures aux hanches qui font que chaque mouvements est un véritable supplice, ajouta Mikey d'un air malicieux.
   — Hé toi mêles-toi de tes courbatures et laisse mes hanches tranquilles.
   — T'inquiètes, je laisse Keisuke s'occuper de tes hanches, il le fait déjà très bien apparemment.
   — C'est sûr qu'il le fait mieux que ton mec en tout cas.
   — Euh déjà t'en sais rien, laisse mon mec tranquille.
   — Vous savez qui est trop bon au lit, demanda soudain Seishu. Et ben Haji-
   — Oh mais laissez-nous avec ton Hajime, tu nous persécutes avec lui, dit Keisuke avec agacement. T'en parle matin midi soir !
   — Ouais et toi tu parles de Kazutora vingt-quatre heures sur vingt-quatre depuis des années et je te dis rien pour autant !
   — Peut-être parce que je dis c'est interessant ? Et puis déjà non ça fait pas vingt-quatre heures puisque la nuit je dors, répliqua Keisuke d'un air supérieur.
   — C'est même pas vrai, la nuit y'a toujours ton lit qui craque et ton mec qui gémit, vous pourriez au moins lancer assurdiato, dit Mikey d'un ton vif.
   Kazutora lança un regard désolé à Takeomi et Taiju, et ceux-ci s'échangèrent un regard désespéré. Et dire qu'il y a quelques années, ils n'étaient que de petits enfants qui osaient à peine se sourire dans les couloirs, et maintenant ils faisaient des enfants ensemble... comme le temps passait vite. Takeomi se souvenait encore du jour où Mikey avait débarqué dans la salle des professeurs pour voir son grand frère et lui demander si c'était normal de vouloir prendre la main de Draken et l'embrasser, il avait à peine treize ans, et Shinichiro avait dû lui expliquer ce que c'était que l'amour...
   Et ce jour où Keisuke s'était assis à côté de Kazutora en classe. Ils n'avaient que onze ans, et encore aucun amis puisque c'était leur première année. Kazutora était très timide à l'époque, et puis lors de la cérémonie de répartition, il était resté si longtemps avec le choixpeau sur la tête que tout le monde s'était moqué de lui en disant qu'aucune maison ne lui correspondait. Alors il n'avait osé parler à personne et lors de son premier cours, qui était avec Takeomi, il était assis tout seul au fond de la classe et personne n'avait voulu aller à côté de lui. Mais Keisuke l'avait fait, il avait littéralement foncé sur lui, si bien que Takeomi avait cru un instant qu'il allait s'en prendre à lui, mais il s'était contenté de poser ses mains sur sa table avec sérieux et de lui dire « Je m'appelle Keisuke, si tu veux on peut être copain pour toute la vie, t'es d'accord ? ». Et ils ne s'étaient jamais quitté à partir de ce moment.
   Takeomi se souvenait même du jour où il avait présenté Rindo à Haruchiyo. Rindo était âgé de deux ans de plus que Haruchiyo alors il avait déjà son petit cercle d'ami lorsque celui-ci était arrivé à Poudlard. C'était un jour où Rindo se trouvait dans la salle de Takeomi, il était en retenu pour volontairement fait exploser un pétard (inoffensif) au visage d'un élève qui embêtait son grand-frère, Ran. Bon Rindo était parfois excessif, mais il n'était pas méchant alors Takeomi n'avait fait que le coller pour une heure avec lui. Et Haruchiyo était venu dans la classe pour demander à Takeomi de l'aide dans ses devoirs, et comme sur le moment, il avait été un peu feignant pour aider son petit frère, il avait chargé Rindo de le faire à sa place. Oui, ce n'était pas toujours un grand frère exemplaire, mais grâce à lui Haruchiyo et Rindo s'étaient rencontrés et aujourd'hui ils étaient très amoureux. Enfin. Rindo était très amoureux, parce que maintenant Takeomi commençait à douter de son petit frère.
   Il fallait vraiment régler cette histoire.
   — Tu ne sais pas où est Haruchiyo par hasard, demanda-t-il à l'adresse de Kazutora, tandis que les autres élèves continuaient de se chamailler à propos de leur performances au lit.
   — Non pas du tout. Il est peut-être à la bibliothèque ?
   — Je crois qu'il cherchait Rindo, lança Senju.
   — Ah...
   — Pourquoi, il y a un problème ?
   — Non pas encore... Enfin, non, c'est compliqué. Bon peu importe, remettez-vous au travail, le bal a lieu dans quelques jours et tout doit être prêt à l'avance.
   — Mais on est en pause, gémit Keisuke en entourant son petit ami de ses bras.
   — On dirait des gosses, dit Taiju. Je suis sûr que vous n'avez rien fait de la journée, ça ne va pas vous tuer de travailler un peu.
   — ... Si. En plus j'ai travaillé moi, j'avais plein de devoir à faire.
   — Vous êtes des causes perdus, surtout les Gryffondor. Je vous préviens, le bal ne sera pas décalé, même s'il n'est pas prêt. On vous a donné une date butoir c'est à vous de la respecter.
   — Oui mais vous pouvez nous aider !
   — Dans la vie, on ne sera pas toujours là pour vous aider.
   — Exactement, approuva Takeomi, vous devez apprendre à vous débrouiller seul. On repassera demain, en attendant, vous avez interêt à vous dépêcher pour tout préparer parce que sinon, il n'y aura pas de bal. Alors vous-
   — ... Monsieur vous sortez avec Monsieur Shiba, demanda Keisuke en fixant Takeomi.
Le jeune professeur fixa avec surprise son élève, ses joues commençant à rougir. Mais, quel était le rapport ? Pourquoi est-ce qu'il demandait ça maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il demandait ça tout court ?! Non mais d'où sortait cet élève sérieusement ?! Takeomi échangea un regard horriblement gêné avec son collègue. Alors là, il ne savait pas du tout quoi répondre. Pourtant c'était simple ! Non ! La réponse était non ! Enfin, aux dernières nouvelles c'était non ?! C'était non n'est-ce pas ?! Mais oui bien sûr que c'était non, pourquoi est-ce qu'il doutait de ça ?!
Takeomi ouvrit la bouche pur répondre, mais Taiju prit les devants.
— Oui pourquoi ?
Keisuke écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en grand face à cette annonce, tandis que Senju poussa une exclamation de surprise. Tout comme Takeomi, qui venait d'apprendre qu'il était apparemment en couple avec l'homme qu'il l'aimait depuis des années. Alors là... Il savait déjà qu'avec Taiju il était sans cesse surpris et qu'il en apprenait toujours plus sur lui, mais là il faisait fort. Si seulement il l'avait su plutôt, il n'aurait pas fait tant d'effort pour empêcher Shinichiro de dire a tout le monde qu'il était amoureux de Taiju !
— Sérieux, s'écria Senju en courant vers eux, alors que Kazutora refermait discrètement la bouche toujours ouverte de son petit ami.
— Oui, dit Takeomi en hochant la tête.
Alors, il n'avait aucune idée de pourquoi Taiju avait dit ça, s'il se moquait ou non de ses élèves, s'il tentait quelque chose avec lui ou s'il était juste devenu fou, mais il n'allait certainement pas passer l'occasion. Il était peut-être désespéré, mais peu importe. Si Taiju disait qu'ils étaient ensemble, Takeomi n'allait pas le laisser filer comme ça.
— Mais depuis quand, s'exclama Hakkai en s'approchant aussi.
— Vous allez vous marier ?!
— Non mais de quoi je me mêle, s'exclama Takeomi. Bon euh viens chéri on s'en va.
— Oui, et vous avez intérêt à finir la salle de bal, s'exclama Taiju en passant son bras autour de ses épaules pour l'entraîner vers la sortie.
   Takeomi en profita pour passer son bras autour de la taille de son « petit ami », et leurs deux professeurs sortirent de la salle, sous le regard médusé de leurs élèves. Takeomi attendit sagement qu'ils soient complètement sorti pour tourner la tête vers son collègue (sans le lâcher, il ne fallait pas rêver non plus).
   — T'as totalement vrillé ou tu te foutais juste de nos élèves ?
   — Ben quoi ? Tu veux pas être avec moi ?
   — Qu'est-ce qui te fait dire ça, demanda Takeomi avec surprise.
   — Peut-être le fait que tu me mates dès que tu me vois. Ou alors, le fait que tu sois directement entré dans mon jeu. Ou je sais pas... Peut-être parce que Shinichiro m'a presque avoué que tu m'aimais tout à l'heure, dit Taiju avec un sourire joueur.
   Takeomi rougit légèrement mais ne se laissa pas déstabiliser.
   — Ah donc t'es pas si aveugle et stupide que ça.
   — Quand je le veux je peux faire beaucoup d'effort. Alors qu'est-ce que tu veux faire ? On s'aime tous les deux alors autant être ensemble non ?
   — Ta façon de faire est déplorable et ta déclaration est vraiment pourrie mais j'accepte. Je veux bien être ton petit ami.
   — Tu dis ça comme si c'était pour me faire plaisir alors que je sais que t'en meurs d'envie.
   — Peut-être, dit Takeomi en se tournant vers Taiju. En tout cas, tu vas te démerder tout seul pour gérer nos frères et sœurs quand ils deviendront fou en apprenant qu'on est ensemble. Et évidemment je te laisse aussi gérer les élèves qui ont des radars à potins.
   — Tu sais que t'es un connard, demanda Taiju en le saisissant par la taille pour l'attirer contre lui.
   — Oui, mais je suppose que c'est pour ça que tu m'aimes, répliqua le jeune homme en prenant son visage entre ses mains.
   — Oui on va dire ça.
   — Parfait, alors t'as interêt à m'embrasser tout de suite sinon je vais dire aux élèves que t'es qu'un menteur.
   — Avec plaisir, dit Taiju en se penchant vers lui.

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Je me suis faite rire toute seule en décrivant les copies des Gryffondor 🗿
Bon du coup y'a ni eu le bal ni le lemon mais encore une fois, j'avais pas la place T-T (et puis je pense qu'en ce moment vous avez votre dose de lemon-)

Zoubi zoubi !

Commande d'os Où les histoires vivent. Découvrez maintenant