GROSSE ET ALORS ? [Tome 1]

10. Chevalier en Dr Martens

Une semaine s'est écoulée depuis le début de nos recherches. Nous n'avons encore trouvé aucune trace de ce mystérieux blond hantant toutes mes pensées. Je rassemble mes affaires lorsque la sonnerie retentit. Il est temps d'aller manger un morceau au réfectoire parce que je commence sérieusement à être affamée. En dehors de cet adolescent inconnu, je tente de trouver une bonne idée pour changer les choses en rassemblant du monde.

Je dépose mon sac de cours dans mon casier cependant je garde mon carnet avec moi. Il ne me quitte jamais et je refuse de prendre le risque qu'un inconnu ne découvre son contenu. C'est beaucoup trop personnel. J'attends Alex devant la salle de sciences, un cours en option dans lequel je ne me suis pas inscrite.

― J'ai faim ! déclare-t-il.

― On va déposer tes affaires dans ton casier ?

― Non, j'ai la flemme.

Je hausse les épaules en marchant vers le réfectoire avec Alex. Comme toujours, l'espace est bondé de lycéens affamés papotant des derniers ragots de la matinée. Nous prenons un plateau afin de faire la queue. Je ne suis pas vraiment convaincue par le fait de prendre le plat du jour au lieu d'un sandwich, mais c'était à Alex de choisir. Je suis bousculée par une personne que je ne connais que trop bien : Julia Hayes.

― Pardon, pardon.

Elle est accompagnée par ma soeur qui ne prend pas la peine de s'excuser. Je fronce les sourcils puis me décale afin de l'empêcher de passer devant moi. Cette fille est incapable de faire la queue comme tout le monde ? Quel culot ! La blonde me lance un regard assassin tout en me dévisageant.

― Samantha, pourrais-tu demander à ta soeur de bouger ?

― Max...

Je l'interromps avant qu'elle ne prononce la phrase de trop. Cette peste de Julia n'est pas supérieure que les autres alors il est hors de question que je la laisse prendre ma place dans la file d'attente. Quelques regards sont tournés dans notre direction, mais je me fiche de ce que les autres pensent de moi. Il faut bien que quelqu'un tienne tête à cette fille.

― Certainement pas.

― Tu ne vas pas piquer une crise parce que je passe devant toi ? demande-t-elle.

― C'est une file d'attente pour déjeuner alors tu n'as aucun droit de passer devant les autres. Il me semble que tu ne souffres pas d'une quelconque maladie ou handicap. Donc tu peux retourner derrière les autres parce que je ne te laisserais pas ma place.

Les yeux de la blonde lancent des éclairs.

― Entre nous, tu n'as pas vraiment besoin de manger avec toute cette graisse.

― Pardon ?

― Je suis certaine que tu as un bon stock de nourriture alors pas la peine de te presser pour manger. Les frites risquent de te faire davantage grossir, tu sais ? Je connais une excellente nutritionniste pour t'aider.

Ma main s'abat violemment sur la joue de l'adolescente. J'entends des exclamations de stupeurs autour de nous. Tout le monde attend la réaction de la blonde, mais je n'ai pas peur de faire face aux conséquences de ce choix. Julia caresse sa joue en fronçant les sourcils puis lève les yeux dans ma direction. Je tremble de colère et dans ce genre de situation, il m'est impossible de me contrôler.

― Qu'est-ce que tu viens de faire ? s'écrie-t-elle.

― Te remettre à ta place, Julia.

― Tu n'es qu'une sale grosse pathétique, je vais...

Une main attrape délicatement mon bras pour me pousser délicatement. Le blondinet est de nouveau présent, apparaissant tel un sauveur. Il croise les bras en dévisageant Julia, un sourire moqueur aux lèvres.