Sanzu x Rindo | Partie 2 ❅

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   — Je pense que c'est fini pour lui, dit Rindo d'un air sceptique.
   — Fini ? Tu veux dire que c'est complètement fini ?!
   — Il en a pour au moins trois mois là, c'est énorme trois mois pour un patineur, il va avoir du mal à patiner de nouveau après ça..., dit Rindo à voix basse. Il va perdre son niveau et il ne pourra pas le retrouver avant un moment...
   Sanzu échangea un regard dépité avec son patineur, avant de poser son regard sur Chifuyu.
   Les deux jeunes homme n'étaient plus près de la piste de glace, après la prestation de Rindo et Kazutora, ils étaient partis dans une salle plus éloignée, là où Chifuyu avait été emmené pour se faire hospitalisé. Il était assis sur un banc, son torse était adossé contre celui de Keisuke qui le tenait contre lui et maintenait un poche de glace sur son visage en caressant doucement ses cheveux. Les jambes de Chifuyu étaient étendues, et près de lui, Ran auscultait sa blessure, le visage inquiet. Seishu, Hajime, Akane et Wakasa aussi étaient ici et entouraient le patineur en le regardant avec perplexité.
   — Ça m'a l'air assez grave, dit Ran en manipulant délicatement la jambe de Chifuyu.
   — Grave comment, demanda Wakasa.
   — Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'opérer, mais tu vas devoir t'arrêter complètement quelques semaines. Tu feras aussi beaucoup de séance de kiné, de la rééducation, et tu vas devoir attendre un moment avant de pouvoir reprendre le patinage.
   Chifuyu ne répondit rien. Il était déjà en larmes, et devait aussi penser que c'était fini pour lui. C'était vrai que ça devait être dur de se dire qu'il pourrait reprendre sa carrière après ça, la chute avait été violente et ça avait du lui faire peur, et puis la blessure était grave, peut-être que ça lui laisserait des séquelles. Sanzu avait du mal à se dire que cette blessure pouvait suffire à lui faire arrêter sa carrière, après tout il pourrait très bien patiner de nouveau lorsqu'il irait mieux non ? Mais il comprenait Chifuyu, s'il était à sa place, il penserait aussi que sa vie était foutue.
   — Je suis tellement désolé, dit Seishu, qui pleurait aussi au vu de l'état de son partenaire.
   — C'est pas de ta faute, dit Chifuyu d'une voix étranglée.
   — Si, c'est moi qui te portait...
   Le pauvre devait se sentir horriblement coupable, Sanzu n'imaginait même pas ce qu'il pouvait ressentir. C'était parce qu'il avait lâché Chifuyu qu'il était tombé, il devait s'en vouloir terriblement.
   — Allez les gars, vous découragez pas, dit Wakasa pour essayer de les rassurer. Ce sont des choses qui arrivent, ce sont les risques du métier, mais c'est pas grave. Chifuyu va bien et tu iras mieux rapidement, t'es un athlète, ton corps est fort et se remet plus rapidement. Ta carrière n'est pas fichue, tu peux encore faire plein de chose et même si tu ne retrouvais pas ton niveau d'avant, tu resteras un très bon patineur. Personne n'est responsable de ta chute, ça arrive même au meilleur. On va t'aider à traverser ça et tu vas revenir encore plus fort. Allez, je sais que c'est dur mais ne vous laissez pas abattre les gars.
   Chifuyu et Seishu reniflèrent et acquiescèrent douloureusement. Ça allait être une période très compliquée... Mieux valait laisser Chifuyu tranquille pour qu'il se repose et se remette du choc.
   — On y va, demanda Sanzu à l'adresse de Rindo.
   — Oui, je pense qu'il faut les laisser seuls.
   Rindo s'approcha de son coéquipier pour lui dire au revoir, il le prit dans ses bras un court instant, en lui promettant de lui ramener plein de médailles, puis il rejoignit Sanzu et les deux jeunes hommes quittèrent la salle de soin.
   Ça ne se faisait sûrement pas de penser ça, mais Sanzu était tellement soulagé que ça soit Chifuyu qui soit blessé et pas Rindo. Il ne savait pas ce qu'il aurait fait si Rindo était tombé comme ça et qu'il l'aurait ramassé en miette, c'était horrible comme situation. Sanzu ne remercierait jamais assez Kazutora pour ne pas avoir lâché son patineur et avoir pris soin de lui sur la piste.
   — Il y a déjà eu des blessés dans notre équipe, dit Rindo au bout d'un moment de silence. Une fois je me suis fait une entorse au poignet, et je suis déjà tombé plein de fois, je ne compte plus le nombre de fois où je me suis étalé au sol ou sur Kazutora. Et c'est pareil pour les autres, des chutes il y en a toujours, mais c'est la première fois que quelqu'un se blesse aussi gravement.
   — Ce sont des choses qui peuvent arriver malheureusement...
   Rindo s'arrêta et fixa devant lui, le regard perdu dans le vide.
   — S'il m'arrivait ce genre de chose je ne m'en remettrais pas Sanzu, dit-il. Le patinage c'est toute notre vie ici, on ne sait rien faire d'autre que ça. C'est Chifuyu qui est tombé mais ça aurait pu être moi...
   — Mais tu n'es pas tombé. Si tu pensais à toutes les alternatives qui existaient tu n'avancerais pas.
   — C'est vrai. Mais ça me fait un peu peur maintenant de tomber.
   — Tu avais peur tout à l'heure ?
   — Hmm... oui un peu. Mais quand j'ai commencé à patiner j'ai tout oublié, j'ai juste fait confiance à Kazutora et je me suis dit que quoiqu'il arrive il me rattraperait toujours. Tu sais quand je patine, je n'ai jamais vraiment peur de tomber, je n'ai pas peur d'avoir mal, je me laisse juste entraîner et je me dis que s'il m'arrive quelque chose je pourrais toujours me relever. Mais au final, est-ce que c'est vraiment possible de se relever après une chute aussi violente que celle de Chifuyu ? Parfois il nous arrive des choses sans qu'on ne puisse les contrôler, ça ne dépend pas de nous alors... j'ai peur de ne plus réussir à patiner aussi librement.
   Sanzu hésita un instant, puis il prit la main de Rindo dans la sienne et entremêla leurs doigts.
   — C'est normal que tu aies peur, dit-il doucement. Tu dois être sous le choc de ce qu'il s'est passé, ce serait étrange que tu n'aies pas peur. Mais ce n'est pas grave, la peur n'est pas quelque chose de mauvais.
   — Tu penses ?
   — Oui, ça te rend conscient des risques, et comme ça tu auras encore plus envie de te dépasser et de vaincre ta peur ! Et tu deviendras encore plus fort.
   Rindo regarda Sanzu un moment, puis un petit rire lui échappa.
   — Ce n'est pas vraiment comme ça que ça marche, dit-il d'un air amusé.
   — Ah bon ?
   — Non, c'est plus compliqué, dit Rindo avec un sourire.
   — En même temps tout est toujours compliqué avec vous...
   — On est des starlettes capricieuses et insupportables je te rappelle, répliqua Rindo d'un air sérieux.
   — Euh, tu es une starlette capricieuse et chiante.
   — Déjà c'est faux, Kazutora est super chiant aussi à tout le temps dire qu'il rate tout !
   — Oui bon vous êtes les deux starlettes chiantes de l'équipe.
   — En même temps on est les meilleurs, on peut se le permettre. Tu devrais être honoré de travailler avec des célébrités comme nous.
   — « On est les meilleurs », ça va tes chevilles ?
   — Vu tous les bandages que je mets pour éviter les ampoules, elles ont intérêts à aller bien, répliqua Rindo alors qu'ils arrivaient près de la piste de patinage.
   — Tu veux que je te lâche la main, demanda timidement Sanzu en démêlant ses doigts de ceux de Rindo.
   — Non pourquoi ?
   — Il y a beaucoup de monde ici, et beaucoup de caméras...
   — Et ?
   — Je ne veux pas ruiner ta réputation. Deux garçons ensemble c'est pas toujours très bien vu, surtout avec moi...
   — Pourquoi surtout avec toi ?
   — Ben... Il y a mieux quoi...
   Rindo leva les yeux au ciel et tendit sa main au jeune homme, mais Sanzu n'osa pas la prendre. Rindo avait tout une image à tenir, il ne pouvait pas faire n'importe quoi en publique, ni être vu avec n'importe qui, il devait faire attention. Mais il ne semblait pas être du même avis que Sanzu. Voyant qu'il ne voulait pas prendre sa main, Rindo fit alors demi-tour et commença à s'en aller.
   — Qu'est-ce que tu fais ?!
   — Je m'en vais.
   — Mais tu vas où ?!
   — Faire un tour en ville.
   — Mais Rindo tu peux pas partir, tes amis vont patiner là, et il y aura bientôt la remise des prix, s'exclama Sanzu en lui courant après.
   — Je m'en fiche, dit simplement Rindo.
   — T'es en train de faire un caprice là ?!
   — Tu ne veux pas rester avec moi donc oui.
   — Si je veux rester avec toi, je ne veux juste pas te prendre la main pour ne pas t'attirer des problèmes.
   — Mais je patine avec un mec, tu crois qu'il va m'arriver quoi ?!
   — Mais c'est pas pareil !
   — Sanzu tu m'énerves. Déjà tu mets un masque et ça m'énerve, ensuite tu veux trop protéger mon image et ça m'énerve, en plus tu t'occupes pas que de moi et ça m'énerve !
   — Tout t'énerve en fait, constata Sanzu en se retenant de se moquer.
   — Oui tout m'énerve ! T'es censé être mon manager, tu dois prendre soin de moi et tu le fais pas !
   — Mais si !
   — Non parce que tu veux pas enlever ton masque et tu veux pas me donner la main, et après c'est sûr que tu ne voudras pas avoir un rendez-vous avec moi. Et tout ça ça me contrarie, parce que j'ai besoin d'être détendu aujourd'hui et... et..., tu me contrarie alors je ne te parle plus.
   Sanzu se mordit les lèvres pour éviter d'éclater de rire et de frustrer d'avantage son patineur, et le regarda plutôt partir bouder dans son coin. Ce n'était pas la première fois que Rindo faisait ce genre de chose, il prenait un malin plaisir à être capricieux juste pour l'agacer, mais en réalité Sanzu adorait quand il faisait se genre de chose. Rindo était plutôt du genre mature et calme mais lorsqu'il n'obtenait pas ce qu'il voulait et que ça concernait Sanzu, il était capable de se sentir offenser pour la moindre chose. Et c'était très amusant.
Sanzu sourit et le regarda s'en aller. Son regard parcourut son corps de haut en bas. Même lorsqu'il ne faisait que marcher, c'était flagrant qu'il était un patineur, ou alors on pouvait penser qu'il était danseur. Peu importe ce qu'il faisait, chaque mouvement de Rindo restait gracieux. Quand il se déplaçait, ses bras se balançaient avec légèreté près de ses hanches qui ondulaient sensuellement, son dos droit était toujours cambré à la perfection, sa tête toujours bien levée. Il marchait dans un silence absolu, il ne faisait pas un bruit, comme si l'atmosphère s'assouplissait sur son passage et enveloppait son corps, et que le sol étouffait le bruit de ses pas. C'était hallucinant à quel point il pouvait être magnifique quoi qu'il faisait.
   Oui mais là il était quand même en train de partir, si Sanzu le laissait faire il allait se faire tuer. Il ne pouvait pas partir comme ça, Sanzu était censé veiller sur lui.
   — Rin reviens, appela Sanzu en commençant à paniquer à l'idée que Rindo lui échappe vraiment.
   — Je t'entends pas.
   — Allez je te promets de ne plus te contrarier pendant toute ta période de compétition. Je ferais tout ce que tu veux.
   Rindo ne répondit pas et continua de partir.
— Rin, viens je te donnerais la main allez. Je suis désolé de t'avoir contrarier.
— Non, je vais aller me doucher, dit son patineur en entrant dans un vestiaire.
Sanzu le regarda disparaître avec incrédulité. Mais ce n'était pas le moment de prendre une douche, les filles allaient bientôt patiner, il fallait aller les voir... Et puis juste après il y aurait la remise de prix, Rindo devait rester près de la piste !
— Rin, appela Sanzu en entrant dans le vestiaire, au moment où Rindo s'enfermait derrière la porte qui cachait les douches. Tu veux vraiment te doucher maintenant ?
— Je ne veux pas y aller, dit Rindo de l'autre côté de la porte.
Un bruit de fermeture éclair se fit entendre, et le survêtement noir de Rindo vola dans les airs, au-dessus de la porte. Sanzu sursauta et se précipita pour rattraper les vêtements de son ami.
— Mais tu seras avec moi, allez viens, dit-il en les pliants délicatement pour les poser sur le banc des vestiaires.
— Non je veux pas, je ne veux pas faire la remise des prix, déclara Rindo avant de lancer dans les airs son pantalon à pattes d'éléphant.
— Pourquoi, questionna le jeune homme en le rattrapant facilement.
Rindo marmonna quelque chose d'incompréhensible en lui jetant le haut de son costume. Sanzu fronça les sourcils en le réceptionnant, et s'adossa contre la porte de la cabine.
— Pourquoi tu ne veux pas y aller ?
— ... pas premier c'est la honte..., grommela Rindo.
— Si tu n'es pas premier c'est la honte ?
— Je suis censé être le meilleur, je veux que tu me vois réussir...
— Tu as déjà réussi Rin, t'as super bien patiné aujourd'hui, comme toujours !
— Mais si je ne suis pas premier je vais décevoir tout le monde, je ne veux pas que tu vois ça, dit Rindo d'une petite voix.
Sanzu resta un moment silencieux. Qu'est-ce qu'il arrivait à son ami ? Depuis quand est-ce qu'il avait ce genre de peur ?
— Hé c'est quoi cette baisse de confiance en toi là, demanda tendrement le jeune homme. T'es le meilleur patineur ici et tu le sais, t'as confiance en toi d'habitude, c'est quand même pas à cause de moi que t'as peur comme ça ?
— ... Je veux juste que tu sois fier de moi et te montrer que je suis vraiment le meilleur...
— T'es bête, je suis déjà fier de toi, et je sais aussi que tu es le meilleur.
— Tu le serais encore plus si j'étais premier.
— Mais je ne le serais pas moins si t'étais pas premier.
— Tu m'énerves à toujours avoir le dernier mot, dit Rindo en lui lançant un dernier vêtements par-dessus la porte.
Le jeune homme tendit les bras et l'attrapa en souriant, avant de soudain se rendre compte qu'il s'agissait du caleçon de son patineur. Du caleçon- Donc Rindo était nu derrière la porte ?! Entièrement nu ?! À quoi pouvait bien ressembler son corps ?
Sanzu l'avait déjà vu torse nu lors de ses entraînements, il avait déjà pris le temps de détailler avec soin chaque détail de son torse muscler, et de contempler le magnifique tatouage qui couvrait une partie de son torse et ses bras. Mais, et tout le reste ? Comment est-ce que son patineur pouvait bien être ? Rindo devait être magnifique sans aucun vêtements pour cacher son corps, surtout sous l'eau chaude de la douche qui s'était mise à couler, signe qu'il se lavait vraiment, il devait juste être... Encore plus incroyable.
Sanzu aimerait beaucoup pouvoir le rejoindre et admirer la beauté de son corps. Pouvoir le tenir contre lui, le prendre dans ses bras et l'étreindre sur son cœur, l'embrasser, prendre son visage dans ses mains et juste être avec lui. Il l'enlacerait comme les couples s'enlaçaient dans la rue et se câlinaient des minutes entières, et le ferait se sentir tellement complet, tellement heureux. Mais d'ailleurs, qu'est-ce qu'ils étaient l'un pour l'autre maintenant qu'ils s'étaient embrassés ? Rindo lui avait demandé un rendez-vous amoureux avec lui donc... il... il était forcément amoureux de lui non ?
Il avait beaucoup de mal à comprendre comment Rindo pouvait l'aimer, mais c'était difficile de faire comme s'il ne le voyait pas. Il avait bien remarqué que Rindo était différent lorsqu'il était avec lui et qu'il lui manifestait beaucoup d'affection, à sa façon. Alors... comme lui aussi l'aimait... et qu'ils s'étaient embrassés... Est-ce qu'ils étaient ensemble ?
— R-Rindo, murmura le jeune homme en posant l'arrière de sa tête contre la porte. Qu'est-ce qu'on est tout les deux... ?
— Hmm... Moi je suis amoureux de toi, dit simplement Rindo.
— J-je suis aussi amoureux de toi, dit Sanzu en rougissant.
— Alors on peut être ensemble, non ? À moins que tu ne veuilles pas parce que je suis un patineur et que « J'aI UnE ImAgE à TeNIr », demanda Rindo en imitant la voix de Sanzu.
Le jeune homme explosa de rire en entendant cette imitation.
— Non, je veux quand même qu'on soit ensemble. On aura qu'à être discret.
— Certainement pas, je veux pouvoir t'embrasser, et te prendre la main, n'importe où et n'importe quand, déclara sèchement Rindo.
   Il n'avait vraiment pas digérer le refus qu'il s'était pris pour lui donner la main... Sanzu sentait que Rindo allait lui ressortir ça pendant longtemps.
— Donc... toi et moi... on est ensemble... ?
— Oui. Tu veux pas me rejoindre ?
— Hein ?!
La porte contre laquelle était adossé le jeune homme s'ouvrît soudain et Sanzu manqua de tomber au sol. Il réussit néanmoins à rester sur pied et se tourna sans réfléchir.
— Viens, dit Rindo en le tirant par la main pour l'amener contre lui.
Il prit son visage entre ses mains et lui enleva son masque, avant de déposer ses lèvres sur les siennes, en se collant contre lui.
Sanzu écarquilla les yeux en sentant le corps nu de son petit ami être contre lui. Rindo était nu contre lui. Il était nu contre lui ! Son corps dénudé, couvert d'eau, était collé contre lui, il pouvait en sentir chaque partie... Oh la la, même s'il voulait le voir comme ça, Sanzu é s'était pas préparé mentalement ! Son petit ami n'avait pas l'air gêné d'être nu contre lui en revanche, il l'embrassait comme si de rien était et ne se gênait pas pour se coller à lui. En même temps Rindo n'était pas du tout pudique, par exemple, lorsque Takashi lui cousait son costume, ça ne l'avait pas dérangeait de se déshabiller devant lui pour faire des ajustements. Et puis, Sanzu savait qu'il allait souvent au bain avec les autres patineurs et qu'ils pouvaient prendre leur douche ensemble.
— Tu comptes réagir à mon baiser ou tu vas continuer de faire la statue encore longtemps, questionna Rindo avec impatience.
— C'est que... tu... je... enfin t'es...
— Je suis nu et dans tes bras, je t'excite pas là ?
Sanzu rougit violemment, ce qui fit rire Rindo. Bon, ce n'était pas le moment d'être gêné, il fallait que le jeune homme en profite. Rindo ne risquait pas souvent d'être nu dans ses bras, c'était une occasion à ne pas rater.
Sanzu finit alors par se détendre et laissa son petit ami l'embrasser de nouveau. C'était le troisième baiser qu'ils s'échangeaient en une journée, et il était tout aussi délicieux que les deux premiers. Sanzu aimait plus que tout embrasser Rindo, c'était si doux qu'il pourrait le faire infiniment, et si agréable que ça suffisait à le faire se sentir bien et à l'aise sans son masque.
Le jeune homme enlaça son patineur alors que celui-ci répondait à son baiser et passait des bras autour de son cou. Il glissa ses mains au creux de ses reins avec délicatesse, sans oser faire des mouvements trop brutal et de briser le corps qui semblait si fragile de Rindo. La grâce qui l'enveloppait était telle que Sanzu ne réussissait pas à le toucher autrement qu'avec douceur.
Le tenir de cette façon contre lui faisait battre son cœur et le réchauffait, il mit peu de temps avant d'être totalement à l'aise avec la nudité de son patineur, et à vouloir le serrer encore plus forts contre lui.
   Rindo posa ses mains sur sa nuque pour approfondir leur baiser, il vint passer sa langue sur ses lèvres, puis pénétra sa bouche, le faisant vivement rougir. Sanzu ouvrit un peu plus la bouche et fit bouger sa langue contre celle de Rindo, la chaleur l'envahissant peu à peu. Leur baiser se fit plus pressant, plus rapide, plus intense. Sanzu n'avait plus envie de s'arrêter à présent, il oublia complètement qu'il était censé retourner près de la piste pour voir les filles patiner, notamment sa sœur, et serra un peu plus Rindo contre lui.
   Son petit ami le prit soudain par le col de sa veste pour se plaquer contre lui, puis il la fit glisser sur ses bras pour venir tâter son torse avec ses mains. Sanzu rougit d'avantage, mais il estima que Rindo le laisserait aussi découvrir son corps comme lui le faisait, alors il descendit timidement ses mains sur les fesses de son patineur et les toucha avec hésitation. Rindo n'enleva pas ses mains, au contraire, il se lova d'avantage contre lui en se cambrant, et passa même ses doigts sous son t-shirt devenu humide à cause de lui.
Ses doigts chauds caressèrent sa peau, sensible à son toucher, et vinrent se poser sur sa poitrine avant de tâter ses bouts de chairs. Sanzu se crispa de plaisir sans s'en rendre compte et ses mains se refermèrent sur les fesses de Rindo. Ça ne fit que leur donner plus envie de continuer, Rindo continua de tâter la poitrine du jeune homme en comprenant qu'il aimait ça, Sanzu serra un peu plus ses fesses, le collant contre son bassin, et sentit son entrejambe frotter le sien.
   Rindo était en train de l'exciter... il se sentait serrer dans son boxeur, il avait vraiment chaud, et sa tête commençait à tourner. Il en voulait encore, il avait besoin de plus, il en mourait d'envie...
   Le jeune homme fit alors soudain reculer son petit ami contre le mur de la douche pour le plaquer contre, juste sous l'eau chaude qui coulait au-dessus d'eux. Il se retrouva couvert d'eau en seulement quelques secondes, ce qui ne fit qu'accroître son excitation. Sans mettre fin à leur baiser, Rindo le déshabilla avec hâte, arrachant presque ses vêtements, et les envoya au loin sans prêter attention à où ils atterrissaient.
   Sanzu put alors presser son corps contre celui de Rindo, l'étouffant entre lui et le mur, et vint précipitamment déposer des baisers volatiles sur son cou, en léchant l'eau brûlante qui dégoulinait sur ses clavicules.
   — Me fais pas de suçons dans le cou, dit précipitamment Rindo.
   Sanzu hocha la tête. Il attrapa son petit ami sous les cuisses, les mains juste en dessous de ses fesses, et le suréleva légèrement sur la pointe des pieds pour pouvoir embrasser sa poitrine, et y laisser les traces de son passage.
   — On a pas beaucoup de temps, dit-il en embrassant de nouveau Rindo. Qu'est-ce que je peux te faire ?
   — Tout ce que tu veux tant que ça ne se voit pas. Je ne tiens pas à ce que la presse sache que je me suis fait baiser. Et dépêche toi.
   Sanzu sourit face à l'empressement de son petit ami. Il n'avait aucun problème avec le fait d'aller vite, tant qu'il pouvait le faire gémir de plaisir autant qu'il voulait... Il savait déjà quoi faire.
   — Mets-toi à genoux.
   — Q-quoi, dit Rindo, essoufflé.
   — Fais moi confiance, dit Sanzu en appuyant sur ses épaules pour le faire se baisser. Allez, montre moi que tu ne sais pas juste patiner et que tu peux aussi très bien faire d'autre chose.
   Rindo lui lança un regard brûlant de désir. Il empoigna ses hanches sans hésiter et vint passer sa langue à l'intérieur de ses cuisses, il parsema de baiser sa peau trempée et la mordilla même par endroits. Sanzu s'appuya à deux mains contre le mur de la douche, il baissa les yeux et croisa le regard perçant de son petit ami, qui ne cessait de le fixer tout en commençant à embrasser son entrejambe. Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que le rouge montait aux joues de Sanzu, il ouvrit grand la bouche, et laissa le jeune homme venir en lui, sans lui laisser le temps de se préparer mentalement.
   Sanzu gémit de plaisir en s'appuyant avec force sur le mur. Ce n'était pas possible, comment est-ce que Rindo faisait pour être bon partout, il s'était déjà entraîné ou quoi ? Il avait l'air de s'avoir exactement ce qu'il faisait et prenait plaisir à embrasser Sanzu.
   Le jeune homme se mordit les lèvres et ferma les yeux. Des décharges de plaisir traversaient son corps en partant de son ventre, il tremblait, et se sentait déjà presque au bord de l'orgasme, alors que Rindo venait seulement de commencer. Non, il voulait continuer à prendre du plaisir, c'était trop tôt pour s'arrêter maintenant. Mais c'était particulièrement difficile de ne pas céder, le plaisir qu'il ressentait était indescriptible et si fort que Sanzu avait l'impression de se noyer dedans.
   Rindo attrapa soudain l'une de ses mains et la plaça sur sa tête. Le jeune homme comprit aussitôt, Rindo voulait qu'il le guide. Même si en faisant ça, il l'invitait surtout à maltraiter sa tête en l'agitant violemment. Sanzu enfouit alors sa main dans les cheveux de son petit ami, il laissa tomber son front contre son avant-bras, plaqué contre le mur, et souffla pour essayer de se calmer. Il savait déjà que ce qu'il allait faire le ferait céder, et il était déjà trop excité pour y aller lentement, alors guider ainsi les mouvements de Rindo allait forcément le faire arriver à bout. Rindo continuait de faire des va-et-vient sur son entrejambe, mais quand Sanzu le ferait aller à sa cadence, il n'allait vraiment plus tenir...
   Le cœur battant, Sanzu serra les cheveux de son petit ami et commença bougea sa tête à toute vitesse, en coordonnant son bassin à ses mouvements. Rindo gémit de plaisir sans opposer aucune résistance, il laissa Sanzu appuyer d'un coup sur sa tête pour entrer davantage dans sa bouche, et se soumit complètement à lui sans chercher à faire autre chose. Les deux jeunes hommes gémissaient ensemble de plaisir, Sanzu allait de plus en plus vite et se sentait arriver, alors que Rindo continuait de lui servir d'objet en passant sa langue sur sa peau brûlante, des bruits obscènes étouffés s'échappant de sa bouche.
   Sanzu n'arrivait plus du tout à réfléchir, il ne pouvait plus que penser à son petit ami, en se demandant vaguement s'il n'était pas un peu masochiste sur les bords. Il devait lui sûrement lui faire mal à y aller aussi fort et à appuyer sur sa tête de cette façon, et pourtant Rindo n'arrêtait pas de gémir. Ses joues étaient toutes rouges, comme celles de Sanzu, il s'était presque mis à quatre patte devant lui, le bas du dos cambrer de façon provocante et les cuisses ouvertes. Sanzu n'aurait jamais pensé le voir un jour dans cette position, ni même qu'il le laisse disposer de son corps à ce point et prenne plaisir à se faire malmener de cette façon. Il pensait que Rindo se montrerait bien plus dominant et plus fier à cause de son ego, mais en réalité... Sanzu pouvait faire ce qu'il voulait de lui. Et il adorait cette idée.
   En tout cas, il avait eu raison de penser que le guider et lui montrer sa cadence le ferait atteindre l'orgasme, car il ne mît pas longtemps avant de se déverser dans la bouche de son petit ami, en gémissant bruyamment.
   — Relève-toi, dit-il, essoufflé.
   Rindo cracha ce qu'il avait dans la bouche et lécha ses lèvres en se relevant.
   — J'ai-
   Sanzu ne lui laissa pas le temps de parler. Il le plaqua contre le mur en l'embrassant à pleine bouche, avant de le soulever par les cuisses et de faire s'enrouler autour de sa tailler. Rindo lâcha un gémissement de plaisir et de douleur, il pencha sa tête en arrière pour offrir plus de surface à embrasser à Sanzu, le souffle court, et s'accrocha à ses épaules.
   — A-attends, dit précipitamment Rindo alors que Sanzu l'embrassait avec envie dans le cou.
   — Q-quoi ?
   — Je... tu... tu p-peux y aller d'un coup, on aura pas le temps sinon...
   — Ça va te faire mal, c'est pas grave si on arrive en retard pour voir les filles, on aura qu'à dire qu'on s'est perdu, dit Sanzu en déposant des baisers dans le creux du cou de son petit ami.
   — Oui mais même... je l'ai déjà fait avec un garçon, tu peux y aller t'inquiète pas... je sens que t'en as e-envie...
   C'était vrai que le jeune homme n'avait pas envie d'attendre et qu'il mourrait d'envie de ne faire qu'un avec Rindo...
   — M-moi aussi j'en ai envie, ajouta son petit ami avec gêne.
   — Dans ce cas...
   Sanzu remonta son petit ami en le tenant contre le mur et échangea un regard avec lui, avant d'entrer avec autant de douceur que possible en lui. Rindo se crispa d'un coup, ses ongles s'enfoncèrent dans son dos et il ferma douloureusement les yeux, en respirant fortement pour se calmer.
   — Ça va, s'inquiéta Sanzu en caressant la taille de son patineur.
   — Oui, dit difficilement Rindo. 
   Sanzu posa ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec lenteur afin de le détendre et laissa ses doigts courir sous ses cuisses. Il attendit un moment avant de commencer à bouger avec douceur en Rindo, en prenant bien garde à ne pas y aller trop vite d'un coup.
— V-va plus vite, dit aussitôt Rindo en fermant les yeux.
Sanzu ne chercha pas à le contredire et s'exécuta aussitôt, sans pour autant aller beaucoup plus vite. Même si ça excitait Rindo, il ne voulait pas lui faire mal et préférait faire attention. Il valait mieux le faire un peu patienter pour être sûr qu'il soit parfaitement habitué à sa présence plutôt que d'y aller d'un coup et qu'il se retrouve à ne plus pouvoir marcher après. Le jeune homme resta donc encore doux quelques instants, et compensa sa lenteur avec des baisers sur le haut du corps de Rindo, ainsi que des caresses sous ses cuisses et sur ses fesses.
Il put enfin accélérer la cadence lorsque son petit ami se détendit complètement avec un soupir de soulagement, et rejeta de nouveau la tête en arrière, contre le mur. Sanzu l'empoigna fermement par les hanches, il se mit à bouger avec rapidité en son petit ami en arrêtant ses baisers pour se concentrer sur sa tâche, et fit remonter la température de leur corps. Même si c'était pour le bien de son partenaire, attendre quelques minutes que Rindo soit prêt avait frustré Sanzu. Devoir contenir son excitation alors même qu'il était en son petit ami était plus que provocant et ça n'avait fait que l'exciter d'avantage. Il était déjà à son comble.
Rindo avait l'air complètement submerger par le plaisir qui l'assaillait, il était brûlant, et ne parvenait plus qu'à bouger son bassin et à gémir. Il ne réussissait même pas à s'accrocher à Sanzu, il l'avait lâché et ses mains étaient plaquées contre le mur derrière lui, près de sa tête. Il gémissait sans se retenir, sa voix d'habitude si froide et calme se transformait en une mélodie enivrée de plaisir. Il en réclamait encore plus, en se cambrant dans une position des plus provocantes, le bassin entièrement collé à celui de Sanzu, les bras levés et la tête rejetée contre le mur, la bouche ouverte pour trouver de l'air et laisser respirer sa poitrine affolée. Ses yeux étaient mi-clos, vitreux, il se forçait à lutter pour les garder ouverts sous les ordres de Sanzu qui exigeait qu'il le regarde dans les yeux, jusqu'à ce qu'il s'écroule de plaisir.
Sanzu se mit à murmurer, à gémir toutes sortes d'obscénités à l'oreille de son petit ami, lui décrivant tout ce qu'il pourrait lui faire, comment il le ferait, le prendre, et où ça, et avec quoi. Et entendre ça semblait exciter plus que tout Rindo.
— Il e-est passé où le patineur t-tout calme et froid, demanda Sanzu pour le provoquer.
— I-il... Hmm... I-il est p-passé où le manager tout... t-timide et soumis, répliqua difficilement son petit ami.
— C'est moi que tu traites de soumis, lança le jeune homme en donnant un coup de bassin à Rindo.
— F-ferme-la... c-c'est pas pareil..., dit Rindo en gémissant.
Sanzu voulut répliquer, mais il sentit soudain son corps et celui de Rindo frissonner, signe qu'ils y étaient presque. Le jeune homme oublia totalement la provocation qu'il avait en tête et s'acharna sur le point sensible qu'il avait trouvé, en respirant de plus en plus fort. Rindo accompagna ses derniers mouvements de bassin, répondant à ses coups avec intensité, et tous les deux finirent par atteindre le septième ciel en même temps.
Sanzu s'arrêta, essoufflé, l'esprit complètement flou, le corps tremblant. Rindo aussi s'était paralysé, il avait reposé ses mains sur les épaules de Sanzu et son corps glissait contre le sien. Le jeune homme le reposa au sol alors qu'il commençait à redevenir lucide, et resta proche de son petit ami.
— Ça va, demanda Sanzu en voyant que les jambes de son petit ami tremblaient.
— Ça ne peut qu'aller bien après ça...
— ... T'es un peu masochiste non, ne put s'empêcher de demander Sanzu.
— Mais non, s'exclama Rindo en frappant sa poitrine, les joues rouges.
— T'as le droit t'inquiète pas, ria Sanzu en l'entourant dans ses bras.
Rindo leva les yeux au ciel mais il se laissa faire. Il posa sa tête sur la poitrine du jeune homme et le laissa le câliner un instant. Les battements du cœur de Sanzu redevenaient réguliers, il se calmait peu à peu sentait son plaisir disparaître. Un sentiment de bien-être l'envahissait à présent, il se sentait complet, détendu, et parfaitement serein. L'eau continuait de couler sur eux, d'ailleurs, la coiffure qu'avait Rindo pour sa compétition était complètement défaite, ses cheveux violets tombaient à présent négligemment autour de son visage, toute la laque et le gel étaient partis. Son maquillage aussi avait coulé d'ailleurs, il avait des traces noires sous les yeux.
— T'as l'air d'un petit panda, dit Sanzu avec amusement.
— Je vais me faire tuer par Taka et South, je suis censé rester en costume...
— Tu peux toujours le remettre.
— Hmm...
Sanzu posa sa tête sur celle de Rindo et caressa ses cheveux pour les démêler, ils étaient tous collés à cause des restes de laque.
— ... J'aime bien quand on est brutal avec moi mais je suis pas masochiste ok, se sentit tout de même obliger de dire son petit ami.
Sanzu ria en entendant ça.
— D'accord t'es pas masochiste, dit-il avec un sourire.
— Donc t'es pas obligé de te mettre en mode mignon après qu'on ait couché ensemble, ajouta Rindo.
— Euh je suis toujours mignon. Et en plus si, c'est important de prendre soin de son petit ami après un rapport, pour être sûr que ça va. Surtout que toi t'es un petit patineur tout fragile.
— Je suis pas fragile !
— ... T'as l'air fragile avec ton corps tout mince.
— Je suis super musclé ! Je peux te casser n'importe quand, fais attention hein, dit Rindo en agitant son index devant le visage du jeune homme.
— Oui j'en doute pas ! Mais disons que... t'es tellement élégant que on ne se dit pas que tu peux utiliser ta force.
— Utiliser sa force c'est pas élégant ? Donc les porteurs au patinage ils sont pas élégants ? T'es en train de dire que mon partenaire est pas élégant ? Attention hein, dit Rindo en continuant d'agiter son doigt sous les yeux de Sanzu pour lui faire peur.
— Mais j'ai pas dit ça, se lamenta Sanzu.
— Avoue que t'as peur de moi.
— Quand on parle de patinage oui... j'ose pas te désobéir après...
— ... Donc t'es un peu un soumis, dit Rindo avec satisfaction.
— Mais non ! Il n'y a aucun rapport !
— T'inquiète pas, je te laisse dominer au lit, murmura Rindo en tapotant sa poitrine. Viens il faut vraiment qu'on y aille.
Il frotta ses yeux pour faire partir le noir de son maquillage qui avait coulé et sortit de l'espace des douches. Sanzu récupéra ses affaires, avant de se souvenir qu'elles étaient complément trempées. Mince, comment allait-il faire ?
— Euh, je mets quoi moi, demanda-t-il en sortant des douches.
— Euh... t'as un survêtement de rechange dans ton bureau ?
— Oui normalement.
— Je vais te le chercher alors. T'as qu'à prendre une douche en attendant, dit Rindo en se rhabillant.
— Ok. Dépêche toi je veux voir ma soeur passer.
— Moi aussi je veux la voir passer, c'est ma chouchoute, dit Rindo en attachant ses cheveux mouillés en un chignon. Bon bouge pas !
— ... Ça risque pas.

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