GROSSE ET ALORS ? [Tome 1]

17. Un papa comme le mien

― Je suis sincèrement désolée, Maxine. Cette proposition de club est vraiment intéressante néanmoins elle ne correspond pas à ce que nous recherchons pour l'établissement. Elle n'est pas en mesure d'attirer suffisamment d'élèves pour lancer votre projet. Je vous encourage à vous inscrire dans un des nombreux clubs, certains sont susceptibles de vous plaire.

La directrice adjointe me raccompagne jusque la porte en me souhaitant une bonne fin de journée. Je serre le dossier comportant notre demande de club en fronçant les sourcils. C'était vraiment une perte de temps ! Je m'empresse de jeter les documents dans la poubelle la plus proche puis retourne à mon casier pour récupérer des affaires. Il ne reste presque personne au lycée, juste les membres des différents clubs ainsi que les sportifs. Mes amis attendent patiemment devant mon casier. Cette journée n'aurait pas pu être pire. Entre le cours d'espagnol, ma rencontre avec Julia et maintenant ce refus catégorique.

― Alors ? demande Alex d'une voix perçante.

― C'est mort.

― Comment peut-elle refuser ce projet ? s'exclame Clara.

Nathaniel croise les bras en soupirant longuement. Il était le premier à m'encourager dans cette voie et maintenant nos espoirs se sont envolés. Le blond passe une main dans ses cheveux indisciplinés puis se tourne vers moi.

― Ce n'est qu'une simple défaite, on peut rebondir.

― Et comment tu veux faire ça ? demandé-je.

― Pas besoin du lycée pour lancer notre propre club.

Je récupère mes affaires dans mon casier puis range le tout dans mon sac. Comment veut-il créer un club pour lycéens en dehors du bahut ? Nous prenons la direction de la sortie en discutant. Je ne suis pas très rassurée de la menace lancée par Julia. Elle n'est pas responsable de la décision de la directrice adjointe néanmoins je la soupçonne de préparer quelque chose d'autre pour empêcher le club de voir le jour.

― Il suffit de trouver un local et rassembler du monde.

― Et comment tu veux faire ça ?

Il sourit de façon malicieuse.

― C'est comme lancer sa propre entreprise !

― Je crois comprendre où tu veux en venir... ajoute Clara.

J'échange un regard avec Alex.

― En faisant un peu de publicité, on pourrait rassembler des membres et lancer officiellement le club. Nous n'avons pas besoin que le lycée nous donne une salle minable empestant les vieux feutres de tableau.

― Mais qui accepterait de voir un rassemblement d'adolescents ?

― Laisse-moi gérer, tu vas me remercier.

Nous décidons de prendre la direction de nos maisons respectives et de reparler de tout ça demain. Nathaniel est de très bonne humeur, ce qui me pousse à croire qu'il a une idée derrière la tête. Je ne m'attarde pas davantage afin de rentrer à la maison avant que la pluie ne tombe. J'enfonce mes mains dans les poches de mon manteau puis emprunte le chemin habituel en compagnie de mon meilleur ami. La chose que je préfère ce sont nos trajets ensemble pour rentrer.

Il tourbillonne sur lui-même comme lorsque nous étions enfants. J'éclate de rire en le voyant faire puis décide de faire de même. Il a le mérite de chasser les nuages de mon esprit et rendre le monde plus lumineux. Alex attrape ma main puis la serre dans la sienne en souriant. J'aimerais que notre amitié soit éternelle.

― Cette journée était merdique... soupiré-je.

― Demain sera un jour meilleur, c'est promis.

― Il faut que j'affronte mon père ainsi que sa déception. Je croyais être capable de maintenir une moyenne acceptable en espagnol, mais il faut croire que le niveau est bien plus élevé au lycée.