Rindo x Sanzu

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— Valet de cœur.
— Trois de trèfles. Tiens.
— Valet de carreaux. Si celui-là tu me le prends...
— Reine de carreaux. Désolé.
— Purée t'es chiant... Cinq de trèfle.
— Cinq de cœur, dit Rindo en posant sa carte sur le comptoir. Double.
Il posa une seconde carte sur la sienne, face cachée cette fois, et laissa Seishu l'imiter. Il posa ensuite une troisième carte à découvert, en même temps que lui, et regarda le jeu.
— ... Joker.
— Roi de pique. Putain comment tu fais pour avoir toutes les meilleures cartes, s'indigna Seishu alors que Rindo récupérait les cartes.
— Un coup de chance, dit simplement le jeune homme. Je m'ennuie, tu veux pas qu'on bouge ?
— On doit rester ici pour monter la garde, dit Seishu en rejetant sa mitraillette dans son dos.
— Mais on se fait chier, ça fait une demi-heure qu'ils sont partis.
— Vu leur niveau d'intelligence, ils ont sûrement dû se perdre.
— J'aurais pas dû laisser Sanzu partir, dit le jeune homme en se mordant la lèvre. Il a aucun sens de l'orientation, c'est sûr qu'il va se perdre lui il est trop con. Je me suis promis de le protéger, et de protéger aussi Ran et Senju. S'il arrive quelque chose à Senju alors que je pouvais l'en empêcher, il va me détester et-
— Ran et Hanma sont avec eux, t'inquiète ils arriveront à gérer, dit Seishu avec un sourire rassurant. Et Sanzu ne pourra jamais te détester, il t'aime trop pour ça.
— Sanzu ne m'aime pas, il me tolère juste parce qu'on s'entend bien, dit Rindo d'un air indifférent.
— Tu rigoles j'espère. T'as pas vu comment il te regarde ?
— Il me regarde comment ?
— Il te fixe comme si t'étais un morceau de viande et qu'il était un loup affamé, dit Seishu en rangeant ses cartes.
Rindo le dévisagea d'un air blasé.
— C'est un peu flippant. T'es en train de dire qu'il me regarde comme un psychopathe ?
— C'est un psychopathe, mais t'inquiète, dans son langage ça veut dire qu'il te kiffe grave.
— Ah bon, dit Rindo d'un air peu convaincu.
— Il est en chaleur dès que tu passes devant lui et il te mate tellement que ça frôle l'agression visuelle, dit Seishu en hochant vigoureusement la tête. Il boit toutes tes paroles, il fait toujours tout ce que tu lui demandes, et il prend toutes ses décisions en fonction de toi.
— Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, je ne suis pas du tout son style.
— Si t'es son style j'en sais rien, mais c'est sûr que tu lui plais, il parle que de toi, vous êtes toujours ensemble, vous vous arrangez pour faire vos missions ensemble, il te regarde limite en bavant et il a demandé à Mikey de tout faire pour te protéger. Je suis sûr qu'il pense à toi en se br-
— On ne s'arrange pas du tout pour faire nos missions ensemble, coupa Rindo en levant un sourcil.
— Pourtant vous êtes toujours en binôme bizarrement. Ran et Senju doivent se sentir délaissés, plaisanta Seishu.
— Ça va ils sont grands hein, c'est pas comme s'ils avaient que nous...
— C'est sûr.
— De toute façon je suis sûr de ne pas plaire à Sanzu, et dans tous les cas on a pas le droit d'avoir des relations amoureuses entre nous, dit Rindo d'un ton sec.
— Cette règle est nulle, je comprends même pas pourquoi Mikey l'a instauré.
— Parce que l'amour attire que des problèmes. Imagine que Ran sorte avec Izana mais qu'il le trompe avec Hanma ? Si ça se trouve Izana va se venger et tuer Ran et Hanma, et ça va faire plein de problème. La moindre dispute est un problème et perturbe l'équilibre du gang, dit Rindo comme si c'était évident.
— Hanma est hétéro, il couchera jamais avec Ran-
— Mais c'est un exemple Seishu ! Je sais très bien qu'ils ne sont pas attirés l'un par l'autre.
— Je suis en couple avec Hajime depuis deux ans et tout se passe bien, répliqua son ami en haussant les épaules.
— Oui mais votre cas n'est pas une généralité, et le jour où Mikey l'apprendra il va vous tuer, renchérit Rindo.
— Mais t'aime pas Sanzu toi ?
— Je- s-si mais- C'est pas ça le problème, on a pas le droit et s'il y a une règle, il faut la suivre, dit Rindo en rougissant.
— Personne suit cette règle. Même Mikey il est amoureux de Draken, il se met des barrières tout seul. Il couche même avec lui vu sa démarche...
Rindo sourit en repensant à l'étrange démarche que pouvait parfois avoir leur chef.
— Oui mais il ne nous a jamais interdit de coucher ensemble, répliqua le jeune homme. Tout le monde se tape tout le monde de toute façon.
— Non moi que Koko, dit Seishu avec joie.
— T'es une exception Sei.
— Tu t'es tapé qui toi ? Sanzu j'espère ?
— Je te le dirais pas, dit Rindo en rougissant. Et non, j'ai rien osé faire avec Sanzu. Je suis pas son style et j'ai pas envie qu'il me trouve nul.
— T'es con quand tu t'y mets, soupira Seishu. Mais alors qui ? Senju peut-être ? Non t'oserais pas... Izana ? Hanma ? Kazutora ? Keisuke ? Draken ? Emma ? Quand même pas Mikey ?!
— Je ne dirais rien, dit catégoriquement Rindo.
— Ouais mais tu rougis donc ça veut dire qu'il y en a au moins un de bon.
— En même temps, tu les as presque tous cité, dit Rindo en riant.
— C'est vrai. De toute façon les coups d'un soir ça compte pas, toi tu veux ton Sanzu.
Rindo rougit davantage et détourna le regard.
— Oui bah mon Sanzu n'est pas avec moi, il m'aime pas et tous les deux on est bloqué ici à rien faire. On ferait mieux de rester concentrer, on peut se faire attaquer à tout moment. Et dire qu'il y en a qui s'amuse là-haut...
— C'est vrai que c'est lourd, souffla Seishu. Mais c'est les ordres, tu veux qu'on fasse quoi d'autre...
Rindo soupira et n'ajouta rien. Il rejeta à son tour son arme dans son dos et descendit du comptoir sur lequel il était assis en tailleur. Il sortit une cigarette dans sa poche et la coinça entre ses dents pour l'allumer, puis il lança le paquet et le briquet à son ami. Ça faisait plus d'une demi heure qu'il attendait ici et que rien ne se passait. Seishu et lui se trouvaient dans le hall de la plus grande prison de Tokyo, tous les deux étaient vêtu de noir et portaient un simple gilet pare-balles. Une fine ceinture était attachée autour de leur cuisse gauche et maintenait un pistolet ainsi qu'un couteau aiguisé, autour de leur torse était attachée une mitraillette, et des munitions étaient coincées sous leur ceinture à la taille. Ils étaient tous les deux parfaitement préparés pour se battre, à vrai dire, Rindo n'attendait que ça.
Et pourtant, il restait là à ne rien faire, à juste attendre que ses collègues reviennent et qu'ils rentrent tous ensemble à la base. Il était là, il attendait, et c'était extrêmement frustrant de savoir que d'autres étaient en train de se battre alors que lui n'avait le droit de rien faire. Pourtant c'était clairement l'un des meilleurs combattants. Ce n'était pas pour se vanter, mais il se battait bien mieux que certains, c'était un fait, et il était un excellent tireur. Il disposait d'un sang-froid que ses collègues n'avaient pas, il était bien plus calme et serein, alors il savait comment réagir dans n'importe quelle situations. Mais malgré ça, il était bloqué là, à juste attendre.
C'était ridicule, énervant et presque humiliant. C'était toujours lui qui partait se battre d'habitude, pourquoi est-ce que là on lui avait donné une mission aussi nulle que « surveiller le hall », alors qu'il y avait bien mieux à faire ?!
Non vraiment, il ne comprenait pas.
Rindo, Seishu, Sanzu, Senju, Izana et Hanma étaient tous les six membres du Bonten, le plus grand gang de la ville, le plus dangereux aussi. C'était censé être un gang insaisissable, intelligent, et chaque membre devait être redoutable et pourtant, on ne sait comment, deux d'entre eux avaient réussi à se faire emprisonner. Le pire était que lorsqu'il avait appris l'arrestation de ses deux amis, Rindo avait sérieusement envisagé de les laisser pourrir en prison tellement ils étaient stupides de s'être fait prendre. Keisuke et Kazutora avaient réussi l'exploit de se faire attraper dans un parc. Un parc pour enfants.
Pourquoi ? Comment ? Personne ne le savait, mais tout le monde s'était bien moqué d'eux en apprenant la nouvelle dans le journal. Ils avaient été arrêtés alors qu'ils étaient en train de faire de la balançoire et du toboggan.
Ils avaient vingt-cinq ans. Et c'étaient des criminels.
Rindo hésitait sérieusement entre rire et pleurer face à ça. Il aimait beaucoup Keisuke, c'était un excellent capitaine de division, il était relativement calme (à sa manière), il était doué au combat, et il dirigeait très bien. Et il adorait Kazutora, c'était sans doute l'un des plus dérangés du gang, mais il était incroyable et Rindo était assez proche de lui pour s'inquiéter de son sort.
Mais là... Il avait juste envie de leur mettre une claque à tous les deux pour s'être fait arrêter d'une façon aussi minable. Mais bon, il allait devoir attendre pour le faire, et puis il ne savait pas dans quel état il retrouverait ses amis, en prison tout était possible...
— Hé Rin, appela Seishu au bout d'un moment. Ils ont peut-être des problèmes.
— Quoi comme problèmes, demanda Rindo en s'approchant des escaliers pour regarder les étages au-dessus de lui.
— Ils ont pu tomber sur des gardes, ou alors se perdre. Ou bien ils arrivent pas à faire sortir Kei et Kazu, dit Seishu en le rejoignant.
— C'est vraiment des boulets s'ils y arrivent pas, souffla Rindo en portant sa main à son oreiller pour appuyer sur son oreillette. Rindo pour Yuzuha.
Le jeune homme attendit un instant, puis il entendit un souffle dans l'oreillette. C'était Yuzuha qui supervisait l'opération depuis le siège du Bonten, elle avait le contrôle total des caméras et c'était elle qui gérait les alarmes, autrement dit, elle était la hackeuse du Bonten. Elle devait savoir ce qu'il se passait.
— Qu'est-ce qu'il se passe, demanda Yuzuha.
— Pourquoi ça prend autant de temps ?
— Je ne sais pas, je ne les vois sur aucune caméra et ils ne me répondent plus, ils se sont battus avec des gardes et des caméras ont été cassé, dit calmement Yuzuha.
— Pourquoi tu ne nous as pas prévenu, s'énerve Rindo en montant les escaliers à toute vitesse.
— Parce que tout va bien, reste à ton poste c'est important !
— Ils sont dans quelle partie du bâtiment ?
— Rindo tu dois rester en bas, s'exclama Yuzuha. J'ai eu Izana et il m'a dit que tout allait bien, ils ont récupéré Keisuke et Kazutora alors gâche pas tout en allant faire des problèmes !
— Et donc on est censé attendre les bras croisés, s'énerva Seishu, qui devait aussi entendre Yuzuha.
— Oui, oui c'est ce que je vous demande, et si vous avez un minimum de-
Un coup de feu retentit et les deux jeunes hommes sursautèrent. Rindo et Seishu se plaquèrent par réflexe au mur et tendirent l'oreille. Des pas se firent entendre au-dessus d'eux, ainsi que plusieurs voix et de nouveaux tirs. Rindo remit discrètement son arme devant son torse et l'empoigna fermement.
— Il y a des gardes au troisième, dit Yuzuha à voix basse. Ne bougez pas.
Rindo s'approcha discrètement de la rembarde et leva les yeux pour essayer de voir quelque chose.
— Combien ils sont, demanda-t-il en voyant des ombres bouger.
— Il y en a quatre au troisième, et deux au quatrième, et un dans les escaliers qui est en train de descendre. Préparez-vous à le croiser dans le hall.
— Tu vois où est Sanzu ?
— Il est au troisième. La police est en train d'arriver, ils sont juste devant le bâtiment et s'apprêtent à entrer, prévint Yuzuha. Ils sont sept, il y en a deux plus grands, ils ont des cicatrices. Celui qui a une cicatrice sur le front a l'air plus fort que les autres, débarrassez-vous de lui en premier.
Rindo échangea un regard avec son ami et sourit avec satisfaction. Enfin un peu d'action, c'était pas trop tôt, il commençait vraiment à croire que tout allait bien se passer et qu'il n'aurait rien à faire, ce qui aurait été très décevant. Avec Seishu, ils retournèrent en trottinant dans le hall et se cachèrent derrière des murs.
— Ils vont entrer, dit Yuzuha dans leur oreillette. Le premier à entrer sera un petit avec des cheveux noirs, attendez qu'ils soient tous là pour les tuer.
Rindo acquiesça en lançant un coup d'œil à la caméra devant lui.
La porte de la prison s'ouvrît prudemment, et les policiers commencèrent à entrer. Rindo serra son arme, près à tirer, et tourna la tête vers Seishu. Lui aussi était prêt à se battre, et il semblait aussi impatient que lui pour commencer à s'amuser.
— Où sont passés les gardes, dit une voix sans comprendre.
— Vu les traces de sang au sol, ils ont dû se faire tuer, murmura une autre personne.
— Allez-y, dit Yuzuha dans l'oreillette.
Rindo fit un pas en avant pour sortir de sa cachette et tira d'un coup sur le premier policier qu'il vit, alors que Seishu l'imitait et visait l'un des plus grands policiers. Mais il avait dû s'attendre à se faire attaquer de cette façon car ils se baissèrent précipitamment et tirèrent aussitôt sur Rindo et Seishu. Le jeune homme évita les balles en se jetant au sol et roula difficilement sur lui-même.
— POLICE, POSEZ VOS ARMES AU SOL, cria l'un des policiers.
— VA TE FAIRE FOUTRE, répliqua Rindo en lui envoyant une balle entre les deux yeux.
— PUTAIN, s'écria Seishu en tombant à genoux au sol.
Rindo se tourna vers lui sans comprendre et vit avec agacement que son bras était en sang.
— Putain t'es sérieux, dit Rindo en le poussant derrière un mur pour le mettre à l'abris.
Il allait devoir se débarrasser de six policiers en fureur tout seul, super, cette mission était vraiment plus qu'énervante. Et par-dessus tout ça, il allait sûrement se faire sermonner par Hajime pour avoir laissé son petit ami se faire tirer dessus. Rindo grinça des dents avec frustration et rejeta une fois de plus son arme dans son dos. Il s'empara de son couteau et de son pistolet, puis il s'élança vers les policiers en se baissant pour éviter leurs balles. Il n'était pas assez protégé pour se battre contre eux, le corps à corps serait peut-être plus simple, mais dans tous les cas il risquait de se faire blesser.
Il ne s'était pas attendu à ce qu'il soit un contre six, mais il était capable de se battre et s'il arrivait à récupérer les armes des policiers, il allait pouvoir avoir le dessus. Le jeune homme réussit à frapper de toutes ses forces un policier et à le faire s'écrouler au sol, il continua sur sa lancé et tira en plein dans la gorge d'un autre ennemi, puis il donna un coup de pied dans l'arme d'un autre et enfonça son couteau dans le cœur d'un autre. Parfait, il n'y en avait plus que quatre à éliminer, ils n'avaient plus leur arme alors ça devrait le-
— RINDO DERRIÈRE TOI, cria Seishu.
Rindo, qui s'était baissé pour récupérer son couteau, sentit soudain quelqu'un lui agripper les cheveux et le tirer violemment en arrière.
— Bouge plus ou je te tire une balle, menaça le policier en posant le bout de son arme sur sa tempe.
— Si tu crois que j'ai peur tu fais fausse route, répliqua Rindo alors qu'un autre policier lui enlevait son oreillette.
Rindo vit Seishu se retirer discrètement derrière un mur pour se cacher. Les policiers ne semblaient plus faire attention à lui, avec un peu de chance, il allait réussir à rejoindre Sanzu et les autres, et alors Rindo n'avait rien à craindre.
Le jeune homme souffla pour reprendre sa respiration et leva les yeux vers le policier qui le tenait. C'était l'un de ceux dont Yuzuha avait parlé. Il était bien plus grand que lui, ses cheveux noirs étaient coupés courts, une cicatrice barrait son front et descendait sur son œil gauche. Il avait l'air plus imposant que ses coéquipiers, mais il n'avait pas l'air si dangereux que ça.
— Je suppose que t'es pas seul, dit-il en levant les sourcils.
Rindo se contenta de sourire avec insolence.
— C'est Rindo Haitani, dit un homme en se mettant devant lui. Il fait parti du Bonten.
— Le Bonten c'est quel gang déjà, demanda un troisième policier.
— Takemichi fais un effort, dit l'homme qui tenait Rindo avec désespoir. C'est le gang le plus grand ! Chifuyu en a eu deux l'autre jour, je suppose que vous êtes venus les chercher.
Le jeune homme fixa celui qui s'appelait Chifuyu, puis il jeta un coup d'œil aux autres. Ils étaient quatre contre lui, et Rindo était désarmé. Ils se tenaient tous les quatre autour de lui, ça ne devait pas être impossible de se débarrasser d'eux rapidement, mais Rindo devait rapidement trouver une idée pour s'échapper. En attendant, il devait gagner quelques secondes.
— Chifuyu, répéta Rindo en regardant l'homme devant lui. C'est toi qui les as arrêté dans le parc ?
— Hé qui t'as permis de lui parler comme ça, demanda le policier qui le tenait en serrant un peu plus ses cheveux.
— Laisse, dit le dénommé Chifuyu. Oui c'est moi, mais je dirais que c'était un coup de chance. Tes amis n'étaient franchement pas futés pour partir s'amuser dans un parc à une heure du matin. Je les ai croisé par hasard, je les ai directement reconnu et j'ai été assez intelligent pour appeler des renforts et les retenir sans problèmes dans le parc.
— Keisuke n'a jamais été le plus malin du groupe, commenta Rindo.
— Je l'avais remarqué. Il cède facilement à... ses envies je dirais.
Rindo détailla Chifuyu des yeux. Ce n'était pas difficile de comprendre comment Keisuke avait pu se laisser avoir. Chifuyu était bel homme, ses vêtements moulants laissaient deviner ses muscles et sa taille fine, il avait de sombres cheveux qui tombaient devant un magnifique regard azur, et il devait avoir un sourire qui devait en faire tomber plus d'une... et plus d'un visiblement.
— On en fait quoi, demanda un quatrième policier, qui avait une cicatrice sur les lèvres.
— Il faut qu'il y en ait un qui reste avec lui, dit celui qui s'appelait Takemichi.
— Reste avec lui Kakucho, décida Chifuyu en parlant au policier qui tenait les cheveux de Rindo. Nous on va aller chercher l'autre, il a dû s'enfuir à l'étage.
— Ça marche, dit le dénommé Kakucho.
— Désolé de briser vos plans, mais je ne peux pas vous laisser faire comme vous le voulez, déclara Rindo.
Le jeune homme attrapa soudain le manche de son couteau, toujours planté dans le corps inerte du policier qu'il avait tué, et fit un geste brusque au-dessus de lui. Il trancha d'un coup sec ses cheveux, se libérant ainsi de l'emprise de Kaku, et se releva vivement. Il profita de ce moment de surprise pour frapper son visage de son poings, puis il donna un violent coup de pied dans la tête de Chifuyu avant de donner un coup de couteau dans l'épaule du quatrième policier. Il se contenta ensuite de pousser « Takemichi » et de lui arracher son arme, avant de partir en courant vers là où il avait vu Seishu pour la dernière fois.
Il y avait des traces de sang au sol, mais Seishu n'était plus là. Rindo ne s'attarda pas ici et se précipita dans les escaliers, gravissant les marches quatre à quatre. On lui avait enlevé son oreillette, il ne pouvait plus appeler Yuzuha pour lui demander où aller. Bon tant pis, le plus important était de trouver de nouvelles armes, et de retrouver Seishu qui devait avoir besoin de son aide. Seishu était la priorité, il était blessé et même s'il n'était pas en danger de mort imminent, tout pouvait arriver et... Rindo ne voulait pas le perdre. Et il ne voulait pas se faire tuer par Koko, parce qu'il pouvait devenir très dangereux lorsque ça concernait son petit ami...
Le jeune homme arriva au deuxième étage et entra dans un couloir au hasard.
— Rindo, appela soudain quelqu'un.
Le jeune homme se retourna vivement en pointant son arme devant lui, mais il tomba nez à nez avec son frère et Sanzu et précipita vers eux avec soulagement.
— Ben vous êtes là, dit-il d'une voix essoufflée. Ils sont où les autres ?
— Ils sont en bas, Seishu est blessé et on t'a entendu monter alors...
Ran s'interrompît soudain et Sanzu s'étouffa avec l'eau de la bouteille qu'il était en train de boire. Il l'a recracha au sol en toussant et fixa Rindo avec incrédulité, tout comme Ran. Les deux jeunes hommes fixèrent Rindo en écarquillant les yeux, tellement qu'on aurait dit des personnages de dessin animé, lorsque leurs yeux sortaient de leur tête. C'était assez drôle à voir en fait. Rindo laissa échapper un petit rire gêné et passa sa main sur sa nuque.
— Ah oui ça... J'ai dû changer de coupe pour des raisons pratiques.
— Mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé, demanda Ran en attrapant une de ses mèches coupées. Ils t'arrivaient à la poitrine et là ils sont au niveau de ta nuque !
— T'es plus une petit méduse toute choupie, dit Sanzu en l'imitant, abasourdi.
— J'ai jamais été choupi, et arrêtez de toucher mes cheveux j'aime pas ça, dit Rindo en donnant une tape sur leur main.
— Pourquoi tu les as coupé, dit Ran avec désespoir. Ils étaient magnifiques et... et...
— Non mais Ran c'est juste des cheveux.
— Je suis scandalisé !
— Mais t'es allé chez le coiffeur ?! Il t'a loupé hein, c'est pas très droit, dit Sanzu avec inquiétude.
— Non mais Sanzu réfléchis, je suis pas allé chez le coiffeur enfin, je l'ai fait moi-même.
— Parce que tu t'ennuyais ?!
— Mais non ! On m'a attrapé par les cheveux alors je les ai coupé pour être libéré c'est tout.
— Et tu pouvais pas faire autrement, dit Ran.
— Non mais c'est juste des cheveux, ça va repousser et on s'en fiche ! On est en pleine mission et vous me parlez de problèmes capillaires ? C'est une blague ?
— C'est juste que c'est très perturbant, dit Ran avec déception.
— Tu t'en remettras, tu peux surmonter cette épreuve, répliqua Rindo en tapotant son épaule.
— Moi je te trouve sexy comme ça, encore plus qu'avant, dit Sanzu en regardant de haut en bas le jeune homme.
Rindo rougit légèrement et son cœur loupa un battement. Sanzu lui fit un sourire en coin et ajouta même un clin d'œil, mais Rindo détourna vivement la tête et tenta de l'ignorer du mieux qu'il put.
Pas de relation amoureuse dans le Bonten, pas de relation amoureuse dans le Bonten, pas de relation amoureuse dans le Bonten, pas de relation...
Allez, il pouvait le faire, après tout oublier Sanzu ne devait pas être si compliqué...
— Pourquoi tu marches aussi près de moi, demanda Rindo en sentant son ami juste derrière lui.
— J'aime bien ton odeur.
— T'es bizarre, un mètre de distance avec mon frère s'il te plaît, dit Ran en l'écartant du jeune homme.
— Mais j'ai le droit de trouver qu'il sent bon !
— Ouais mais tu le regardes un peu trop, arrête de le draguer.
— Je suis grand, je fais ce que je veux.
— Ran c'est gentil de vouloir me protéger mais je suis plus un enfant, et Sanzu... je... b-ben... reste toi- Enfin je- reste à une distance raisonnable, me colle pas ça m'énerve, dit Rindo avec gêne.
— Ok, dit tristement Sanzu en reculant.
Rindo lui lança un regard perçant puis il se détourna. Il perdait contenance face à lui, il se faisait vraiment pitié... Il devait apprendre à gérer ses émotions avec lui, ce n'était pas son genre d'être aussi... aussi... le seul mot qui lui venait à l'esprit était guimauve. Il avait d'être une guimauve au cœur coulant devant Sanzu et... c'était ridicule. Vraiment ridicule.
Rindo fronçant les sourcils de frustration et reprit sa marche.
— Et vous ça va, demanda-t-il en retournant dans la cage d'escaliers, non sans avoir vérifié auparavant qu'elle était déserte.
— Avec toi ça ne peut qu'aller, dit Sanzu avec un soupir de soulagement.
— Je voulais dire, il n'y a pas de blessé, reformula Rindo en l'ignorant du mieux qu'il put.
— Que des blessures superficielles, dit Ran. Kazutora et Keisuke sont en plutôt bonne santé, ils tiennent debout et n'ont pas l'air plus traumatisés que ça.
— Parfait on va pouvoir rentrer. J'ai tué plusieurs policiers mais il va sûrement y avoir des renforts. Et il y en a quatre encore en vie, ça doit être les enquêteurs ou quelque chose comme ça, expliqua Rindo en rangeant son arme dans la ceinture de sa cuisse. L'un d'eux est gravement blessé à l'épaule, et il y en a un autre qui n'a pas l'air très futé, alors on va dire qu'il n'y en a que deux qui sont vraiment dangereux.
— Ils sont comment, questionna Sanzu.
— Doués. L'un d'eux fait ta taille Ran, apparemment il s'appelle Kakucho. Il a une cicatrice au visage, vous le reconnaîtrez facilement. Et l'autre est plus petit que nous, mais il est vraiment doué. Il s'appelle Chifuyu, il a des cheveux noir et des yeux bleus, je n'arrive pas à savoir s'il c'est lui le chef.
— On devrait pouvoir s'en débarrasser sans problème, dit Sanzu d'un air serein.
— On devrait pas perdre de temps avec eux. Cette opération commence vraiment à m'énerver, dit Rindo d'un air las. J'ai presque rien fait, je déteste rester en retrait.
— Moi ça me rassure, au moins je suis sûr qu'il ne va rien t'arriver, dit Sanzu.
— Moi aussi, crois moi c'est bien mieux quand c'est comme ça, dit Ran.
Rindo leva les yeux au ciel. Il n'était pas un enfant, il n'avait pas besoin qu'on le protège, même si ça le touchait que Sanzu s'inquiète pour lui. Le jeune homme finit par entrer dans le couloir du premier étage et chercha ses amis des yeux. Il les trouva rapidement au bout du couloir, à gauche, et se précipita vers eux. Ils étaient tous là, Seishu était assis au sol, devant Hanma qui lui faisait un bandage avec un bout de tissu. Juste à côté, Senju était adossée au mur et essuyait avec ses mains le sang qui couvrait sa combinaison, et encore à côté...
— Alors vous, marmonna Rindo en se ruant vers Kazutora et Keisuke.
— Oula, je préfère retourner en cellule finalement, dit Keisuke en reculant précipitamment.
— Vous êtes vraiment cons pour vous êtes fait attraper dans un parc, cria Rindo en frappant le torse de son ami. Un parc pour enfants ! Qu'est-ce que vous foutiez là-bas ?!
— On s'amusait..., dit Kazutora en baissant la tête.
Rindo leva son pied et l'enfonça dans son ventre avec colère.
— T'es complètement con, t'aurais pu mourir ! T'as vraiment de la chance d'être tomber sur un policier qui suit encore les procédures, parce que ça aurait été un autre tu te serais fait descendre avant même de t'en rendre compte ! Si ça ne tenait qu'à moi je vous en aurais collé une à tous les deux, cria Rindo en agitant son arme sous le nez de ses amis.
— Oh fais-le, moi je me suis pas gênée, dit Senju en croisant ses bras sur son torse.
— D'ailleurs c'est pas très gentil, dit Keisuke en passant sa main sur sa joue rougie.
— C'est gentil de nous faire peur ? J'ai cru que je vous avais perdu, je me suis faite un sang d'encre.
— C'est de la faute de Kei, dit Kazutora sur le ton d'excuse.
— De ma faute ?!
— Oui, tu nous as emmené dehors, et t'as été assez con pour vouloir draguer un policier ! T'es allé lui rouler une pelle et tu m'as abandonné espèce d'imbécile !
— Je savais pas qu'il était policier !
— Il avait une tête de policier !
— Et c'est quoi une tête de policier ?!
— Ben c'est la sienne, la preuve !
— Tes preuves sont éclatées !
— On s'en fou de ça, l'important c'est pas de savoir qui est responsable, intervint Hanma en se relevant calmement. Le fait est que vous avez tous les deux pris des risques en sortant sans rien pour vous défendre, et vous avez eu énormément de chance de ne pas être mort sur le moment, ni même ici. Vous êtes restés seulement deux jours ici, c'est rien d'eux jours alors vous pouvez nous remercier parce que un jour de plus et vous auriez été transportés dans un asile de fou. La prochaine fois, vous avez intérêt à faire attention parce qu'on aura peut-être pas envie de venir vous chercher.
— Merci, dit alors Kazutora.
— Ouais merci, dit Keisuke en se ratatinant.
— Au moins ils vont bien, dit Seishu pour détendre l'atmosphère.
— Heureusement qu'ils vont bien, sinon je vous aurais tué tous les deux, dit Sanzu.
— Vous êtes vraiment cons, soupira Rindo.
Le jeune homme s'avança vers Kazutora et le tira vers lui pour le prendre dans ses bras avec soulagement.
— Mais je suis rassuré de voir que tu vas bien, ajouta-t-il en le serrant contre lui.
— Je t'ai manqué j'espère.
— Pfff rêve pas non plus, dit Rindo avec un petit rire.
— Toi aussi tu m'as manqué.
— J'espère bien.
— Moi aussi je veux un câlin, s'exclama Sanzu et se jetant sur les deux jeunes hommes. Je suis content de te revoir Kazu !
— Moi aussi je suis content Sanzu !
— Donc moi personne m'aime, déclara Keisuke d'un air blasé.
— Si moi, dit Kazutora avec un sourire.
— Moi je t'aime, rassura Sanzu, t'es mon chouchou numéro quatre !
— Et c'est bien ça ? C'est qui les premiers ?
— Mikey c'est le trois, Senju c'est la deux et Rin c'est mon premier chouchou, dit Sanzu en faisant un clin d'œil à Rindo.
Rindo rougit et détourna le regard.
— Hé mais qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux, demanda soudain Kazutora en prenant une de ses mèches.
— C'est rien t'inquiète, dit Rindo en donnant une tape sur sa main. 
— Aïe, mais laisse-moi toucher tes cheveux en paix.
— Touche ceux des autres mais pas les miens. C'est quoi cette manie de toucher les gens comme ça...
— Je te touche si je veux, répliqua Kazutora en enfonçant son doigt dans son bras.
— Un jour il te coupera les doigts, dit Sanzu avec amusement.
— Ce serait vachement embêtant, dit Senju en penchant la tête.
— Ça c'est sur, les doigts c'est important, dit Kazutora avec un sourire.
— Très important même, insista Keisuke.
— Surtout pour certaines personnes, dit Ran.
— Ne vous inquiétez pas, je vais préserver les doigts de Kazutora, dit Rindo en baissant la main de son ami pour qu'il arrête de l'embêter.
— Vous fêterez vos retrouvailles plus tard, dit Hanma en s'approchant de la cage d'escalier. C'est pas le moment.
Tout le monde se tut et tendit l'oreille. Rindo s'approcha à pas de loup de la cage d'escalier et écouta les pas qui résonnait. C'était des pas légers, discrets, il y avait plus de chance que ça soit des policiers que des gardes. Vu ce qu'il entendait, il devait être deux. Tous ses coéquipiers vinrent près de lui en s'accroupissant à ses côtés ou en se penchant au-dessus de lui, et écoutèrent avec attention les bruits de pas.
— On les bute et on se tire, murmura Hanma en attrapant son arme.
— Ou alors, on les attrape et on les ramène au siège pour les interroger, dit Senju à voix basse.
— Ça sert à quoi de les interroger, demanda Sanzu. On les tue et c'est plié.
— Elle a raison, dit Kazutora. En les attrapant on pourra peut-être obtenir des informations sur la police et même les faire chanter.
— Avec toi Senju a toujours raison de toute façon.
— C'est une femme intelligente, désolé de le reconnaître, répliqua Kazutora en baissant les yeux vers Senju, accroupie au sol.
Senju leva les yeux vers lui et sourit.
— Vous n'avez pas tord, dit Rindo en réfléchissant rapidement. Mais maintenant on ne peut pas le faire. Seishu est blessé, Kazutora et Keisuke ne sont pas protégés et en plus de ça ils restent faibles. On ne peut pas tenter quelque chose, le plus sûr est de repartir rapidement et de ne pas se battre.
— Hanma c'est à toi de choisir, tu mènes l'opération, dit Ran alors que les pas se rapprochaient.
Hanma réfléchit un instant, puis il se redressa.
— On se remplit, ça sert à rien de se battre maintenant, dit-il finalement.
Tout le monde se redressa sans contester sa décision et s'écarta de la cage d'escalier sans faire de bruit.
— Je vais en tête avec Senju, Keisuke et Kazutora au milieu, Ran aide Seishu à marcher, Rindo et Sanzu vous fermez la marche, ordonna Hanma en se dirigeant vers le bout du couloir en trottinant.
— Entendu, dirent Rindo et les autres en s'exécutant.
Le groupe se mit à trottiner en silence, leurs mains serrées sur leurs armes, et se dépêchèrent de rejoindre la cage d'escalier qui était à l'autre bout du couloir.
— Hé Rin, murmura Sanzu alors qu'ils atteignaient les escaliers.
— Quoi ?
— Tu veux pas qu'on fasse quelque chose ensemble après ? Quand tout ça sera fini ?
— Tu veux dire, quand le gang sera fini ou quand l'opération sera finie, demanda Rindo d'un ton cynique.
— Je parlais de l'opération, dit Sanzu avec un petit rire.
— Tu veux faire quoi ? On a plein de travail à faire je te rappelle.
— Je sais pas... On peut sortir, partir en boîte, regarder un film ensemble... Ou on peut juste baiser.
Rindo loupa une marche et manqua de tomber lamentablement dans les escaliers. Sanzu le rattrapa de justesse et ria discrètement.
— Rin je plaisantais, dit-il en le lâchant.
— Ah... mais t'es con toi, répliqua Rindo en frappant la poitrine de son ami.
— Mais si tu peux on peut vraiment le faire. T'as l'air super chaud au lit, dit Sanzu en caressant sa joue de son index.
— T'es sérieux là, dit Rindo d'un air suspicieux.
— Bien sûr, dit Sanzu en s'approchant un peu plus de lui. Je t'ai déjà entendu gémir par hasard et franchement c'était super... agréable à entendre.
— Je...
— T'as l'air chaud bouillant, et t'es hyper sexy alors...
Rindo fixa un instant Sanzu, son cœur battant à toute allure, puis il finit par se reculer.
— Tu veux juste me baiser en fait, dit-il d'un air blasé.
Sanzu perdit son air amusé et le regarda sans comprendre. Rindo le dévisagea froidement, sans ciller une seule fois des yeux. Bien sûr... devait s'y attendre.
Rindo avait toujours su que Sanzu ne l'aimait pas de la même façon que lui l'aimait, c'était impossible et il le savait. Même si c'était frustrant et douloureux, c'était la réalité, et il avait appris à l'accepter. Pourtant... des fois il se surprenait à espérer que Sanzu l'aime en retour, que lui aussi il avait des sentiments plus forts que de la simple amitié, que lui aussi il voulait une histoire avec lui... Et en entendant Seishu lui parler tout à l'heure, c'était presque devenu réel. Il n'avait pas totalement tort, c'était vrai que Sanzu n'agissait pas pareil avec lui qu'avec les autres, et c'était vrai que tous les deux ils étaient très proches. Alors, comme ça, ça ressemblait presque à de l'amour...
Mais Rindo avait bien fait de ne pas trop espérer, il aurait dû se douter que la seule chose chez lui qui attirait Sanzu, c'était son intimité. Évidemment.
— Mais non, dit son ami en secouant la tête. Je t'assure que c'est-
— Laisse tomber, coupa Rindo en haussant les sourcils. Je préfère me taper tout le Bonten plutôt que de faire quelque chose avec toi.
— Non Rin c'est vraiment pas ça, je faisais juste une blague, dit précipitamment son ami. Je voulais pas te gêner ou te faire te sentir mal, et je... t'es pas juste un mec qui est sexy, et quand je te vois, la première chose que je me dis c'est pas du tout que je te veux dans mon lit, tu es juste... c'est juste q-que-
— Laisse tomber, dit Rindo, une pointe de déception dans la voix. Je m'attendais à rien venant de toi.
— Rin je voulais vraiment pas te blesser...
— Lâche-moi c'est bon, coupa Rindo en descendant dans les escaliers.
— Non Rin attends, dit Sanzu en essayant de le rattraper. Je voulais vraiment pas que tu le prennes comme ça, t'es important pour moi, je t'-
Un coup de feu retentit soudain et une balle frôla la tempe de Rindo. Le jeune homme n'eut pas le temps de réagir que Sanzu l'attrapa et le plaqua sur les marches pour le protéger des balles qui fusaient dans tous les sens au-dessus d'eux. Rindo couvrit sa tête de ses mains et leva les yeux vers le haut des marches. Chifuyu se tenait juste au-dessus d'eux, son arme rivée sur les deux jeunes hommes. Rindo et Sanzu s'étaient arrêtés pour parler et avaient pris du retard sur leurs amis, qui devaient déjà être en bas de l'immeuble.
— Putain c'est de ta faute, cria Rindo avec colère. C'est à cause de toi qu'on s'est arrêté !
— Désolé mais tu l'as pas entendu arriver non plus !
— Déposez vos armes et levez les mains en l'air, dit Chifuyu en arrêtant de tirer.
Sanzu se releva d'un coup et pointa son arme sur Chifuyu, mais celui-ci fut plus rapide et tira sans hésiter sur son gilet pare-balles.
— La prochaine fois ça sera la tête, dit-il en regardant Sanzu s'écrouler dans les escaliers.
Rindo regarda avec horreur son ami et se précipita vers lui sans même faire attention au pistolet pointé sur lui.
— Sanzu, s'écria-t-il avec peur. Sanzu réveille toi ! Sanzu !
— Ça va..., marmonna difficilement son ami.
— Je vais répéter une dernière fois, dit calmement Chifuyu. Posez vos armes au sol, et levez les mains en l'air.
Rindo ne l'écouta pas et serra Sanzu contre lui sans savoir quoi faire d'autre. Son gilet pare-balles l'avait bien protégé, il ne devait avoir qu'une simple égratignure tout au plus, et pourtant, le court instant durant lequel Sanzu était tombé dans les marches avait suffi à faire s'arrêter le cœur de Rindo. Pendant l'espace d'une seconde, il avait cru qu'il allait perdre son ami, son corps était presque tombé au ralenti sous ses yeux impuissants, son cris de surprise résonnait encore à ses oreilles. Pendant juste quelques secondes, Rindo avait cru que Sanzu était... qu'il était...
— Hé. Il est pas mort, lança Chifuyu en penchant la tête. Alors relève-toi, pose ton arme et lève tes mains en l'air.
Rindo tourna lentement la tête vers lui. Chifuyu était seul, et il y avait au moins deux policiers dans le hall, sans compter les renforts qui étaient peut-être arrivés. Chifuyu n'avait pas hésité une seule seconde, et il aurait sûrement pu tuer Sanzu sans problème s'il l'avait voulu, c'était une chance qu'il ait choisi de le laisser en vie.
Rindo l'avait sous estimé, il ne pensait pas que Chifuyu oserait tirer, mais c'était stupide d'avoir penser ça. Il fallait s'en débarrasser au plus vite. Rindo posa lentement son arme au sol et se releva.
— Lance ton arme par la rambarde, ordonna Chifuyu. Et celle de ton ami aussi.
— Et si je le fais pas ?
— Je te colle une balle dans chaque bras, à toi de voir.
Rindo serra la mâchoire avec frustration. Il finit par attraper les armes de Sanzu et les jeta par-dessus la rambarde des escaliers, avant de soudain entendre des pas dans les escaliers. Rindo se pencha discrètement, sans comprendre qui courait vers eux, et vit alors une chevelure noire voler dans les airs.
— Chifuyu, s'écria joyeusement Keisuke en courant dans les escaliers pour remonter jusqu'à eux.
— Baji, dit le policier sans paraître surpris. Tu fais une petite ballade ?
— Je suis venu te dire au revoir !
Rindo regarda son ami foncer vers eux sans comprendre. Mais il était complètement stupide ou quoi ? Il avait bien compris que Chifuyu était un policier n'est-ce pas ? À quoi il jouait ?
— Keisuke dégage, cria Rindo alors que son ami arrivait près de lui.
Chifuyu dirigea son arme sur Keisuke et tira plusieurs fois sur lui, mais celui-ci n'arrêtait pas de bouger dans tous les sens et parvenait à éviter ses tirs sans trop de problèmes. Mais... pourquoi est-ce qu'il se ruait sur Chifuyu ?!
— Hé arrête toi, dit le policier en reculant précipitamment.
Mais Keisuke ne l'écouta pas. Il lui sauta dessus en frappant violemment son bras qui tenait son arme, puis il frappa son visage avec force sans lui laisser le temps de réagir. Keisuke finit par asséner un dernier coup à Chifuyu, le faisant s'écrouler au sol, et se tourna fièrement vers Rindo et Sanzu.
— Un simple « merci » me convient parfaitement, dit Keisuke en posant ses mains sur ses hanches.
— C'était un coup de chance, tu l'as pris par surprise, dit Rindo en haussant les sourcils.
— T'aurais pu arriver plutôt, j'étais à ça de mourir, dit Sanzu en se relevant.
— Bande d'ingrats, marmonna Keisuke en se baissant vers le policier. Les autres sont en train de sortir, bougez-vous on a pas de temps à perdre.
— Ok mais qu'est-ce que tu fais, demanda Rindo en le voyant soulever Chifuyu et le mettre sur son épaule.
— Lui je l'emmène avec nous, on va l'interroger un peu.
— Comme tu veux, mais n'en profite pas pour le toucher non plus, dit sévèrement Rindo.
— C'est bon, je suis pas un pervers.
— On sait jamais. Allez venez, on doit y aller, dit le jeune homme en descendant les escaliers.
— On rentre à la maison ?
— Non pas tout de suite.
Rindo se tourna et regarda Keisuke de haut en bas.
— Avant ça, on va devoir vérifier que vous n'avez pas de traceur ou de micro.

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Funfact drôle, j'ai fait l'équipe de policier avec L0ubliable et elle m'avait demandé de mettre Sei🥬 en policier sexy. Mais, je ne sais pas comment, j'ai totalement oublié de le mettre, je m'en suis rendue compte ce matin dans mon lit, et du coup c'est Chifuyu le policier sexy-
Oui je suis un clown 🤡

Commande d'os Où les histoires vivent. Découvrez maintenant