C'est pas un film

Get You The Moon

Novembre

PDV MOHAMED

Voir que ma daronne et ma reus s'entendent bien avec ma meuf me fait ultra plaisir.

Toute l'après-midi est parfaite. Ma mère et Sam adorent Gwen et j'en suis trop fier.
Je ne leur ai présenté que deux meufs et j'avoue qu'elles n'étaient pas du tout comme Gwen. La première prenait des grands airs pour paraître supérieure et la seconde se montrait beaucoup plus mielleuse qu'elle ne l'était. Leur coté faux-cul était insupportable pour tout le monde. Elles étaient bien loin de la douceur et de la gentillesse naturelle de ma jolie brune.

Dire que je ne suis pas dégouté qu'elle ne m'ait rien dit pour ses darons serait un mensonge. Je suis ultra déçu qu'elle ait préféré garder ça pour elle plutôt que de se reposer sur moi. Mais d'un autre côté, c'est compréhensible. Si c'est si compliqué entre eux, elle a toutes les raisons de ne pas vouloir remuer le couteau.

Vu la tête qu'elle tire quand ma mère et ma sœur partent, elle n'est pas enchantée à l'idée de répondre à mes questions.

Après avoir rangé, alors qu'elle lave le plat dans l'évier, je pose mes mains sur ses hanches et cale ma tête dans son cou.
Elle frissonne doucement ce qui étire mon sourire. Une de mes mains prend place sous son ventre que je caresse délicatement et elle soupire d'aise en posant sa tête sur mon torse, pendant que j'en profite pour embrasser l'angle de sa mâchoire.

-Viens on laisse la vaisselle et on va se poser dans le canapé. Tu as l'air claquée.

Elle hoche la tête et m'embrasse avant de partir dans le salon.

Ce n'est qu'une fois installée contre moi qu'elle se met à parler, replaçant une de mes mains sur notre fils.

-Je... je n'ai jamais su comment, ni quand t'en parler. C'était déjà compliqué pour moi de me faire à l'idée que mes parents ne verront sûrement jamais leurs petits-enfants. Alors quand je suis tombée enceinte, j'ai flippé fois mille. Tu sais quand je pleurais dans la salle de bain, il y avait de ça aussi. J'ai toujours voulu te l'expliquer, mais je pense que j'ai manqué de courage.

Je dépose mes lèvres sur sa joue et reprends mes allers-retours sur son ventre.

-Maintenant tu peux. Dis-moi tout bébé. Je t'aime et ça ne changera rien.

Elle acquiesce et continue son histoire.

-Avant de venir sur Paris nous étions à Bordeaux avec les filles. Alix et Ela étaient en collocation et moi je vivais avec mes frères pour que mes parents aient moins de charges à payer. Je ne me suis jamais très bien entendue avec mon père. Nos idées et vision de la vie et du monde ont toujours été différentes. Le truc c'est que ma mère ne s'est jamais tellement imposée face à lui, donc quand je leur ai présenté quelqu'un pour la première fois, il a un peu disjoncté.

-Tu leur as fait rencontrer Casimodo ou c'est comment ?

Elle ricane en secouant la tête.

-Non. Pire que ça pour lui. Je lui ai présenté une fille.

Alors là je suis sur le cul. Gwen ? Une fille ?

-Jures ? T'es au courant qu'à part le fait que je kiffe les sapes, je n'ai rien d'une meuf ?

-C'est hyper cliché ce que tu dis Moh... mais je le sais. Le truc c'est que je ne me suis jamais trop posée de questions, donc quand je suis tombée amoureuse d'elle, je n'ai pas réfléchis. J'ai agis comme si tout était normal.

-Gwen, c'était normal. C'est leur réaction qui n'a pas dû l'être.

-Effectivement, ça ne l'était pas. Mon père a pété un câble et m'a viré de la maison. Mes frères ont essayé de défendre ma cause mais il n'a rien voulu entendre. Ma mère n'a pas agit.
Elle s'est contentée de me regarder faire mes valises, tandis que je retenais mes larmes. Depuis je n'ai aucunes nouvelles. Mon père n'a jamais voulu de mes nouvelles et ma mère n'a pas essayé non plus. Seuls Anthonin et Antoine ont parfois des nouvelles, pour les repas de famille notamment, mais ils n'y vont plus. J'ai eu une discussion avec Antoine la veille du déménagement, et je t'avoue que j'hésite beaucoup, énormément même, à leurs dire pour ma grossesse.