C'est pas un film

De mon mieux

TW : Violences conjugales

Mai

PDV IDRISS

Nous sommes tous chez la blonde depuis un bon moment maintenant. Même si je ne veux pas m'attacher à elles, je dois reconnaitre que je passe une bonne soirée avec mes reufs.

Les gars ont même lancé des impros et ça m'a fait un bien fou. Ça faisait longtemps que l'on n'avait pas fait de freestyle à autant et putain, ça m'a manqué.

Aela est toujours en train de coller Hak's et je ne comprends pas comment il peut supporter autant de contacts physiques. En parlant de contacts physiques. Si Sneazz et la brune pensaient être discrets, dans ce cas, ils sont vraiment cons, et tous les deux en plus. Parce que l'un comme l'autre ne font aucuns efforts. Ce débordement d'amour qu'ils nous jettent à la figure me dégoute.

Bon, c'est bien beau tout ça, mais moi j'ai une putain d'envie de pisser. Ken m'indique le bout du couloir à côté du salon et je me lève pour y aller.

[...]

Il n'y a que trois putain de portes dans ce couloir, ça ne doit pas être dur de trouver la salle de bain. J'ouvre la première porte mais ce n'est pas ce que je cherche. J'avoue que sa chambre ne ressemble pas à ce que je pensais d'elle : murs marrons foncés et un grand lit à côté d'une fenêtre et des guirlandes. Elle est parfaitement rangée en apparence, mais quand on regarde mieux, on peut voir que son bureau est remplit de plusieurs petits objets, et que des livres sont placés en piles un peu partout. Ce rangement de façade me fait sourire et j'ouvre la dernière porte du couloir.

Putain de merde.

Je reste paralysé. Aucunes idées de ce qu'il se passe. Mon corps ne répond plus.

Je reste là à la fixer comme un con. J'ai beau faire tout mon possible pour rester loin d'elle, je dois dire qu'elle est vraiment belle. Petite avec des formes, pas mince mais pas grosse non plus et avec un putain de cul. Elle est toujours bien sapée et même quand elle porte le sweat d'un des gars, bah ça lui va.

Son soutif en dentelle noir lui va parfaitement bien et lui fait des eins de ouf. Je reste là à la fixer parce que je n'ose pas bouger. Bordel on dirait un puceau devant sa meuf au moment de sa première fois.

-Heu... Idriss ?

Sa petite voix tremble. Je la met clairement mal à l'aise.

Elle se met dos à moi et putain j'aurais préféré qu'elle reste à me regarder en rougissant comme elle le faisait et il n'y a même pas cinq minutes. La vision de son dos remplit de cicatrises a l'effet d'un électrochoc sur moi. Impossible qu'elle se soit fait ça toute seule.

Tout mon corps me cris de partir et de la laisser.

Tout me dit que j'ai retenu la leçon avec Genna.

Partir loin est une solution.

Pourtant, j'entre complètement dans la salle de bain et je ferme la porte derrière moi.

Elle se retourne vers moi. Ses sourcils sont froncés comme ceux d'une enfant vexée. Dans d'autres circonstances je lui aurais fait la remarque et je me serais foutu d'elle. Mais là, juste une chose m'importe. Elle. Et putain je sais que je vais avoir mal. Parce que même si je suis resté loin d'elle pendant plus d'un mois, je ne suis pas un bâtard.

Tout le monde s'est attaché à elle, et c'est pour une raison simple. Elle est vraiment bien, je le sais, je l'ai observé, j'ai eu tout mon temps en un mois.

Elle ne se prend pas la tête, et donne toute son âme pour les gens qu'elle aime. Et de ce qu'Hakim m'a dit, elle en négligerait même son propre bonheur. Et même s'il m'a juré qu'elle est forte, je ne peux m'empêcher de toutes les comparer à Genna. C'est fou, en plus d'avoir brisé mon cœur et tout ce qui allait avec, cette meuf m'empêche encore d'être heureux.