Avant tu riais

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Avril

PDV AELA

La nuit a été courte. Après avoir été réveillée par la sortie théâtrale d'Idriss, Moh nous a ramené chez moi. Vu l'état de fatigue de mon amie nous avons dormi toutes les deux dans ma chambre. Nous avons beaucoup parlé de la soirée avant de se rendormir et c'est certainement la raison pour laquelle quand mon réveil sonne, je le jette. Disons que, comme il fonctionne à piles, ce n'est pas la première fois que je dois en racheter un. Me coucher aussi tard alors que j'ai un rendez-vous pro le lendemain est définitivement une mauvaise idée. Gwen est toujours en train de dormir pendant que moi je me lève pour aller prendre un café. Il doit être huit heures quand je pars me laver.

Après mes études et après avoir travaillé environ deux ans chez ubisoft, j'ai monté ma boîte avec un ami que j'ai rencontré pendant mes études. Travaillant les effets spéciaux et lui la photographie, nous avons fait un mix de nos spécialités. En soit, nous travaillons sous le même nom mais nous avons chacun notre spécialité. Même si parfois il nous arrive de travailler ensemble sur des projets photos, la plus part du temps nous travaillons indépendamment.
Seulement nous devons nous voir pour parler d'un projet commun et je me demande, à ce moment-là, pourquoi j'ai accepté que l'on se voit un dimanche matin à dix heures.

Mais il faut que je me motive. C'est donc, un sourire aux lèvres que je me rends dans mon dressing pour m'habiller. Comme dehors il fait beau et que nous sommes au printemps, j'opte pour une jupe crayon noir en tissu épais et un top blanc. J'attache mes cheveux en une queue de cheval haute, mets un peu de mascara, un trait de crayon marron et je sors de l'appart avec mon sac, ma veste de blazer noir, en ayant enfilée mes sneakers blanches. Tout en descendant les marches, j'envoie un message à Gwen pour lui dire que je suis partie, et prends le métro pour rejoindre Leon.

Arrivée au café où nous avons rendez-vous, je le vois assis à une table dans un coin de la salle, près de la fenêtre. Le grand brun à la mâchoire carrée et aux cheveux rasé courts, est appuyé dans son fauteuil en train de regarder ses dernières photos sur son appareil. Leon est comme ça depuis que je le connais : super lunatique, dans son monde.

J'avance tout sourire vers lui et m'assois à la place libre. Leon lève enfin son nez de son appareil et me sourit. Ses yeux sont tellement clairs, vraiment ce mec est magnifique, et entre lui et moi ça a toujours été un amour platonique. Un très bon ami et c'est tout. Ça lui a toujours convenu et moi aussi. Pendant nos études j'ai arrêté de compter le nombre de filles qui s'intéressaient à lui et qui venaient me parler juste pour s'en approcher.
Mais cet idiot ne s'est jamais intéressé à aucunes d'entre elles, et elles ont fini par l'admiré en secret en l'appelant « Le beau gosse de la section photo ». Ce surnom était souvent suivit d'un petit « C'est vraiment dommage qu'il soit autant centré sur lui même. Il pourrait toutes les avoirs à ses pieds. ». Et c'était vrai, je ne pouvais rien dire. S'il l'avait voulu, il aurait pu se taper tout Bordeaux. Mais c'est ça aussi que j'aime chez ce mec, c'est qu'il s'en fout de tout. Il ne parle qu'à ses amis et peut rester des heures à prendre ou regarder des photos.

Nous parlons de notre futur projet pendant peut-être deux heures, tout en commandant à manger et en parlant de sujets diverses. Mais c'est quand Leon me parle de sa nouvelle modèle qui ne prend pas son travail au sérieux, qu'il rentra dans la brasserie où nous nous trouvons. Et putain, une partie de moi veut lui sauter au cou même si ce mec m'a brisé. Rien de ce qu'il m'a fait n'est normal, ça on me l'a dit. Mais, la partie de moi qui se dit que ce n'était peut-être pas si grave finalement, et qui l'aimera toujours, lui en veut et est blessée de le voir ici avec une autre femme. Un cliché de la bimbo : fausse bonde platine aux racines brunes, un décolleté plus long que le salaire tous les serveurs réunis et une bouche botoxée au max. Ayant vu mon visage perdre ses couleurs Leon regarde dans la même direction que moi :

C'est pas un filmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant