Izana x Kakucho

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   /!\ Pas de lien de parenté entre Shinichiro et les reste de la famille, Izana y compris /!\

   — Mais monsieur on va mourir si on cours sous ce soleil, s'exclame Ran avec indignation.
   — Haitani si vous refusez de vous échauffer je vous colle un zéro, répliqua le professeur d'un sec.
   — Monsieur il a raison, il y a presque pas d'ombre, on a pas d'eau et vous voulez qu'on cours, demanda Seishu avec incrédulité.
   — Vous avez tout compris. Et maintenant au travail !
   — Mais monsieur ça se fait pas, pourquoi on fait ça un jour où il fait chaud, c'est complètement co-
   — Cinq pompes Haitani, ordonna Monsieur Imaushi, leur professeur, en sifflant dans les oreilles de Ran.
   — Hein ?! Quoi ?! Pourquoi ?! Jamais de la vie !
   — Alors, dix pompes !
   — Mais-
   — Vingt pompes !
   Ran arrêta de répliquer et se baissa pour faire ses vingt pompes en soufflant d'exaspération.
   C'était le vendredi. La classe d'Izana et Ran avait rejoint celle de Kakucho, Koko et Inui sur le terrain vert de leur lycée, pour faire de l'athlétisme. De l'athlétisme. Oui. En plein soleil. Un vendredi après-midi. Izana considérait clairement ça comme une tentative de meurtre sur les élèves. Ça ne devrais pas être permis de faire subir ça à de pauvres adolescents, c'était tyrannique.
   Aucun élève de la classe ne devaient avoir envie de courir, déjà c'était presque le week-end, il faisait très chaud et qui aimait la course sérieusement ? Personne. C'était nul. Izana ne comptait pas dépenser son énergie pour ça, il avait mieux à faire. (C'était faux, il allait totalement dépenser son énergie dans un sport ridicule, juste pour ne pas avoir un zéro).
   Izana baissa les yeux avec frustration et regarda son meilleur ami s'efforcer de faire sa punition pour avoir oser défier le professeur. N'empêche, c'était très drôle de voir Ran faire ça.
   — Kurokawa, Kokonoi, au lieu de regarder votre ami, allez faire vos échauffements ou sinon je vous colle aussi vingt pompes à faire, ordonna monsieur Imaushi en remarquant qu'il ne faisait rien.
   Oh la la, mais on ne pouvait pas se reposer deux minutes ? Certes Izana n'avait encore rien fait mais et alors ?
   Le jeune homme ne chercha pas à protester cependant, Seishu et lui abandonnèrent donc Ran à son triste sort et rejoignirent le groupe qu'avait formé leur deux classes pour s'échauffer n
   — Vous savez ce qu'on va faire comme sport du coup, questionna Kakucho en tournant ses chevilles.
   — Parcours d'obstacles, déclara Izana avec dépit.
   — Oh non, je suis super nul à ça, se lamenta Hajime.
   — Et Ran il fait quoi, demanda Kakucho en regardant le jeune homme faire ses pompes.
   — Le prof lui fait faire ça parce qu'il parle trop, expliqua Izana en riant.
   — Apparement Imaushi est un tyran, raconta Kakucho. Nous notre prof de sport est grave sympa, je l'avais l'année dernière. Peut-être que quand on aura cours ensemble ce sera cool.
   — Oui je pense, on est ensemble et c'est tout ce qui compte, dit Izana en lui souriant.
   — Kurokawa, Kokonoi, Hitto et Inui on se tait et on travaille, lança Mr. Imaushi depuis l'autre bout du terrain. Haitani vous attendez que les poules aient des dents ou vous comptez rejoindre les autres ?!
   — Espèce de vieux tyran chauve sans cervelle, marmonna Ran en nous rejoignant.
   Sa remarque fit rire quelques élèves, dont Izana et ses amis, mais Mr. Imaushi l'entendît par malheur et se tourna avec agacement vers lui.
   — Dix pompes Haitani, ordonne-t-il en prenant un air diabolique. 
   — Quoi encore ???
   — Ça vous donnera moins l'air d'un yaourt nature et ça vous apprendra à fermer votre bouche, déclara le professeur avec sérieux. Les autres vous faites un tour de terrain et vous revenez.
   Izana lança un regard compatissant et hésita un instant à rester avec lui, avant de se rappeler que rester avec lui attirerait les foudres de son professeur, et donc les pompes. Mieux valait fuir et faire mine de travailler. Izana partit donc courir avec ses amis, tandis que Ran se baissait de nouveau dans l'herbe. Le pauvre... Izana ne trouvait pas qu'il ressemblait à un yaourt nature en plus de ça, il était vraiment très bien comme ça.
   — J'en peux déjà plus, dit Hajime au bout de quelques minutes.
   — Ça va aller bébé, il reste que quelques mètres, rassura Seishu, qui semblait lui aussi à bout de force.
   — Pense à autre chose, dit Kakucho.
   — Facile à dire..., marmonna Hajime alors que Ran les rejoignait.
   — Je le déteste déjà, dit Ran en arrivant à leur niveau.
   — Je pense que c'est réciproque, répliqua Izana en se remettant à courir.
   — Ça se fait pas, je lui ai rien fait !
   — Tu sais Ran, tu fais partis des personnes qu'on ne peut qu'aimer ou détester, y'a pas d'entre deux. Et lui, il fait parti des personnes qui te déteste. Mais t'inquiète moi je t'aime.
   — Je vois pas de quoi tu parles, on ne peut que m'aimer puisque je suis adorable !
   — Aussi adorable qu'un bulldog enragé qui n'a pas mangé depuis trois jours, répliqua Seishu d'un ton moqueur.
   — N'importe quoi, dit Izana en riant.
   — Mais comment vous pouvez encore parler ? J'ai plus de souffle, s'écria Hajime avec épuisement.
   — Pas grave on est arrivé, dit Kakucho.
   En effet, le groupe d'amis venait de finir leur tour du terrain, tout comme les autres élèves. Bon, au moins personne n'était mort pour l'instant. Izana et les autres élèves s'assirent ensuite dans l'herbe tandis que leurs deux professeurs installaient des hais, des plots et tout un tas d'autres objets pour faire un grand parcours d'obstacles.
   Le visage d'Hajime se décomposa lorsqu'il les vit faire.
   — Je vais mourir, dit-il avec désespoir.
   — Fais pas cette tête, y'a pire dans la vie qu'un parcours d'obstacles, répliqua Kakucho.
   — C'est vrai mais je vais avoir la honte, j'ai l'impression que je suis le seul mec à galerer, dit Hajime en regardant Rindo, le petit frère de Ran, faire de la corde à sauter avec son petit ami, Sanzu.
   — C'est mignon les mecs qui sont pas hyper sportifs, dit Seishu en caressant la joue de amoureux.
   — Mouais...
   — Tout le monde, on se tait ou je vous colle trente pompes, ordonna monsieur Imaushi en revenant devant eux. Vous allez être séparés en quatre groupes, j'ai écrit les listes sur ce tableau. Le parcours est très simple, aujourd'hui vous n'allez le faire qu'une fois. Première obstacle, corde à sauter pendant une minute, second obstacle, vingt burpees, troisième obstacle vous sautez au dessus d'une barrière puis vous rampez sous celle d'après et ainsi de suite, quatrième obstacle, gainage pendant une minute vingt, et dernière obstacle, vingt pompes. Une fois finit, vous refaites le tour du terrain et ce sera bon.
   — Et c'est facile ça, ne put s'empêcher de dire Izana.
   Tous les regards se tournèrent vers lui alors que  Ran et Kakucho pouffaient de rire. Vu la tête des autres élèves, eux aussi devaient penser comme lui.
   — Dix pompes Kurokawa, lança le professeur avec fatigue.
   — Désolé mais c'est vrai, c'est trop-
   — Vingt alors.
   Le jeune homme souffla de désespoir et commença l'exercice. Bon, tout le monde était d'accord pour dire que cet homme avait une véritable obsession pour les pompes ? Il en faisait chez lui pour s'amuser aussi ? C'était quoi ses petits passe-temps du quotidien, faire des pompes dès qu'il s'ennuyait ? Est-ce qu'il en faisait faire à sa petit amie aussi lorsqu'ils se disputaient ?!
   Izana imagina la scène et pouffa de rire en silence. Est-ce qu'il devait lui faire remarquer qu'il était obsédé ou pas ? Non, c'était une blague en fait, si quelqu'un ose le faire c'était qu'il était suicidaire.
   — Monsieur vous êtes obsédé par les pompes, lança alors Ran, comme s'il avait entendu les pensées du jeune homme.
   Ran était donc suicidaire...
   Monsieur Sano, l'autre professeur de sport, réagit avant monsieur Imaushi et lui fit un petit sourire amusé, évitant ainsi à Ran de faire de nouveau des pompes (et de se faire tuer).
   — Au moins ça vous muscle, lança-t-il gentiment en posant sa main sur l'épaule de son collègue pour le détendre. Wakasa, je pense que tu n'as pas besoin de t'acharner sur eux !
   Izana bloqua un instant. Wakasa ? Qui était Wakasa ?
   Oh ! Mais non ! Leur professeur s'appelait Wakasa ?! Mais c'était trop drôle ! Bon oui, il n'y avait rien de particulièrement drôle, mais Izana adorait connaître les noms de ses professeurs, ça lui rappelait qu'ils étaient humains comme lui, et c'était souvent amusé.
   Alors comme ça il s'appelait Wakasa, c'était trop mignon ! C'était quoi son surnom quand il était petit ? Waka ? Wawa ? Wakachou ?
   Izana éclata de rire à cette pensée, ce qui n'échappa pas à son professeur.
   — Quelque chose vous fait rire Kurokawa, demanda-t-il en haussant les sourcils.
   Honnêtement oui, il ne verrait plus jamais Wakachou de la même façon.
   — Non rien, dit le jeune homme en essayant de rester sérieux.
   — C'est ça.
   — Monsieur Imaushi et moi chronomètrerons chacun d'entre vous, déclara Mr. Sano, et nous vous donnerons votre temps une fois que vous aurez terminé le parcours. Prenez votre temps pour le faire, rien ne presse et faites attention, il y a beaucoup de soleil.
   — Bien, maintenant venez regarder les listes, dit Mr. Imaushi.
   Mais bien sûr Wakachou ! Ah non, Izana avait encore des pompes à faire...
   Il termina rapidement ses pompes, puis il se laissa tomber dans l'herbe et leva les yeux vers le soleil. Ça y est, il voyait la lumière au bout du tunnel, c'était vraiment la fin...
   — Ça va Izana ?
   Le jeune homme se ressuscita en un quart de seconde et leva les yeux pour voir Haruchiyo pencher au dessus de lui.
   — J'ai l'impression que monsieur Imaushi n'aime pas trop ton groupe dis donc.
   — Hmm, soupira Izana sans bouger.
   — Tu me connais ? On n'a jamais été dans la même classe.
   — T'es le mec du frère de mon meilleur pote, Rin parle toujours de toi.
   — Ah cool ! Et dis moi, c'est qui ta copine, je te vois jamais avec elle. 
   Izana se redressa sans comprendre. Sa copine ? Quelle copine ?
   — Qui ça ?
   — Ben c'est ce que je te demande ! Ran m'a dit que toi et Kaku étiez tous les deux pris, mais par qui ?
   Pardon ? Depuis quand était il pris lui ? Et d'où est-ce que Kakucho était pris ??? C'était n'importe quoi, il n'était pas en couple, il avait pas intérêt à l'être d'ailleurs ! Izana bondit d'un coup et fonça vers son futur mari. Pardon, sur Kakucho.
   — Avec qui t'es en couple, demanda-t-il d'une voix légèrement agressive.
   — Ta me-
   — Non sérieusement !
   — De quoi tu parles ? Je suis tout seul et tu le sais, répondit Kakucho. Qui t'as dit que j'étais en couple ?
   — Haruchiyo... Ah et je viens d'apprendre que moi aussi. C'est Ran qui lui a dit apparemment.
   — Il dit n'importe quoi lui !
   — Izana, vous êtes dans le premier groupe, c'est le moment d'y aller, prévint Mr. Sano en interrompant leur conversation.
   — Oui deux minutes s'il vous plaît, dit Izana avec empressement. Donc t'es tout seul ?
   — Bien sûr que je suis tout seul avec qui je serais, s'exclama Kakucho avec incrédulité. Et toi t'es aussi seul hein ?
   — Ben oui !
   — Kurokawa, si vous ne vous bougez pas tout de suite je vous colle un zéro en plus de cinquante pompes à faire, cria Mr. Imaushi en voyant qu'Izana ignorait totalement son collègue.
   Oula mais il était juste à côté, inutile de crier. Il voulait lui percer les tympans ou quoi ? Il ne fallait pas s'énerver comme ça Wakachou, Izana avait quelque chose d'extrêmement important à régler, il pouvait attendre, ça ne l'aurait pas tuer !
   — Souhaite moi bonne chance, dit-il à son ami avant de partir.
   — Bonne chance mon Iza, encouragea Kakucho avec un sourire.
   Izana trébucha en entendant son ami dire ça, mais il reprit contenant et partit comme si de rien était. Il rejoignit son groupe, partiellement composé d'inconnu, et analysa un instant les élèves qui l'entourait.
   Oh non, Kisaki, alias l'homme qui devrait être enfermé en enfer, était dans son groupe. Trop content...
   Bon vous allez dire, en quoi ça le dérangeait ? Et bien figurez-vous que absolument personne ne le supportait. Pour Izana, il avait vraiment sa place en enfer, il était agaçant à un point... À côté de lui, Izana était un amour.
   Mr. Sanl se mit devant les élèves, chronomètre à la main.
   — Aujourd'hui vous n'êtes pas notés, prenez votre temps pour faire le parcours. Si vous ne vous sentez pas bien ou que vous sentez que vous aller faire un malaise, arrêtez vous et prévenez nous évidemment, il fait très chaud et je veux que vous fassiez bien attention à votre santé. Mais si on voit que vous ne faites rien sans raison, vous savez ce qui vous attends.
Laissez moi deviner... Hmm... Oh je sais, des pompes ! Oui je sais, je suis très perspicace, pensa Izana.
   — Je vous rappelle aussi que votre note finale est aussi basée sur votre implication dans tous les cours, précisa également Mr. Imaushi. Si vous n'y mettez pas du votre, nous serons très sévères avec vous.
   — Tu es toujours très sévère, commenta Mr. Sano avec amusement.
   Wakachou se tourna vers lui avec indignation et le dévisagea un instant, avant de sourire d'un air diabolique.
   — Vingt pompes Mr. Sano, dit-il en croisant les bras.
   — Mais je...
   — Vingt pompes tout de suite, allez il faut montrer l'exemple à vos élèves.
   Mr. Sano sourit avec amusement et secoua la tête. Il finit par se mettre au sol et fit ses vingt pompes sans aucuns problèmes, sous le regard de Wakachou. Mais... Izana rêvait ou il était en train de le mater là ? Ben alors Wakachou, on mate son collègue ?!
   — Mr. Sano vous êtes trop sexy, commenta alors le jeune homme pour voir la réaction de son professeur.
   — Oui on me le dit souvent, répondit Mr. Sano en se relevant.
   — Moi je veux bien votre numéro, ajouta Seishu avec un grand sourire.
   — Désolé les garçons mais je suis déjà pris, et je ne pense pas que mon petit ami soit d'accord pour que je vous partage mon numéro, dit Shinichiro en souriant.
   — En effet, il ne risque pas d'être d'accord, dit sèchement Mr. Imaushi. Vous deux je vous ai à l'œil. Maintenant tout le monde au travail, allez c'est parti.
   Et en plus Wakachou ne se laissait pas voler son crush ! Le pauvre, quel dommage que Mr. Sano soit déjà pris. Bon d'accord, Izana allait se calmer avec eux.
   Et c'était parti pour courir sous un soleil ardent, youpi ! C'était une blague bien sûr, qui ici était content de faire ça à part les profs ? Personne.
   Seishu, Hajime et lui arrivèrent au premier « obstacle » après quelques secondes de course. Izana attrapa sans conviction une corde à sauter et enclencha un chronomètre. Il sauta, encore, encore, encore... Une fois l'épreuve du saut à la corde terminée (youpi), le jeune homme et ses amis repartir en courant vers la deuxième épreuve de torture. Pardon, de sport.
   Et vingt burpees. Franchement si à la fin de l'année il n'avait pas des abdos en béton, c'était qu'il était le dindon de la farce.
   — Je vais mourir, dit Hajime en faisant son quinzième burpees.
   — Mais non, dit Izana avec essoufflement. 
   Si, ils allaient tous mourir, Izana sentait son âme quitter son corps. Mais bon, il devait encourager ses amis et montrer qu'il était un homme fort, alors il fit comme si tout allait bien et continua son exercice.
   — Imagine toi que toutes ces filles cours après moi, il faut absolument que tu continues à courir, dit Seishu pour l'encourager. Sinon elles vont te dépasser et me prendre, tu comprends, il faut que tu arrives avant elles !
   Hajime le dévisage sans rien dire. Si la remarque de son petit ami n'avait eu aucun effet sur lui, elle percuta Izana de plein fouet.
   Le jeune homme s'arrêta net de courir et fixa chacune des filles qui étaient en train de courir et de faire les exercices. Il se tourna ensuite et fixa Kakucho. Il était en train de parler avec Ran, en regardant les autres élèves courir. Qui est-ce qu'il regardait courir ??? Emma ? Hinata ? Yuzuha ? Senju ?! Izana devait faire quelque chose. Seishu avait raison, il ne fallait pas les laisser arriver avant lui.
   Sans réfléchir, il se remit d'un coup à courir et fit un sprint incroyable jusqu'au prochain obstacle. Il sauta, rampa, sauta de nouveau, rampa encore, dépassa Rindo et Haruchiyo en les bousculant, ce qui fit tomber Rindo sur son petit ami. Le jeune homme ne leur prêta pas attention, il ne s'arrêta pas auprès d'eux et continua de courir à toute allure vers l'exercice de gainage. La minute sembla passer extrêmement lentement, mais il n'avait pas le temps d'attendre, chaque minute comptait !
   Une fois la minute finie, il se releva, au bord de l'hystérie, et repartit en courant. Oh tiens, il était trempé de sueur. Pas grave ! Maintenant c'était les pompes ! Allez, une, deux, trois... dix-huit, dix-neuf, vingt ! Et maintenant le tour final !
   Izana sprinta à toute allure. Ah revoilà Seishu et Hajime. Pourquoi le regardaient-ils comme ça ? Oh peu importe ! Izana courut aussi vite que possible, bien plus vite qu'il n'avait jamais couru de toute sa vie. Il repassa devant Rindo et Sanzu (encore eux ?!), qui le dévisagèrent avec surprise, et arrivèrent en un temps records au point d'arrivée.
   Mr. Imaushi et Mr. Sano furent tellement surpris que ce soit lui le premier à arriver, qu'ils en oublièrent d'arrêter leur chronomètre.
   — Monsieur le chronomètre, s'écria Izana avec impatience.
   — Oh oui... bravo dis donc, tu te sens bien Izana, s'inquiéta Mr. Imaushi.
   Maintenant qu'il le demandait, il avait un peu l'impression de fondre complètement, et sa tête commence à tourner sévèrement. Il était peut-être aller un peu trop vite.
   — Va t'assoir avec les autres, tu as beaucoup d'énergie, c'est impressionnant, félicita Mr. Sano.
   — Merci merci...
   Izana fit volte face et partit rejoindre Ran et Kakucho avec fatigue. Il se laissa tomber près de ce dernier, essoufflé. Il n'arrivait même plus à respirer normalement, ses joues le brûlaient et son cœur semblait être sûr le point d'exploser dans sa poitrine.
   — Iza t'as pris de la drogue ou quoi, demanda Ran avec amusement. T'es allé super vite, tu te rends comptes ?!
   — Mais ! Pourquoi t'es allé aussi vite, demanda Kakucho sans comprendre.
   Pour leur futur couple enfin ! Cependant, Izana ne réussit pas à répondre. Oh c'était drôle, tout tournait autour de lui, il avait l'impression d'être dans un manège...
   — Oooohhhhh, dit Kakucho en rattrapant doucement sa tête qui venait de basculer en arrière. Ça va ?
   Qu'est-ce qu'il faisait chaud, et pour une fois ce n'était pas son ami qui lui faisait cet effet. Pourquoi tout tournait autant autours de lui, et pourquoi ses paupières étaient aussi lourdes ? Izana sentit mon corps s'alourdir et bascula avec impuissance sur son ami.
   — Tu veux du bouche à bouche, demanda Ran le voyant à bout de souffle.
Oh oui je veux bien...
   — T'as couru trop vite toi, dit Kakucho. On devrait aller à l'ombre.
   — Ouais t'as raison, tu peux te lever ?
   Mais oui bien évidemment qu'il pouvait se lever, il était fatigué, pas en sucre ! Izana se redressa avec détermination, il se mit debout et... ses forces le quittèrent, il bascula en arrière et tomba contre le torse de son ami, qui le retient de justesse.
   — Hé Iza reste avec nous hein ! Appelle le prof Ran, dit Kakucho en se rasseyant par terre, entraînant le jeune homme avec lui.
   — Oui je vais le chercher !
   — Bah alors mon chou t'as déchargé tes batteries, lui murmura Kakucho en le serrant contre lui.
   — Faut croire que oui, répondit faiblement Izana.
   Kakucho rigola doucement.
   — C'est pas drôle Kaku...
   — C'est touchant, ça donne envie de te protéger.
   Izana leva la tête vers lui et le regarda en souriant.
   — T'es mignon quand tu dis ça.
   Kakucho rougit et sourit avec gêne. Ça le rendait encore plus mignon.
   — Izana tu ne te sens pas bien ?
   Oh Mr. Imaushi était là ? Il ne l'avait même pas vu arriver. Ça ne pouvait pas plutôt être Mr. Sano ? Lui au moins il était gentil...
   — Pas vraiment non, répondit faiblement Izana.
   — Ce n'est rien ne t'en fait pas, ça arrive souvent aux personnes qui courent comme tu l'as fait sous un soleil aussi brûlant, dit calmement Mr. Imaushi. Viens, je vais t'emmener à l'infirmerie.
   Le jeune homme se redressa mais rapidement, le paysage se remit à tourner et sa tête tomba toute seule en arrière. Ne croyez pas qu'il le faisait exprès pour rester contre Kakucho surtout, il n'en était pas à ce point là, et puis c'était désagréable comme sensation.
   C'était assez étrange de faire des minis malaise. C'était comme s'il était debout, que ça allait à peu près, quand soudain, son corps devenait super lourd. Il y avait une ellipse temporelle, et il se retrouvait par terre, sans se souvenir être tomber. C'était vraiment bizarre.
   — Ok bon tu vas rester là te reposer un peu, dit finalement Mr. Imaushi. Je peux te donner du sucre et du froid si tu veux.
   — D'accord...
   — T'inquiète pas la semaine prochaine il f-fera moche, dit Ran en s'asseyant.
   — Génial...
   — T'essayais d'impressionner quelqu'un ou quoi ?!
   — Mais non ! C'est juste Seishu, il a dit un truc con et je l'ai écouté, je sais même pas pourquoi..., souffla le jeune homme.
   — Il t'a dit quoi ?
   — Occupe toi de ton cul.
   — Je préfère m'occuper du tien, répliqua Ran avec un clin d'œil.
— Dis pas ça en public, dit Izana en donnant une tape sur sa joue.
Mr. Imaushi finit par revenir. Il déposa un gant froid sur son front et lui donna un sucre, puis il ordonna à Ran et Kakucho de partir courir et de laisser Izana se reposer. Oh non... il se retrouvait seul avec Wakachou le tyran...
— Monsieur j'aurais une bonne note j'espère, dit Izana en posant sa main sur son gant humide.
— On verra bien à la fin du trimestre, mais pour l'instant tu es bien parti.
— Ça peut pas être monsieur Sano qui me note ?
— Izana c'est moi ton professeur, soupira Mr. Imaushi.
— Oui mais vous vous êtes trop méchant. Monsieur Sano il est super sympa !
— Oui et bien je ne suis pas monsieur Sano moi.
— Ben vous devriez, répondit Izana avec agacement.
Wakachou ne répondit pas et baissa les yeux.
— En plus monsieur Sano a promis à ses élèves qu'en fin d'année ils iraient boire un verre ensemble dans un bar, lui au moins il est proche de ses élèves.
— C'est facile pour lui, tout le monde l'adore.
— Parce qu'il est gentil !
— Non, parce qu'il met facilement des bonnes notes et qu'il vous parle comme si vous étiez ses amis. Pour vous un prof gentil, c'est un prof qui n'exerce pas d'autorité sur vous.
— Non, c'est un prof qui sait doser. Vous vous êtes accros aux pompes et vous êtes trop méchant. Alors que monsieur Sano il est cool, et puis il est trop sexy.
— Où est le rapport ?
— Ben les profs sexy sont toujours aimés de tous. Toutes les filles sont amoureuses de lui, Ran il m'a dit qu'il voulait trop le pécho !
— Ça c'est vraiment des rêves d'ados. Vous avez vu la bague autour de son doigt au moins ?
— Oui mais c'est pas parce qu'il y a un gardien qu'on peut pas marquer de but, déclara solennellement Izana.
— Sauf que l'amour ce n'est pas un sport.
— ... C'est le même principe. En plus il a dit qu'il avait un copain, donc il aime les mecs. Ran a toutes ses chances.
Mr. Imaushi ne répondit pas et tout deux regardèrent Mr. Sano, qui s'amusait à faire de la corde à sauter avec Rindo. Peut-être qu'en fait, si les élèves l'aimaient autant, c'était parce qu'il avait le même âge mental qu'eux...
— Vous connaissez son copain, demanda soudain Izana en se tournant vers son professeur.
Wakachou prit un air blasé et haussa les sourcils.
— Oui, c'est l'un de mes amis.
... Ah parce qu'il avait des amis ? Mais qui pouvait bien le supporter ? À part ceux qui aimaient faire des pompes bien sûr ?
— C'est un prof ?
— Oui.
— Qui ça ?!
— Ça ne te regarde pas.
— Je suis sûr que c'est South, ils vont toujours dans la même direction. Ou alors Akashi ? Ils prennent toutes leurs poses clopes ensemble. Ou bien Benkei ?! Ils sont toujours trop heureux de se voir dans les couloirs. Ou alors c'est à Shiba ? Mouais je sais pas trop...
Mr. Imaushi ne répondit rien et continua de regarder son collègue, une lueur de tristesse dans les yeux. C'était sûr que Mr. Sano sortait avec Mr. Akashi, leur professeur de Sciences Économique et Sociales. Izana les voyait souvent ensemble, et puis il les avait déjà vu rentrer ensemble en moto. Il n'aurait pas parié sur lui pourtant, il était étonné que son professeur de SES soit le style de Mr. Sano. Il ne l'aimait pas beaucoup, et puis franchement il n'était pas gentil, pour ne pas dire détestable. Il avait la désagréable manie de rabaisser indirectement ses élèves, en ce moment sa cible préférée était Rindo. Les remarques sur son physique y aller bon train, sans parler de toutes ses critiques lorsqu'il le faisait passer à l'oral. Heureusement que Rindo avait les nerfs solides et beaucoup de repartie, parce que sinon il n'aurait pas tenu. Mr. Akashi avait déjà fait pleurer beaucoup d'élèves.
Il était pire que Wakachou, au moins lui il respectait ses élèves.
— Au fait, pourquoi est-ce que tu t'es mis à courir comme ça tout à l'heure, demanda son professeur au bout d'un moment.
— Hein ? Ah, c'est Seishu, il m'a dit un truc et je l'ai pris au sérieux...
— Qu'est-ce qu'il a bien pu te dire ?
Izana rougit et baissa les yeux.
— Vous allez vous moquer...
— Non ne t'en fais pas.
— Ben... En gros pour nous motiver à courir, il a dit qu'on devait imaginer que tous les élèves étaient en train de courir après la personne qu'on aimait. Et de coup j'ai pensé que tout le monde me dépassait, et que je devais être le premier à arriver, sinon on allait me voler Kakucho ou Ran...
Mr. Imaushi ne répondit pas tout de suite. Une longue minute particulièrement gênante passa, alors que Izana mourrait de honte sur place.
— Tu es amoureux de deux garçons à la fois, finit par demander son professeur.
Izana rougit violemment.
— J-J'arrive pas à savoir lequel je préfère..., avoua-t-il en enfouissant son visage dans ses mains. Enfin, c'est toujours à Kaku que je pense en premier, mais avec Ran on a une relation super ambiguë et je sais pas ce que je ressens pour lui... Je sais pas trop ce que ça fait que d'être amoureux, c'est la première fois...
— Oh. Et bien... Je ne saurais pas vraiment t'expliquer ce que c'est que d'être amoureux, dit Wakachou d'un air embêté. Quand tu aimes quelqu'un, tu peux penser à cette personne pendant des heures, tu te sens bien à ses côtés, où juste quand elle est à proximité. Peut-être qu'entre Ran et Kakucho, il y en a un à qui tu penses constamment, même sans t'en rendre compte ? Tu penses à lui pour des petites choses bêtes, comme « j'aimerais être à côté de lui en cours », « je veux manger avec lui ce midi », « sortir dehors avec lui », « l'appeler ce soir ». Et ça en permanence.
Izana réfléchit un instant. Il avait un peu de mal à savoir, il avait envie de toutes ces choses autant avec l'un que l'autre à vrai dire... C'était difficile de se comprendre, et puis leur relation était tellement différente...
— Ou alors peut-être que tu es poly amoureux, proposa son professeur.
— Poly amoureux ? Qu'est-ce que c'est ?
— Je suis sûr que tu le sais. Poly qu'est-ce que ça veut dire ? C'est quoi une religion polythéiste ?
— Euh... quand on croit en plusieurs dieux ?
— Oui. Poly c'est plusieurs, donc être poly amoureux, c'est aimer plusieurs personnes.
— Oh... je crois pas trop à ce genre de chose en fait.
— Il y a des personnes comme ça pourtant. Mais je pense que c'est plus complexe que ça en a l'air, surtout chez les adolescents.
— Pourquoi ?
— Parce que les adolescents ont une vision particulière de l'amour, expliqua Mr. Imaushi en haussant les épaules. Je ne sais pas vraiment comment formuler ça, mais disons que l'amour a plus un aspect banal chez les jeunes, et qu'il perd de sa sincérité.
Izana le regarda sans comprendre et se tourna complément vers lui.
— Vous dites qu'on aime pas vraiment les autres ?!
— Ce n'est pas ce que j'ai dit. Ce que je t'explique, c'est que pour beaucoup d'adolescents, être amoureux c'est juste aimer un peu plus une personne qu'une autre et vouloir l'embrasser. C'est une généralité, mais certains tombent amoureux comme ils disent bonjour, et pour un adulte, ce n'est pas ça être amoureux. Le rêve des enfants c'est de grandir, et les adolescents en particulier, parce que oui vous êtes des enfants, c'est d'entrer vraiment dans le monde des adultes. Alors pour ça ils veulent avoir une copine ou un copain rapidement pour être grand, faire sa première fois rapidement pour grandir, sortir en soirée, boire, fumer. Tout ça pour grandir. Je divague un peu, mais là où je veux en venir, c'est que beaucoup d'adolescents sont en couple juste pour être en couple, et que la plupart n'ont aucune réelle idée de ce que c'est d'aimer.
Izana ne répondit rien et attendit que son professeur poursuive. En remarquant qu'il ne disait rien et qu'il attendait sagement la suite, Mr. Imaushi sourit et se tourna aussi complètement vers lui.
— Après toi tu commences à être grand, tu deviens un près adulte maintenant, donc peut-être que tu as plus conscience de tout ça et que tu as plus de recul. Ou bien tu penses que je suis un vieux con à dire ça.
— Non, je suis d'accord avec vous bizarrement, dit Izana, surpris de sa propre réponse.
Mr. Imaushi sourit.
— Tu te vois aimer deux garçons à la fois, demanda-t-il. Être avec deux garçons, embrasser l'un le matin et peut-être l'autre le soir ? Leur donner autant d'amour à l'un qu'à l'autre ?
Izana réfléchit un instant.
— Je ne sais pas vraiment...
— Tu as déjà cherché à savoir qui tu étais ?
— Comment ça ? Je suis Izana, c'est tout bon ?
— Je veux dire, à dépasser le niveau des informations factuelles sur toi. Oui tu es Izana Kurokawa, tu habites à tel endroit, avec telles personnes, tu as tel âge. Tout ça c'est ce que tu sais d'avances on va dire. Mais ce qu'il y a en toi ? Comment tu es, ta personnalité, ta sexualité même, tes envies ?
Izana haussa les épaules.
— Non j'y pense pas trop.
— Essaye de le faire quand tu auras du temps. Et puis ne te mets pas la pression, tu as tout ton temps pour te découvrir. Et pour tes deux prétendants, essaye de passer du temps avec les deux et voir avec lequel tu te sens le mieux.
   — Mais je me sens toujours bien avec les deux...
   Mr. Imaushi réfléchit un instant.
   — Qu'elle genre de relation tu voudrais avoir ?
   — Hmm... Je voudrais une relation assez discrète. Enfin, je veux que tout le monde sache qu'on s'aime, mais pas qu'on passe notre temps à nous montrer en public ou à s'afficher sur les réseaux. Je voudrais un amoureux qui puisse me supporter tous les jours, même quand je veux toute l'attention sur moi, et que je deviens très jaloux. Je veux quelqu'un qui ait envie de me comprendre et qui soit doux avec moi. Quelqu'un qui trouve toujours quelque chose de mignon à me dire, même lorsqu'on ne s'y attend pas.
   — Et laquelle de tes relations se rapproche le plus d'elle ?
   — Avec Kaku. Mais maintenant que j'y réfléchis... je crois que c'est vraiment lui que j'aime, Ran c'est différent, c'est plutôt physique et tout ce que vous avez dit correspond plus à Kakucho, dit Izana d'un air pensif. Mais je vais quand même passer plus de temps avec eux pour être sûr.
   Son professeur lui sourit et ne répondit rien. C'était la deuxième fois qu'il lui souriait, et d'habitude il n'était pas aussi gentil... Alors Izana c'était trompé ? Ce n'était pas juste un tyran sans cœur ?
   — Vous avez une amoureuse vous ? Ou un amoureux, demanda curieusement le jeune homme.
   — Non je suis tout seul, dit Wakachou en perdant le sourire.
   — ... Et vous avez des amis au moins ?
   — Évidemment que j'en ai, s'énerva son professeur.
   — Ben on dirait pas, vous êtes toujours tout seul...
   — Je ne suis pas toujours tout seul !
   — Mais si ! À la cantine je vous ai vu manger votre compote tout seul !
   — Et ?
   — Ceux qui mangent seuls on pas d'amis.   
   — On peut juste aimer être seul.
   — ... Bizarre...
   Izana et son professeur n'eurent pas le temps de poursuivre leur discussion. Monsieur Sano arriva soudain devant eux et se laissa tomber au sol, près de son collègue. Il avait les joues toutes rouges, et son t-shirt collait à son torse a cause de la transpiration. Et bien... il avait des beaux muscles dis donc !
   — Ne me laisse plus jamais faire de concours avec Haitani, souffla-t-il en prenant une bouteille d'eau pour boire un peu.
   — Heureusement que je t'ai demandé de surveiller ceux qui courent pendant que je m'occupais de Kurokawa, répliqua Mr. Imaushi en haussant les sourcils.
   — Hé monsieur, est-ce que monsieur Imaushi il a des amis, demanda Izana avec excitation.
   Mr. Sano éclata de rire.
   — Ben évidemment qu'il en a !
   — C'est mon meilleur ami, dit Wakachou d'un air blasé.
   — Euh, quand même plus que ça !
   — Y'a rien au-dessus de meilleur ami.
   — C'est qui votre amoureux, continua de demander Izana. C'est monsieur Akashi ?!
   Mr. Sano ouvrit la bouche pour répondre, mais Rindo arriva à son tour près d'eux, suivit d'Haruchiyo, et l'empêcha de répondre.
   — Monsieur vous pouvez venir faire la course avec Zuzu et moi, demanda Rindo à l'adresse de Wakachou. Il osait pas vous demander alors je le fais pour lui.
   — Rindo tu ne devrais pas un peu te reposer ?  
   — Je suis en pleine forme ! Allez s'il vous plaît !
   — Tu veux faire une cours avec lui, s'exclama Izana d'un air incrédule.
   — Ben ouais c'est mon prof pref.
   — Mais on vous aime bien quand même Mr. Sano, s'empressa de dire Haruchiyo.
   — C'est ton prof préféré ?! T'aimes faire des pompes ?!
   — Hein ? Oui c'est mon préféré, vous êtes trop sympa monsieur. En plus il a réglé tous mes problèmes avec l'autre là...
   — Tu avais des problèmes avec un élève, s'inquiéta Mr. Sano.
   — Non avec monsieur Akashi, il arrêtait pas de s'en prendre à moi alors je l'ai dit à monsieur Imaushi et il a tout régler. Vous venez ?
   — Il se passait quoi avec Takeomi, demanda Shinichiro en retenant son collègue pour l'empêcher de se lever.
— Il passe son temps à rabaisser ses élèves, dit aussitôt Izana. Il nous critique toujours et dès qu'on a une réponse fausse, il nous dit qu'on est lamentable et que c'est pas comme ça qu'on aura nos diplômes.
— Il m'a dit que j'avais des cicatrices « vraiment pas belles à voir » et que je devrais mettre un masque parce que je faisais peur à tout le monde, et que c'était pour ça que personne ne voulait rester avec moi..., raconta Haruchiyo en baissant les yeux.
Rindo se tourna vers lui et lui releva la tête. Il prit son visage entre ses mains et déposa un baiser sur chacune de ses cicatrices, avant de l'embrasser sur la bouche.
— Il t'a dit n'importe quoi, elles sont magnifiques tes cicatrices, et tout le monde t'adore en plus, dit-il doucement.
— Moi il m'a dit que mes notes étaient tellement basse dans sa matière qu'à ma place il n'oserait même plus aller dans ses cours. Et il a aussi dit que ma manie de toujours attirer l'attention sur moi donnait juste envie de me détester, expliqua Izana avec tristesse.
— Moi il m'a dit que j'avais l'air d'un drogué et que les gens comme moi devraient être internés et qu'on ne devrait pas être parmi les autres, dénonça Rindo. Il a critiqué tout mon physique. Il s'est moqué de la brûlure de Seishu, il a dit à Hajime qu'il n'était pas le genre de personne qu'on osait approcher dans la rue, il s'est moqué de la taille de Ran en lui disant qu'il pouvait avoir un cou plus long que celui d'une girafe, il a dit à Senju qu'elle était vulgaire en mettant des t-shirt moulants, il a critiqué la cicatrice de Kakucho, il s'est moqué des cernes de Mikey en lui faisant des réflexions dédaigneuses sur son manque de sommeil, il s'est moqué du poids de Kazutora en disant que voir ses os c'était repoussant, il a dit à Emma qu'un régime ne lui ferait pas de mal si elle voulait trouvait un amoureux, et il a interdit à Keisuke de venir dans ses cours parce qu'il faisait trop de faute d'orthographe et que c'était « une honte pour tout le lycée ».
Mr. Sano ne sût pas quoi répondre en entendant cela. Il garda la bouche ouverte, en regardant avec désarroi ses élèves, alors que son collègue évitait soigneusement son regard.
— Et il fait toujours des réflexions sur monsieur Imaushi, ajouta Rindo avec colère. En cours, il fait toujours plein de réflexion sur lui, dès qu'il a la moindre occasion.
   Mr. Sano tourna vivement la tête vers lui.
   — Pourquoi tu ne me l'as pas dit, demanda-t-il en lançant un regard perçant à son collègue.
   — J'ai déjà prévenu le proviseur pour les élèves, expliqua simplement Mr. Imaushi.
   — Mais pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
   — Je pensais que tu me croirais pas.
— De toute façon ça aurait changé quoi, questionne Rindo en levant les sourcils. Dans tous les cas c'est un connard.
   — Rindo, s'exclama Mr. Imaushi en l'entendant parler de la sorte.
   — Désolé mais c'est vrai monsieur. À un moment faut se dire la vérité, ce prof c'est un connard et personne l'aime. J'espère son mec va le tromper et le plaquer, c'est tout ce qu'il mérite, dit Rindo en fixant Mr. Sano avec un regard perçant.
   ... Izana rêvait où il était clairement en train de lui dire de quitter son petit ami là ?! Mais, il n'avait aucune gêne lui ?
   — Je dois comprendre quelque chose, demanda Mr. Sano d'un air incertain.
   — Oui, vous devriez plaquer monsieur Akashi.
   — Comment tu sais que nous sommes ensemble ?!
   — Bah j'ai des yeux et je sais m'en servir. Je sais même pas pourquoi vous sortez avec lui alors que vous avez monsieur Imaushi à côté. À votre place moi je serais avec monsieur Imaushi depuis longtemps ! En plus vu comment vous le regardez, je comprends pas pourquoi vous êtes avec quelqu'un d'autre. Je veux pas vous faire la morale hein, mais c'est pas en attendant bêtement que vous serez ensemble, les hommes comme lui c'est très désirés et il finira par partir avec un autre si vous vous bougez pas, déclara Rindo d'un ton plein de jugement. Bon vous venez monsieur ?
   Rindo tourna les talons comme si de rien était et s'en alla aussitôt. Haruchiyo s'empressa de lui suivre en se retenant de pouffer de rire, et Wakachou le suivit, un sourire au visage qui montrait clairement qu'il était fier de son élève.
   Eh bien... Rindo n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait lorsqu'il le voulait, il ne se laissait pas faire lui. Et Mr. Sano s'était complément ratatiner sur lui-même, il venait de se faire passer un savon par un adolescent de dix-sept ans. Il n'y avait pas comme un problème ?
   — Ben dis donc, vous vous êtes fait démonter monsieur, s'exclama Izana d'un air moqueur.
   — Haha un peu, dit Mr. Sano avec un petit rire gêné. Je comprends pourquoi c'est l'élève préféré de Wakasa...
   — Rindo il est génial, dit Izana en se levant. Bon. Moi aussi je vais jouer avec eux, en fait monsieur Imaushi il est trop cool ! Je pensais que c'était un tyran sans cœur qui s'était échappé de l'enfer pour me gâcher la vie...
   — Il est incroyable, murmura Mr. Sano en baissant les yeux.
   — Il est incroyable mais vous préférez un autre, remarqua Izana. Vous êtes bizarre... J'espère que je ferais pas le mauvais choix comme vous !

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